Le rôle du DAAD dans la coopération académique franco-allemande au sein de l'UE : Comment le DAAD peut-il s'adapter aux futurs développements politiques et informationnels ?


Masterarbeit, 2006

82 Seiten, Note: 13,5/20


Leseprobe


Sommaire

1.Introduction
1.1.Les champs d'activité du DAAD sont soumis à l'influence de différents acteurs politiques
1.2.Les technologies de l'information et des communications transforment la société
1.3.Projet d'étude : Une analyse de la position du DAAD sur le web sert de base à l'établissement d'une stratégie d'interconnexion intégrée

2.Partie théorique
2.1.La coopération franco-allemande politique et universitaire face aux différences nationales et aux changements mondiaux
2.2.Les nouveaux médias facilitent la communication et constituent le levier pour l'émergence de la société du savoir globale

3.Application aux activités du DAAD des enseignements tirés des développements mondiaux
3.1.Les initiatives d'adaptation du DAAD et de l'antenne à Paris en particulier
3.2.Comment promouvoir la mise en réseau du DAAD
3.3.Campus France, le futur guichet unique pour l'accueil des étudiants étrangers en France, sera un partenaire précieux pour les activités du DAAD

4.Conclusion
4.1.La coopération franco-allemande continue à être un champ d'activité privilégié du DAAD
4.2.Les développements informationnels : Le DAAD doit profiter de sa position et mettre en valeur ses ressources humaines

Bibliographie

Annexes

ERKLÄRUNG

Ich versichere hiermit, dass die vorliegende Masterarbeit selbständig verfasst und keine weiteren als die angegebenen Hilfsmittel benutzt sowie die Stellen der Arbeit, die anderen Werken dem Wortlaut oder dem Sinn nach entnommen sind, durch Angabe der Quellen kenntlich gemacht wurden.

AVERTISSEMENT

Je certifie sur l'honneur que le présent mémoire est le fruit d'un travail personnel et que toute référence directe ou indirecte aux travaux de tiers est expressément indiquée. Je demeure seul responsable des analyses et opinions exprimées dans ce document : L'Université Paris XII n'entend y donner aucune approbation ni improbation.

(Datum, Unterschrift)

(Date, signature)

1. Introduction

1.1. Les champs d'activité du DAAD sont soumis à l'influence de différents acteurs politiques

Le Deutscher Akademischer Austauschdienst ( DAAD ), en tant qu'acteur important de la politique universitaire et culturelle allemande, intervient dans le cadre de plusieurs champs d'activité internationaux : Les relations franco-allemandes sont un exemple de coopération universitaire binationale privilégiée, et au DAAD revient un rôle majeur dans la communication transfrontalière. L'Union européenne, dont les programmes de promotion d'échanges aux différents niveaux du système éducatif ont gagné en influence, transforme pour sa part le champ d'activité des institutions de la coopération franco-allemande[1]. Par ailleurs, l'Union européenne se voit forcée, par les effets de la mondialisation, de se positionner par rapport à d'autres grandes régions économiquement puissantes comme les Etats-Unis et le Japon, ainsi que par rapport à des nations émergentes telles que l'Inde et, à moyen terme, la Chine.

L'UE fait des efforts pour maintenir et pour développer sa position en tant que plus forte région du monde quant à la productivité économique et scientifique. La création d'un marché intérieur grâce à la garantie des quatre libertés fondamentales est une condition préalable pour atteindre les objectifs formulés par la Commission européenne dans la stratégie de Lisbonne ; Elle prévoit également la création d'un espace européen de la recherche basé sur la promotion des échanges universitaires et de la coopération des instituts de recherche. La mobilité des étudiants et des employés sera facilité par l'uniformisation de la structure des cursus et des diplômes au cours du processus de Bologne, qui fait partie intégrante de la stratégie de Lisbonne.

C'est dans ce champs, soumis à une évolution constante et influencé par maints acteurs, que le DAAD doit s'affirmer. En tant qu'association d'autogestion des universités allemandes financée essentiellement par le Ministère des Affaires étrangères et le Ministère de l'Education et de la Recherche allemands[2], il représente a priori les intérêts des établissements d'enseignement supérieur en accord avec le gouvernement allemand. Des objectifs relevant de la politique de l'enseignement supérieur, de la politique culturelle et de la politique tout court se trouvent donc concentrés au DAAD. Une tâche essentielle consiste par conséquent à structurer ces champs d'activité et à prendre en considération les divers stakeholders.

1.2. Les technologies de l'information et des communications transforment la société

Les deux dernières décades du XXe siècle ont été marquées par l'expansion des technologies de l'information et des communications qui autrefois n'étaient utilisées que dans des grandes entreprises, des instituts de recherche et surtout par l'armée[3] – c'est notamment l'internet qui a initialement été conçu à des fins stratégiques[4]. Les ordinateurs personnels devenant de plus en plus abordables pour les personnes privées, surtout compte tenu de leur performance croissante, ils se se sont vite diffusés dans les foyers.

Le principe de la transmission de données d'ordinateur en ordinateur à travers un réseau électronique à topographie décentralisée, ce qui au début avait la fonction de créer des structures de commande militaires moins vulnérables en cas d'attaque nucléaire, a augmenté l'efficacité du travail des postes autrefois isolés. C'est l'adaptation de ce principe au domaine professionnel et privé qui a éveillé le potentiel des personal computers en permettant aux utilisateurs de communiquer plus confortablement et efficacement que par les technologies classiques. La diffusion de micro-ordinateurs domestiques est alors étroitement liée au développement du World Wide Web en tant qu'application de l'internet la plus connue et utilisée par les personnes privées : Le nombre d'ordinateurs hôtes connectés à l'internet se trouve en progression accélérée depuis les débuts[5].

Les conséquences économiques, sociologiques et même politiques qui peuvent être attribuées à la propagation des technologies des communications ont une telle ampleur qu'on peut parler d'un véritable changement de paradigme, puisqu'elles ne transforment pas seulement durablement les conditions de vie, mais aussi la façon de voir et de penser l'organisation de la société sur le plan familial, régional, national, voire mondial[6].

Ce dernier changement de paradigme a marqué le début d'une nouvelle ère qui peut également être décrite par le modèle des cycles de Kondratjeff, un concept qui a été développé dans les sciences économiques et qui explique les cycles de la conjoncture[7]. Les cycles sont généralement initiés par une innovation de base, comme la machine à vapeur l'a été pour l'industrialisation au XIXe siècle, et durent entre 40 et 60 ans[8]. Le cycle actuel, qui est le cinquième d'après le phasage généralement admis, est marqué par les technologies de l'information et des communications et dure depuis les années 1970, ce qui signifie que les théoriciens des cycles attendent le début d'un sixième cycle Kondratjeff[9]. Différentes innovations dont l'interconnexion et des technologies de réseau pourraient être l'élément déclencheur de ce nouveau cycle, et représentent l'hypothèse fondamentale de la présente étude[10].

L'Union européenne a réagi aux défis imminents que pose la mondialisation électronique et a adopté une politique qui favorise l'expansion des technologies de l'information et des communications parmi la population des Etats membres. La stratégie de Lisbonne formule entre autres les objectif sociopolitiques de la lutte contre l'exclusion numérique et l'objectif économique de rendre la « société du savoir européenne » plus innovante et compétitive[11].

1.3. Projet d'étude : Une analyse de la position du DAAD sur le web sert de base à l'établissement d'une stratégie d'interconnexion intégrée

Dans la présente étude pratique, il s'agit d'analyser les mesures qui ont été prises par le DAAD dans la perspective d'un éventuel sixième Kondratjeff, basé sur l'hypothèse que ce dernier sera dominé par la mise en réseau de plus en plus intensive et extensive de la société mondiale. Cet inventaire servira de point de départ à la proposition d'un concept détaillé qui d'un côté puisse remédier à d'éventuels déficits et d'un autre côté aider le DAAD à mieux se servir de ses atouts organisationnels. Dans ce cadre, l'objet de l'analyse sera double : Partant de la situation de l'antenne parisienne du DAAD, l'approche doit évidemment être applicable aux autres antennes et à la centrale à Bonn et intégrer toutes les unités administratives. L'objectif maître est de comprendre les développements actuels et de donner au DAAD un outil stratégique pour qu'il puisse continuer son travail en tant qu'un des acteurs principaux dans la lutte mondiale autour des high potentials. L'accent sera donc mis sur l'adaptation de la présence sur le World Wide Web, l'implémentation de nouvelles plate-formes de communication ainsi que l'intégration du public universitaire.

L'attention sera également portée sur le contexte institutionnel et politique dans lequel l'antenne parisienne du DAAD poursuit ses activités. Après un bref historique des relations franco-allemandes, une présentation des systèmes universitaires et de la coopération universitaire entre les deux pays donnera une idée plus approfondie de la situation actuelle qui peut être considérée comme unique parmi les Etats membres de l'Union européenne.

2. Partie théorique

2.1. La coopération franco-allemande politique et universitaire face aux différences nationales et aux changements mondiaux

2.1.1. Le couple franco-allemand peut être considéré comme le noyau critique de l'intégration européenne

Deux siècles de confrontations entre la Nation Française et l' « Allemagne » avaient culminèrent dans la Guerre Franco-Prussienne, la Première et la Deuxième Guerre Mondiale. Après trois guerres en une génération, une réconciliation des deux peuples parut extrêmement difficile, les dévastations et les campagnes politiques ayant profondément marqué les ainsi nommés « ennemis héréditaires ». Cependant, la réconciliation franco-allemande était la condition nécessaire pour la stabilité et la prospérité d'une future Europe. Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères français pendant les années 1948-1952, réclama en 1950 l' « effaçage de l'ancienne opposition entre la France et l'Allemagne pour tracer la voie à l'unification des nations européennes[12] ». La France devait, à travers sa politique étrangère, assumer sa responsabilité pour l'intégration de la jeune République fédérale d'Allemagne en Europe[13]. Son premier réflexe fut cependant de promouvoir l'affaiblissement de l'Allemagne pour contrarier d'avance toute future germination d'ambitions impérialistes. Toutefois les vainqueurs n’acceptèrent pas la stratégie de prise de contrôle par le morcellement administratif, notamment les Etats-Unis, qui souhaitaient une intégration rapide, particulièrement face au conflit entre les systèmes idéologiques de l'Occident démocratique et de l'Est socialiste.

C'est dans ce contexte que se développèrent les relations franco-allemandes jusqu'à la chute du mur de Berlin qui entraîna la dissolution du bloc des pays de l'est en 1989. Durant cette période de 40 ans, les deux pays avaient chacun leurs propres raisons et motifs de poursuivre leur rapprochement. La France adoptait une logique de la « double sécurité » envers l'Union Soviétique et l'Allemagne en visant à réprimer des tentatives éventuelles du voisin de regagner une position dominante en Europe, tout en renforçant la sienne[14]. Un accent prioritaire était mis sur la politique de sécurité. En Allemagne on espérait regagner la souveraineté nationale ainsi que la reconnaissance en tant qu'interlocuteur et partenaire politique équivalent. L'intégration dans un ensemble européen était pour les deux nations avant tout un moyen de promouvoir leurs propres intérêts. Ainsi, la fondation de la Communauté européenne du charbon et de l'acier ( CECA ) en 1951 permit à la France d'étendre son influence sur les biens stratégiques. La création de la CECA peut être considérée comme la première étape vers l'intégration politique des nations européennes, instaurant des organismes indépendants qui existent, sous autre forme, jusqu'à nos jours. L'idée que des peuples qui ont des relations commerciales ne feront pas la guerre était dès le début au cœur du processus d'intégration ; Des liens économiques étroits devaient consolider la coopération et garantir la paix à long terme.

En 1963, le Traité de l'Elysée donna aux relations bilatérales une nouvelle qualité. Les gouvernements français et allemand signèrent le Traité sur la coopération franco-allemande qui « marquait en même temps la fin et le début d'un développement[15] » : après le succès de la réconciliation, les relations franco-allemandes étaient prêtes à être approfondies et organisées en un éventail d'institutions fixes. Des sommets bisannuels donnèrent un rythme régulier à la communication intergouvernementale, les ministres des Affaires étrangères et les ministres de la Défense Nationale se rencontrèrent même tous les trois mois. Comme les réunions devinrent régulières, les questions à traiter perdirent de leur acuité et les participants s'installèrent dans un climat de confiance mutuelle. C'est aussi cette confiance qui donna naissance à de multiples projets tels que la chaîne de télévision ARTE et l'Université franco-allemande auxquels revient, aujourd'hui encore , une position clé dans la coopération culturelle. L'entente politique sur la poursuite du rapprochement ne put cependant pas cacher l'ancienne opposition des idées et intérêts différents concernant le rôle des deux Etats dans le processus de l'intégration européenne[16].

Au cours de années 1970, les gouvernements des deux pays alignèrent davantage leurs politiques économiques en vue d'avancer l'union économique et monétaire. La perspective s'élargit donc à l'ensemble de l'Union européenne ( UE ), comme le montre la création du Conseil de l'Union européenne, un projet des chefs d'Etat Valéry Giscard d'Estaing et Helmut Schmidt[17]. La création du lycée et du baccalauréat franco-allemands en 1972 marqua un renforcement de la coopération dans l'enseignement et peut être considérée comme une étape préparatoire à ce qui allait suivre 25 ans plus tard : la fondation de l'Université franco-allemande qui, en proposant des cursus intégrés, complète l'éventail des institutions d'enseignement binationales.

C'est la réunification de l'Allemagne en 1990 qui a changé profondément la nature des relations franco-allemandes. Du jour au lendemain elle fit augmenter de quinze millions la population et de 40 % la surface de la République Fédérale[18], ce qui suscita d'anciennes craintes outre-Rhin : Une Allemagne redevenue la plus grande puissance avec un potentiel démographique et économique énorme pourrait se montrer moins prête à adapter sa politique aux intérêts de la communauté. Pour contrebalancer ce nouveau déséquilibre menaçant, la France exigea l'intensification de l'intégration de l'Allemagne, entre autres par l'unification monétaire et économique. Les divergences importantes qui avaient émergé au cours de la dernière décennie montrèrent la nécessité de revitaliser les relations refroidies. Après un désaccord sur la représentation de l'Allemagne dans le Conseil des Ministres, la pression extérieure de l'agenda européen et des efforts intérieurs pour améliorer la communication finalement rapprochèrent de nouveau les deux pays[19].

Au sein de l'Europe des 25 et en vue de futurs élargissements, le couple franco-allemand se voit obligé de redéfinir ses buts. Sans aucun doute, les cinquante années de coopération ont généré des expériences et une multitude de projets binationaux couronnés de succès qui peuvent, à un certain degré, servir de modèle pour d'autres Etats membres de l'UE. Même l'ouverture du « tandem » politique et l'intégration d'autres partenaires semble pensable. De toute façon, les relations franco-allemandes n'ont rien perdu de leur poids et joueront un rôle encore plus important dans une Europe élargie[20].

2.1.2. Les relations binationales au niveau universitaire

Comme le principal champ d'activité du DAAD est l'enseignement universitaire allemand et ses relations internationales, il paraît utile de dégager les points communs et les différences des systèmes universitaires français et allemand, ceci permettant de décrire la situation institutionnelle à laquelle le DAAD devra faire face.

2.1.2.1. Les systèmes de l'enseignement supérieur français et allemand sous l'impacte du fédéralisme d'un côté et du centralisme de l'autre côté

Le système d'enseignement allemand connaît plusieurs types d'écoles supérieures :

– Les 87 universités [21] sont organisées selon le principe de l'unité de l'enseignement et de la recherche ; Ceci signifie que les professeurs sont obligés de donner également des cours magistraux parallèlement à la poursuite de leurs projets de recherche. Le but est de permettre dès le début aux étudiants d'acquérir les techniques de la recherche scientifique au contact direct des chercheurs. Les universités ont en outre le droit exclusif d'accorder le grade de docteur et l'habilitation qui sont soumis au contrôle de l'Etat. En principe, tous les titulaires d'un baccalauréat peuvent s'inscrire dans tout cursus d'études qu'ils désirent. Certaines filières qui n'ont pas suffisamment de places disponibles pour toutes les candidatures peuvent toutefois établir des restrictions : De plus en plus de filières mettent en place des tests d'admission supplémentaires ( le plus souvent sous forme d'entretiens ) pour sélectionner leurs candidats.

– Les 101 Fachhochschulen sont des institutions dont on ne trouve pas d'équivalent dans les autres pays européens. Elles proposent des cursus plus courts et plutôt orientés vers la pratique, laissant aux étudiants moins de liberté dans le choix de leurs cours. Cette orientation vaut également pour la recherche dans les Fachhochschulen qui elle-même se consacre à trouver des solution directement applicables. Ainsi, les Fachhochschulen font à la fois face à la demande de l'industrie allemande de main-d'œuvre hautement qualifiée et sont en mesure de proposer des solutions innovatrices aux problèmes qui se posent dans la pratique des entreprises[22].
̶ Les 46 écoles des Beaux-arts et de la musique sont des écoles spécialisées dans les matières artistiques et soumettent leurs candidats à des procédures de sélection assez rigoureuses afin de garantir la qualité des curricula.
̶ Outre les établissements susmentionnés financés par l'Etat, 56 écoles privées proposent des cursus payants dans les domaines scientifiques et artistiques. Elles n'ont cependant pas un poids comparable à celui des écoles privées en France.

Le paysage universitaire français se présente bien différemment[SM1] :

̶ Le secteur sélectif englobe les écoles d'ingénieurs, les écoles de commerce et les Grandes écoles. Ces types d'établissement choisissent leurs étudiants par le moyen de concours spécifiques auxquels les candidats se préparent dans des classes préparatoires publiques biennales.
̶ L'admission dans les Instituts d'études politiques ( IEP ) se fait également par des concours d'entrée, cependant il n'existe pas de classes préparatoires officielles. Les cursus dans le IEP et les Grandes écoles sont en général d'une durée de trois ans.
̶ Le troisième type d'établissement sélectif sont les Instituts universitaires de technologie qui proposent des cursus de deux ans orientés vers la pratique et sanctionnés d'un Brevet de technicien supérieur ( BTS ) [23] .
̶ Les universités ressemblent en principe à celles de l'Allemagne ; La sélection n'a pourtant pas lieu au moment de l'admission, mais tout au long du cours des études. Tandis qu'en Allemagne, les étudiants suivent généralement un curriculum continu du premier semestre jusqu'au Diplom, le système français, en attribuant des diplômes professionnels après chacun des trois cycles, permet des changements de cursus de manière assez souple [24] .
̶ L'Etat français entretient par ailleurs un éventail d'institutions qui se consacrent exclusivement à la recherche, dont la plus importante est le Centre national de la recherche scientifique ( CNRS ).

On peut remarquer à première vue l'impact énorme qu'a l'organisation des Etats sur les systèmes éducatifs. Dans la République Fédérale, la gestion de l'enseignement supérieur relève de la seule compétence des Länder [25], l'Etat fédéral ayant seulement la possibilité d'adopter la Loi-cadre sur l'enseignement supérieur (Hochschulrahmengesetz ) – cette répartition stricte entre les collectivités territoriales a été réaffirmée en 2005 par la décision de la Cour Constitutionnelle concernant la loi fédérale sur la proscription des frais d'études[26]. Le fédéralisme entraîne des différences sensibles entre les systèmes universitaires à l'intérieur de l'Allemagne telles que des dates décalées d'introduction des frais susmentionnés. De même, la mise en pratique du système des cursus échelonnés LMD ( licence, master et doctorat ) décidée en 1998 n'a toujours pas été entièrement réalisée après huit ans. Une partie des UFR se montre encore frileuse en indiquant les points faibles du nouveau système qui ne serait que difficilement applicable à des cursus traditionnellement sanctionnés par un examen d'état comme par exemple la théologie protestante, le droit et la médecine. Une licence de trois ans dans ces matières ne pourrait pas correspondre aux exigences de la pratique[27]. De plus, l'introduction des cursus échelonnés fait partie d'un ensemble de réformes de l'enseignement supérieur, dont surtout le recouvrement de frais d'études suscitèrent l'opposition violente des étudiants[28].

