Communication traditionnelle. Un aspect de l’education chez les Kongo du Pool

Cas des Kongo de Boko


Thèse de Master, 2020

116 Pages


Extrait


Table des matières

Remerciements

Introduction GÉNÉRALE
1. Choix et intérêt du sujet :
2. Objectifs du Sujet :
3. Problématique :
4. Hypothèses de recherche:
5. Etats des lieux
6. Choix du Corpus
7. Méthodologie d’enquête et d’analyse
8. Plan sommaire du travail

PREMIERE Partie : LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE DE BOKO ET PRESENTATION HISTORIQUE DES KONGO deBOKO

Chapitre I : Géographie physique et humaine des Kongo Boko

Chapitre II : Rappel historique : des Kongo de Boko (République du Congo)

Partie 2 : Communication traditionnelle : Multi-modalité et champ sémantique

Chapitre III: Communication traditionnelle : multi-modalité

Chapitre IV: Champ sémantique de la communication traditionnelle

Partie 3 : APPort et Impact de la communication traditionnelle

Chapitre V : l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation de l’enfant

Chapitre VI : Impact de la communication traditionnelle dans l’exercice socialisant de l’enfant

Conclusion générale

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

Annexes

Dédicace

A la mémoire de tous les africains qui œuvrent pour un système éducatif typiquement africain.

ABSTRAIT

La communication traditionnelle est un vecteur essentiel dans la socialisation de l’enfant. Elle occupe une place importante dans l’éducation chez les Kongo et sa portée est non négligeable. La communication traditionnelle a fait l’objet de plusieurs études portant dans le domaine des télécommunications et de l’éducation traditionnelle. Celle-ci étudie l’importance de la communication traditionnelle et détermine la pertinence des moyens de communication dans le contexte socio-éducatif Koôngo, pour découvrir le degré de socialisation de l’enfant. Quel est l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation de l’enfant Koongo ? Telle est notre problématique qui s’éclaire de la manière suivante : il sied de noter que la communication traditionnelle est multicanale ou multimodale. Il existe diverses modalités communicationnelles : modalité orale ou verbale, modalité gestuelle et non-verbale, modalité instrumentale et modalité spatiale. A priori, toutes les modalités concourent à la formation de la personnalité de base. La communication traditionnelle infère plusieurs dimensions cognitives, affectives, rituelles et juridiques.

Mots-clés : Communication traditionnelle, socialisation, éducation, modalité.

Abstract.

Traditional communication is an essential vector in the socialization of the child. It occupies an important place in Kongo education and its scope is not insignificant. Traditional communication has been the subject of several studies in field of telecommunications and traditional education. This studies the importance of traditional communication and determines the relevance of the means of communication in the Kongo socio-educational context, to discover the degree of socialization of the child. What is the contribution of traditional communication in Kongo child education? This is our problem that lights up as follows: It should be noted that traditional communication is multichannel or multimodal. There are various communicational modalities: verbal or oral modality, gestural and nonverbal modality, instrumental modality and spatial modality. A priori, all modalities contribute to the formation of the basic personality. Traditional communication infers several cognitive, emotional, ritual and legal dimensions.

Keywords : traditional communication, socialization ,education, modality.

Remerciements

En préambule à ce mémoire, je souhaite exprimer ma profonde gratitude envers mon directeur de mémoire, le professeur Guy-Roger Apondza pour sa rigueur et sa pertinence dans le travail effectué. Aussi, à ma co-directrice de mémoire, le docteur Aimée Noëlle Gomas qui a su me guider pendant ces deux années de master. J’ai eu la grâce de bénéficier de ses remarques pertinentes et de sa vision profonde du domaine sur lequel nous avons ardemment travaillé.

Nous remercions également tous nos professeurs de la Faculté des Lettres, des Arts et des Sciences Humaines en l’occurrence ceux du Parcours types Laftel : le Pr. Omer Massoumou, le Pr. Ilocki, le Pr. Anatole Mbanga, le Dr. Antoine Yila, le Dr. Ronny Yala, le Dr. Augustin Nombo, pour nous avoir encouragé tout au long de notre cursus universitaire.

Je remercie tout particulièrement le docteur et maitre de la parole Auguste Miabeto de m’avoir tant soit peu servi de boussole dans cet exercice de recherche et de rédaction de mémoire. Je tiens à remercier de tout cœur le docteur Prince Maba pour son dévouement à m’inscrire à la FLASH. Dans la même optique, ma reconnaissance va à l’endroit de monsieur Loubacky Madi Celvin H., Andréas Limingui, Ferdila Uche, et à mon oncle Michel Mouyelo Katoula pour leur soutien moral et financier durant toutes ces années académiques passées à l’université Marien Ngouabi.

Enfin, un grand merci aussi :

Au doctorant Rallias Ngoma, à ma famille ainsi qu’à mon père Zéphirin Noël Bakouma Malanda qui m’ont constamment encouragé et conforté dans mes choix. Je les remercie chaleureusement pour leur soutien moral sans lequel je n’aurais pas pu mener à bien mes longues études. C’est dans cette même perspective que j’adresse toute ma gratitude au couple Obwe Sylvain C. et à ma grande sœur Nadège Gladys Nama pour leurs apports multiformes pendant ces deux années de master.

Aux hommes et femmes rencontrés sur le terrain qui ont partagé leur vécu et donné à ce travail l'ancrage nécessaire dans la réalité du quotidien ici et ailleurs.

