Analyse der Gesellschaft im Roman "In Swanns Welt" von Marcel Proust
Introduction
Du côtéde chez Swann, le premier tome Àla recherche du temps perdu de Marcel Proust, est publié en 1913 et concourt à fonder l’esthétique du 20ème siècle.
L’action du roman se déroule dans deux endroits principaux : à Paris et ses entourages (le héros fait la connaissance de Gilberte aux Champs-Elysées) et à Combray, la ville natale du narrateur. Autour cette petite ville de province il y a deux « côtés » pour faire les promenades : le côté de Méséglise-la-Vineuse, qu’on appelle aussi le côté de chez Swann et le côté de Guermantes. Ce sont deux mondes différents qui représentent la bourgeoisie, présentée par les Verdurin et la famille du héros, et l’aristocratie, présentée par les Guermantes. Il existe une partition géographique des deux côtés qui est symbolique pour la partition des deux classes. Elles sont « loin l’un de l’autre, inconnaissables l’un à l’autre […] et sans communication entre eux »1. On ne peut jamais aller vers les deux côtés le même jour : être d’un côté, c’est être absent de l’autre.
L’auteur ne mentionne pas les classes des paysans, des ouvriers, du monde de travail, mais seulement ces deux classes dominantes, qui sont d’une certaine manière représentées dans le salon d’Oriane de Guermantes et dans le salon Verdurin. Ce sont des espaces mondains et domestiques souvent dominés par les femmes qui jouent un grand rôle dans Du côtéde chez Swann parce que c’est à travers elles que les événements surviendront.2
Le roman traite essentiellement de l’histoire des rapports entre la noblesse et la bourgeoisie de 1880 à 1920.
Du côté de chez Swann
Chapitre 1
1. Etude des sociétés dans Du côtéde chez Swann
1.1. De la Maison aristocratique au salon bourgeois
Bien que le terme de salon soit utilisé indifféremment pour la bourgeoisie et l’aristocratie dans Du côtéde chez Swann, le sens qu’il y prend n’est pas le même. Le terme du salon aristocratique désigne le lieu et les gens qui s’y trouvent réunis et l’institution qui les englobe est la Maison.
En revanche, le salon bourgeois correspond à une nstitution qui est souvent organisée par une femme (le salon de Mme Verdurin dans Du côtéde chez Swann et le salon d’Odette dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs) autour d’hommes d’art (le peintre Elstir), de lettres ou de sciences (le docteur Cottard, le professeur Brichot), et de quelques participants aristocratiques (le comte de Forcheville, Saniette). Les femmes y sont rarement présentes :
Les femmes étant à cette égard plus rebelles que les hommes à déposer toute curiosité mondaine et l’envie de se renseigner par soi-même sur l’agrément des autres salons, et les Verdurin sentant d’autre part que cet esprit d’examen et ce démon de frivolité pouvait par contagion devenir fatal à l’orthodoxie de la petite église, ils avaient été amenés à rejeter successivement tous les « fidèles » du sexe féminin.3
La première fonction de la Maison aristocratique est la perdurance d’une famille qui représente l’espace exclusif de la sociabilité. Les réunions sont gouvernées par l’ethos de groupe et l’individu agit au nom de ce groupe en faisant corps avec lui. Seul le rang social de chacun préside à la distribution des invitations.
En revanche, le salon est un lieu d’expression individuelle où chacun fait tout pour se faire remarquer. Il s’agit d’un monde individualiste car c’est le mérite de chacun qui est pris en compte. On arrive aussi à observer que le côté famille y est réduit à presque rien. Mme Verdurin a coupé tout lien avec les siens. En évoquant les rapports de « la Patronne » avec sa famille, Proust souligne un type de comportement de la bourgeoisie qu’il appelle la « loi sociologique »4. On constate que dans les milieux en mobilité, comme la bourgeoisie, on a l’intérêt à couper les ponts avec une famille qui peut entraver une ascension sociale en rappelant aux autres vos origines. Ainsi, les membres du salon sont souvent marqués par leurs ruptures familiales.
Chapitre 2
2. La bourgeoisie dans Du côtéde chez Swann
2.1. La bourgeoisie campagnarde de Combray
La société proustienne est divisée en classes et la notion de chacune met entre les individus de véritables barrières. C’est par le côté bourgeois que l’auteur choisit d’ouvrir sa première scène mondaine.
La bourgeoisie à Combray est pétrie de préjugés envers tous ceux qui sont étrangers à ce milieu. On juge les gens selon leur appartenance à une certaine famille connue : « A Combray, une personne […] qu’on ne connaissait point […] était un être aussi peu croyable qu’un dieu de la mythologie »5. Cette bourgeoisie considère la société « comme composée des castes fermées où chacun, dès sa naissance, se trouvait placé dans le rang qu’occupaient ses parents »6.