Malgré ses structures de l'enseignement supérieur assez complexes, la France éprouvait apparemment moins de difficultés lors de la réalisation des réformes[29]. Le système LMD a pu être mis en place en quatre ans seulement, une réalité qui peut être imputée entre autres au centralisme français qui permet des décisions globales. En outre, la réforme n'a pas été accompagnée de protestations estudiantines comme en Allemagne. Quelques cursus, notamment la médecine, sont encore exceptés du système LMD pour des raisons semblables à celles données par les enseignants allemands.

Les deux pays retiennent toutefois quelques singularités dues aux qualités intrinsèques des structures universitaires centenaires[30]: La France suit sa gradation traditionnelle en divisant le master biennal en deux phases d'un an plus ou moins indépendantes, permettant une sélection et une réorientation des étudiants à mi-terme. Un domaine qui échappe encore en partie au système LMD est celui des Grandes écoles et en particulier de l'Ecole nationale d'administration ( ENA ), dont les étudiants n'obtiennent pas de diplôme à la fin de leurs études[31]. Comme mentionné ci-dessus, l'Allemagne préserve l'examen d'état en tant que diplôme permettant l'exercice d'une profession pour les métiers soumis au contrôle de l'Etat fédéral.

2.1.2.2. La coopération universitaire entre la France et l'Allemagne repose sur une multitude d'institutions qui l'encouragent, entre autres, à travers des subventions

Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les efforts des deux gouvernements pour la promotion de la réconciliation ont fait naître des coopérations dans de multiples domaines, dont l'enseignement et la recherche ont vite été reconnus comme des champs clé. Il était évident que les générations suivantes seraient porteuses de l'amitié franco-allemande et que, pour atteindre une certaine stabilité des relations binationales, il fallait donner aux jeunes hommes et femmes des deux pays l'occasion de rencontrer les autres et d'étudier ensemble. Leurs expériences entraîneraient sans aucun doute une meilleure compréhension mutuelle et aideraient à éviter de futures catastrophes semblables à celles de la première moitié du XXe siècle[32].

Par conséquent, de nombreux projets ont été acheminé dans l'enseignement secondaire, surtout dans l'enseignement supérieur et dans la recherche. Les principaux moyens étaient, comme aujourd'hui encore, des subventions et des facilités administratives pour les échanges d'étudiants et de chercheurs. Il s'agissait donc de concerter les délais et de se mettre d'accord sur la reconnaissance de diplômes pour permettre aux étudiants de continuer leurs études sans perte de temps. Ces objectifs s'avérèrent assez difficiles à atteindre à cause des différences profondes entre les deux systèmes universitaires[33]. L'institutionnalisation des initiatives de coopération par des conventions, dont la plus importante reste toujours le Traité de l'Elysée, leur donnait davantage de compétences et de possibilités administratives. Depuis 1963, les gouvernements ont peu à peu développé un réseau binational qui englobe les niveaux institutionnel et personnel. Les programmes d'échanges exclusivement bilatéraux sont complétés par des programmes de l'Union européenne comme ERASMUS et SOKRATES qui, eux, sont évidemment aussi ouverts aux jeunes Français et Allemands.

L'éventail des organisations actives dans la coopération universitaire est relativement large, une réalité qui soulève la question des raisons de cette diversité. Une cause importante est l'autonomie des universités qui fait que l'accord sur les équivalences de scolarité, d'examens et de diplômes et pour l'admission aux études universitaires, ainsi que les additifs de cet accord – passés entre les deux pays en 1980, 1986 et 1997 – n'aient pas de caractère obligatoire et soient plutôt des recommandations. Néanmoins, l'accord sert de convention cadre pour les universités souhaitant l'ouverture pour le pays partenaire et a rendu possible une multitude d'échanges[34].

Dans ce qui suit, quelques institutions jouant un rôle majeur dans l'encouragement des échanges entre les deux pays seront brièvement présentées pour ébaucher le cadre dans lequel se situent les activités du DAAD :

L'Office franco-allemand pour la Jeunesse ( OFAJ ) a été créé en 1963 en application du traité de l'Elysée. L'accord portant création en définissait de manière explicite les tâches : l'organisation et le financement d'initiatives promouvant les rencontres franco-allemandes, l'apprentissage de langues et les connaissances culturelles réciproques en général. L'OFAJ encourage par ses actions les échanges binationaux de son groupe cible qui sont les jeunes gens entre cinq et trente ans – donc un groupe très large allant des enfants jusqu'aux étudiants et enseignants[35]. Par conséquent, l'OFAJ est l'interlocuteur principal pour toute personne, avant tout des écoliers et des étudiants, dont la situation respective ne remplit pas les conditions établies par d'autres institutions qui proposent des programmes d'échanges transfrontaliers.

Tandis que l'OFAJ subventionne une multitude de séjours linguistiques et universitaires autant que professionnels, on trouve plusieurs programmes proposés par d'autres institutions qui se concentrent exclusivement sur les échanges d'étudiants et de chercheurs. Sans doute le programme le plus connu parmi les étudiants est ERASMUS, initié en 1987 par l'Union européenne. Depuis 2000, ERASMUS relève de l'initiative SOCRATES qui a été renouvelée pour six années supplémentaires. 31 pays en font partie et contribuent au succès remarquable du programme : Le nombre total d'étudiants ayant participé aux échanges n'a cessé de croître et a dépassé le seuil d'un million en 2004[36]. Les participants bénéficient, outre des aides financières, de facilités administratives et de la reconnaissance de leurs prestations universitaires grâce au système européen de transfert et d'accumulation de crédits ECTS ; Cela leur permet de continuer leurs études à l'étranger sans éventuelle perte de temps. La France et l'Allemagne sont les deux pays dont le plus grand nombre d'étudiants, plus de 20.000 en 2004, a profité du programme ERASMUS – et, bien que la réciprocité ne soit pas encore vraiment réalisée, ils figurent aussi parmi les pays les plus attrayants[37]. Ainsi, cette action européenne sert particulièrement aux échanges franco-allemands.

En Allemagne, le programme ERASMUS est encadré par le DAAD, qui informe les universités, distribue les aides financières et en évalue l'utilisation. Il dispose cependant aussi de ses propres instruments pour l'encouragement d'échanges internationaux, tel que des bourses de courte et de longue durée ainsi que des bourses pour des cours de langue. Contrairement au programme ERASMUS, qui s'adresse à un public universitaire très large, le DAAD vise à promouvoir des étudiants et des projets de recherche hautement qualifiés. Par ailleurs, le DAAD a créé des programmes spéciaux pour des étudiants français en droit et aux beaux-arts. En général, toutes les bourses s'adressent aux jeunes chercheurs, c'est à dire aux étudiants qui sont en train de terminer leurs études et qui ont déjà entamé leur mémoire. Le but est de leur permettre d'effectuer des recherches en Allemagne et d'approfondir leurs connaissances sur place en contact avec des enseignants et chercheurs allemands. D'un autre côté, le DAAD accorde des bourses à des étudiants allemands ayant un projet d'études qui nécessite un séjour en France. Le DAAD offre également un éventail de programmes d'échanges aux chercheurs français et allemands et encourage des initiatives comme des missions de recherche et des colloques internationaux.

L'Université franco-allemande ( UFA ) est en quelque sorte le fleuron de la coopération binationale dans le domaine de l'enseignement supérieur, mettant à la disposition des étudiants français et allemands 137 cursus parfaitement intégrés[38] ; Ceci signifie que les étudiants profitent de la reconnaissance garantie de leurs séjours d'études dans le pays voisin et qu'ils obtiendront deux diplômes nationaux à la fin de leurs études. Depuis sa création en 1997, l'UFA verse des aides financières à 141 établissements d'enseignement supérieur ; Pendant l'année universitaire 2005/2006, 4.229 étudiants français et allemands ont suivi les cursus subventionnés par l'UFA[39]. Aucune institution de coopération entre d'autres pays de l'UE peut être comparée à l'Université franco-allemande, dont l'historique représente une réussite extraordinaire et exemplaire.

Outre les organisations décrites ci-dessus, il existe une multitude d'instituts de recherche et de fondations actifs dans les échanges internationaux et notamment entre la France et l'Allemagne : L'importance de la fondation Alexander von Humboldt ( AvH ) et de la Deutsche Forschungsgemeinschaft ( DFG ) est en train de croître, suite à des facilités de mobilité récentes[40]. Ces deux organismes accordent des aides financières à des projets dans tous les domaines scientifiques, tout comme la Robert-Bosch-Stiftung, connue pour son « programme de tuteurs » franco-allemand. Il faut également mentionner les divers programmes qui ciblent des publics scientifiques choisis : La Wissenschaftsgemeinschaft Gottfried Wilhelm Leibniz ( WGL ) accorde des aides financières aux chercheurs dans les domaines des sciences de l'environnement, des sciences naturelles et des sciences humaines. Les projets internationaux de recherche fondamentale et appliquée peuvent demander des aides auprès de la Max-Planck-Gesellschaft ( MPG ) et de la Hermann Helmholtz-Gemeinschaft deutscher Forschungszentren ( HGF ). Par ailleurs, un grand nombre d'organisations, qui ne peuvent pas être énumérées ici, a contribué à multiplier l'éventail de coopérations universitaires et extra-universitaires[41].

La coopération universitaire entre la France et l'Allemagne a atteint une ampleur considérable qui reflète directement le degré très élevé de leur coopération politique : Il existe 2.207 programmes de coopération entre des établissements allemands et français, l'Allemagne n'entretient avec aucun autre pays du monde plus de partenariats[42]. Des institutions permettent aux écoliers, aux étudiants, aux jeunes chercheurs et aux enseignants de profiter des richesses culturelles des l'autre pays et de l'apprentissage interculturel en général, créant la possibilité de suivre un parcours franco-allemand de l'école jusqu'après l'université. Cette base institutionnelle jouit d'un grand succès auprès du public et constitue le point de départ de l'entente binationale. Par conséquent, il est absolument indispensable de continuer les investissements publics dans la coopération universitaire pour assurer de s relations politiques et économiques fructueuses.

2.1.2.3. La mobilité universitaire entre les deux pays constitue un point fort face aux enjeux que pose la mondialisation ; On peut toutefois constater des menaces qui se manifestent dans les statistiques

Depuis plusieurs années, la mobilité des étudiants et des chercheurs en Europe est une évidence[43] et, en vue de la mondialisation, même une nécessité. L'émergence d'une société active qui base la création de richesses surtout sur le savoir exige de la main d'œuvre prête à se former tout au long de la vie – indépendamment de la localité. Il ne suffit donc plus de se contenter des possibilités d'apprentissage qui se présentent dans l'environnement immédiat ou national, mais il faut plutôt également profiter de l'offre que l'on trouve dans d'autres pays.

Les échanges de scientifiques entre l'Allemagne et la France ont une longue tradition dont les débuts remontent au Moyen Age. A travers les siècles se sont formés des contacts intimes entre les élites culturelles des deux pays parmi lesquels figurent des noms illustres comme Leibniz, Voltaire et von Humboldt. Ce sont surtout les universités et académies françaises, et parmi elles la Sorbonne et l'université de Strasbourg, qui accueillaient un grand nombre de scientifiques étrangers. Au cours du XVIIIe siècle, le français prenait la place du latin en tant que langue des sciences. C'est vers la fin du XIXe siècle qu'a émergé la mobilité académique telle qu'on la connaît aujourd'hui. Depuis, les chercheurs bénéficient des spécialisations scientifiques du pays partenaire en y passant des séjours d'études. Il semble que, malgré toutes les difficultés linguistiques et culturelles, il existait une attraction mutuelle qui est capable d'éveiller des « énergies intellectuelles particulières[44] » ; L'enjeu consiste aujourd'hui à revigorer cette ancienne spécificité des relations franco-allemandes.

Ce qui est vrai des chercheurs l'est aussi pour la mobilité étudiante. En 2005, environ 5.800 étudiants allemands et 5.600 étudiants français sont partis pour faire des études dans l'autre pays[45]. Pour les allemands en France, la tendance est faiblement croissante depuis 1998 pour les années suivantes ; La France fait alors partie des cinq pays les plus attrayants. Apparemment, les raisons pour lesquelles les étudiants étrangers la choisissent sont surtout l'apprentissage de la langue et les connaissances culturelles qu'ils peuvent obtenir sur place[46]. Elle profite évidemment aussi de sa position de premier pays touristique du monde[47]. Quant aux étudiants français en Allemagne, leur nombre est resté plus ou moins stable pendant ces dernières années.

La comparaison avec les statistiques des programmes d'échanges pour les écoliers qui comptent plus de 165.000 participants met à jour cependant les faiblesses et dangers qui peuvent menacer la coopération culturelle au niveau de a jeunesse[48]. Le nombre important de jeunes ayant participé aux échanges entre les écoles ne se reflète pas vraiment dans les échanges dans l'enseignement supérieur. De plus, la quantité des projets subventionnés par l'OFAJ a connu une augmentation forte et constante, alors que la quantité des participants n'a pas crû dans la même proportion ; On peut même constater une stagnation entre 1991 et 1996 et une légère baisse entre 1996 et 2000. Les gouvernements ont reconnu que cette situation alarmante indique un recul de l'intérêt réciproque pour l'apprentissage de la langue du partenaire.

Pour faire face à ces tendances, une campagne baptisée « DeutschMobil » a été lançée en 2000 par des organisations publiques – dont le DAAD – et des entreprises allemandes. Depuis, des intervenants rendent visite à des écoles françaises et présentent de manière vivante aux élèves la langue et la culture de l'Allemagne. Selon les initiateurs, des résultats prometteurs se sont montrés au bout de peu de temps sous forme d'une augmentation de 50 % d'inscriptions supplémentaires en allemand comme seconde langue vivante[49]. Une campagne parallèle française nommée « FranceMobil », commencée deux années plus tard, procède de la même manière dans les écoles allemandes[50]. Malgré tout, ces initiatives n'ont pas vraiment pu contrebalancer le déséquilibre net qui se montre dans les chiffres des jeunes gens qui apprennent la langue du pays voisin : En 2003 et 2004, 900.000 élèves français apprenaient l'allemand contre 1,6 millions d'élèves allemands apprenant le français[51].

Une raison importante pour les difficultés observées est l'avènement de la langue anglaise comme lingua franca dans l'économie et aussi dans les sciences, ce qui d'un côté impose aux écoliers et aux étudiants l'apprentissage prioritaire de l'anglais et d'un autre côté cause la mise à l'écart des autres langues européennes[52]. Pourquoi les étudiants investiraient-ils du temps et de l'énergie précieux dans l'apprentissage de l'allemand ou du français, alors que l'anglais semble à la fois indispensable et suffisant dans la plupart des contacts internationaux ? C'est aux acteurs politiques et sociaux de la coopération franco-allemande de faire remarquer les avantages et la nécessité de disposer d'autres langues étrangères[53], à savoir l'allemand et le français. Ces langues ouvrent des débouchés dans deux économies qui font partie des trois plus puissantes de l'Union européenne et constituent un atout dans la recherche d'un travail.

2.1.3. Les développements actuels sur le plan international engendrent la nécessité d'un remodelage des systèmes universitaires nationaux

Les dernières décennies ont apporté des changements mondiaux d'ordre politique et technologique qui ont bousculé de manière violente et profonde les champs de l'économie, du travail et de la société en général. Les Etats membres de l'Union européenne se voient en concurrence directe avec les pays en ascension économique de l'Extrême-Orient, notamment l'Inde et la Chine, ainsi qu'avec les Etats-Unis, dont la puissance économique et scientifique est jusqu'alors hors concours[54]. Pour faire face à ces défis, l'UE poursuit le but de créer un « espace européen de la recherche » où les dépenses nationales pour la recherche et le développement montent à 3 % du PIB[55] ( actuellement, elles n'atteignent que les 1,6 % ). Une stratégie concertée qui comporte la suppression progressive des obstacles à la mobilité, une coopération scientifique accentuée et l'emploi plus efficace des moyens financiers doit renforcer la compétitivité de l'UE[56].

Le monde universitaire en tant qu'incubateur des innovations fait l'objet de l'attention particulière de la Commission européenne[57]. Ensemble avec les acteurs politiques nationaux elle a acheminé des réformes substantielles aussi dans le domaine universitaire qui prennent en compte ce véritable changement de paradigme que nous vivons aujourd'hui[58].

2.1.3.1. La stratégie de Lisbonne précise les buts économiques et sociaux de l'UE et met l'accent sur le rôle central des universités

La stratégie de Lisbonne, entamée en 2000, prévoit des efforts conjoints et des réformes dans les domaines du droit des affaires, de l'économie, de l'infrastructure, de la recherche et du développement – l'objectif en étant de faire de l'Europe « l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale[59] ». Il s'agit de dépasser la perspective purement nationale dans laquelle il n'est plus possible de résoudre les problèmes et les défis actuels ; Ceux-ci se ressemblent largement dans beaucoup d'Etats membres de l'Union européenne : un taux de chômage élevé[60], la faible croissance de l'économie, des structures anciennes peu flexibles et non adaptées aux exigences des marchés[61]. Ce n'est qu'à l'échelle européenne que ces obstacles peuvent être surmontés, un des pas incontournables étant la création d'un marché commun par la garantie de la libre circulation de biens, du capital, de personnes et de services[62].

Bien que le dernier élément puisse être considéré comme réalisé en grande partie avec succès[63], il représente toujours un point critique en vue des buts de la stratégie de Lisbonne : « Europe needs higher levels of skills mobility. We must make it easier for people to move to where the jobs are. This will require a drastic simplification of the recognition of professional qualifications, where legislation is underway [64] ». En effet, la mobilité des personnes ne dépend pas que des facilités légales et administratives telles que l'abolition des visas, mais aussi largement des possibilités de formation et de travail. La reconnaissance des diplômes est conséquemment une condition importante pour que le marché commun porte des fruits.

La stratégie de Lisbonne accorde une place éminente aux universités en tant qu'institutions centrales de la société du savoir. Elles ont à la fois la fonction d'éduquer et de former des chercheurs, de produire de nouvelles connaissances par la recherche et d'en mettre les résultats à la disposition des entreprises ainsi que de favoriser le développement régional. La mondialisation fait que les universités n'accomplissent plus ces tâches dans un cadre régional, mais qu'elles se voient en concurrence globale autour de la « matière première » que sont les étudiants et chercheurs prometteurs[65]. Pour engager un processus d'augmentation de la qualité de la recherche et de l'enseignement, l'UE favorise la concurrence des systèmes d'enseignements entre les Etats membres[66]. La mobilité des personnes et l'allocation de subventions selon des critères d'excellence sont des outils efficaces ; Des programmes à échelle nationale, comme l' Exzellenzinitiative du gouvernement allemand[67], complètent la stratégie européenne. L'effet en est que le public scientifique peut choisir de façon de plus en plus flexible entre les institutions qui, elles, se voient obligées de se positionner sur le terrain scientifique national et international.

La qualité de la mobilité des étudiants représente une condition préalable essentielle pour la réussite de l'espace européen de la recherche. Par conséquent, un projet commun a été acheminé qui précise les changements nécessaires dans les systèmes universitaires nationaux : Le processus de Bologne. Le processus s'intègre parfaitement à la perspective plus large de la stratégie de Lisbonne tout en définissant ses propres objectifs.