A toutes les personnes que je ne peux nommément citer, mais qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce travail. Que chacun trouve ici l'expression de ma sincère gratitude.

Aux membres du Jury, je suis honoré de votre présence et je vous prie d'accepter mes remerciements les plus sincères.

In fine, à Nzambi a Mpungu pour la vision et la provision générées.

Introduction GÉNÉRALE

Depuis la période précoloniale jusqu’à ce jour, la communication traditionnelle a toujours été un vecteur épicentral dans l’exercice éducatif de l’enfant. Il en est le cas dans les sociétés traditionnelles africaines, notamment dans la société Kongo. En effet, les Kongo usent de la communication traditionnelle pour procéder à l’éducation de l’enfant. Dans cette perspective, nous pouvons dire que cet aspect de l’éducation traditionnelle est indispensable et, demeure « au cœur de toute sociabilité »1

La communication traditionnelle est un macrocosme au sein duquel se nichent plusieurs microcosmes communicationnels parmi lesquels nous avons : les canaux proches et canaux distants. Ces multicanaux de la communication sont autant d’éléments qui permettent aux communicants initiés ou à la communauté rurale de transmettre l’éducation à l’enfant dans l’optique de procéder à sa socialisation. A cet effet, l’éducation traditionnelle chez les Kongo de Boko du département du Pool (département de la partie méridionale de la République du Congo), n’échappe guère à cette pratique d’utilisation de la communication traditionnelle et de ses multicanaux communicationnels pour une instruction et socialisation de l’enfant Kongo.

Par ailleurs, notre recherche s’étend de la période coloniale (1875) à la période des indépendances (1960). Ce choix s’explique par les raisons suivantes :

L’année 1875 a été choisie parce qu’elle correspond à l’année de création de la communauté rurale de Boko. L'année 1960 correspond à la période des indépendances en République du Congo et, par conséquent, la fin de l’influence directe du colonialisme sur les traditions congolaises et, particulièrement, sur celle du peuple Kongo de Boko. C’est dans cette perspective que nous avons fait le choix de traiter la communication traditionnelle pour comprendre son apport dans l’exercice de l’éducation de l’enfant Kongo. Dans l'espace, notre étude est délimitée dans le département du Pool suivant l’organisation administrative territoriale de 20032.

1. Choix et intérêt du sujet :

L’éducation africaine traditionnelle telle qu’elle a existé dans l’Afrique noire précoloniale a survécu, dans l’essentiel, et se transmet jusqu’à nos jours3. Aussi, les mutations socioculturelles et changements comportementaux observés dans les sociétés traditionnelles comme la société Kongo, n’ont nullement affecté la communication traditionnelle, un aspect majeur de l’éducation traditionnelle. En effet, ladite communication constitue un enjeu crucial dans la transmission des savoir-faire et savoir-être. Son caractère essentiel nous emmène à en faire le choix du sujet. D’autre part, ce choix s’explique par le fait qu’à notre connaissance jusqu’à cette date, ce thème n’a pas encore été abordé suivant nos hypothèses de recherche et la spécificité du cadre d’étude. Pour ce, des recherches nécessitent d’être entreprises afin de mettre à la disposition de la communauté scientifique et du grand public, les résultats de la recherche scientifique effectuée.

Par ailleurs, le cadre linguistique de notre champ d’études qui est le Kikongo est un atout majeur qui a motivé le choix de notre sujet.

In fine, nous avons choisi ce sujet puisqu’il s’inscrit, dans une certaine mesure, dans le domaine de la littérature orale, fille de la tradition qui demeure, à notre sens, l’objet et l’orientation de notre étude.

S’interroger sur la communication traditionnelle dans l’éducation chez les Kongo de Boko est intéressant à plus d’un titre du fait qu’il se veut une contribution à la problématique portant sur l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation chez les Kôongo. Nous intéresser à la communication traditionnelle dénote de notre ambition d'apporter notre participation à l'effort de montrer la pertinence de ladite communication qui, malgré la colonisation4, la modernité5 et la mondialisation6 7 est toujours d’actualité dans l’éducation traditionnelle.

2. Objectifs du Sujet :

La société Kongo est l’une des sociétés traditionnelles d’Afrique ayant eu une brillante civilisation8. Alors, s’intéresser à un des aspects de son système d’éducation demeure indubitablement nécessaire. Pour ce, l’objectif de cette étude ne consiste pas à chercher à découvrir une panacée mais à orienter notre recherche sur la communication traditionnelle, un des aspects de l’éducation chez les Kôongo. Afin de répondre à nos questions de recherche et pouvoir ainsi confirmer ou infirmer les hypothèses, la recherche que nous nous proposons de mener s’articule autour de trois objectifs :

- Tout d’abord, c’est de montrer l’importance de la communication traditionnelle dans l’éducation Kongo ;
- Ensuite, étudier la portée de la communication traditionnelle dans l’éducation de l’enfant Kongo afin de déterminer les traits culturels et principes pédagogiques qui s’y attachent ;
- Enfin, déterminer la pertinence des moyens de communication traditionnelle dans le contexte socio-éducatif Kongo pour découvrir le degré de socialisation de l’enfant (après formation).

3. Problématique :

Notre sujet de mémoire pose la question fondamentale concernant la place qu’occupe la communication traditionnelle ainsi que sa portée dans l’éducation. Il s’agit, de toute évidence, de l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation chez les Kôongo.

Question centrale :

Quel est l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation de l’enfant Kongo ?