La dignité impose à chacun de rester dans son rang et il sera puni s’il essayera d’en déchoir. Ainsi, pour la bourgeoisie à Combray, Swann est une fois pour toute identifié comme « le fils Swann ». En épousant Odette, une demi-mondaine, il commet une grave faute et même si on continue à le recevoir, sa femme est cependant exclue de la société.
Il y a ainsi un tel manque de communication entre les deux milieux de l’aristocratie et de la bourgeoisie qu’un membre de l’un, en pénétrant dans l’autre, devient un étranger à sa propre famille. La grand-mère du héros ne veut pas rester en relation avec son amie, la marquise de Villeparisis, à cause de cette conception des castes.
Les Verdurin, qui se mêlent au monde suspect des artistes en accueillant ceux-ci, se sont ainsi déclassés aux yeux de cette bourgeoisie honorable à Combray qui rompt les liens avec eux. Le grand-père du héros a perdu toute relation avec le « jeune Verdurin », qu’il considère « comme tombé […] dans la bohème et la racaille »7.
2.2. La bourgeoisie parisienne
En suivant Swann, un des personnages principaux du roman, le lecteur est introduit au salon Verdurin. C’est à travers le protagoniste et sa perception subjective que ce premier salon est abordé. Il est vu différemment par les yeux d’un Swann amoureux d’Odette et d’un Swann désillusionné à la fin du roman.
La description du clan Verdurin est amusante puisqu’il est comparé à une « petite église »8: les « fidèles » doivent adhérer à un « Credo » et l’importance de chacun est exaltée par la «Patronne » qui décide de ce qui est ennuyeux ou non. Donc, même la classe de la bourgeoisie se subdivise en clans dans lesquels on ne trouve pas toujours de véritable cohésion et il y manque de véritable communication.
Le moyen le plus important de communication est le langage parlé9 qui paraît le plus propre à jeter un pont entre les êtres. Malheureusement, les membres du clan Verdurin ne sont pas toujours capable de traduire en mots justes ce qu’ils éprouvent ou ce qu’ils veulent dire10. Donc, quelquefois ils préfèrent de ne pas dire un mot11.
La chose primordiale d’une communication, c’est aussi de comprendre et d’interpréter le langage parlé. Le docteur Cottard, par exemple, ne sait jamais d’une façon certaine « si son interlocuteur voulait rire ou était sérieux »12 et il prend tout au pied de la lettre.
La façon de parler donne un aperçu sur l’âme de celui qui parle. Voici l’exemple de Saniette :
Il avait dans la bouche, en parlant, une bouillie qui était adorable parce qu’on sentait qu’elle trahissait moins un défaut de la langue qu’une qualité de l’âme, comme un reste de l’innocence du premier âge qu’il n’avait jamais perdue. Toutes les consonnes qu’il ne pouvait prononcer figuraient comme autant de duretés dont il était incapable.
Selon le sociologue Gabriel Tarde, le principe de la cohésion sociale est l’imitation : dans tous les groupes sociaux, un inventeur ou initiateur isolé donne le ton à un « aréopage d’imitateurs », qui adoptent ses idées, son comportement et même sa façon de parler. La cohésion du petit clan des Verdurin repose sur un fonds commun de vocabulaire, dont Swann n’arrive pas à adopter : « c’était la nouveauté de son langage qui faisait croire à la noirceur de ses intentions »13.
Dans son ouvrage Les Lois de l’imitation, Tarde a traité la psychologie de l’individu qui change de milieu :
Se mettre à l’aise, dans une société, c’est se mettre au ton et à la mode de ce milieu, parler son jargon, copier ses gestes, c’est enfin s’abandonner sans résistance à ces multiples et subtils courants d’influences ambiantes contre lesquels naguère on nageait en vain, et s’y abandonner si bien qu’on a perdu toute conscience de cet abandon. C’est un état social naissant, qui se produit toutes les fois qu’on passe d’une société à une autre14.