2.1.3.2. Le processus de Bologne : favoriser l'adaptation des systèmes universitaires et des diplômes en Europe

En 1999, les gouvernements de 29 pays européens ont adopté une convention sur la création d'un espace européen de l'éducation supérieure connue sous le nom du processus de Bologne. Les actions majeures sont la comparabilité et la reconnaissance mutuelle des prestations et diplômes universitaires, l'encouragement de la mobilité étudiante et l'assurance de la qualité[68]. La reconnaissance relevant de la compétence exclusive des Etats membres et l'UE n'ayant conséquemment pas de possibilité de légiférer, c'est aux Etats de mettre en œuvre les mesures prévues dans le processus[69].

Un objectif important, obligatoire pour les pays signataires, est l'introduction de cursus à deux cycles dotés d'un supplément au diplôme qui en explique le contenu et la structure. Déjà le premier cycle d'une durée moyenne de trois ans ( licence ) devait être utile pour le marché de travail ; Son achèvement est la condition pour pouvoir entamer un deuxième cycle de deux ans ( master ) qui permet de suivre des études approfondies. Le doctorat comme troisième cycle est également couvert par le processus de Bologne. Les cursus échelonnés favorisent la poursuite des études à l'étranger grâce à leur comparabilité internationale[70] et doivent réduire la quantité d'étudiants qui abandonnent leurs études sans obtenir un diplôme.

La comparabilité est assurée par le système de crédit européen ECTS qui accorde des points crédit en fonction de la charge de travail à réaliser par l'étudiant. ECTS a été introduit en 1989 au cours de la mise en place du programme d'échanges ERASMUS et depuis a été un outil efficace de la comparaison internationale de prestations universitaires[71]. Son grand succès a incité les acteurs du processus de Bologne à y recourir et de l'adapter plutôt que de développer un système parallèle. ECTS prévoit également des documents qui fournissent des informations détaillées sur les caractéristiques des cursus proposés par un établissement ; L'UE a publié une liste des éléments à préciser dans ces documents pour garantir un maximum de transparence[72]. A l'obtention de son diplôme, l'étudiant reçoit un supplément standardisé qui contient une description compréhensible « la nature, le niveau, le contexte, le contenu et le statut des études accomplies avec succès par la personne désignée »[73]. En outre, sa note finale est classée selon un système qui permet de la situer parmi celles des autre étudiants de son année. Un jugement équitable et précis est alors garanti.

Depuis son lancement en 1999, le processus de Bologne a été renouvelé au cours de plusieurs conférences où les pays signataires faisaient le point des réussites et des éléments à améliorer. Les colloques lors des conférences des ministres bisannuelles ont à chaque fois ajouté de nouveaux aspects et perspectives : A Prague en 2001, les membres constatèrent des progrès et l'acceptation générale du processus[74]. Deux ans plus tard à Berlin, ils mirent en exergue l'assurance de la qualité, l'introduction des cursus échelonnés et l'harmonisation des diplômes[75]. Le communiqué actuel de Bergen prévoit pour la période de 2005 à 2007 des progrès entre autres dans les domaines des double diplômes et des doctorats en cotutelle[76]. La prochaine conférence se tiendra à Londres en 2007.

2.1.4. Dans le contexte franco-allemand, le DAAD agit en tant qu'ambassadeur culturel

Le DAAD a commencé son travail en 1925 sous le nom d' « Akademischer Austauschdienst e.V. », une institution destinée à l'organisation d'échanges universitaires internationaux ( ce n'est qu'en 1931 qu'il a adopté le nom « Deutscher Akademischer Austauschdienst » )[77]. Un premier programme de bourses d'échanges avec l'Etat français débuta en 1928, mais la coopération n'allait pas être développée pendant les années suivantes, malgré la mise en place d'un bureau du DAAD à Paris en 1930, en raison de l'appréhension française face à l'idéologie agressive de l'Allemagne national-socialiste. En France, on craignait la diffusion d'idées nazies par les étudiants allemands – une preuve frappante pour le poids de la dimension culturelle de toute politique d'échanges internationaux[78]. En effet, l'Etat nazi s'empara vite du DAAD au cours de la Gleichschaltung et géra de façon restrictive les échanges ce qui conduisit à une chute du nombre d'étudiants allemands qui allaient en France, bien que le pays voisin ait été la destination préférée en Europe avant 1933[79]. Après sa dissolution en 1943, le DAAD a été refondé peu après la constitution de la République fédérale en 1950 et reprit son travail. Il se retrouva parmi un cercle de plusieurs institutions indépendantes et autonomes, chargées de la politique culturelle extérieure et financées par des fonds publics : la DFG, la fondation AvH et le Goethe-Institut, pour nommer quelques acteurs éminents[80]. Le budget étant encore très limité au début – 7000 DM[81] – il crût toutefois très vite au cours des années suivantes et avec lui les possibilités de subvention ainsi que son poids général dans le monde des échanges universitaires ( le budget s'élevait en 2004 à la somme respectable de 237,5 millions d'euros[82] ). Une condition essentielle est la création successive des 14 antennes actuelles et 49 centres d'information ( IC ) dans le monde entier qui assurent la présence sur tous les continents[83]. En tant qu'intermédiaires locaux elles ont bien plus de fonctions que seulement celle d'unités administratives : L'exemple de l'antenne parisienne montre qu'elles sont dans l'idéal plutôt des lieux de rencontre pour des chercheurs, étudiants et intellectuels autochtones et allemands[84]. Elles déchargent également les ambassades du travail de renseignement concernant des questions relatives aux études en Allemagne.

Le but prioritaire du DAAD étant la promotion des échanges universitaires, ses tâches se concentrent sur le domaine nommé et peuvent être résumées sous les catégories suivantes :

̶ l'attribution de bourses aux étudiants et chercheurs excellents,
̶ interlocuteur pour les assistants de langue étrangère et les chercheurs allemands désirant effectuer un séjour à l'étranger, de préférence dans les pays en développement,
̶ soutien aux programmes de coopération et d'échanges,
̶ renseignement d'intéressés de tout origine sur les systèmes universitaires allemands et étrangers et
̶ consultations des responsables politiques sur des questions concernant la politique culturelle à l'étranger, la politique des sciences et de l'enseignement[85].

Bien qu'à première vue un observateur extérieur ne s'en rende sans doute pas compte, la politique culturelle est un champ d'activité important du DAAD. Certes, il agit de manière moins apparente que par exemple le Goethe-Institut, qui est en général le premier interlocuteur pour des personnes désirant se pencher sur la culture allemande[86], cela ne signifie pourtant pas qu'il manque d'efficacité.

Le DAAD édite un grand nombre de publications d'information destinées aux étudiants allemands et étrangers. L'éventail comprend des guides d'études et des cours de langue, des monographies et des séries qui rassemblent des articles sur des sujets d'actualité[87]. Certaines publications sont élaborées et financées en coopération avec d'autres organisations comme le Goethe-Institut. Evidemment, le DAAD profite de plus en plus largement des avantages du World Wide Web et met à la disposition des intéressés dans le monde entier à titre gratuit quasiment toutes les informations qui se trouvent dans les brochures[88].

C'est notamment par son programme de lecteurs qu'il prend part à la promotion de langue, un élément central de la politique culturelle à l'étranger[89]. Les candidats de ce programme se présentent à une commission composée de scientifiques allemands et français qui transmettent leur sélection aux universités d'accueil en France. Les postes de lecteur sont financés par l'Etat français et par des subventions supplémentaires du DAAD. Ce double financement se reflète ensuite dans la double fonction des lecteurs : D'une part, ils enseignent la langue et la Civilisation allemandes dans les universités, d'autre part ils s'engagent dans la promotion culturelle en proposant des activités en dehors des séminaires et travaux dirigés : « Lektoren sind Mini-Kultur-Institute in einer Person – Ein-Mann-/Eine-Frau-Orchester [90] » et complètent l'offre culturelle locale, particulièrement dans des régions éloignées des Goethe-Institute. Les lecteurs sont en outre des interlocuteurs pour les étudiants français qui veulent approfondir leurs connaissances de l'Allemagne en y effectuant un séjour linguistique ou une partie de leurs études ; Ils renseignent par ailleurs sur les programmes de bourse proposés par le DAAD et d'autres organismes[91].

Le programme de lecteurs est alors un outil fondamental non pas seulement de la diffusion de connaissances culturelles mais également de la politique de l'éducation, car les lecteurs font effet de « recruteurs » aidant les étudiants intéressés à trouver leur chemin vers l'Allemagne. A cette même fin, le DAAD subventionne et organise lui-même des manifestations d'information dans les écoles et universités étrangères et représente les universités allemandes dans des salons. Dans l'ensemble, le programme de lecteurs représente la partie essentielle de la promotion de la philologie allemande par le DAAD dont les buts stratégiques sont :

̶ La présence de la culture allemande à l'étranger,
̶ la consolidation des disciplines scientifiques relatives à l'Allemagne dans les universités,
̶ la formation d'élites et de relève pour la coopération entre et l'Allemagne et les autre pays et
̶ la consolidation de l'allemand en tant que langue des sciences[92].

Les deux derniers points sont couverts par les programmes de bourse qui ciblent de divers publics universitaires, à commencer par les étudiants avancés ( aussi en stage de recherche ), les étudiants en doctorat et jeunes chercheurs et finalement les enseignants chercheurs. En ce qui concerne les bourses individuelles, le DAAD suit la philosophie du « personnes avant projets », c'est à dire qu'il estime plus efficace l'investissement dans des étudiants et chercheurs prometteurs que dans des projets qui sont peut-être au début spectaculaires mais manquent souvent de durabilité[93].

C'est dans cette philosophie que s'inscrit l'encadrement des boursiers actuels et anciens ( appelés « Alumni » en référence au terme anglais désignant les diplômés d'une université ). Le DAAD attache beaucoup d'importance à ce travail[94] – à bon droit, puisque une grande partie de ces jeunes gens occupera plus tard des positions clé dans la politique, l'économie, les universités et la société[95]. Les expériences qu'ils ont faites pendant leur séjour en Allemagne sous l'égide du DAAD auront une grande influence, consciemment ou inconsciemment, sur leur attitude et guideront leurs actions et décisions relatives à ce pays. Par le biais des programmes de bourse, le DAAD forme donc constamment un groupe d' « ambassadeurs culturels » de l'Allemagne qui sont d'autant plus efficaces qu'ils n'essaient pas simplement d'en propager une image sans doute idéalisée et abstraite, mais qu'ils connaissent l'Outre-Rhin par leur propre expérience. Une partie des Alumni continue à rester en contact après la fin de leurs études, soit par une des 120 associations d'anciens boursiers dans le monde entier[96], soit par le « Cercle d'amis[97] », soit aussi par l'entrevue lors des manifestations organisées par le DAAD[98]. Ils composent ainsi un réseau de multiplicateurs souvent influents dont la valeur pour le DAAD et l'Allemagne en vue de la concurrence mondiale ne peut pas être surestimée.

2.2. Les nouveaux médias facilitent la communication et constituent le levier pour l'émergence de la société du savoir globale

2.2.1. L'émergence de la société de l'information est en train de bousculer les structures traditionnelles

Au cours des deux dernières décennies, les sociétés modernes ont effectué des transformations substantielles de leurs bases économiques, des structures des interactions et de la vie en général[99]. Il s'agit – pour le moment – du dernier pas dans le changement de structures qui entraîna d'abord la décroissance du secteur primaire au profit du secteur secondaire et ensuite la décroissance du secteur secondaire au profit du secteur tertiaire ( prestations de service publiques et privées ). Aujourd'hui, 2,2 % de la population active en Allemagne travaille dans le secteur tertiaire réalisant 1,1 % du produit intérieur brut ( PIB ), 25,9 % travaille dans l'industrie et le bâtiment réalisant 28,6 % du PIB tandis que le secteur tertiaire rassemble 71,9 % de la population active qui réalise 70,3 % du PIB. Ces chiffres reflètent la moyenne de l'UE et sont même plus nets dans le cas de la France ; Ils se situent cependant au-dessous de ceux des Etats-Unis, où les services représentent même 78,3 % du PIB[100].

La nette prédominance du secteur tertiaire qui emploie presque trois quarts de la population active et les effets sociaux qu'elle apporte marquent l'ère postindustrielle et ont fait apparaître la notion de la « société de service ». L'avènement de ce type de société est accompagné par une production exponentielle de toute sorte de connaissances grâce aux technologies d'enregistrement et d'interrogation de données, ce qui lui a aussi apporté le nom de « société de l'information ». Tandis qu'aux débuts de la société d'information, le traitement de données se passait plutôt de manière locale et isolée, l'évolution technologique ultérieure permettant la transmission d'informations fit apparaître de nouveaux moyens de communication. Elles sont à l'origine des nouveaux médias, notamment de l'internet et des téléphones portables, qui ont changé profondément la vie professionnelle et privée en rendant possible l'échange d'informations en temps réel indépendamment de l'endroit. Sous cet angle, l'émergence de la société d'information est la condition préalable de la mondialisation qui n'est rendue possible que par les technologies de l'information et de mobilité.

Les répercussions sur les structures intérieures de la société de l'information, dans laquelle le savoir est devenu la condition centrale du développement social et de la productivité économique, est décrite par le concept de la « société du savoir »[101]. Elle est entre autres caractérisée par une augmentation de la quantité d'employés hautement qualifiés, la progression des salaires et aussi du temps libre. Une partie croissante des services proposés est très intensive en savoir, c'est à dire que leur production requiert du personnel riche en connaissances spécifiques et en expérience. La qualité des services est elle-même fortement dépendante de la qualité du savoir qui en constitue en quelque sorte la « matière première »[102]. Les sociétés postindustrielles se voient alors dans l'obligation d'adapter leurs systèmes d'éducation pour développer « les facteurs clé [ qui ] sont le savoir et la créativité et l'importance de l'investissement en capital humain et social[103] ».

2.2.2. Les actions de l'UE face aux défis multilatéraux que pose la société du savoir : l'aménagement technologique et la transmission des compétences de communication sont nécessaires pour préparer les économies européennes à l'avenir

La Commission européenne a pris en compte le poids de ce véritable changement de paradigme et a entamé plusieurs initiatives qui visent à en maîtriser les effets. L'établissement d'une société de l'information prospère est un objectif primordial de la stratégie de Lisbonne en raison de son impact sur l'économie et le monde du travail, sur la qualité de la vie des habitants européens, l'éducation, la formation et la recherche ainsi que la culture et la société européennes[104]. Les technologies de l'information sont considérées comme un outil apte à démonter les barrières qualitatives entre les différentes formes d'apprentissage – la suppression des barrières technologiques en est cependant la condition préalable.

Par conséquent, l'UE a acheminé l'initiative « eEurope 2005 » qui vise à réduire la « fracture numérique », c'est à dire l'exclusion des groupes de la population n'ayant pas suffisamment accès aux nouveaux médias, particulièrement à l'internet[105]. En outre,la fracture numérique n'est pas qu'un phénomène européen mais global et, comme l'a remarqué le secrétaire des Nations Unies Kofi Annan, sépare les riches et les pauvres, les hommes et les femmes, les entreprises reliées et les entreprises isolées[106]. Il s'agit donc dans une première démarche d'améliorer l'infrastructure des réseaux de communication par des connexions à large bande qui « dope[ nt ] la croissance économique en créant de nouveaux services et ouvre des nouvelles possibilités en matière d'investissements et d'emploi. La large bande accroît également la productivité de nombreux processus existants, entraînant des salaires plus élevés et un meilleur rendement des investissements[107] ».

Mais l'aménagement technologique et une législation favorisant la concurrence ne représentent que les bases indispensables, le châssis de la société de l'information. La société du savoir naît de la possibilité et de l'intention des hommes de mettre leur savoir à la disposition de la collectivité ainsi que de leur aptitude à la communication qui engendre de nouvelles idées. Les compétences techniques et communicatives des membres de la société forment alors le noyau des sociétés du savoir, ce qui rend nécessaire une politique d'enseignement qui prend en compte ces nouvelles exigences[108]. Pour cette raison, les compétences de communication prennent une place éminente dans la stratégie de Lisbonne, d'autant plus qu'elles représentent le seul chemin praticable pour en atteindre les objectifs. Les sujets-clés sont d'une part les « problèmes durs », comme l'aménagement de l'équipement technique et l'interopérabilité des systèmes de communication, et d'autre part les « problèmes mous » tels la susdite inclusion sociale, la fiabilité des informations, la confiance des utilisateurs liées à la qualité et la pertinence des contenus ainsi que leurs compétences médiatiques[109].

2.2.3. La viabilité des solutions possibles dépend de plusieurs facteurs

Parmi les problèmes mous on peut en discerner un auquel revient une importance considérable : Il s'agit de la liberté sous les formes du libre accès aux médias, de la libre parole, du libre accès aux informations et, dans un sens plus large, au savoir de l'humanité en tant que bien public. C'est en reconnaissant la nécessité de garantir et de protéger ces libertés fondamentales que de diverses organisations gouvernementales et non-gouvernementales se sont réunies lors du « Sommet mondial sur la société de l'information » sous l'égide de l'ONU entre 2003 et 2005[110]. Les acteurs sont convenus de la proclamation d'une « Charte des Droits du Citoyen pour une Société du Savoir durable » qui réunit les conditions préalables d'une société de l'information mondiale équitable[111] ; Le Conseil européen en a fait de même en 2005 avec sa « Declaration of the Committee of Ministers on human rights and the rule of law in the Information Society [112] ». Ces chartes font sciemment allusion à la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen » de 1789 en définissant des principes fondamentaux dont le respect constitue la base d'une société du savoir durable. Loin de vouloir légiférer, elles montrent plutôt les possibilités et les menaces intrinsèques et extrinsèques des nouvelles technologies. On peut bien sûr traiter d'utopie l'idée d'une société telle qu'elle est projetée dans ces chartes, et effectivement elle n'existera sans doute jamais dans sa version idéale ; Mais, tout comme les droits de l'homme promulgués il y a plus de deux siècles qu'elles intègrent en parti de manière explicite, elles peuvent servir de modèle pour de futurs projets de loi nationaux et internationaux.

Les libertés individuelles en constituent le point critique : Leur protection en terme de technologie et de politique décide du succès ou de l'échec des objectifs établis. La liberté de s'informer gratuitement ( ou presque gratuitement ) dans les médias permet la création d'un nouveau savoir qui – pour que d’autres individus puissent y avoir accès – doit ensuite être diffusé à son tour, ce qui suppose la possibilité de se prononcer librement dans les médias. Parmi les nouveaux médias, c'est particulièrement l'internet qui offre les capacités nécessaires. Ce ne doit pas être interrompu ni du côté de l'émetteur ni de celui du récepteur ( fonctions que la plupart des participants prennent parallèlement ) : L'individu en tant qu'émetteur a besoin d'un dispositif et d'une connexion permettant l'accès à des plate-formes de communication où il peut déposer des informations qu'ensuite d'autres individus en tant que récepteurs doivent pouvoir recueillir sans obstacles.

Des obstacles au libre échange du savoir se posent à différents niveaux. Les prétentions aux droits d’auteur et le débat autour de la restriction de l'utilisation de certains logiciels en Europe par des brevets sont de exemples de la dimension juridique. La communauté des développeurs de logiciels libres (open source ) et les PME s'opposent au projet d'une directive européenne qui rendrait possible le fait de breveter des parties de logiciels ce qui, selon les adversaires, nuirait à la création informatique non commerciale[113]. Ici se manifeste le conflit entre la société privée et les entreprises autour de la question de la commercialisation du savoir. Bien entendu : Il est clair que l'économie est la force motrice de la société de l'information, car elle est à l'origine des innovations et de la prospérité générale des états. Sans les entreprises, aucun progrès ne serait possible, il est donc essentiel de leur donner la possibilité d'engranger des bénéfices à partir de produits et services fortement basés sur le savoir et de protéger leur propriété intellectuelle par des brevets[114]. Mais d'autre part, l'abus des brevets doit être empêché pour éviter des inconvénients pour les utilisateurs et développeurs[115]. Face à ce dilemme, la charte du Sommet sur la société de l'information postule que, « dans la hiérarchie des valeurs de la société, le rang occupé par le savoir en tant que bien commun doit avoir la priorité par rapport à la protection d’intérêts particuliers[116] ».