Questions subsidiaires :

- Comment s’effectue la communication traditionnelle dans l’éducation ?
- En quoi la communication traditionnelle est-elle un outil de choix dans le cadre de l’éducation de l’enfant ?
- Quelle est la valeur ajoutée de la communication traditionnelle dans l’exercice de l’éducation de l’enfant ?

4. Hypothèses de recherche:

En réponse aux inquiétudes exprimées dans la problématique nous avons avancé quelques réponses non définitives mais supposé d’hypothèses de travail.

- La communication traditionnelle serait multicanale ou multimodale.

De cette hypothèse originelle, dérivent les « micro-hypothèses » secondaires.

Hypothèses secondaires

- Il existerait diverses modalités communicationnelles : modalité orale ou verbale, modalité non-verbale, modalité instrumentale, modalité spatiale ;
- A priori, toutes les modalités concourent à la formation de la personnalité de base ;
- La communication traditionnelle infère plusieurs dimensions cognitives, affectives, rituelles et juridiques.

5. Etats des lieux

La recherche bibliographique que justifie cette revue littéraire, se résume à quelques ouvrages, articles, revues et travaux de recherches. Pour ce, nous avons fait lecture et commentaire de diverses sources écrites d’autres chercheurs dont les travaux portent sur les Kongo, sur la communication traditionnelle africaine et d’autres sur l’éducation traditionnelle africaine.

- David S. M. Koroma (2018) explore les différentes formes de communication traditionnelle des Malimba, peuple de Sierra Léone. Il présente un aperçu historique des Malimba et examine la nature et le contenu de la communication traditionnelle Malimba. En outre, l’auteur met en lumière le but et objectifs de ladite communication dans le cadre éducatif, des relations publiques, de l’information etc.
- Jean-Claude MOUSSOKI (2016) met en exergue le mode d’usage des instruments de musique dans le cadre communicationnel chez les peuples dits sans écriture. Cette thèse de doctorat qui débouche en livre (de recherche) a été très bénéfique pour notre travail du fait des informations qu’il met à notre portée en ce qui concerne les instruments de musique utilisés dans le cadre de la communication pour la socialisation de l’enfant Kongo.
- Bidounga O. (2015) exhume une centaine de contes et de comptines qui, à notre sens, sont des moyens pédagogiques pour conférer à l’enfant vivant dans l’univers traditionnel une formation effective de sa personnalité.
- Birwe Habmo (2015), jette un regard sur les signes et les symboles utilisés dans la communication non verbale en Afrique et particulièrement au Cameroun.
- Georges Balandier (2013) nous a permis de comprendre l'existence de nombreux instruments traditionnels de musique utilisé par les Kongo pour communiquer et éduquer. Ce qui nous a aussi intéressés, c’est l’aspect historique du peuple Kongo.
- Kevin Mich Makyotto (2013) établit la classification des canaux de communication traditionnels africains et en donne son mode de fonctionnement en le contextualisant. En effet, pour ce qui est de notre travail, nous traitons de la question de l’apport de ladite communication.
- Oriane Marc(2012) met en relief la culture africaine en examinant la portée de la musique dans la société Kongo et ainsi que son historicité. Il importe de noter que la musique dont il est question, constitue le canal de communication.
- Ilo Vinmartin Obiora (2011) examine l’utilité et l’impact de la communication traditionnelle comme outil efficient pour la mobilisation populaire et le développement au Sud-est du Nigéria. Il démontre par ce mémoire que la communication traditionnelle existe pour faciliter le développement dans le sens large du terme. Par ailleurs, cette étude aborde un point sur la communication traditionnelle comme élément de pratique de l’éducation en Afrique.
- Le DEA de Jean-Claude MOUSSOKI (2005) aborde la question sur les moyens de communication traditionnels, précurseurs de la télécommunication actuelle. Il choisit comme champ d’investigation, l’espace culturel Kongo et plus précisément le département du pool. Dans cette étude de recherche, le chercheur dresse un inventaire sur la typologie des moyens de communication traditionnels et montre avec brio le mode de fonctionnement des systèmes de communication traditionnels et leurs contextes d’utilisation. Notre étude traite de la question portant sur la communication traditionnelle dans un cadre bien particulier qui est, l’éducation traditionnelle.
- Dominique Ngoie-Ngalla(1986) met en lumière l'aire culturelle Kongo à la fin du XIXe siècle.
- A. S. Mungala (1982) examine les caractéristiques fondamentales de l’éducation traditionnelle en Afrique, sa structure et ses différentes techniques. Il y dégage certaines valeurs (et même certaines pratiques négatives ou antivaleurs) et porte rectification à certains effets néfastes de l’évolution d’un monde à la dérive, à la traîne.
- Erny P. (1972) a également porté son étude sur l’éducation coutumière africaine. Elle permet de comprendre l’univers social de l’enfant.
- Abdou Moumouni (1967) dresse un bilan historique sur le système éducatif traditionnel. L’auteur dans son ouvrage, nous a permis d’avoir une vue très large sur le fonctionnement de l’éducation traditionnelle africain qui n’est que possible grâce à son système traditionnel de communication.
- F. Pigafettaet D. Lopes (1963) révèle la structure géographique, administrative et sociale. Leurs écrits nous ont permis de cerner les contours historiques sur l’origine des Kongo de Boko qui, sans doute proviennent du Kongo dia Ntotila.
- Knapen Marie Th. (1962) quant à elle, rend compte de l’observation directe de la relation des mères avec leurs enfants dans un village du sud-ouest du Congo. En effet, l’auteur évoque spécifiquement une orientation de base du système éducatif et le développement de la personnalité de l’enfant Mukongo.