Pour qu’une libre communication puisse s’établir, une condition serait aussi la sincérité. Or, dans le salon Verdurin règne l’hypocrisie. Tout le monde joue une comédie afin de créer l’illusion de l’excellence suprême du clan : le pianiste enfoncerait à la fois Planté et Rubinstein, et le docteur Cottard aurait plus de diagnostic que Potain. Ainsi, dans le salon Verdurin l’esprit et la gaieté doivent régner. C’est pourquoi Mme Verdurin se force tellement à rire et apparaît comme un personnage hystérique et ridicule :
Au moindre mot que lâchait un habitué contre un ennuyeux ou contre un ancien habitué rejeté au camp des ennuyeux […] elle poussait un petit cri, fermait entièrement ses yeux d’oiseau qu’une taie commençait à voiler, et brusquement, comme si elle n’eût eu que le temps de cacher un spectacle indécent ou de parer à un accès mortel, plongeant sa figure dans ses mains qui la recouvraient et n’en laissaient plus rien voir, elle avait l’air de s’efforcer de réprimer, d’anéantir un rire, qui, si elle s’y fût abandonnée, l‘eût conduite à l’évanouissement.15
Une deuxième caractéristique du salon Verdurin est l’intolérance puisqu’on n’accepte pas le fait qu’un des membres entretient des relations hors du petit clan, c’est-à-dire avec les redoutables « ennuyeux ». Ainsi, Swann, qui n’arrive pas à renier ses autres amis, ne devient jamais un vrai «fidèle ». Au début on l’accueille à bras ouverts, mais dans le fond, on ne l’aime pas. La raison profonde en est qu’ils sentent en lui :
[…] un espace réservé impénétrable, où il continuait à professer silencieusement pour lui-même que la princesse de Sagan n’était pas grotesque et que les plaisanteries de Cottard n’étaient pas drôles16.
On ne lui pardonne pas de rester sincère et de garder des liens avec l’extérieur.
La dernière caractéristique du petit clan est le manque d’un vrai sens d’amitié parmi ses membres. Mme Verdurin est décrite comme un personnage sans cœur : elle veut garder son règne absolue sur le petit clan qui doit n’exister qu’en fonction d’elle seule17 et elle ne craint rien tant que ses fidèles ne l’abandonnent pas.
Mais, Mme Verdurin, pourtant si sévèrement décrite, en particulier lorsque le regard du lecteur passe par celui de Swann, n’est pas dépourvue de goût. La qualité de son jugement fait d’elle un connaisseur en matière de musique : elle est une des premières à comprendre et à aimer la musique de Vinteuil qui est encore « entièrement inconnue du grand public »18. Plus tard, la renommée du compositeur atteindra même les salons aristocratiques. C’est elle aussi qui découvre le fameux peintre Elstir qui se présente sous le nom de « M. Biche » dans Du côtéde chez Swann.
« Comme le public ne connaît du charme, de la grâce, des formes de la nature que ce qu’il en a puisé dans les poncifs d’un art lentement assimilé, et qu’un artiste original commence par rejeter ces poncifs, M. et Mme Cottard, image en cela du public, ne trouvaient ni dans la sonate de Vinteuil, ni dans les portraits du peintre, ce qui faisait pour eux l’harmonie de la musique et la beauté de la peinture. Il leur semblait quand le pianiste jouait la sonate qu’il accrochait au hasard sur le piano des notes que ne reliaient pas en effet les formes auxquelles ils étaient habitués, et que le peintre jetait au hasard des couleurs sur ses toiles. […] ils la trouvaient alourdie et vulgarisée […], et sans vérité, comme si M. Biche n’eût pas su comment était construite une épaule et que les femmes n’ont pas les cheveux mauves ».19
La particularité du salon Verdurin est aussi son ameublement : le salon est un lieu hétéroclite car « la Patronne » pousse le culte de l’amitié jusqu’à garder à la vue tous les innombrables cadeaux que lui font ses habitués. Un bric-à-brac de meubles et d’objets divers brise donc l’harmonie de son salon. On y trouve à la fois de vieux meubles très laids et d’autres choses très belles :
Mme Verdurin était assise sur un haut siège suédois en sapin ciré, qu’un violoniste de ce pays lui avait donné et qu’elle conservait, quoiqu’il […] jurât avec les beaux meubles anciens qu’elle avait, mais elle tenait à garder en évidence les cadeaux que les fidèles avaient l’habitude de lui faire de temps en temps, afin que les donateurs eussent le plaisir de les reconnaître quand ils venaient. […] C’était chez elle une collection de chauffe-pieds, de coussins, de pendules, de paravents, de baromètres, de potiches, dans une accumulation de redites et un disparate d’étrennes.20
A l’époque, les salons bourgeois sont extrêmement encombrés de meubles, car le beau est le chargé. Aussi il n’y manque jamais le piano, qui est l’instrument essentiel de l’éducation féminine.21
Chapitre 3
3. Le monde aristocratique dans Du côtéde chez Swann
3.1. L’ancienne noblesse représentée par la princesse des Laumes
Le côté de Guermantes ouvre à un paysage de rivières où on suit le cours de la Vivonne. Ce chemin de promenade mène à la résidence des ducs et des duchesses de Guermantes qui ne sont que brièvement mentionnés dans le premier chapitre Combray. Le héros les imagine comme des personnages sur la lanterne magique dans sa chambre, jusqu’au jour où il rencontre la duchesse de Guermantes à l’église de Combray : c’est la déception. C’est la vérité ce que Françoise a dit, que « […] notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres22 ».