Un autre obstacle est lié à la relation entre la communication des individus et les intérêts des groupes au pouvoir. Alors que les premiers veulent pouvoir échanger des informations à leur gré, les derniers cherchent à étendre leur contrôle sur la vie privée. L'outil le plus ancien et le plus utilisé par les états totalitaires ou autoritaires est la censure, qui existe depuis aussi longtemps que les médias eux-mêmes. Aujourd'hui, l'internet pose des problèmes particuliers à la censure, car la production et la distribution des informations indésirables ne sont plus attachées ni à des lieux précis ni à des supports matériels. La Chine étant actuellement un exemple éminent de la censure sur le Web, elle en démontre également les limites[117]. Apparemment, des dizaines de milliers d'agents surveillent quotidiennement les environ 111 millions d'usagers chinois – leur nombre étant en croissance constante, un jour l'Etat ne pourra plus un jour restreindre leur accès aux sites web extérieurs[118].

La dernière menace pour les libertés fondamentales mentionnée ici est la collection de données sans autorisation par la personne concernée. Les Etats de droit respectent le secret des correspondances émises par la voie des télécommunications et ont strictement réglé par des lois les atteintes à la sphère privée. Il existe cependant de bonnes raisons pour une intervention de la part de l'Etat : La prévention de crimes, la lutte contre le terrorisme et la préservation de la sécurité intérieure sont des cas où la protection de la sphère privée est considérée comme moins importante que la prévention d'éventuels dommages. Le nombre d'intrusions par l'Etat a sensiblement augmenté en Allemagne[119], ce qui est une tendance alarmante ; Surtout depuis les attentats à New York en septembre 2001, la sécurité intérieure sert d'argument pour des interventions de plus en plus vastes dans les pays occidentaux.

2.2.4. Les plate-formes de communications qui se sont établies sur l'internet ont chacune leur domaine spécialisé

L'internet a engendré une multitude d'applications dont les plus connues et répandues sont le courrier électronique, la messagerie instantanée et le World Wide Web, souvent assimilé à l'internet de par sa notoriété[120]. Tandis que les possibilités d'utilisation du courrier électronique sont assez restreintes et n'ont pas trop évolué ces dernières années, le potentiel du web s'est avéré immense. Le progrès technologique dans la production des ordinateurs ainsi que la croissance du nombre des ménages disposant d'un accès à large bande[121] mettent de plus en plus de ressources à la disposition du web et contribuent à en faire un incubateur inépuisable d'innovations. Grâce à des logiciels de navigation puissants capables de visualiser des textes, des vidéos, des graphiques et des sons, les programmeurs peuvent développer des interfaces interactifs.

Une grande quantité de plate-formes s'est développée, dont quelques unes ont été améliorées et développées. Les concepts les plus répandus aujourd'hui sont, au-delà des sites web ordinaires, les forums de discussion, les journaux en ligne ( ou « blogs » ) et les « wikis », des sites que tout utilisateur peut éditer. Chaque type de plate-forme à des qualités particulières qui le rendent approprié à certains champs d'emploi et ont engendré leurs propres cultures et techniques partagées par leurs utilisateurs. Ce qui leur est commun est leur importance pour la formation de l'opinion et du savoir décentralisé et pour la diffusion rapide de nouvelles informations[122].

Dans ce contexte, l'apparition de « Social Software », c'est à dire de logiciels qui rendent possible la communication et surtout l'interaction d'une grande quantité de personnes en introduisant la dimension des relations sociales, est en train de changer en partie l'organisation de la collaboration professionnelle ( p.ex. par l'édition en temps réel[123] ), des activités de loisir ( p. ex. des jeux en ligne[124] ) et de la vie privée en général ( p. ex. des sites de rencontres[125] ). L'importance de ces technologies, dont l'usage efficace nécessite aussi des compétences sociales particulières, pour la structure de la future société globale est même l'objet d'une suite de journées professionnelles interdisciplinaires à Salzbourg sous le patronage du Ministère de l'Education, des Sciences et de la Culture autrichien[126].

2.2.4.1. Les forums de discussion organisent les commentaires des usagers sur un sujet intéressant

La forme plus ancienne des forums de discussion usenet, une application de l'internet particulière, a été largement remplacée par des forums situés sur des sites web[127]. Contrairement à des médias de diffusion ( comme la radio et la télévision ) ainsi qu'aux sites web ordinaires, elles permettent aux visiteurs de réagir aux propos présentés. Les forums sont organisés en des threads qui, impulsés par une question ou un message initial, structurent le fil de la discussion. Le problème qui se pose est celui de la structuration des commentaires ( ou postings) qui peuvent soulever de nouveaux aspects provoquant à leur tour des commentaires ( ce phénomène est appelé thread-drift). Comme les discussions ne suivent en général pas un tracé linéaire, le résultat ressemble plutôt à une structure arborescente. Les forums reproduisent les branches argumentatives par un ordre hiérarchisé des posts, dont les plus récents apparaissent souvent au premier rang dans une catégorie. Cette façon de visualiser des relation sémantiques permet à des participants qui joignent le forum ultérieurement de retracer les fils de la discussion[128].

On peut trouver sur le web des forums regroupant des discussions sur tous les sujets imaginables ; Le choix d'un forum géré par des modérateurs prudents et fréquenté par un public nombreux, actif et intéressé qui traite des sujets intéressants est alors essentiel pour une communication efficace. Le participant doit pourtant réaliser que dans les grands forums un seul ou une petite quantité de posts sont toujours menacés de se noyer dans la masse des autres commentaires[129]. Il faut donc diffuser une information par de différents moyens pour attirer un maximum d'attention du public.

2.2.4.2. Les blogs sont des outils qui facilitent la publication en ligne

Un weblog ou blog classique (de l'anglais web, réseau, et log, carnet de route) est un site personnel où un « internaute » décrit et commente des sites web qui lui semblent intéressants. Les entrées sont affichées par ordre antichronologique[130]. La « blogosphère » étant en croissance continue[131], des formes hybrides ont émergé parallèlement. Un nombre croissant d'usagers utilise la technologie des blogs pour rédiger leur journal intime en ligne, un fait qui démontre la faiblesse de catégories comme « privé » et « public » sur le web. La confusion porte cependant des risques : Des internautes inexpérimentés qui révèlent des détails confidentiels de leur vie privée permettent des déductions sur leur personnalité.

Une partie des blogs est entretenue par des journalistes amateurs ou de professionnels qui éditent leur propre journal sur le web et qui réagissent très vite aux évènements[132]. Les blogs sont donc devenus un indicateur sensible et actuel de l'importance d'un fait et créent une publicité à part qui se forme sa propre opinion en complément aux médias établis ; La presse quotidienne ayant reconnu ce phénomène, se réfère de plus en plus aux blogs en les commentant à son tour[133] ou en intégrant des blogs sur ses propres sites web[134].

Ce qui distingue les blogs des simples sites web d'un point de vue technique est qu'ils sont entretenus par l'intermédiaire d'un logiciel qui gère séparément le design et les contenus, facilitant la mise à jour. Ainsi, même les novices du web peuvent publier leurs idées et expériences sans avoir des connaissances de programmation. En outre, les visiteurs peuvent commenter les entrées de l'auteur ( les commentaires sont affichés par ordre linéaire et chronologique, contrairement aux forums de discussion ). Finalement, les logiciels blog permettent l'accès aux contenus par différents moyens : Les lecteurs peuvent afficher le site directement dans le navigateur ou abonner le RSS feed, une sorte d'index régulièrement actualisé, dans un logiciel particulier. Cette technologie rend également possible de placer des liens directs sur des articles et de les citer. Les informations sont ainsi disponibles en temps réel et de manière très dynamique ce qui fait du blog un outil puissant pour la création de sources de nouvelles fortement interconnectées[135]. Des moteurs de recherche spécialisés sur les blogs mettent à la disposition des internautes un index classable selon des critères ajustables, une sorte de répertoire des blogs existants[136].

2.2.4.3. La Wikipédia est le prototype d'une plate-forme du libre échange du savoir et permet l'étude et du comportement des utilisateurs et des règles de la création de nouveau savoir

La plate-forme la plus dynamique dans le domaine de l'archivage du savoir, mais aussi dans sa création est l'encyclopédie libre et gratuite « Wikipédia », un projet de la fondation Wikimédia[137]. Selon son fondateur Jimmy Wales, « la mission de la fondation Wikimédia est d'offrir les connaissances de l'humanité à chacun des habitants de cette planète, dans sa propre langue. Wikipédia s'intègre dans cette mission[138] ». Le concept décidément révolutionnaire qui sert à atteindre ce but est que toute personne peut créer et modifier librement et, si elle le souhaite, anonymement des articles. Ce projet qui, au début, n'a été qu'une expérience traitée de « plus grand brouillon du web », s'est pourtant vite avéré très productif, par contraste aux projets précurseurs qui produisaient des articles de haute qualité mais en nombre restreint[139]: En 2001, la Wikipédia anglophone a été lancée. En mars 2006, après seulement cinq ans d'existence, elle a franchi le seul d'un million d'articles[140] et attire environ 50.000[141] auteurs plus ou moins actifs. Aujourd'hui, la Wikipédia existe dans 229 langues[142] et compte plus de 2 millions d'auteurs, de nombreux projets sœur comme le dictionnaire libre « Wiktionnaire » ont été créés. Cette confirmation du fonctionnement de l'idée de l'élaboration libre et communautaire de textes a mené au développement d'autres sites wiki[143] dans tous les domaines imaginables[144]. Les wikis, surtout les différentes Wikipédias qui en sont les plus grands, sont devenus un phénomène mondial d'une influence considérable sur le World Wide Web.

2.2.4.3.1. Bref aperçu des fonctions des systèmes wiki, en particulier de celles de la Wikipédia : Elle concrétise les exigences posées par les idéologues de la société de la communication

L'objectif radical de créer une base de données qui contient le savoir entier de l'humanité nécessite une approche radicale, qui est de permettre à l'humanité entière d'y participer sans restrictions intrinsèques au système[145]. Chacun peut créer et éditer des articles qui sont ensuite directement publiés. La rapidité et l'accessibilité étant les fondements du succès de la Wikipédia, il n'existe pas de lectorat qui puisse vérifier le contenu des textes. Il est clair que cette liberté entraîne un certain nombre de problèmes de qualité ; Le prochain chapitre traitera des structures internes qui luttent contre ces problèmes.

La Wikipédia comprend plusieurs outils qui facilitent l'édition et la recherche d'articles :

– Pour chaque article il existe une page séparée qui abrite les discussions concernant des points litigieux, ce qui sépare le contenu encyclopédique des divergences d'opinions parfois manifestées de manière violente dans la page de discussion.
– Les auteurs disposant d'un compte utilisateur peuvent se présenter sur une page personnelle qui sert aussi à rassembler des informations utiles. Comme toute autre page dans la Wikipédia, les pages d'utilisateur sont munies d'une page de discussion servant à la communication avec d'autres auteurs[146]. Les utilisateurs doivent avoir conscience du fait que leurs pages individuelles sont tout aussi publiques que les articles encyclopédiques, c'est à dire qu'elles apparaissent parmi les résultats des moteurs de recherche et qu'elles peuvent être éditées par tout le monde[147].
– L'élément qui distingue le plus la Wikipédia des encyclopédies traditionnelles en forme de livre est la possibilité de lier des articles par des liens hypertextes. Un terme à l'intérieur d'un article qui est expliqué dans un autre article peut renvoyer directement à cette explication, de sorte que le lecteur n'est pas contraint de recourir au formulaire de recherche pour chaque lemme qui lui semble intéressant. Les liens peuvent également relier le texte à une adresse extérieure de l'espace Wikipédia. Ainsi, la Wikipédia intègre parfaitement la technologie de l'hypertexte et crée des réseaux sémantiques interconnectés.
– Les catégories aident les lecteurs à structurer ce réseau et à y retrouver des pages relevant d'un même domaine. Un article peut figurer dans plusieurs catégories en fonction de la systématique : Le lemme « Molière[148] » peut être retrouvé par exemple dans les catégories « Acteur du XVIIe siècle » et « Dramaturge français » et constitue lui-même l'hyperonyme pour la catégorie des articles traitant son œuvre[149].

2.2.4.3.2. Des structures encourageant l'amélioration de la qualité des articles ont été mises en place avec succès

Les critères pour la qualité d'une encyclopédie sont essentiellement l'actualité, la précision, l'intégralité et la correction de ses articles. Dans un système radicalement ouvert, ces critères représentent un défi particulier. Bien que tout le monde puisse éditer les articles de la Wikipédia et qu'il n'existe pas d'équipe de rédacteurs, elle est loin d'être un univers sans règles et sans contrôle. Les « wikipédiens[150] » en tant que communauté s'organisant soi-même ont développé lors de processus consensuels une multitude de règles et de recommandations[151]. Chaque Wikipédia a son propre « code » qui prend en compte les particularités de son groupe d'utilisateurs. Dans le cas où un auteur ne respecte pas les conventions ou déroge aux principes de base – neutralité, respect du droit d'auteur, vérifiabilité des contenus, amabilité dans la communication[152] –, les autres utilisateurs le lui indiquent en général rapidement sur la page de discussion. Des désaccords graves peuvent être portés devant un comité d'arbitrage[153].

Un des principes est que les articles ne présentent pas de recherche originale, fait mentionné de façon explicite dans la Wikipédia allemande[154]. Il existe cependant un espace séparé pour la discussion de théories concernant le fonctionnement de Wikipédia[155]. Une hypothèse encore incontestée y propose de considérer le travail des usagers comme la création de savoir nouveau : « Wissen entsteht dann, wenn Informationen sortiert, gewichtet, hierarchisiert werden. Die in der Wikipedia geleistete Arbeit ist also Wissensproduktion [156] ». La présente étude reprend cet argument en intégrant la Wikipédia dans un concept plus large d'une structure de création de savoir. Vu la souplesse des codes, dont la validité est basée exclusivement sur l'acceptation des wikipédiens, il n'est pas exclu que cette hypothèse trouve de plus en plus d'adeptes et remplace un jour le principe actuellement en vigueur.

La dégradation d'articles au cours d'actes de vandalisme, qui suscite souvent des doutes parmi les wikipédiens novices, ne pose pas trop de problèmes puisque chaque modification d'une page est mémorisée dans un historique. Un article peut donc facilement être restauré et des pages spéciales permettent de vérifier ensuite si cet utilisateur en a vandalisé encore d'autres[157]. Le vandalisme peut entraîner des sanctions, notamment le blocage de l'utilisateur. Ces mécanismes ont minimisé les effets du vandalisme, et la plupart des utilisateurs ne rencontre jamais des pages dégradées[158]. Une problématique plus difficile à endiguer sont des informations fausses qui sont moins facilement repérables. Un faisceau d'initiatives a été conçu pour encourager l'amélioration des articles : La sélection d'articles et d'images de qualité, la concentration sur un champ de travail spécifique lors des projets Wikipédia et le marquage d'articles trop courts en sont des exemples[159].

En général, la communauté de la Wikipédia réussit à assurer une bonne qualité des textes. Une comparaison scientifique avec l' Encyclopaedia Britannica, une encyclopédie en ligne payante, effectuée par le magazine Nature a montré la compétitivité de la Wikipédia à tous les niveaux[160]. Elle jouit d'une grande acceptation par les usagers du web en tant qu'ouvrage de référence ce qui se reflète dans les statistiques : Dans le classement des sites web les plus souvent visités, le portail « wikipedia.org » occupe la 17e place, les internautes visualisant 3 milliards de pages par jour[161]. Selon des estimations, la Wikipédia est visité par environ 131 millions d'utilisateurs, soit 19 % du nombre total des internautes[162]. Un bon indicateur pour son influence est le chiffre des mentions dans le usenet qui est en croissance exponentielle pour le mot « Wikipedia »[163]. En juin 2006, le portail internet « Yahoo » indique que le même mot est le deuxième le plus recherché par des internautes ressortissants des Etats-Unis[164]. Toutes ces statistiques démontrent le succès du projet et son énorme potentiel.

En tant que nœud de communication extrêmement éminent, la Wikipédia risque d'être utilisée abusivement à des fins de marketing[165]. Elle jouit d'une bonne réputation et crédibilité, et tout acteur sur le web a un intérêt particulier d'y figurer – et que lui ou son entreprise soient présentés sous un angle positif. Les structures garantissant le contrôle de la qualité s'avèrent toutefois efficaces, comme le montre entre autres la querelle actuelle[166] autour de l'article sur Klaus Kleinfeld[167], PDG de la Siemens AG. Les wikipédiens veillent surtout à ce que les articles satisfassent à la neutralité de point de vue, un des principes fondateurs de la Wikipédia[168]. Par conséquent, il est peu raisonnable de modifier des articles en supprimant des phrases qui contiennent de la critique ou en rajoutant des éloges non justifiés. A partir du moment de sa création, tout article est examiné en fonction des critères qui assurent que « la Wikipédia ne devienne pas un moyen d'auto-promotion pour des personnes, [ des entreprises et des sites web ] encore inconnus dans leur domaine[169] » ; Les utilisateurs se montrent particulièrement attentifs à des tentatives de promotion individuelles et y réagissent en général assez vite[170] en appliquant rigoureusement les divers critères de notoriété[171].

2.2.5. Le traitement d'informations sur le web suit des lois caractéristiques

Sur les plate-formes du web, les courants d'information ne suivent pas les mêmes règles que dans les médias classiques. La rapidité accrue de la diffusion des information à l'échelle mondiale, les ressources quasi illimitées de l'internet et par là l'émergence d'une multitude de services dans tout domaine ont entraîné des phénomènes dont les utilisateurs et les fournisseurs doivent être conscients lors de leurs activités sur le web.

2.2.5.1. Capter l’attention est devenu difficile sur le web : cela engendre un darwinisme informationnel

Le développement de l'internet et surtout du World Wide Web peut être comparé à la découverte d'Amérique : Brusquement, l'Europe se voyait face à un Nouveau Monde qui disposait de ressources naturelles immenses mais surtout d'un vaste d'espace à conquérir et à coloniser. Les colons les plus rapides et les plus capables pouvaient choisir les terrains les plus fertiles et garantir la survie de leurs familles. De nos jours, la conquête de l'internet se déroule de manière comparable, sauf que l'espace virtuel ne connaît pratiquement pas de limites. Tandis que le déplacement à l'ouest du frontier était accompagné d'une lutte autour de la ressource rare de l'espace, la lutte sur l'internet se concentre sur la ressource de l'attention[172], un bien décrit par les dimensions « ampleur du public », « intensité de la participation » et « durabilité ». La lutte concerne tous les acteurs qui se répandent sur le web, fournisseurs de service professionnels et personnes privées. Ils ne peuvent s'assurer d'une quantité satisfaisante d'attention que par l'offre de produits ( savoir ou idées ) nouveaux et pertinents pour suffisamment de clients ou de visiteurs. Cet effet les force à être innovateurs dans un sens très large[173].