L'intérêt de cette étude réside entre autre aspect sur une exigence de démarcation par rapport aux travaux sus-cités. Sans vouloir remettre en cause leur pertinence, il importe tout de même de préciser que nous tenterons d'analyser, outre l’importance et la portée de la communication traditionnelle dans un cadre bien précis qu’est l’éducation coutumière, nous en convoquerons son apport comme le stipule la problématique.

6. Choix du Corpus

La question de recherche statuant sur la contribution de la communication traditionnelle axée dans le cadre de l’éducation coutumière, nous a permis grâce à des études qualitatives (observation participante, entretiens semi-directifs et centré) et quantitatives (questionnaires sur un échantillon de 82 Kongo de Boko) d’inventorier divers canaux communicationnels qui ont servi à la socialisation de l’enfant. En effet, nous avons répertorié un (1) canal verbal ou orale (Parole) ; quatre (4) ensembles de canaux non verbaux (Gestuelles corporelles, silence, les attitudes et postures corporelles) ; dix-huit (18) canaux instrumentaux repartis en quatre (04) membranophones (tambours...), sept (07) idiophones ou instruments à lames (Kisansi), quatre (04) aérophones (sifflets, cornes) et un (01) cordophone (nsambi) et deux (02) canaux de communication traditionnels (vecteurs artificiels) relevant des symbolismes animaliers, végétaux et minéraux ; dix (10) proverbes ; deux (2) comptines; quatre (4) contes ; cinq (4) énigmes-devinette ; deux (2) jeux.

Enfin, il importe toujours de préciser que nous n’avons guère la prétention de procéder à l’exhaustivité des canaux communicationnels usités dans l’exercice de socialisation d’un enfant, mais d’en faire un inventaire afin d’en déterminer la pertinence et d’en analyser l’apport.

7. Méthodologie d’enquête et d’analyse

Le propre de la méthode selon Robert Kaplan est d'aider à saisir, au sens le plus large, non les résultats de la recherche scientifique, mais le processus même de la recherche9. Ce travail fera office d’une double exigence méthodologique et théorique.

7.1. Présentation du terrain d’enquête

7.1.1. Pré-enquête

En Mars 2020, nous avons profité des vacances de pâques pour effectuer notre travail de terrain dans la sous-préfecture de Boko. Compte tenu du temps que nous avions (environ 1 semaine et Cinq jours), nous avons décidé de faire des entretiens sur un échantillon de quinze (15) Kongo appartenant à divers village de ladite sous-préfecture et avons aussi, en un temps record fait passé un questionnaire sur un échantillon de 82 personnes. En effet, nous avions bénéficié de l’aide d’un natif de ladite sous-préfecture afin d’atteindre le plus grand nombre d’enquêtés. Pour ce qui est de la méthode, avant de nous rendre sur le terrain avec le questionnaire final, nous avons dans un premier temps envoyé un questionnaire test d'environ 10 exemplaires aux natifs de Boko résidant à Brazzaville, la capitale. Sur les 10 exemplaires, 6 questionnaires seulement nous ont été retourné. Ce questionnaire test comportait 11 questions. Il abordait plusieurs thèmes et sous thèmes : La communication verbale ou orale, la communication non verbale, la communication instrumentale, l’apport de la communication traditionnelle dans l’éducation Kongo.

Suite à l’illettrisme ou encore à la vieillesse des personnes ayant été ciblées pour l’envoie du questionnaire, nous avons choisi, de les questionnées de vive-voix et ainsi noter leurs réponses sur chaque fiche qui leur ai destiné. Mais Une fois de retour, nous avons analysé les résultats de ces questionnaires à partir du logiciel Sphinx plus[2].

7.1.2. Enquête par questionnaire

Le questionnaire est un outil de collecte des données qui «consiste à poser un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d’une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude à leur égard d’options ou d’enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d’un événement ou d’un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs » (R. Quivy et L. V. Campenhoudt, 1995, p190).

L’objectif de notre enquête par questionnaire est d’avoir le point de vue des formateurs-éducateurs (Parents traditionalistes : père et mère adulte) sur le degré d’importance de la communication traditionnelle dans l’exercice éducatif de l’enfant Kongo.

Soulignons que quatre-vingt (80) personnes ont répondu à notre questionnaire ; sexe confondu. Le questionnaire est composé d'une série de questions reparties dans trois grands thèmes que nous avons intitulé communication verbale ou orale, communication non-verbale et la communication instrumentale. Les informations obtenues ont fait l'objet d'un enregistrement, passant par une étape de saisie et un traitement informatique effectué avec le logiciel Sphinx plus2, Microsoft office 2013 (Word 2013 et Excel 2018). Ces derniers seront illustrés par des graphiques. En effet, comme le souligne Madeleine Grawitz10, l'utilisation des tableaux est indispensable pour pratiquer une analyse de contenu générale car ils reflètent mieux l'opinion globale de tout l'échantillon sur un point précis.

7.2. Technique de collecte des données

Une méthode de collecte des données peut se définir comme étant un outil par lequel les données sur le terrain sont recueillies. De ce fait, concernant notre étude, nous avons fait usage de trois outils dans la collecte des données. Il est question de : l’observation participante, de l’entretien et de l’enquête par questionnaire.