La scène capitale dans Du côtéde chez Swann est finalement la soirée chez la marquise de Saint-Euverte, où l’on rencontre les Guermantes. La princesse des Laumes, future duchesse de Guermantes, apparaît dans cette soirée et sa première entrée en scène expose quelques éléments clés. Elle est décrite comme insensible aux nouveaux goûts artistiques qui commencent à émerger dans certains salons. Et, le manque de culture de l’aristocratie reflète la sienne.
Même dans le monde aristocratique on ne trouve pas toujours une libre communication car la noblesse se subdivise en de multiples rangs selon l’origine du titre et son ancienneté. La princesse montre son mépris envers des classes inférieures, par exemple envers la noblesse campagnarde à laquelle appartiennent les Cambremer : « je ne crois pas que personne les connaisse. Ca doit être des « gens de la campagne » ! »23.
Mais par rapport aux siens la princesse est encore ouverte : elle estime beaucoup l’intelligence et la sensibilité de Swann malgré son rang social qui est inférieur au sien et son origine juive, car à cette époque-là beaucoup de gens en France ont des préjugés envers la communauté juive24. En plus, la princesse ne craint pas de s’afficher dans un salon de petite noblesse comme celui de Mme de Saint-Euverte.
Conclusion
En conclusion, l’analyse des différents groupes sociaux nous a montré un monde étrangement cloisonné. La bourgeoisie, qui est divisée en castes, exclut tous ceux qui diffèrent d’elle. Quant à l’aristocratie, elle se subdivise elle-même en de multiples catégories qui s’excluent mutuellement. Entre ces deux classes il y a soit une distance infranchissable, soit une amabilité superficielle, soit l’hypocrisie. Une communication entre eux est difficile et n’existe presque pas, mais elle est réduite à des rapports peu sincères et superficiels.
Swann est le seul à opérer la réunion des deux « côtés » : il habite symboliquement dans un vieil hôtel du quai d’Orléans sur l’île Saint- Louis25, entre rive droite et rive gauche et sa finesse d’esprit le rapproche des Guermantes, mais son amour pour Odette le conduit à fréquenter les Verdurin.
Du côtéde chez Swann est plutôt une critique du comportement de l’homme en société qu’une critique sociale. Proust critique la vanité des gens, leur sottise, leur inculture, la stratégie et le snobisme qu’ils déploient pour sortir de leur classe et accéder à un salon plus prestigieux à leurs yeux.
[...]
1 Du côtéde chez Swann, page 133
2 Beaucoup d’hommes sont souvent présents mais en tant que maris de leurs femmes respectives. M. Verdurin par exemple n’a jamais d’avis qu’après sa femme, son rôle particulier est de « mettre à exécution les désirs, ainsi que les désirs des fidèles, avec de grandes ressources d’ingéniosité ». lb, page 188
3 lb, page 185
4 Catherine Bidou-Zachariasen, Proust sociologue - De la maison aristocratique au salonbourgeois, Descartes et Cie, Paris, 1997
5 Swann, page 56
6 lb, page 16
7 lb, page 196
8 lb, page185
9 Rapports humains et communication dans A la recherche du temps perdu, J. van de Ghinste, Editions A.-G. Nizet, Paris, 1975, pages 139-195
10 La tante du pianiste a peur de faire des fautes de français : « elle prononçait exprès d’une manière confuse, pensant que si elle lâchait un cuir il serait estompé d’un tel vague qu’on ne pourrait le distinguer avec certitude, de sorte que sa conversation n’était qu’un graillonnement indistinct duquel émergeaient de temps à autre les rares vocables dont elle se sentait sûre ». Swann, page 201
11 Quand Saniette raconte l’anecdote de l’auteur George Sand, le docteur Cottard « eut l’idée […] de dire : Se nonèvero, mais il n’était pas assez sûr des mots et craignit de s’embrouiller ». lb, page 257
12 lb, page 197
13 lb, page 262
14 Lire Du côtéde chez Swannde Proust, Luc Fraisse, DUNOD, Paris, 1993, pages 75/76
15 Swann, page 202
16 lb, page 246
17 « Est-ce que vous n’allez pas travailler de votre métier, vous ! » cria-t-elle au petit pianiste, afin de montre, devant un nouveau de l’importance de Forcheville, à la fois de son esprit et de son pouvoir tyrannique sur les fidèles. lb, page 259
18 lb, page 210
19 lb, page 210
20 lb, page 202
21 Joëlle Boyer Ben-Kemoun, Populations et sociétés de 1880à1945, ellipses/ édition marketing S.A., 1996, page 108
22 Swann, page 19
23 lb, page 331
24 Rapports humains et communication dans A la recherche du temps perdu, page 36
25 Swann, pages 16/ 240
- Arbeit zitieren
- Thanh Tran (Autor:in), 2001, Analyse der Gesellschaft im Roman "In Swanns Welt" von Marcel Proust, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/101184