La pénurie et l'attraction de l'attention constituent alors les éléments de base pour la sélection des sites offrant des informations et pour les informations mêmes. Cette sélection s'effectue selon les lois du darwinisme – dont le fameux survival of the fittest – , les fournisseurs d'informations forts et adaptés aux besoins de leurs « clients » survivant à ceux qui ne le sont pas ou pas suffisamment. Dans l'exemple de la Wikipédia, le « darwikinisme » provoque, au cours de la concurrence entre les auteurs, la sélection de textes selon le critère de la fitness, c'est à dire que des contenus faux ou incomplets sont effacés et remplacés[174]. Les auteurs « act under a (more or less obscure) selective pressure that leads them to assume their own fitness depends on those of their mental offspring [175] ». La lutte des auteurs autour de l'attention et la reconnaissance se transmet alors sur le monde virtuel.

La leçon à retenir est que toute stratégie de publication sur le web doit prendre en compte la nécessité de s'intégrer dans les réseaux et de trouver et de fidéliser les visiteurs en tant que clients payants et donneurs d'attention.

2.2.5.2. La création communautaire de savoir est un processus démocratique dont le fonctionnement peut être expliqué par le biais d'une comparaison avec un cerveau

La grande puissance du web consiste dans le potentiel de la mise en réseau d'un nombre jusqu'alors inégalé d'individus. Ce potentiel se concrétise déjà sur beaucoup de plate-formes – les forums de discussion par exemple émulent des rencontres de plusieurs personnes dans un endroit. Se calquant sur les moyens de communication classiques, le web ne mobilise cependant pas les ressources qui résident dans ses utilisateurs. La métaphore du cerveau dévoile les possibilités : Quand on compare les internautes à des neurones, c'est le web qui, en créant des connexions, les fait communiquer et s'influencer mutuellement. Se développent alors, à condition d'un nombre suffisant d'individus interagissants, des structures créatives et innovatrices. Ces structures ont la capacité de sélectionner et de traiter des informations ce qui résulte en des effets d'apprentissage chez les membres mêmes mais aussi dans le déroulement de leurs interactions. On peut constater des similitudes entre les comportements de cet ensemble et celles d'un cerveau[176]. La Wikipédia illustre de manière idéale la capacité d'une telle structure : Un nombre exponentiellement croissant d'utilisateurs[177] crée un nombre exponentiellement croissant d'articles[178]. Apparemment, il existe un mécanisme récursif tripartite selon le modèle « more content leads to more trafic, which leads to more edits, which generate more content [179] ».

Les nouveaux médias se caractérisent par des processus de communication qui se déroulent dans un cadre démocratique. En général, chaque participant a les mêmes droits que les autres. En raison de leur compétence objective ou communicative qui se manifeste en des activités excellentes, certains utilisateurs peuvent cependant être promus en obtenant des droits plus étendus comme le droit de modifier ou supprimer des données intangibles pour des participants normaux. Ces promotions sont bien sûr basées sur des scrutins démocratiques parmi l'ensemble des utilisateurs actifs. Se forment alors des groupes d'utilisateurs spécialisés dans des techniques différentes – administration, conciliation, interconnexions – qui assument des tâches selon leurs champs d'activités respectifs. Pour les procédures de la création de contenus, cette répartition signifie une division du travail qui s'organise de manière décentralisée et sans hiérarchie fixe.

En général, les structures communicatives qui se forment sur le web sont hautement flexibles et se transforment de manière parfois inattendue. La métaphore du cerveau aide à mieux comprendre et gérer les phénomènes observés.

3. Application aux activités du DAAD des enseignements tirés des développements mondiaux

Les développements européens et mondiaux décrits ci-dessus affectent le travail du DAAD dans la mesure où ils mettent en cause le modèle de systèmes d'éducation nationaux dissociés les uns des autres. En tant que principal acteur de la promotion du système universitaire allemand, le DAAD a par définition toujours agi à l'échelon international. La concurrence globale autour des high potentials a cependant eu une qualité nouvelle et exige des actions véritablement globales. Pour assurer son efficacité, il est alors essentiel que le DAAD propose des programmes et des services adaptés aux demandes des étudiants et chercheurs étrangers et qu'il soit présent dans les réseaux divers.

Au cours des prochains chapitres, une présentation des activités d'adaptation du DAAD en général et de l'antenne parisienne en particulier sera suivie de l'élaboration de propositions pour améliorer sa présence dans les nouveaux médias. Puisque les antennes font partie intégrale du DAAD à Bonn du point de vue organisationnel, il est évident que les activités du bureau à Paris ne peuvent que suivre la stratégie à long terme décidée par la centrale allemande et les instances financières[180]. La concertation de tous les groupes intérieurs et des stakeholders extérieurs du DAAD est d'ailleurs une condition importante pour garantir l'efficacité des efforts.

3.1. Les initiatives d'adaptation du DAAD et de l'antenne à Paris en particulier

On peut catégoriser les activités de l'antenne parisienne dans les domaines de la gestion des bourses et de l'encadrement des boursiers et des lecteurs, de l'information du public intéressé par le système universitaire allemand et de la promotion des contacts entre les acteurs du système d'éducation français[181]. Ces champs d'activités n'ont pas beaucoup changé depuis l'inauguration de l'antenne en 1963, cependant les thématiques et les problématiques dans chaque champ ont sensiblement évolué en fonction des développements politiques et technologiques décrits ci-dessus.

3.1.1. Le travail d'information : Le DAAD est le premier interlocuteur pour les étudiants désireux de faire des études en Allemagne

L'ouverture d'une antenne du DAAD signifia pour l'ambassade d'Allemagne une décharge concernant le renseignement des étudiants français sur les possibilités d'obtention de bourses, les conditions d'admission dans les établissements de l'enseignement supérieur, les séjours d'études et la reconnaissance des diplômes étrangers. La quantité des demandes reçues par téléphone et par courrier ainsi que des visiteurs rendit même bientôt nécessaire la mise en place d'un service d'information et de documentation spécifique[182]. Ce service est chargé de répondre aux questions générales et individuelles et permet de concentrer les demandes qui auparavant étaient adressées aussi à des institutions moins compétentes. Ces dernières ont alors la possibilité de soit demander des informations auprès du service d'informations soit d'y renvoyer les intéressés.

3.1.1.1. Les matériaux d'information classiques, brochures et dépliants, représentent constituent toujours la base des informations

Le service d'information dispose de différentes publications germanophones et francophones réalisées en coopération avec la centrale du DAAD qui expliquent les particularités du système universitaire allemand. Plusieurs dépliants ont été conçus pour donner un premier aperçu à ceux qui n'ont pas encore découvert le système d'éducation allemand. Les étudiants ayant décidé d'effectuer une partie ou la totalité de leurs études en Allemagne trouvent des informations plus précises dans des brochures qui détaillent l'organisation des universités, des Fachhochschulen et des écoles des Beaux-arts respectivement.

Ces brochures constituent la principale source d'information et donnent des réponses à la plupart des questions. Compte tenu des mises à jours peu fréquentes elles ont l'inconvénient de ne pas toujours fournir des informations actuelles dû aux mises à jours peu fréquentes, ce qui s'explique par leur volume assez important de plus de 130 pages. En outre, ces brochures ne ciblent pas les questions un peu plus spécifiques qui se posent peut-être lorsqu'un étudiant étranger a déjà choisi une spécialité. Les listes des établissements qui figurent dans la deuxième partie des brochures par exemple ne sont pas appropriées à la sélection d'un cursus précis dans un établissement précis – pour ce faire, tout un éventail de brochures rassemblant les caractéristiques particulières de l'offre des universités et des Fachhochschulen serait nécessaire. Il est clair que, comme des recherches étendues seraient nécessaires, une telle multitude de brochures lierait une partie importante des moyens financiers destinés au marketing universitaire, comme des recherches étendues seraient nécessaires. En outre, les brochures devraient être traduites en plusieurs langues pour tirer un maximum de profit. Pour toutes ces raisons, le DAAD se contente d'un nombre plutôt restreint de publications et renvoie les intéressés directement aux établissements de l'enseignement supérieur pour connaître les conditions d'admission et le déroulement des cursus.

3.1.1.2. Les nouveaux médias apportent de nets avantages, néanmoins l'organisation du traitement des contenus doit être encadré par une technologie bien adaptée à la situation du DAAD

Le rôle du service d'information a changé avec l'avènement de l'internet et les nouveaux moyens de communication. En effet, l'internet met à disposition des outils qui, théoriquement, rendent le travail de renseignement plus efficace et moins coûteux. Un site web central a, contrairement à des publications en papier, les avantages d'être plus simple à mettre à jour et cela dans des délais très courts. Le DAAD a évidemment reconnu le potentiel que le web a surtout pour le domaine du travail d'information. Dès la fin des années 1990, il entretient un site qui depuis sa création n'a cessé de croître quant au nombre d'informations présentées et de visiteurs. Pour faire face à ces deux déterminants, la présence web a déjà été remodelée au cours de deux relaunches en 2002 et 2004[183], au cours desquels de nouvelles technologies facilitant la hiérarchisation des contenus et l'adaptation du design ont été intégrées.

Un vrai défi à ne pas négliger est posé par la seule masse des informations dont dispose le DAAD. Ses champ d'activités étant nombreux et assez larges couvrant des domaines qui subissent des transformations fréquentes, surtout pendant ces dernières années[184], le site web doit d'un côté supporter une grande quantité d'informations et d'un autre côté assurer leur hiérarchisation et présentation selon des lignes compréhensibles pour les utilisateurs. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre la simplification et la surcharge, ce qui soulève la question du choix du design et des technologies : Le design doit guider l'usager et lui permettre de trouver les informations qu'il cherche sans que ce design ne lui pose des problèmes d'utilisation. Le but est alors à la fois une interface intuitivement maniable et une classification claire des contenus. Par ailleurs, la plupart des pages doivent être disponibles en plusieurs langues étrangères, ce qui exige une structuration du site très performante et permettant l’élargissement.

Dans la perspective de ceux qui entretiennent le site, l'exigence principale est la facilité d'ajouter et de changer des contenus ainsi que d'adapter leur hiérarchie. Une organisation de la taille du DAAD avec plusieurs centaines de collaborateurs, dont une grande partie travaille dans des endroits éloignés de la centrale, ne peut pas charger un seul département de la mise à jour du site. Le seul moyen praticable est alors une solution décentralisée qui permette de séparer contenu et design afin de préserver le corporate design du DAAD. Grâce à la technologie des systèmes de gestion de contenu ( CMS[185] ), la mise à jour peut être effectuée également par du personnel non instruit dans la programmation web. Par la mise en place du CMS, le site web du DAAD est bien prépare aux futurs intégrations de bases de données et d'autres sources d'informations.

3.1.1.3. Le chatbot « Dany » : un exemple d'innovation transformant le domaine du service des renseignements

Depuis 2004, la page d'accueil « www.daad.de » visualise de façon transparente les champs d'activité et guide les visiteurs selon leurs centres d'intérêt. Pour les étudiants et chercheurs étrangers, la branche « informations pour étrangers » ouvre le sous-site dédié aux renseignements sur les établissements de l'enseignement supérieur allemands, les cursus d'études et de promotion, les programmes de bourses du DAAD et d'autres organisations et les possibilités d'apprendre l'allemand[186]. Malgré – ou peut-être en raison – de la grande quantité d'informations, beaucoup de demandes sont pourtant adressées par téléphone et par e-mail au centre d'information à Bonn. Elles y sont traitées par les départements chargées de la coordination des actions régionales du DAAD.

Pour diminuer le nombre de demandes qui portent sur des sujets qui sont effectivement abordés sur le site mais dont le questionneur n'a pas trouvé l'emplacement, l'équipe internet a mis en place un logiciel qui peut répondre automatiquement à ce genre de questions. Au cours de dialogues guidés avec les visiteurs, un dénommé chatbot baptisé « Dany[187] » reconnaît des mots-clés et peut donner des indications utiles concernant les pages à l'intérieur du site, mais aussi directement répondre à des questions plus simples. En effet, Dany a contribué depuis 2004 à diminuer sensiblement la charge des e-mails ( une diminution de 35 % pendant la période d'évaluation en comparaison aux chiffres attendus a été constatée[188] ). En outre, l'évaluation des interactions avec le chatbot permet d'établir des statistiques détaillées sur la demande spécifique des groupes de visiteurs en fonction de leur situation d'études et leurs pays d'origine. Dany constitue donc un outil non seulement pour le désencombrement des départements régionaux qui peuvent se concentrer sur les questions exigeant des recherches plus étendues, mais aussi pour le recueil de données précieuses qui aident à rendre plus efficace la présence web et mieux cibler les besoins des visiteurs.

3.1.1.4. Le réseau de pages web des antennes et des centres d'information assure un service de renseignement prenant en compte les particularités locales

Outre la présence web du site central à Bonn, les personnes intéressées peuvent consulter les sites web autonomes qu'entretiennent chacune des 14 antennes[189] et la plupart des 49 centres d'information[190]. Ils rassemblent des informations qui concernent les relations universitaires entre le pays étranger et l'Allemagne comme les conditions d'admission dans l'enseignement supérieur et les démarches administratives à suivre pour la reconnaissance des diplômes, mais aussi des informations sur la vie en Allemagne en général. Ainsi, ils offrent un complément au site central qui prend en compte des particularités locales et qui, grâce à l'implémentation dans la région, peut réagir plus vite à des développements actuels, car ce sont les lecteurs et les collaborateurs sur place qui les modifient. Ces sites ont évidemment aussi une fonction publicitaire qui a été renforcée lors de la mise en place du CMS, dont les antennes et les IC sont invités à adopter les définitions de design, ce qui doit assurer leur intégration dans le corporate design du DAAD. La plupart des IC qui disposent d'un site web les ont effectivement modifiés, face aux doutes exprimés préalablement sur les réactions des visiteurs dont la culture est parfois très différente de celle de l'Europe, ce qui aurait un impact sur l'interprétation par exemple des couleurs.

En ce qui concerne les présences web des antennes, elles sont moins nombreuses à avoir adopté le corporate design, en revanche on y trouve des idées tout à fait intéressantes comme sur la page d'accueil de l'antenne brésilienne qui visualise le contact entre le Brésil et l'Allemagne par des bandes dans les couleurs nationales des deux pays[191]. Des versions différentes sont alors légitimes lorsqu'elles arrivent à bien exprimer la culture du DAAD.

Malheureusement, le site web de l'antenne de Paris ne répond pas à cette exigence[192]. Sans conception, le design suranné et ignorant des technologies web qui rendraient plus confortable la navigation ne met pas vraiment en valeur les informations qu'il abrite. Des pages trop longues qui ne reprennent que des textes directement tirés dans les brochures ne tiennent pas compte du fait que le web est bien plus que l'adaptation électronique d'imprimés[193]. Depuis le dernier relaunch en 2000, le site n'a pas été adapté aux innovations qui entre-temps ont changé profondément le média du web. Ce manque ne peut toutefois pas être reproché entièrement à l'équipe de l'antenne parisienne, puisque la conception et le design d'un nouveau site nécessite évidemment des ressources financières, soit pour en charger une entreprise extérieure, soit pour libérer des capacités à l'intérieur du service d'information. Sur ce sujet, un accord entre le DAAD à Bonn et Paris n'a pas pu être trouvé, l'objectif de la centrale étant l'uniformisation du design et celui de l'antenne étant de conserver une certaine indépendance. Toute future réorganisation du site dépend donc d'un compromis satisfaisant les deux côtés.

L'importance de sites web régionaux qui s'adaptent aux intérêts et besoins du public local, en première place à la langue du pays, ne doit pas être sous-estimée. Elles peuvent atteindre une énorme portée, comme le montrent dans le cas du site parisien des demandes par e-mail déposées par des étudiants résidant en Afrique du Nord et Afrique Centrale et même à Haïti, ce qui est évidemment dû à l'influence historique de la France dans ces pays-là. L'antenne de Paris occupe donc une place centrale depuis laquelle elle peut promouvoir l'Allemagne en tant que lieu d'études et de la recherche à la fois en France et dans les pays qui font partie de la Francophonie. Jusqu'alors, elle ne profite pas de sa position pour mettre en valeur ce dernier potentiel, pour éviter des recoupements de compétences avec les IC locaux qui recrutent des étudiants et des chercheurs à leur tour. D'un autre côté, le taux d'immigration venant de l'Afrique et de l'Asie est en croissance continue, alors que de moins en moins d'immigrés sont d'origine européenne ( ce qui est sans doute à imputer à l'intégration européenne en progrès)[194]. Le DAAD devrait prendre en compte l'étendue du réseau de la Francophonie et l'intégrer dans sa stratégie.

3.2. Comment promouvoir la mise en réseau du DAAD

3.2.1. Analyse des statistiques web

Le département informatique de la centrale du DAAD établit des statistiques sur le nombre des internautes visitant les différentes présences web, celles des IC et d'une partie des antennes inclues[195]. Ces statistiques permettent d'évaluer le développement mensuel et annuel des apparitions et précisent même, pour le site central du moins, les origines géographiques des visiteurs. Pour le site de l'antenne à Paris, les résultats sont très positifs : Le nombre de visiteurs est pour la plus grande partie de l'année sensiblement plus élevé que celui des autres antennes observées[196]. Les chiffres présentent des variations assez sensibles au cours de l'année qui sont à imputer en majeure partie aux cycles universitaires avec des hausses vers les périodes d'orientation et une baisse pendant les vacances d'été[197].

Les statistiques sont d'autant plus précieuses que le succès d'un site web classique ne peut guère être évalué par d'autres moyens, puisque seul un nombre minime des visiteurs n'indique sa présence par exemple par des e-mails envoyés au webmestre. D'ailleurs, un des objectifs du site web du DAAD étant justement de diminuer la quantité de demandes adressées aux département régionaux, l'idéal serait donc de ne plus recevoir aucun e-mail du tout, ce qui signalerait que le site offre toutes les informations recherchées par les visiteurs. L'évaluation directe sert par conséquent seulement à l'adaptation de l'offre aux besoins des visiteurs.

3.2.2. Réflexions préalables : Les forums de discussion ont le potentiel d'animer les sites web mais nécessitent une modération constante

Le concept linéaire est sans doute le plus répandu parmi les organisations qui créent leur propre présence web. Pour les premières versions du site, cette procédure est tout à fait légitime puisqu'elle sert à vérifier le potentiel du marché, à saisir les particularités des clients et à ensuite harmoniser l'offre et la demande. Or, la conception de l'internet sous-jacente est celle d'un média à sens unique, dont les utilisateurs ne sont que des récepteurs d'informations muets. Le résultat en est une vision assez statique et unilatérale du web, alors que sa véritable puissance est d'éveiller des sources de savoir répandues dans le monde entier. La prochaine mesure doit par conséquent être la mise en place de technologies qui permettent l'intégration des visiteurs.

Ainsi, quelques rubriques du site central pourraient être complétées par des forums de discussion où les étudiants peuvent échanger des expériences et trouver des réponses à des questions fréquentes. Ce domaine est traditionnellement couvert par les listes de questions fréquemment posées ( FAQ[198] ), qui ne peuvent par définition que répondre aux questions les plus répandues. Les FAQ classiques sont des sites à part qui rassemblent les principaux problèmes abordés dans un forum de discussion et permettent d'éviter que les participants entrés ultérieurement encombrent les threads par des questions déjà traitées[199].

Un exemple sur le site du DAAD sont les FAQ sur les possibilités d'apprendre l'allemand. Y sont énumérées des questions et des réponses objectives comme « est-ce qu'il existe des cours d'été dans les universités allemandes » et « où peut-on apprendre l'allemand en Allemagne[200] ». Le travail d'information quotidien montre cependant que beaucoup d'étudiants souhaitent des renseignements plus subjectifs, surtout dans le domaine linguistique. Ils aimeraient savoir par exemple si le TestDaF[201] est « dur à réussir » ou si leurs connaissances d'allemand personnelles sont suffisantes pour des cursus d'études spécifiques. Il est d'un côté difficile de donner une réponse type à ce genre de questions à cause de leur dimension subjective, d'un autre côté il est difficile pour des locuteurs allemands d'y répondre. Une solution serait de donner à ceux qui voudraient mieux évaluer leur position la possibilité de communiquer avec des étudiants qui ont déjà fait ou qui sont en train de faire des expériences en Allemagne.