7.2.1. L’observation-participante

« C'est une technique qu'utilise couramment l'anthropologue culturel. Ce dernier, afin de mieux saisir la mentalité et les coutumes du groupe qu'il étudie, s'identifie à eux en participant à leurs activités » (M.-A. Tremblay, 1968, p340).

Par ailleurs, nous avons fait le choix de l’observateur-participant pour mener notre recherche. Rappelons-le, l’observateur-participantest un chercheur dont le rôle est explicitement défini par la structure sociale qui l’abrite. Dans ce cas d’espèce, dans les prémices de la recherche, des réticences peuvent être relevées de la part des sujets-sources. Du moins, il faut le souligner qu’avec le temps, si le chercheur parvient à créer un climat de confiance avec ces sujets-informateurs, il pourra ainsi accroitre sa capacité d’observation. De toute évidence, son attitude constitue l’élément déterminant. L’observateur-participant peut compléter ses observations par des entretiens auprès de la population observée.

C’est sous l’angle d’un chercheur que nous avons fait le choix de cette approche ayant consisté à observer primo, les multimodalités et le champ sémantique de la communication traditionnelle dans le cadre de l’éducation coutumière d’un enfant Kongo de Boko. Et enfin, l’apport de la communication traditionnelle dans l’exercice de l’éducation de l’enfant Kongo de Boko afin d’en cerner la pertinence de la formation.

En revanche, nous ne pouvons guère par cette méthode recueillir toutes les informations nécessaires à notre étude. Pour ce faire, nous avons opté pour cet instrument qu’est « l’entretien » pour recueillir encore plus d’informations.

7.2.2. L’entretien ou entrevue

« L’entretien est d’abord une méthode de recueil des informations [(…)] il se caractérise par un contact direct entre le chercheur et ses interlocuteurs. » (R. Quivy et L. V. Campenhoudt, 1995, p194).

De plus, l’entrevue ou entretien individuel est réalisé en contact direct entre un chercheur et un sujet-informateur. Ce type d’entretien ou entrevue peut reposer sur le principe de non-directivité qui convoque la posture du chercheur afin de se positionner en lieu et place du sujet-informateur pour mieux collecter les informations. Il en résulte deux types d’entretiens ou entrevues de ce qui précède. Il en est de ces entretiens:

- l’entretien semi-directif ou semi dirigé et l’entretien centré

L’entretien semi-directif ou semi dirigé n’est pas entièrement ouvert ni canalisé par un grand nombre de questions précises. Généralement, le chercheur dispose d’une série de questions-guides, relativement ouvertes, à propos desquelles il est impératif qu’il reçoive une information de la part de l’interviewé. Mais il ne posera pas toutes les questions dans l’ordre où il les a notées et sous la formulation prévue. Autant que possible, il « laissera venir » l’interviewé afin que celui-ci puisse parler ouvertement, dans les mots qu’il souhaite et dans l’ordre qui lui convient. En ce qui nous concerne, nous avons opté primo, pour ce genre d’entretien qui, a nécessité de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois que l’interviewé s’en écarter et de poser les questions auxquelles l’interviewé ne vient pas par lui-même, au moment le plus approprié et de manière aussi naturelle que possible. Secundo, pour des questions d’objectivité, nous avons fait aussi usage de l'entretien centré. Nous pouvons dire, qu’elle est conçue en fonction de l'examen en profondeur d'un sujet restreint. Dans le but de guider l'entrevue et de la centrer sur les éléments qui en feront l'objet, le chercheur dresse une liste de sujets qu'il veut particulièrement aborder. Autrement dit, il établit un schéma d'entrevue (M.-A. Tremblay, 1968, p378). Pour réitérer, nous disons qu’objectivement, l’entretien centré est le type d’entrevue que nous avons utilisé pour recueillir les informations que nous ne pouvions pas avoir par une simple observation. Pour ce faire, nous avons fait usage d’un Smartphone avec application « record data » pour enregistrer les données du type sonore.

L’objectif dudit entretient était d’apprendre, en profondeur :

- Les typologies de la communication traditionnelle en pays Boko ;
- Mode de fonctionnement de la communication traditionnelle en pays Boko ;
- La portée de ladite communication dans le pays Boko.

7.3. Méthode d’analyse

7.3.1. L’analyse de contenu

D’après Laurence Bardin : « L'analyse de contenu est un ensemble de techniques d'analyse des communications. Il ne s'agit pas d'un instrument mais d'un éventail d'outils, ou plus précisément d'un même outil mais marqué par une grande disparité dans les formes et adaptable à un champ d'application très étendu : les communications »11. C’est à partir de 1950 que l’analyse de contenu est particulièrement utilisée en sciences sociales et humaines. Dans l’optique de résumer et traiter notre corpus d’entretien ou entrevue, nous avons fait le choix de l’analyse thématique du contenu, une méthode qualitative de dépouillement.

Selon Berelson « l’analyse thématique du contenu est une technique de recherche qui a pour objet une description objective systématique et quantitative du contenu manifesté de la communication»12 ayant pour but de les interpréter.

Pour ce qui est de J. L. Pedinielli, «l’analyse thématique est avant tout descriptive, elle correspond à une complexification de la question simple, de quoi le sujet parle-t-il ? Elle procède par le découpage du discours et recensement des thèmes principaux qui peuvent faire l’objet d’analyse différente selon les questions de recherche »13.