Le projet « Campus Germany – Etudes et Recherche en Allemagne[202] », un site conjointement géré par le DAAD et la Deutsche Welle[203], a installé un tel forum où tout public peut poser des questions sur tous les sujets concernant la vie, les études et la recherche en Allemagne[204]. Ce forum est modéré, la modération se limite cependant à répondre à une partie des demandes : Comme on peut constater un excédent très net des demandes comparé aux offres dans les domaines principaux ( recherche de logement et démarches d'inscription ), il est clair que, pour animer les échanges sur le forum, le modérateurs ont pris le rôle de conseillers.

D'autres problèmes un peu plus techniques à affronter sont des entrées spam [205], qui ont même amené l'équipe à s'adresser aux visiteurs en expliquant la situation[206], et l'abus du forum en tant que plate-forme publicitaire[207] pour d'un côté attirer des visiteurs sur un site externe et d'un autre côté améliorer le pagerank [208] de cette page. A première vue, ces éléments peuvent sembler accessoires, pourtant il est dangereux de les sous-estimer, puisqu'ils menacent la qualité du forum, dont dépend directement l'attractivité. Effectivement, le forum français de Campus Germany souffre d'un manque de visiteurs, ce qui se manifeste premièrement en peu de postings et des intervalles temporaires de plusieurs jours et deuxièmement en peu de réactions : La plupart des postings restent sans réponse.

3.2.3. L'implémentation de forums de discussion peut introduire un élément interactif dans le site et améliorer sa notoriété

Les phénomènes décrits ci-dessus sont typiques pour les forums et doivent être abordés dès le début pour éviter des frustrations chez les visiteurs et aussi dans l'équipe des modérateurs. Toutefois, la mise en place d'un forum de discussion sur le site de l'antenne parisienne du DAAD peut améliorer son travail d'information en rassemblant les questions selon des catégories thématiques. Peu à peu, un véritable ouvrage de référence en ligne pourrait se constituer à partir des dialogues entre le public et le service d'information et rendre obsolète la page FAQ. Un forum aurait par ailleurs l'avantage de réagir dynamiquement à des évolutions récentes.

Le principal objectif à long terme étant d'attirer plus d'utilisateurs, il est nécessaire de façonner un environnement qui les incite à le visiter, à y rester et à participer aux échanges communicatifs. Une première condition est d'augmenter la notoriété du site et plus précisément du forum, ce qui peut être effectué, selon le budget prévu, au cours de campagnes publicitaires en ligne, dans les brochures d'information du DAAD et aussi dans la presse quotidienne. En tout cas, la campagne doit créer des liens avec le site DAAD dans les différentes plate-formes de l'internet correspondantes – des pages web officielles, des blogs et des newsgroups français qui traitent des relations universitaires franco-allemandes – et le positionner sur un maximum de nœuds de communication possibles.

Dans le réseau mondial, une grande importance revient au bon positionnement : Une quantité suffisante de liens bien placés attire plus de visiteurs qu'une distribution au hasard. On peut constater une relation directe entre le nombre de liens web qui réfèrent au site et la quantité de visite. Une modification mineure du moteur de recherche Google permet de compter les liens et d'en établir une liste. Ainsi, le 5 juin 2006, le résultat pour le site « paris.daad.de » était de 118 liens externes[209]. La comparaison avec les résultats pour les autres antennes dont la centrale établit des statistiques montre que la quantité des visiteurs est proportionnel à ce chiffre. L'adresse « paris.daad.de » se retrouve ainsi plus souvent sur des pages externes que celles des antennes du Caire ( 95 fois[210] ), de Rio de Janeiro ( 67 fois[211] ) et de Tokyo ( 49 fois[212] ). Comme facteurs incitatifs, des stimulants financiers et d'autres choses semblables sont évidemment exclus, ne reste alors que de motiver les visiteurs par une interface claire et une excellente réactivité des modérateurs.

Le deuxième point est de créer un argument clé de « vente ». Vu la stratégie de qualité que le DAAD suit avec décision dans la gestion de ses prestations et qui se manifeste dans le choix de ses boursiers, l'argument central ne peut qu'être par conséquent la qualité supérieure des discussions sur ses forums. Du reste, les « lois de la nature » qui jouent sur le web, notamment le darwinisme informationnel, ne laissent pas vraiment le choix de leur stratégie aux opérateurs de sites web. Ce fait est encore plus vrai dans le cas d'offres non payantes comme celles du DAAD. Finalement, seuls les sites qui réussissent à garantir un niveau constamment élevé pourront subsister à longue échéance.

3.2.4. L'absence d'articles dans les différentes Wikipédia est un point faible qui doit impérativement être abordé

Compte tenu de l'attrait et de l'importance de la Wikipédia, il paraît évident qu'une organisation comme le DAAD se doit d’y être présente par un article détaillé. En outre, son rayon d'action mondial devrait impérativement se refléter par des articles non seulement en allemand, mais dans les Wikipédias rédigées dans le plus de langues possibles. La réalité se présente pourtant bien différemment : Des articles sur le DAAD se trouvent que dans six langues, seul l'article allemand comprend plusieurs paragraphes[213]. Les versions française[214] ( créée par moi-même le 15 février 2006 et quasiment inchangée depuis ), portugaise[215], turque[216], chinoise[217] et même anglaise[218] ne peuvent qu'être considérées comme des ébauches de quelque phrases au plus. Cette situation est peu satisfaisante, premièrement pour la raison que le DAAD n'est quasiment pas présent sur une plate-forme dont se sert un cinquième des internautes[219] et qui est particulièrement intéressante pour les étudiants[220], donc la clientèle principale du DAAD. Deuxièmement, il remplit naturellement les conditions préalables de notoriété et d'influence, ce qui est prouvé également par son apparition dans des ouvrages encyclopédiques comme la « Brockhaus Enzyklopädie[221] ». De ce point de vue, les auteurs d'articles sur le DAAD sont sûrs de ne pas déroger aux principes de la Wikipédia, ce qui est un point de départ pour leur motivation personnelle.

Le troisième élément dont il faudrait absolument tenir compte est que le DAAD dispose d'une multitude d'acteurs de toutes nationalités qu'il pourrait activer en tant qu'auteurs sur la Wikipédia. Outre les centaines de collaborateurs dans les IC et les antennes, les dizaines de milliers d'étudiants et de chercheurs subventionnés chaque année[222], les associations d'anciens boursiers[223] et le « Cercle d'amis du DAAD[224] » constituent un groupe de personnes qui s'engagent à promouvoir les objectifs du DAAD. Cet énorme potentiel n'est jusqu'alors pas exploité en vue de la mise en réseau sur le web, dont la présence dans la Wikipédia devrait être un élément constitutif. Il s'agit alors dans un premier temps de trouver des personnes prêtes à créer des articles et à y apporter leur savoir ; C'est surtout parmi le Cercle d'amis et les associations d'anciens boursiers du DAAD qu'il est probable d'en rencontrer puisque leurs membres ont à la fois les connaissances et la motivation nécessaires pour la création d'articles de bonne qualité. Comme la seule existence d'articles n'est pas suffisante pour créer des effets de réseau, les auteurs auraient également intérêt à diffuser sur le web des liens renvoyant à l'article respectif pour attirer l'attention sur leur propre œuvre. Grâce à leur double motivation, ils agiraient alors en même temps comme des multiplicateurs.

Dans le cas concret du travail d'information de l'antenne parisienne, un article sur le DAAD a été créé et sera progressivement élargi. La démarche suivante sera de créer des liens réciproques sur d'autres articles qui relèvent du domaine du système universitaire allemand et des échanges universitaires internationaux. Il faudra ensuite observer l'évolution des articles et donner des incitations aux auteurs actifs pour qu'ils les améliorent et qu'ils disséminent des liens sur le web.

3.2.5. Par la rédaction de blogs individuels, les étudiants seront intégrés dans le réseau et participeront à l'échange de savoir

Le journal en ligne est un bon outil pour la stimulation des échanges communicatifs parmi le grand groupe des étudiants subventionnés par le DAAD. Une première approche pourrait être de remplacer le rapport d'études que chaque étudiant est obligé de rédiger par un blog personnel. Les avantages en sont évidents : Puisque le journal en ligne s'écrit au fur et à mesure au cours de l'année universitaire, les étudiants évitent de rédiger l'intégralité du texte à la fin de leur séjour. En outre, il est moins probable que des évènements moins éminents mais néanmoins intéressants soient omis du rapport. Dans cette perspective, le blog représente évidemment aussi un recueil qui conserve des observations personnelles. Finalement, les étudiants peuvent communiquer leurs expériences, les comparer avec celles des autres et utiliser leurs blogs comme plate-formes d'échange d'idées par la fonction de commentaire.

L'ensemble des blogs peut être considéré comme un réseau de collections de savoir individuelles. Ce qui les rend particulièrement puissant est l'implémentation directe du vecteur temporel qui démontre les phases de faible et de forte activité en augmentant la transparence structurelle. L'idéal serait que la totalité des journaux soient rendus accessibles aux générations suivantes d'étudiants qui suivent des cursus dans les mêmes établissements, ils disposeraient ainsi d'un véritable compendium rempli d'indications utiles. Le DAAD pourrait en tirer des informations supplémentaires sur la qualité de l'encadrement des étudiants sur place, la qualité des cours et les conditions d'études en général.

Il est clair qu'il sera nécessaire de créer un cadre spécifique pour ces journaux en ligne qui n'auront pas la même fonction ni le même type de contenu que des blogs journalistiques. Le problème du maniement des contenus assez privés soulève la question de l'équilibre entre la protection des données et les effets de réseau qui apportent la plus-value de savoir aux étudiants et au DAAD. Probablement la création d'un espace virtuel a priori non accessible au grand public y serait une solution, en combinaison avec la possibilité de régler à titre individuel les droits d'accès des différents groupes d'utilisateurs. En tout cas, la spontanéité étant la base de la fertilité des échanges sur le web, il est important de réserver aux « bloggeurs » estudiantins le droit d'adapter leur propre journal à leurs besoins individuels, tout en leur expliquant les avantages que la publication de leurs expériences peut avoir pour chacun des participants.

3.2.6. L'intégration de tous les éléments doit être le véritable objectif d'un projet de mise en réseau

L'implémentation de chacune des plate-formes de communication décrites ci-dessus apporte sa propre plus-value et pose également ses propres obstacles à surmonter. Déjà le planning, la création et l'encadrement des forums et des blogs exigent des préparatifs et des efforts importants. Les dépenses à long terme ne sont pas non plus négligeables et doivent être considérées lors des projections.

Le maximum de bénéfice ne pourra cependant être créé que par l'interconnexion de toutes les plate-formes. Les liens hypertexte, le concept de base du World Wide Web [225], sont les outils qui serviront à l'intégration des domaines de communication dans le contexte plus large du web, mais aussi à la connexion mutuelle des plate-formes. Les blogs pourront renvoyer à des discussions qui se déroulent dans des forums sur les sites des antennes du DAAD et vice versa. Chaque article dans les Wikipédias contient des liens vers les traductions dans les autres langues et sur les sites de l'antenne la plus proche. Le résultat sera un système qui ressemble à un cerveau dont les différentes parties assument différentes fonctions : Les blogs des étudiants servent à la collection d'informations, les forums représentent le lieu de réflexion sur des problèmes concrets et de la recherche de solutions possibles[226]. Sous cet angle, un objectif principal est la croissance du degré d'interconnexion, donc la quantité des échanges en fonction du nombre de partenaires d'interaction, dont dépend la capacité productive de la structure entière[227]. L'analyse systémique des réseaux apporte là-dessus la connaissance que l'ensemble de l'organisation interconnectée ne peut pas être réduit à la simple addition de ses pièces détachées. Les caractéristiques du système entier résultent plutôt des relations procédurales entre les parties individuelles[228].

Ce qui manque pourtant dans ces flux de création de savoir dynamique et interagissant est un élément qui conserve des informations plus longtemps que le font les forums et qui les structurent mieux que le font les blogs. Du point de vue de l'internaute qui cherche des renseignements sur un problème précis, ces plate-formes sont assez longues à explorer. Pour éviter des redondances parmi les résultats de recherche et des informations fausses ou obsolètes, il serait utile de mettre en place une quatrième plate-forme qui serve à consolider la production de savoir « anarchique » par les étudiants. Il s'agit de trouver un moyen de transférer les expériences subjectives dans un espace intersubjectif qui ait la fonction de mémoire de savoir permanente.

3.2.7. Un « DAAD-wiki » pourra un jour rassembler les informations et es indications qui se sont avérées fiables

A long terme, la mise en place d'un wiki indépendant dédié à la collection de toute information relative aux études en Allemagne peut être envisagée. Ce wiki aurait alors, conformément à la métaphore du cerveau, la fonction de mémoire à long terme, où n'entreraient que des informations sur lesquelles la communauté des étudiants bloggeurs se serait mise d'accord préalablement. Des catégories comme par exemple « villes d'université » et « démarches d'inscription » permettraient de structurer les articles. Ces unités de savoir seraient en quelque sorte un condensé tiré de la masse d'informations produites par les étudiants, dont une grande partie n'est probablement pas pertinente pour ceux qui sont à la recherche de renseignements. Tout comme celles enregistrées dans la mémoire déclarative humaine, les informations dans le wiki pourraient être adaptées et changées ultérieurement, ce qui garantirait leur actualité et fiabilité : De faux contenus peuvent être corrigés à tout moment et à partir de tout endroit. Le wiki serait ouvert à toute personne désirant contribuer à condition qu'elle s'inscrive dans la base de données des participants, ce qui sert à limiter l'usage abusif du wiki entraînant des pertes de qualité.

Ce dernier élément soulève la question de l'organisation interne qui doit être disposée de façon qu'elle garantisse la bonne qualité des articles. Comme dans la Wikipédia, il est nécessaire d'assigner des administrateurs et des modérateurs qui contrôlent d'une part la conformité des textes et d'autre part les relations entre les usagers, surtout en cas de dispute. Dans le cas d'un DAAD-wiki, une solution combinée est probablement la mieux adaptée aux particularités dus à la structure mi-publique – les articles sont a priori surtout édités par des étudiants encadrés par le DAAD et non édités par d’autres internautes. Pour prendre en compte les intérêts du DAAD, il convient de ne pas seulement encourager l'élection d'administrateurs estudiantins par les participants, mais également d'engager des modérateurs professionnels.

Les administrateurs peuvent être recrutés parmi des étudiants motivés, compétents et fiables et seront dotés de droits exclusifs comme ceux de supprimer les articles non pertinents ou surannés et de bloquer des auteurs ayant commis des actes inappropriés. Les modérateurs auront en revanche le rôle de médiateurs entre les participants. Ce qui les distingue des administrateurs, c'est qu'ils surveillent aussi le sens dans lequel va l'ensemble des activités en vérifiant leur conformité avec la stratégie maître poursuivie par le DAAD. Il ne s'agit cependant pas de manipuler les discussions, mais de rendre transparent d'éventuels problèmes de qualité majeurs et de guider le travail des contributeurs vers des domaines qui manquent encore de détails. Les utilisateurs, en tant que participants « émancipés », doivent être intégrés dans les processus de décision pour qu'ils restent motivés. Contrairement à la Wikipédia, dont le groupe d'utilisateurs est premièrement très vaste[229] et deuxièmement assez hétérogène du point de vue socioprofessionnel, de l'âge et de l'origine régionale, la structure du groupe d'utilisateurs du DAAD-wiki sera plutôt homogène. Par conséquent, il est indispensable de combler l'écart par des modérateurs expérimentés qui savent prendre du recul et calmer les discussions parfois un peu émotionnelles.

Le DAAD-wiki constitue le dernier niveau des plate-formes de communication et complète l'ensemble de la structure web distribuée. C'est ici que les étudiants motivés auront la possibilité de participer à un projet commun qui met en valeur leurs expériences et qui leur donne en plus la possibilité d'acquérir des compétences sociales précieuses.

3.3. Campus France, le futur guichet unique pour l'accueil des étudiants étrangers en France, sera un partenaire précieux pour les activités du DAAD

3.3.1. La création de l'agence Campus France

En France, l'accueil des étudiants étrangers, la promotion des formations supérieures françaises à l'étranger, la gestion des programmes des bourse financées par l'Etat français et l'encadrement des boursiers étrangers relève de différentes institutions, dont les champs d'activité ne sont pas toujours très bien séparés. A côté des agences EDUFRANCE et EGIDE, la France entretient à l'étranger les Centres d'études en France ( CEF ) qui renseignent les étudiants sur les possibilités de faire des études en France. Dans l'hexagone, ils sont alors encadrés par le CNOUS qui encadre à la fois les étudiants français. La multitude de compétences parfois cumulées rend peu transparentes les démarches à suivre par les étrangers, ce qui a sans aucun doute un effet dissuasif.

En mai 2006, le ministre des Affaires étrangères français Douste-Blazy a tiré des conséquences en déclarant la création d'une agence qui réunira dans un premier temps les champs d'activité d'EGIDE et d'EDUFRANCE, dont l'existence prendra fin en octobre 2006[230]. La nouvelle institution qui portera le nom de « Campus France » est censée remédier à la situation insatisfaisante concernant la perte d'énergie causée par le particularisme institutionnel. Pour ce faire, elle travaillera étroitement avec les CEF pour garantir un encadrement administratif dès le premier contact avec l'étudiant jusqu'à son retour dans son pays d'origine. Le CNOUS est également invité à la joindre[231]. Sa fonction de guichet unique ne comprendra pas seulement les démarches d'inscription dans les établissements de l'enseignement supérieur, mais aussi l'aide dans les formalités consulaires nécessaires pour l'obtention de visa. Campus France sera un établissement public sous la double tutelle du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et disposera d'un budget de 27 millions d'euros, dont 85 % seront couvert par la vente de prestations.

La création de Campus France s'inscrit dans une vaste stratégie qui a pour objet de mieux positionner la culture française dans le contexte mondial. Dans les domaines de la politique culturelle étrangère, l'enseignement secondaire et supérieur et la promotion d'étudiants excellents, le ministère des Affaires étrangères a élaboré des initiatives qui doivent concentrer les efforts jusqu'alors dispersés. Vu la nécessité de poursuivre l'augmentation des dépenses pour l'enseignement supérieur[232], le ministère a également décidé d'intégrer le secteur privé en tant que stakeholder principal. Des programmes de promotion d'étudiants étrangers excellents sous forme de private-public partnerships mobiliseront du capital privé et rendront complémentaires les efforts des ministères et des entreprises[233].

3.3.2. Une coopération de Campus France et du DAAD pourrait apporter des avantages pour les deux acteurs

On peut constater quelques ressemblances élémentaires entre l'agence Campus France et le DAAD en ce qui concerne l'origine des moyens financiers, des champs d'activité et des objectifs. Il se comprend alors facilement qu'une coopération, surtout dans le domaine de l'encadrement des boursiers, puisse servir aux deux institutions de la même façon. Tandis qu'actuellement, les étudiants allemands bénéficiant d'une bourse du DAAD sont encadrés pendant leur séjour en France par l'antenne parisienne, cette tâche pourrait être remplie en partie par Campus France. Ainsi, les étudiants allemands bénéficieraient de l'expertise de l'institution française et de son influence et de ses contacts dans le système universitaire français. Les boursiers de l'Etat français en Allemagne pourraient en revanche être encadrés par le DAAD et profiter de ses services adaptés aux particularités du système universitaire allemand. Comme les étudiants français sont aujourd'hui soutenus par l'ambassade de France en Allemagne, dont les capacités sont bien sûr limitées et qui n'est pas spécialisée dans le domaine universitaire, un interlocuteur aussi bien implanté dans les structures universitaires allemandes que le DAAD pourra mieux s'occuper de leurs demandes. Aussitôt les services de l'ambassade seraient libérés de cette tâche qui ne relève pas vraiment de leur compétence.