Oscillant dans le même sens, Raymond Quivy et Luc V. Campenhoudt stipule que « l’analyse thématique du contenu tente principalement de mettre en évidence les représentations sociales ou les jugements des locuteurs à partir d’un examen de certains éléments constitutifs du discours »14.

Cette démarche analytique a pour but de rechercher des « thèmes » ou expression synonyme, des « thématisations » et des « sous-thèmes » que l’on retrouve graduellement à la suite des différentes lectures d’entrevues faites.En fait, l’ensemble des thèmes d’analyse servent de support à l’analyse des discours produits par les interviewés du fait qu’ils permettent de repérer les éléments significatifs de la communication orale et non verbale ; et, à comprendre ainsi leur mode de fonctionnement.

L’intérêt de cette analyse thématique aide à établir au mieux des typologies, des contextes d’utilisation et fonction de la communication traditionnelle.

Le choix de cette méthode s’explique par le fait qu’elle permet de rendre compte du savoir traditionnel que porte nos enquêtés nonobstant la modernité dite occidentale et orientale. Ce degré de connaissances traditionnelles nous confère de la matière afin de cerner tous les contours de notre sujet de recherche. Il en va de soi tel que le stipule Michel Molitor dans son étude sur l'herméneutique collective, ce n'est pas à l'individu concret dont on analyse le discours que l'on s'intéresse, mais bien à « ses explications socialement répandues et qui donnent un sens à la réalité » dont il se fait le relais en les traduisant dans les catégories de son expérience, de sa subjectivité.

Notre analyse est réalisée sur fond des thèmes et sous-thèmes les plus essentiels car en fait, nous avons privilégié notre problématique.

Via cette méthode,nous avons cherché à démontrer le sens des messages contenus dans le discours et d’élucider les habitus liés à l’éducation traditionnelle pratiquée par nos enquêtés. Pour ce, nous avons fait preuve de recul à l’égard des interprétations spontanées. Comme l’affirme Raymond Quivy et Luc V. Campenhoudt, «les méthodes d'analyse de contenu obligent le chercheur à prendre beaucoup de recul à l'égard des interprétations spontanées et, en particulier, des siennes propres. En effet, il ne s'agit pas d'utiliser ses propres repères idéologiques ou normatifs pour juger ceux des autres, mais bien de les analyser à partir de critères qui portent d'avantage sur l'organisation interne du discours que sur son contenu explicite »15.

La finalité de l'approche qualitative est de comprendre les pratiques de l'enquêté ainsi que le sens qu'il leur accorde. L'approche quantitative quant à elle, viendra selon les thèmes abordés appuyer les résultats.

7.4. Difficultés rencontrées et limites de l’enquête

Nonobstant les dispositions prises pour contourner les obstacles du terrain, il importe de préciser que notre enquête n’a pas été sans difficultés. La principale difficulté à laquelle nous avons été confrontés est d’ordre humain, spatio-temporel et matériel.

Primo, des obstacles humains rencontrés, il y a d’une part, la méfiance de certains acteurs qui ont manifesté au tout début de notre enquête des doutent de l’utilisation ultérieure des données recueillies. C’est en ce sens qu’ils m’ont demandé d’aller voir le chef de la sous-préfecture pour présenter mes civilités et ensuite la porte me serait grandement ouverte. D’autre part, nous avons été obligés d’employer les moyens matériels, financiers et les ressources humaines pour mieux poursuivre nos enquêtes. Nous avons pour la circonstance employée un guide-interprète dans chaque village de Boko où l’enquête a eu lieu ; tout ceci pour rassurer les enquêtés et atteindre le plus grand nombre.

Secundo, concernant les obstacles d’ordre spatio-temporel et matériel ; ils sont liés aux problèmes de transport etc. Tout cela a été quelque peu onéreux par rapport aux revenus dont nous disposons.

In fine, les difficultés que nous avons rencontrées sont d’ordre documentaire. Il y a d’abord le fait que les différents centres de documentation que nous avons fréquentés ne nous ont pas vraiment livré des documents pertinents que nous cherchions. La difficulté est que, les centres de documentation ne sont pas dotés d’un nombre important d’ouvrages relatifs à la communication traditionnelle, un des aspects de l’éducation coutumière en Afrique.

Au-delà de toutes ces difficultés que nous avons rencontrées sur le terrain, nous nous sommes évertués tant bien que mal à achever ce travail, avec la bonne volonté et les encouragements venant de tout horizon. Grande est notre liesse, car la recherche effectuée est à bon terme, comme dit un proverbe touareg « Si longue que soit une nuit d’hiver, le soleil la suit »16

8. Plan sommaire du travail

Sur la base de notre cadre théorique, des techniques de collecte et d'analyse des données préconisées, nous avons choisi de procéder à la vérification de l'hypothèse de travail à partir d'un plan en trois parties, subdivisées chacune en deux chapitres.

La première partie porte sur la présentation géographique et historique de la sous-préfecture de Boko, département du Pooldans lequel l’on retrouve les Kongo. Il est question de présenter la géographie physique et humaine des Kongo de Boko. (Chapitre1). En second ressort, intervient le rappel historique : des origines des Kongo de Boko (Chapitre 2).

La deuxième partie quant-à elle examine les multimodalités et le champ sémantique de la communication traditionnelle (Chapitre 3 et 4).

La troisième partie de ce travail demeure essentiel, il étudie la question analytique de l’apport de la communication traditionnelle (Chapitre 5) et traite de l’Impact de la communication traditionnelle dans l’exercice socialisant de l’enfant (Chapitre 6).