Se produirait alors une situation win-win où chacun des partenaires rendrait une partie de ses fonctions à l'organisation dans l'autre pays, le résultat étant la libération d'énergie et la concentration sur les entreprises principales. Pour les étudiants dans les différentes universités, l'existence d'un interlocuteur unique conduirait à davantage de transparence et d'égalité des conditions d'études. Finalement, chacun des deux Etats pourrait atteindre plus efficacement son objectif de former des futures personnes de contact qui détiennent des positions clés dans l'autre pays.

Mais le chemin qui mène vers une coopération est encore long, vu le déséquilibre entre l'organisation française qui est en train de naître et le DAAD qui peut s'appuyer sur une tradition et des expériences acquises en une période de 80 ans. Il faut prendre en compte que Campus France est encore loin d'avoir établi un réseau mondial comparable à celui du DAAD comprenant les lecteurs d'allemand, les IC et les antennes. Même la coopération étroite avec les CEF ne constituera que le tronc d'un futur réseau, car ceux-là n'existent jusqu'alors qu'en Chine, au Maroc, en Algérie, en Tunisie, au Vietnam et au Sénégal[234], donc dans des régions dans lesquelles la France a traditionnellement intérêt de préserver son influence. En effet, il est prévu de créer des implantations dans 14 autres pays pour étendre le rayon d'action des CEF dans des parties du monde qui leur échappent encore[235].

4. Conclusion

4.1. La coopération franco-allemande continue à être un champ d'activité privilégié du DAAD

4.1.1. La promotion de la mobilité estudiantine par l'UE renforce la position du DAAD

L'Union européenne renforce la création d'un espace européen de la recherche par divers projets, dont le processus de Bologne, qui se concentre sur la mobilité estudiantine. L'uniformisation des diplômes permet aux étudiants d'effectuer une partie de leurs études à l'étranger européen sans perte de temps à cause de la non-reconnaissance des prestations par l'établissement d'origine. Elle s'intègre dans l'objectif maître de faciliter les échanges internationaux en supprimant les obstacles qui se sont formés au fil de siècles lors de la genèse des Etats nationaux et des systèmes universitaires.

Les échanges universitaires franco-allemands retiennent une position particulière dans ce cadre en raison de leur rôle historique de précurseur. Un réseau de plus que 2.200 programmes de coopération[236] est l'expression des efforts que les deux pays ont entrepris pour se réconcilier après les deux Guerres mondiales.

Une position décisive dans les relations universitaires revient au DAAD. Premièrement en raison de son travail d'information sur les possibilités d'études en Allemagne qui en fait l'interlocuteur le plus important pour les étudiants français – et qui est une condition de base pour la transparence et par là pour l'attractivité d'un système universitaire. Deuxièmement, le DAAD promeut à travers ses programmes de bourses et de recherche la mobilité des étudiants excellents, ce qui est d'une importance particulière en vue de la concurrence internationale au sein de l'UE.

Dans son ensemble, la stratégie que le DAAD a suivi depuis sa nouvelle fondation en 1950 n'a rien perdu de sa pertinence et s'adapte parfaitement à la politique de l'UE relative à la refonte du paysage universitaire européen face aux enjeux de la mondialisation. Il est cependant nécessaire de développer le degré de notoriété sur les nouvelles plate-formes qui émergent depuis quelques années, puisque celles-ci gagnent de plus en plus d'influence sur la répartition d'attention sur le web. La quantité et la qualité de l'attention qu'un organisme est capable d'attirer sur ses activités décident à leur tour de son poids comparé à ses concurrents.

4.1.2. La coopération entre Campus France et le DAAD peut apporter de la plus-value mutuelle

La naissance d'un opérateur comparable au DAAD en France pourrait à première vue susciter le souci d'une concurrence accrue entre la France et l'Allemagne autour la position de leurs cultures universitaires. Cependant, la collaboration des deux institutions peut également avoir des effets positifs pour les échanges binationaux puisqu'elle met à la disposition des étudiants et des chercheurs le savoir-faire adapté aux particularités nationales. En tout cas, Campus France a le potentiel de rendre plus transparent le système universitaire français ce qui facilitera les contacts scientifiques bilatéraux. Dans une perspective plus large, le nouvel opérateur pourra contribuer à supprimer des obstacles à la mobilité qui existent toujours malgré la coopération franco-allemande et les efforts de l'Union européenne.

4.2. Les développements informationnels : Le DAAD doit profiter de sa position et mettre en valeur ses ressources humaines

4.2.1. La structure des sites invite à l'intégration de nouvelles plate-formes de communication

Par des mesures d'implémentation de nouvelles technologies, le site web allemand du DAAD est bien préparé à l'avenir proche. L'implémentation du CMS a créé la possibilité d'élargir le site facilement et presque sans limites ainsi que de connecter d'autres plate-formes de communication et des banques de données. Le CMS permet également aux employés n'ayant pas suivi une formation en informatique d'éditer les pages web, ce qui est un pas important en direction de l'ouverture du web au grand public.

On peut toutefois constater une absence quasiment totale de technologies qui marquent la transition du « Web 1.0 » au « Web 2.0 »[237]. Dans la perspective du visiteur du site, il reste passif à cause du manque d'éléments interactifs ( à l'exception du chatbot Dany ) et d'éléments permettant une certaine participation. Cette situation est indésirable car inefficace : Le DAAD dispose d'un énorme pool de personnes qui ont profité de ses services et dont une grande partie serait sûrement prête à partager ses propres expériences. Faute d'un endroit virtuel spécifique qui concentre les échanges, elles sont dépendantes des moyens de communication classiques. L'objectif à long terme doit donc être d'activer ce potentiel en proposant à ces personnes une infrastructure informationnelle qui encourage leur échange d'informations en augmentant le degré d'interconnexion.

4.2.2. Une structure de communication tripartite est proposée comme stratégie web pour préparer le DAAD à l'avenir

Le site web de l'antenne parisienne présente des faiblesses au niveau de la convivialité, bien qu'elle renferme beaucoup d'informations utiles. Surtout la comparaison avec les sites des autres antennes montre l'urgence de mettre à jour le design et d'intégrer des technologies interactives. A long terme, la mise à jour du site n'est cependant qu'un élément mineur qui fait partie d'une stratégie englobant l'ensemble des interfaces web qui effectuera la transition d'un simple guichet d'information à une plate-forme apte à la création de savoir.

Le concept maître de la stratégie web proposée est la création de structures interconnectées et hiérarchisées qui mènent à la concentration du savoir produit par les personnes participantes. Ces dernières peuvent être considérées comme des « cellules informationnelles » dont les produits doivent subir des procédés de sélection qui sont implémentés dans une cascade de plate-formes de communication. Sinon, les rares informations précieuses parmi l'importante masse de savoir ne seraient que très difficilement retrouvables.

Le parcours stipulé prévoit la réduction de la complexité des informations qui sont livrées en grande quantité, mais en désordre[238] dans les blogs, ce qui s'effectue à travers le passage de deux filtres : Le premier seuil à franchir est celui des forums, qui servent à sélectionner des sujets particulièrement intéressants et à les discuter. Le deuxième seuil est l'entrée dans un wiki spécifique qui rassemble des informations relatives aux études en Allemagne et qui sert d'élément stabilisateur dans le flux continu d'informations.

Des modérateurs et des administrateurs assureront le bon fonctionnement des processus de communication afin de faciliter la concentration des informations à travers les filtres.

4.2.3. Le DAAD peut faire face aux défis du « sixième cycle Kondratjeff » grâce à la mise en place d'une « machine à création de savoir »

Grâce aux nouvelles technologies de la communication, les distances géographiques et temporelles ne représentent plus d'obstacles et depuis quelques années, l'avènement du « Web 2.0 » est en train de réduire peu à peu les difficultés auxquelles se voient confrontés les utilisateurs qui ne disposent pas des connaissances autrefois nécessaires à la programmation de sites web. Ce développement bouleverse la division des acteurs en un ( petit ) groupe d'éditeurs et un ( grand ) groupe d'utilisateurs[239] – une véritable révolution qui transfère le pouvoir informationnel de ceux qui gèrent l'organisation du web à ceux qui produisent des informations.

Dans la configuration idéale, les différentes plate-formes forment un ensemble majeur qui est capable d'un côté de détecter des « trésors d'expérience » et de les rendre accessibles au public et d'un autre côté de créer de nouveaux savoirs par la mise en réseau de toutes les personnes motivées. A travers l'implémentation d'un réseau social sur l'internet, le DAAD peut bénéficier de façon optimale de sa situation en tant qu'organisation encadrant des étudiants excellents et des chercheurs hautement qualifiés. Le réseau social fera effet de catalyseur en réunissant ces deux groupes et en encourageant leur communication. L'exemple de la Wikipédia montre qu'une telle structure peut croître vite et devenir très fertile et créative.

Il n'est pas interdit de développer encore plus loin l'idée d'une stratégie web innovante qui ne se contente pas de réagir, mais qui agit en anticipant l'ère des réseaux informationnels ubiquitaires et polyvalents. Sous l'hypothèse que le DAAD réussisse à mettre en place la totalité des plate-formes de communication et à intégrer de façon optimale une grande partie des personnes avec lesquelles il entretient une relation, il pourrait se positionner comme l'organisation la plus active dans le domaine de la promotion des échanges entre les universités et les institutions de recherche. Bien que le recrutement d'étudiants et de chercheurs excellents pour les universités allemandes demeure au cœur des fonctions du DAAD, il sera sans aucun doute prolifique d'inclure l'organisation de leur interconnexion qui, grâce aux nouvelles technologies de l'information et des communications, peut être effectuée avec un emploi de ressources relativement faible comparé à la valeur ajoutée considérable.

La plus grande valeur stratégique sera sans aucun doute l'adaptation optimale du DAAD aux exigences posées par le « sixième cycle de Kondratjeff » et la conversion des risques de la mondialisation électronique en des possibilités concrètes, ce qui garantira sa position privilégiée dans le champ de la concurrence globale autour de la création du savoir.

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www.zeit.de/blogs/index

www2.dw-world.de/french

Annexes

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Table des matières

1. Introduction

1.1. Les champs d'activité du DAAD sont soumis à l'influence de différents acteurs politiques

1.2. Les technologies de l'information et des communications transforment la société

1.3. Projet d'étude : Une analyse de la position du DAAD sur le web sert de base à l'établissement d'une stratégie d'interconnexion intégrée

2. Partie théorique

2.1. La coopération franco-allemande politique et universitaire face aux différences nationales et aux changements mondiaux

2.1.1. Le couple franco-allemand peut être considéré comme le noyau critique de l'intégration européenne

2.1.2. Les relations binationales au niveau universitaire

2.1.2.1. Les systèmes de l'enseignement supérieur français et allemand sous l'impacte du fédéralisme d'un côté et du centralisme de l'autre côté

2.1.2.2. La coopération universitaire entre la France et l'Allemagne repose sur une multitude d'institutions qui l'encouragent, entre autres, à travers des subventions

2.1.2.3. La mobilité universitaire entre les deux pays constitue un point fort face aux enjeux que pose la mondialisation ; On peut toutefois constater des menaces qui se manifestent dans les statistiques

2.1.3. Les développements actuels sur le plan international engendrent la nécessité d'un remodelage des systèmes universitaires nationaux

2.1.3.1. La stratégie de Lisbonne précise les buts économiques et sociaux de l'UE et met l'accent sur le rôle central des universités

2.1.3.2. Le processus de Bologne : favoriser l'adaptation des systèmes universitaires et des diplômes en Europe

2.1.4. Dans le contexte franco-allemand, le DAAD agit en tant qu'ambassadeur culturel

2.2. Les nouveaux médias facilitent la communication et constituent le levier pour l'émergence de la société du savoir globale

2.2.1. L'émergence de la société de l'information est en train de bousculer les structures traditionnelles

2.2.2. Les actions de l'UE face aux défis multilatéraux que pose la société du savoir : l'aménagement technologique et la transmission des compétences de communication sont nécessaires pour préparer les économies européennes à l'avenir

2.2.3. La viabilité des solutions possibles dépend de plusieurs facteurs

2.2.4. Les plate-formes de communications qui se sont établies sur l'internet ont chacune leur domaine spécialisé

2.2.4.1. Les forums de discussion organisent les commentaires des usagers sur un sujet intéressant

2.2.4.2. Les blogs sont des outils qui facilitent la publication en ligne

2.2.4.3. La Wikipédia est le prototype d'une plate-forme du libre échange du savoir et permet l'étude et du comportement des utilisateurs et des règles de la création de nouveau savoir

2.2.4.3.1. Bref aperçu des fonctions des systèmes wiki, en particulier de celles de la Wikipédia : Elle concrétise les exigences posées par les idéologues de la société de la communication

2.2.4.3.2. Des structures encourageant l'amélioration de la qualité des articles ont été mises en place avec succès

2.2.5. Le traitement d'informations sur le web suit des lois caractéristiques

2.2.5.1. Capter l’attention est devenu difficile sur le web : cela engendre un darwinisme informationnel

2.2.5.2. La création communautaire de savoir est un processus démocratique dont le fonctionnement peut être expliqué par le biais d'une comparaison avec un cerveau

3. Application aux activités du DAAD des enseignements tirés des développements mondiaux

3.1. Les initiatives d'adaptation du DAAD et de l'antenne à Paris en particulier

3.1.1. Le travail d'information : Le DAAD est le premier interlocuteur pour les étudiants désireux de faire des études en Allemagne

3.1.1.1. Les matériaux d'information classiques, brochures et dépliants, représentent constituent toujours la base des informations

3.1.1.2. Les nouveaux médias apportent de nets avantages, néanmoins l'organisation du traitement des contenus doit être encadré par une technologie bien adaptée à la situation du DAAD

3.1.1.3. Le chatbot « Dany » : un exemple d'innovation transformant le domaine du service des renseignements

3.1.1.4. Le réseau de pages web des antennes et des centres d'information assure un service de renseignement prenant en compte les particularités locales

3.2. Comment promouvoir la mise en réseau du DAAD

3.2.1. Analyse des statistiques web

3.2.2. Réflexions préalables : Les forums de discussion ont le potentiel d'animer les sites web mais nécessitent une modération constante

3.2.3. L'implémentation de forums de discussion peut introduire un élément interactif dans le site et améliorer sa notoriété

3.2.4. L'absence d'articles dans les différentes Wikipédia est un point faible qui doit impérativement être abordé

3.2.5. Par la rédaction de blogs individuels, les étudiants seront intégrés dans le réseau et participeront à l'échange de savoir

3.2.6. L'intégration de tous les éléments doit être le véritable objectif d'un projet de mise en réseau

3.2.7. Un « DAAD-wiki » pourra un jour rassembler les informations et es indications qui se sont avérées fiables

3.3. Campus France, le futur guichet unique pour l'accueil des étudiants étrangers en France, sera un partenaire précieux pour les activités du DAAD

3.3.1. La création de l'agence Campus France

3.3.2. Une coopération de Campus France et du DAAD pourrait apporter des avantages pour les deux acteurs

4. Conclusion

4.1. La coopération franco-allemande continue à être un champ d'activité privilégié du DAAD

4.1.1. La promotion de la mobilité estudiantine par l'UE renforce la position du DAAD

4.1.2. La coopération entre Campus France et le DAAD peut apporter de la plus-value mutuelle

4.2. Les développements informationnels : Le DAAD doit profiter de sa position et mettre en valeur ses ressources humaines

4.2.1. La structure des sites invite à l'intégration de nouvelles plate-formes de communication

4.2.2. Une structure de communication tripartite est proposée comme stratégie web pour préparer le DAAD à l'avenir

4.2.3. Le DAAD peut faire face aux défis du « sixième cycle Kondratjeff » grâce à la mise en place d'une « machine à création de savoir »

Bibliographie

Annexes

[...]


[1] Institut für Auslandsbeziehungen, Modell mit Mehrwert – die deutsch-französischen Kulturbeziehungen, 2005, p. 46.

[2] daad.de/portrait/de/1.8.html

[3] fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l%27informatique#Troisi.C3.A8me_g.C3.A9n.C3.A9ration_.281963-1971.29

[4] Wikipedia Community, WikiReader Internet, 2004, p. 6

[5] www.isc.org/index.pl?/ops/ds/host-count-history.php

[6] de.wikipedia.org/wiki/Paradigmenwechsel#Paradigmenwechsel_in_den_Sozialwissenschaften

[7] de.wikipedia.org/wiki/Kondratjeff-Zyklus#Einteilung_der_.C3.B6konomischen_Entwicklung_in_Kondratjew-Zyklen

[8] de.wikipedia.org/wiki/Kondratieff-Zyklus#Entwicklung

[9] en.wikipedia.org/wiki/Kondratiev_wave

[10] de.wikipedia.org/wiki/Kondratieff-Zyklus#Einteilung_der_.C3.B6konomischen_Entwicklung_in_Kondratjew-Zyklen

[11] europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l24262.htm

[12] Uterwedde, Henrik, Unser Nachbar Frankreich, 2004, p. 4.

[13] Vogel Wolfram, Die deutsch-französischen Beziehungen,, 2005, p. 419.

[14] Ibid.

[15] Ibid., p. 422.

[16] Ibid.

[17] Ibid., p. 425.

[18] www.statistik.baden-wuerttemberg.de/Statistik-Portal/de_jb01_jahrtab1.asp

[19] Vogel Wolfram, Die deutsch-französischen Beziehungen,, 2005, p. 430.

[20] Ibid., p. 432.

[21] Chiffres : www.hochschulkompass.de

[22] DAAD ( éd. ), Informations pour étrangers sur les études dans les Fachhochschulen, 2003, p. 10.

[23] Zettelmeier, Werner, Bildungssystem im Wandel, 2005, p. 130.

[24] Hamm, Albert, Von Weimar nach Bologna, 2006, p. 86.

[25] www.bmbf.de/de/655.php

[26] BVerfG, 2 BvF 1/03 vom 26.1.2005, Absatz-Nr. ( 1 –94 ) ( www.bverfg.de/entscheidungen/fs20050126_2bvf000103.html ).

[27] www.hrk.de/de/presse/123_2505.php

[28] Hamm, Albert, Von Weimar nach Bologna, 2006, p. 87.

[29] Zettelmeier, Werner, Bildungssystem im Wandel, 2005, p. 130.

[30] Hamm, Albert, Von Weimar nach Bologna, 2006, p. 86-87.

[31] Baasner, Frank, Bildungsdiskussionen in Frankreich, 2006, p. 31.

[32] Picht, Robert, Deutsch-Französischer Hochschulaustausch: Stand und Perspektiven, 1998, p. 2.

[33] Ibid., p. 3.

[34] Ibid., p. 5-6.

[35] Accord portant création de l'Office franco-allemand pour la Jeunesse, Article 2, paragraphe 1.

[36] www.europa.eu.int/comm/education/programmes/socrates/erasmus/statisti/stat1.pdf

[37] Ibid.

[38] www.dfh-ufa.org

[39] Université franco-allemande, Rapport d'activité 2005, 2006, p. 82.

[40] Picht, Robert, Deutsch-Französischer Hochschulaustausch: Stand und Perspektiven, 1998, p. 8.