PREMIERE Partie : LA PRÉSENTATION GÉOGRAPHIQUE DE BOKO ET PRESENTATION HISTORIQUE DES KONGO deBOKO

Chapitre I : Géographie physique et humaine des Kongo Boko

1.1. Présentation de la géographie physique

La tâche nous incombe de présenter premièrement la géographie physique de la République du Congo, espace géographique couvrant le département du pool et enfin, présenter la sous-préfecture de Boko, lieu où l’on trouve précisément les Kongo soumis à notre étude. L’intérêt de ladite présentation, est de permettre au lectorat de prendre connaissance non seulement du micro-espace géographique mis en étude mais aussi, apporté de l’éclairage sur la géographie physique du pays qui abrite ce peuple étudié.

- De la république du Congo

Nommé très souvent « Congo-Brazzaville » pour le différencier du « Congo-Kinshasa », la république du Congo est fondamentalement située dans la zone équatoriale de l’Afrique ; entre le 4e parallèle nord et le 5e parallèle sud d’un côté, les 11e et 19e méridiens est d’autre côté. Membre de l’Union Africaine, la république du Congo est précisément située en Afrique centrale à cheval sur l’équateur. Elle est limitée au nord par la république Centrafricaine et par le nord-ouest Cameroun, au sud par l’océan atlantique et l’enclave du Cabinda (l’Angola), à l’ouest par le Gabon et à l’est par le fleuve Congo et la république démocratique du Congo (l’ex Zaïre).

La république du Congo est dotée d’un relief très variée et dense où s’opposent les vastes plaines alluviales des régions septentrionales (la cuvette Congolaise) que draine un éventail de rivière au cours sinueux et souvent indécis, et les autres terres du centre et de l’ouest: les plateaux (Batéké 650-860 m, plateaux des cataractes 600-700), collines aux formes lourdes (massif du Chaillu), crêtes allongées de la chaîne du Mayombe17.

Elle compte trois types de climat qui se présente comme suit: le climat équatorial (au nord dans la zone traversée par l’équateur), le climat subéquatorial (au centre), le climat tropical humide (au sud-ouest sur la côte maritime de l’océan atlantique). Cette diversité climatique est répartie en quatre saisons: la grande saison de pluie qui va de septembre à décembre, la petite saison sèche de janvier à février, la petite saison de pluie de mars à mai et la grande saison sèche de juin à début septembre.

L’aspect démographique et économique du Congo, le montrent avec une superficie de 342.000 km[2], bordé par l’Océan Atlantique, le Congo compte actuellement une population d’environ quatre millions d’habitants. Sa densité est de 9 habitants par km[2]. La majorité de la population est jeune et vit en grande partie dans les villes à cause du problème de l’exode rural devenu un fléau social. En effet, les jeunes fuyant les campagnes se réfugient en ville ou dans les grands centres urbains à la recherche d’une vie meilleure.

La population congolaise est ainsi inégalement répartie: le sud est fortement surpeuplé par rapport au nord du pays. En dehors du français comme langue officielle, le Congo a deux langues nationales pour les échanges et communications entre ses habitants: le lingala (beaucoup parlé dans le nord et à Brazzaville) et le kikongo encore appelé le munukutuba (utilisé dans le sud du pays). A cela s’ajoutent de nombreuses langues ethniques car en fait, chaque ethnie à sa langue maternelle.

- Du département du Pool

La république du Congo compte douze (12) départements auquel se greffe le département du Pool. Ledit département est situé dans la partie sud-est du Congo. Sa superficie est de 3.395.500 en hectares. Selon les données du RGPH (2007), la population du Pool est estimée à 236.595 habitants soit une densité de 7 h/km, ce qui représente environ 10% de l'espace national congolais.

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Source : CNSEE 2007

Situé au sud-est du Congo, le département du Pool est bordé par le département du Plateaux au nord, les contreforts du massif du Chaillu et le département de la Lékoumou au nord-ouest, les plateaux des cataractes et la République Démocratique du Congo au sud, le fleuve-Congo à l'est et le département de la Bouenza à l'ouest . Le département du Pool est soumis à un climat du type bas-congolais ou encore soudano-guinéen. Il est constitué de deux types de formations végétales à savoir : la forêt et la savane. En jetant un regard vers son relief, nous nous apercevons qu’il y a deux grands ensembles géologiques qui sont à individualiser, l'un où domine le schisto-gréseux et la série des sables Bateke, l'autre le schisto-calcaire.

Suivant la loi n°32000 de l'organisation administrative de la république du Congo, le département du Pool est subdivisé en 13 sous-préfectures : Kinkala, Boko, Louingui, Mayama, Goma Tsé-Tsé, Vindza, Mbanza-Ndounga, Igné, Mindouli, Ngabé, Loumo,Kindamba et Kimba. Son chef-lieu est Kinkala. Le département du Pool est reparti en 7 communes urbaines, 70 quartiers et 591 villages. Le département du Pool est accessible par plusieurs voies: la voie routière, navigable et ferrée. Le réseau routier du département du Pool compte 4 145,750 km. Le niveau de dégradation diffère d'une route à une autre, mais la route Brazzaville-Boko est assez praticable et fait à peu près 75 km voire 3 heures de voyage routier partant de la capitale Brazzaville à la sous-préfecture de Boko. Le moyen de transport aussi détermine la durée du voyage.