[41] www.forschungsportal.net/karten/alle-txt.html

[42] www.hochschulkompass.de/kompass/xml/index_koop.htm

[43] Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 13.

[44] Ibid., p. 33.

[45] En 2005, plus que 6.400 étudiants français ont étudié en Allemagne ( www.wissenschaft-weltoffen.de ).

[46] Bundesministerium für Bildung und Forschung, Deutsche Studierende im Ausland 1993 bis 2003, 2005, p. 8-9.

[47] Baasner, Frank, Mobilitätshindernisse und ihre Beseitigung, 2005, p. 32.

[48] Chiffres : OFAJ, 40 ans de l'OFAJ. Dossier de presse, 1993, p. 11.

[49] www.deutschmobil.com/pages/deutsch.htm

[50] www.kultur-frankreich.de/francemobil/index.php

[51] Demesmay, Claire, Realitäten hinter dem deutsch-französischen Freundschaftsdiskurs, 2005, p. 65.

[52] Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 33.

[53] europa.eu.int/comm/education/policies/lang/languages_fr.html

[54] europa.eu.int/pol/rd/overview_fr.htm

[55] europa.eu.int/invest-in-research/index_en.htm

[56] europa.eu.int/scadplus/leg/fr/lvb/i23010.htm

[57] europa.eu.int/comm/education/policies/2010/doc/comuniv2005_fr.pdf, p. 2.

[58] europa.eu.int/comm/education/policies/2010/et_2010_fr.html

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[60] europa.eu.int/growthandjobs/areas/fiche08_en.htm

[61] europa.eu.int/growthandjobs/areas/fiche10_en.htm

[62] Ibid.

[63] Dicke, Hugo, Der europäische Binnenmarkt, 2002, p. 446.

[64] europa.eu.int/growthandjobs/areas/fiche01_en.htm

[65] europa.eu.int/eur-lex/fr/com/cnc/2003/com2003_0058fr01.pdf, p. 2.

[66] europa.eu.int/comm/education/policies/2010/doc/comuniv2005_fr.pdf, p. 9.

[67] www.bmbf.de/de/1321.php

[68] ec.europa.eu/education/policies/educ/bologna/bologna_fr.html

[69] ec.europa.eu/education/policies/rec_qual/recognition/in_fr.html

[70] ec.europa.eu/education/policies/educ/bologna/bologna_fr.html

[71] europa.eu.int/comm/education/programmes/socrates/ects/doc/ectskey_fr.pdf, p. 3-4.

[72] ec.europa.eu/education/programmes/socrates/ects/index_fr.html

[73] ec.europa.eu/education/policies/rec_qual/recognition/diploma_fr.html

[74] www.bmbf.de/pub/prager_kommunique.pdf, p. 1.

[75] www.bologna-berlin2003.de/pdf/Communique_dt.pdf, p. 9.

[76] www.bologna-bergen2005.no/Docs/00-Main_doc/050520_Bergen_Communique.pdf, p. 5.

[77] www.daad.de/portrait/de/1.4.2.html

[78] Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 39-41.

[79] Pendant l'occupation entre 1940 et 1944, l'Allemagne se servait de ses lecteurs d'allemand pour propager sa vision du monde en France ( Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 151.)

[80] Ibid., p. 109.

[81] www.daad.de/portrait/de/1.4.2.html

[82] www.daad.de/portrait/de/1.8.html

[83] www.daad.de/portrait/de/1.3.4.1.html

[84] Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 113.

[85] www.daad.de/portrait/de/1.1.2.html

[86] www.goethe.de/uun/deindex.htm

[87] www.daad.de/portrait/de/1.6.1.html

[88] www.daad.de

[89] Un exemple frappant de l'importance de la politique de langue en tant qu'outil de la politique culturelle est l'envoi de presque 120 lecteurs français dans la zone occupée par la France après la chute du régime nazi, ce qui faisait partie de la Réeducation ( Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 151 ).

[90] Ibid., p. 156.

[91] Ibid., p. 158.

[92] www.daad.de/de/download/ausland/praesentation_lektorenprogramm.pdf, p. 3.

[93] www.daad.de/portrait/de/1.2.1.html

[94] www.daad.de/alumni/de/4.1.html

[95] daad.de/alumni/de/4.2.html

[96] daad.de/alumni/de/4.6.html

[97] daad.de/alumni/de/4.7.html

[98] daad.de/alumni/de/4.4.1.html

[99] europa.eu.int/comm/employment_social/knowledge_society/shc_en.pdf, p. 3.

[100] Chiffres : www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/gm.html et www.destatis.de/basis/d/vgr/ vgrtab14.php

[101] Brockhaus – Die Enzyklopädie digital, 2002 : « Wissensgesellschaft », « Informationsgesellschaft », « Dienstleistungsgesellschaft », « Globalisierung »

[102] www.kompetenznetze.de/vdi/generator/Redaktion/Zentralredaktion/Literatur/medien/de/allg__Deutschlands-forschungsintensive-Industrien-und-wissensintensive-Dienstleistungen,property=pdf.pdf, p. 59-62.

[103] ec.europa.eu/employment_social/knowledge_society/index_fr.htm

[104] europa.eu.int/information_society/help/about/index_fr.htm

[105] europa.eu.int/information_society/eeurope/2005/all_about/einclusion/index_en.htm

[106] db.swr.de/upload/manuskriptdienst/wissen/wi20040205_2387.rtf, p. 6.

[107] europa.eu.int/information_society/eeurope/i2010/docs/digital_divide/communication/ com_bridging_bb_gap_2006_fr.pdf, p. 4.

[108] Brockhaus – Die Enzyklopädie digital, 2002 : « Wissensgesellschaft ».

[109] europa.eu.int/scadplus/leg/fr/lvb/l24262.htm

[110] www.worldsummit2003.de

[111] www.worldsummit2003.de/download_de/Charte-francais.pdf

[112] www.minbzk.nl/contents/pages/42826/declaration.pdf

[113] www.heise.de/ct/aktuell/meldung/61230

[114] aktuell.de.selfhtml.org/artikel/gedanken/softwarepatente/index.htm#gut

[115] On peut qualifier d'abus l'exemple de « Philips electronics UK » qui essaie de faire breveter le menu contextuel, un concept largement répandu dans toutes sortes de logiciels ( www.heise.de/newsticker/meldung/71582 ).

[116] www.worldsummit2003.de/download_de/Charte-francais.pdf, p. 4.

[117] de.wikipedia.org/wiki/Zensur_im_Internet

[118] db.swr.de/upload/manuskriptdienst/wissen/wi20040205_2387.rtf, p. 8. ( Chiffre des usagers actualisé : www.heise.de/newsticker/meldung/68495 )

[119] www.heise.de/newsticker/meldung/72439

[120] fr.wikipedia.org/wiki/Internet

[121] epp.eurostat.cec.eu.int/portal/page?_pageid=1073,46870091&_dad=portal&_schema=PORTAL&p_product_code=ECB15120

[122] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 153.

[123] en.wikipedia.org/wiki/Collaborative_real-time_editor

[124] en.wikipedia.org/wiki/Virtual_world

[125] en.wikipedia.org/wiki/Online_dating_service

[126] eportfolio.salzburgresearch.at/index.php?option=com_content&task=view&id=19&Itemid=53

[127] fr.wikipedia.org/wiki/Forum_Internet

[128] aktuell.de.selfhtml.org/artikel/gedanken/foren-boards/

[129] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 44.

[130] Wikipedia Community, WikiReader Internet, p. 126 ( upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9a/ WikiReader_Internet.pdf )

[131] La blogosphère double son ampleur tous les 5,5 mois et l'a multiplié par 60 en trois ans ( www.technorati.com/weblog/2006/02/81.html )

[132] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 132.

[133] de.wikipedia.org/wiki/Blog#Auswirkungen

[134] Liste des blogs sur le site du journal « Die Zeit » : www.zeit.de/blogs/index

[135] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 50.

[136] Exemples : www.technorati.com et blogsearch.google.com

[137] wikimediafoundation.org/wiki/Home

[138] wikimediafoundation.org/wiki/Wikimedia_Quarto/3/Fr-2

[139] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 170.

[140] en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Multilingual_statistics#Number_of_article_milestones

[141] stats.wikimedia.org/EN/TablesWikipediaEN.htm

[142] meta.wikimedia.org/wiki/List_of_Wikipedias#Active_Wikipedias_ordered_by_local_language_name

[143] L'expression wiki wiki signifie « rapide » en langue hawaïenne. En raison de leur rapidité et leur maniement facile, les sites web permettant l'édition en ligne sont appelés « wiki » ( fr.wikipedia.org/wiki/Wiki ).

[144] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 181.

[145] Pour une présentation des facteurs qui influencent le succès de la Wikipédia à l'échelle mondiale voir chap. 2.2.3.

[146] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Page_personnelle#Comment_concevoir_mes_pages_personnelles _.3F

[147] Fiebig, Henrietta ( éd. ), Wikipedia. Das Buch, 2005, p. 53-54.

[148] fr.wikipedia.org/wiki/Moliere

[149] Ibid., p. 164

[150] Le terme non-officiel de « wikipédien » désigne une personne qui est active dans la Wikipédia. Il existe tout une liste de différentes désignations pour ce groupe : fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia: Wikip%C3%A9dien.

[151] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:R%C3%A8gles

[152] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:R%C3%A8gles#R.C3.A8gles_principales

[153] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Comit%C3%A9_d%27arbitrage

[154] de.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Was_Wikipedia_nicht_ist, Art. 2

[155] de.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Wikipedistik

[156] de.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Wikipedistik/Hypothesen#Konsequenzen

[157] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Que_faire_en_cas_de_vandalisme

[158] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 174.

[159] Ibid., p. 175-176

[160] www.nature.com/nature/journal/v438/n7070/full/438900a.html

[161] www.alexa.com/data/details/traffic_details?q=wikipedia.org&url=wikipedia.org, ne sont comptés que les usagers du logiciel « Alexa » ( 13 mai 2006 ).

[162] en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Awareness_statistics#So_how_many_people_visit_Wikipedia.3F

[163] Möller, Erik, Die heimliche Medienrevolution – Wie Weblogs, Wikis und freie Software die Welt verändern, 2004, p. 177.

[164] Arteta, Stéphane, A quoi rêvent les internautes, 2006, p. 48-49.

[165] www.heise.de/tp/r4/artikel/19/19600/1.html

[166] www.sueddeutsche.de/computer/artikel/899/76823/

[167] de.wikipedia.org/wiki/Klaus_Kleinfeld

[168] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Neutralit%C3%A9_de_point_de_vue

[169] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Crit%C3%A8res_d%27admissibilit%C3%A9_des_articles

[170] fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Wikip%C3%A9dia:Pages_%C3%A0_supprimer/Olivier_Perrot&oldid=7757449. Cet article a été créé le 28 mai 2006 par la personne même et mis sur la liste des pages à supprimer une semaine plus tard. Les deux jours suivants, 10 utilisateurs avaient déjà voté pour sa suppression.

[171] fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Crit%C3%A8res_d%27admissibilit%C3%A9_des_articles#Biographies

[172] www.heise.de/tp/r4/artikel/6/6200/1.html

[173] de.wikipedia.org/wiki/Benutzer:Jeanpol/WP-Theoriebildung#Aufmerksamkeit_als_W.C3.A4hrung_der_Zukunft

[174] de.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Wikipedistik/Darwikinismus et meta.wikimedia.org/wiki/Darwikinism

[175] meta.wikimedia.org/wiki/Darwikinism

[176] Martin , Jean-Pol, Gemeinsam Wissen konstruieren: am Beispiel der Wikipedia, à paraître, p. 157.

[177] stats.wikimedia.org/EN/ChartsWikipediaZZ.htm

[178] Dû à la brièveté de l'existence de la Wikipédia, on ne dispose pas encore de suffisamment de données pour pouvoir bien modeler le développement des chiffres des articles. Cependant, une courbe à pente exponentielle décrit assez bien les chiffres pour les cinq dernières années ( en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Modelling_Wikipedia%27s_growth#Graph_of_the_log_of_page_count).

[179] en.wikipedia.org/wiki/Wikipedia:Modelling_Wikipedia%27s_growth#Is_the_growth_in_article_count_of_Wikipedia_exponential.3F

[180] daad.de/portrait/de/1.8.html

[181] Meyer-Kalkus, Reinhart, Die akademische Mobilität zwischen Deutschland und Frankreich ( 1925-1992), 1996, p. 115-117.

[182] Ibid.

[183] www.snoopmedia.com/pressearchiv.0.html

[184] Voir chap. 2.1.2.

[185] Les systèmes de gestion de contenu ou content management systems ( CMS ) réunissent les fonctions des blogs et des wikis et en ajoutant encore d'autres comme une chaîne de publication qui permet de séparer les opérations de gestion du contenu ( fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_gestion_de_contenu ). Les CMS permettent d'ailleurs l'édition des pages web directement dans le navigateur internet et évitent ainsi l'installation de logiciels spécifiques souvent coûteux et dont l'utilisation n'est pas toujours facile.

[186] daad.de/deutschland/index.de.html

[187] www.daad.de/deutschland/service/virtual-advisor/04736.en.html

[188] www.kiwilogic.de/linebreak/mod/netmedia_pdf/data/Case%20Study%20DAAD%20Deutsch.pdf, p. 2.

[189] www.daad.com/portrait/de/1.3.4.1.html

[190] www.daad.de/portrait/de/1.3.4.2.html

[191] rio.daad.de

[192] paris.daad.de

[193] paris.daad.de/cp-etudes-universites.htm

[194] www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.asp?ref_id=NATCCI02124&tab_id=427&souspop=4

[195] Pour des raisons techniques, seuls les sites des antennes à Jakarta, au Caire, à Londres, Nairobi, New Delhi, Paris, Rio de Janeiro et Tokyo sont observés. Les analyses qui suivent ne prennent donc en compte que ces chiffres.

[196] Voir Annexes, Fig. 1.

[197] Voir Annexes, Fig. 2.

[198] Sur l'internet, l'acronyme « FAQ » signifiant Frequently Asked Questions s'est imposé comme désignation commune et est utilisé même sur des sites non anglophones.

[199] fr.wikipedia.org/wiki/FAQ

[200] daad.de/deutschland/deutsch-lernen/faq/00492.de.html

[201] « Le TestDaF est un examen de langue destiné aux étrangers apprenant l’allemand et désireux d’entreprendre ou de poursuivre des études en Allemagne ou, de manière plus générale, nécessitant une attestation officielle de leurs connaissances de l’allemand » ( www.testdaf.de/dokumente/ informationen_fr.pdf, p. 1 ).

[202] www.campus-germany.de

[203] www2.dw-world.de/french

[204] www.campus-germany.de/forum/list.htx?f=23. Il existe en outre des forums en sept autres langues, la présente analyse se concentre sur le forum en français.

[205] Le mot anglais « spam » désigne du courrier électronique non sollicité à contenu publicitaire ou malhonnête ( fr.wikipedia.org/wiki/Spam )

[206] campus-germany.com/forum/read.htx?f=23&i=189&t=189

[207] En voici un exemple : campus-germany.com/forum/read.htx?f=23&i=4771&t=4771

[208] Le pagerank ( terme anglais signifiant « rang de page » ) « désigne l'indice de popularité d'une page web utilisé par le moteur de recherche Google pour le classement de ses résultats de recherche » ( fr.wikipedia.org/wiki/Page_rank ). Le pagerank est un indicateur important pour mesurer la quantité de l'attention qui revient à une page ( voir chap. 2.2.5.1. ).

[209] www.google.de/search?q=link:+paris.daad.de&hl=de&lr=&start=10&sa=N

[210] www.google.de/search?hl=de&q=link%3Acairo.daad.de&btnG=Google-Suche&meta=

[211] www.google.de/search?hl=de&q=link%3Ario.daad.de&btnG=Suche&meta=

[212] www.google.de/search?hl=de&q=link%3Atokyo.daad.de&btnG=Suche&meta=

[213] de.wikipedia.org/wiki/DAAD

[214] fr.wikipedia.org/wiki/Daad

[215] pt.wikipedia.org/wiki/DAAD

[216] tr.wikipedia.org/wiki/Alman_Akademik_De%C4%9Fi%C5%9Fim_Servisi

[217] zh.wikipedia.org/wiki/%E5%BE%B7%E5%9C%8B%E5%AD%B8%E8%A1%93%E4%BA%A4%E6%B5%81%E7%B8%BD%E7%BD%B2

[218] en.wikipedia.org/wiki/German_Academic_Exchange_Service

[219] Voir chap. 2.2.4.3.2.

[220] Selon une étude qui date des années 2002, 100 % des étudiants allemands disposent d'un ordinateur personnel et 97 % se servent de l'internet ( Statistisches Bundesamt : « Informationstechnologie in Haushalten », 2002, p. 17).

[221] Brockhaus – Die Enzyklopädie digital, 2002 : « Deutscher Akademischer Austauschdienst ».

[222] En 2004, le DAAD a accordé des aides financières à 38 117 étudiants et diplômés et à 11 522 enseignants, chercheurs, artistes et administrateurs allemands et étrangers ( source : dépliant « Objectifs et subventions du DAAD », 12e édition 1/2006 ).

[223] www.daad.de/alumni/de/4.6.html

[224] En Allemagne, les presque 30 Cercles d'amis rassemblent environ 1300 anciens boursiers (DAAD-Newsletter für deutsche Alumni, 2006 ).

[225] de.wikipedia.org/wiki/Hyperlink#World_Wide_Web

[226] de.wikipedia.org/wiki/Gehirn#Konnektivit.C3.A4t

[227] de.wikipedia.org/wiki/Vernetzung

[228] de.wikipedia.org/wiki/Soziales_Netzwerk#Netzwerke_in_der_Systemtheorie

[229] En mai 2006, la Wikipédia allemande compte plus que 26.000 auteurs qui ont été actifs au moins une fois ( stats.wikimedia.org/DE/TablesWikipediaDE.htm ).

[230] Agence Education Formation Emploi, Dépêche n° 65042, 2006.

[231] Ministère des Affaires étrangères, La France dans le monde, 2006, chap. « Campus France », p. 2.

[232] Statistique de l'OECD : dx.doi.org/10.1787/054482381424

[233] Ministère des Affaires étrangères, La France dans le monde, 2006, chap. « Signature d'une convention de partenariat », p. 1.

[234] www.diplomatie.gouv.fr/fr/france_829/venir-france_4062/etudier-france_4247/centres-pour-les-etudes-france_12668/index.html

[235] Agence Education Formation Emploi, Dépêche n° 62859, 2006.

[236] www.hochschulkompass.de/kompass/xml/index_koop.htm

[237] web2rules.blogspot.com/2006/01/what-is-web-20-par-tim-oreilly-version.html

[238] MARTIN, Jean-Pol, Komplexität reduzieren: Europakompentenz im IPK erwerben, 2005, p. 12.

[239] de.wikipedia.org/wiki/Web_2.0#Hintergrund

Ende der Leseprobe aus 82 Seiten

Details

Titel
Le rôle du DAAD dans la coopération académique franco-allemande au sein de l'UE : Comment le DAAD peut-il s'adapter aux futurs développements politiques et informationnels ?
Hochschule
Albert-Ludwigs-Universität Freiburg
Note
13,5/20
Autor
Jahr
2006
Seiten
82
Katalognummer
V110428
ISBN (eBook)
9783640085989
Dateigröße
867 KB
Sprache
Deutsch
Schlagworte
DAAD, Comment, DAAD
Arbeit zitieren
Simon Martin (Autor:in), 2006, Le rôle du DAAD dans la coopération académique franco-allemande au sein de l'UE : Comment le DAAD peut-il s'adapter aux futurs développements politiques et informationnels ?, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/110428

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