- De la sous-préfecture de Boko

Le pays de Boko dit grand Boko, est une sous-région du département du Poolsituée en République du Congo entre le 4° 21’ et 5° de la latitude Sud et, le 14°35’ et le 15° de la longitude Est. Ledit pays possède une superficie de 3000 km², pour une population inégalement répartie estimée à 27429 habitants, soit une densité de 9,5 hab. /km². Cet ensemble sous régional est localisé à près de 75km de Brazzaville. Le pays de Boko comprend trois sous-préfectures à savoir : la sous-préfecture de Louingui, de Boko et celle de Loumo ; le tout regroupant 176 villages.

De plus, la sous-préfecture de Boko possède une superficie de 1106,57 km² et il est peuplé en majorité par les Kongo (Kongo-Boko). Sa population est estimée à 13.643 habitants. L’économie locale dépend à plus de 80% à de ses activités agropastorales. Son paysage topographique est dominé par une succession de collines vigoureuses culminant plus de 700m. Son microclimat favorise les minimas extrêmes atteignant 6° Celsius. En effet, le climat si particulier de laditesous-préfecture rend possible la pratique des cultures maraîchères et l’arboriculture fruitière du type européen.

Il importe aussi de noter que lasous-préfecture de Boko a un régime hydrographique dense. Sa végétation verdoyante, fruit d’un climat favorable au développement de la couverture végétale, est dominée par des prairies de hautes herbes, plus ou moins parsemée d’arbres, qui occupent plus de la moitié de son étendue territoriale. Les sols de la sous-préfecture de Boko sont majoritairement lessivés et facilement érodés par des phénomènes d’érosion éolienne et hydrique.

Tableau n°1 : Situation territoriale de la sous-préfecture de Boko

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Source : CNSEE 20

1.1.1. Environnement rural

Entre tradition et modernité, les Kongo de Boko font face à la déchéance des valeurs socio-éducatives coutumières. Grâce à cet outil conservateur de la tradition qu’est l’oralité donc la communication traditionnelle dont les Kongo-Boko font usages, la socialisation traditionnelle de l’enfant mukongo peut toujours avoir des retombées significatives. Lecaractère transmissibleet conservateur de la communication traditionnelle, permet au Kongo-Boko jusqu’à ce jour de procéder à la socialisation de l’enfant suivant l’héritage coutumière légué par leurs ancêtres Kongo.

En outre, si hier, donc à l’époque précoloniale l’enfant était un bien communautaire18 éduqué par toute la communauté, cela n’a pas vraiment changé dans le fond. Cela dit, nous ne présentons pas la tradition Kongo comme étant figée; pour tout dire la forme a changé tant il est vrai que toute société humaine s’inscrit toujours dans l’évolution spatio-temporelle.

En effet, malgré la présence de l’école dite moderne et l’afflux des outils de la modernité, l’éducation traditionnelle au sein de lasous-préfecture de Boko, se fait toujours à l’aide de la communication traditionnelle. Selon Boutsana Théophile19, l’environnement rural demeure propice dans le lègue des valeurs traditionnelles Kongo et dans la socialisation traditionnelle de l’enfant contrairement au grand centre urbain qui est le lieu de tous les vices. Même si, le Mbongi 20 au sens originel a disparu, du moins il existe le Mbongi artificiel ; un lieu d’échanges, un centre névralgique de la socialisation de l’enfant ou une maison familiale dans laquelle l’enfant reçoit l’essentiel de l’éducation traditionnelle. La communication traditionnelle est le seul moyen expressif utilisé au Mbongi.

1.2. Présentation historique de Boko

Boko fut créée en 1875 ; il devient officiellement de la sous-préfecture de la région du Pool Malebo en 191221. Issu de plusieurs acceptions, « Boko » serait le nom du premier habitant de cette contrée. En effet, les colons français en quête de territoire pour y installer leur campement et poste administratif, se verront accueillis par mâ Boko qui leur offrit des terres ; et en reconnaissance à tout ceci, ces derniers donnèrent le nom de cette dame à la contrée.

Pour d’autres, le vocable « Boko » est né d’une mauvaise interprétation du mot teke « Buo » : « okuo » qui veut dire : eux là-bas. Cette formule expressive permettait la désignation des populations teke se trouvant de l’autre côté de Lufulakari, les « Fumu » 22, qui habitaient l'actuel de la sous-préfecture de Boko. Auguste Miabeto23 nous rapporte que le mot Boko vient de « Boko é diné » veut dire « de l’autre côté ». Karl Laman24 quant à lui stipule que Boko en langue Kongo signifierait: un lieu public rural où se discutent les intérêts publics et où l'on tient les palabres ; où les étrangers se reposent et où se tiennent quotidiennement des petits marchés ; lieu de repos. Toujours dans le même ordre d’idée, Tâ Ndele Mapita25 dit à son tour que Boko était à l’origine, un Kiboka donc une place publique (rurale) où l'on tient les palabres et où les étrangers se reposent. Boko est aussi une sorte de fusil, fusil à silex. Il provient aussi du verbe « Booko » qui se traduit par : appeler, crier, s'écrier, pousser de détresse ; ou, très abondant, amplifier, croître, pousser, appel d’une multitude que l’on peut comparer au vacarme. C’est à partir du XVIIe siècle donc à la suite de la migration des Kongo arrivant de deux zones capitales telles « Ngudianza » et « Manianga » que ce lieu fit l’objet de toutes les attentions et par conséquent, il fut choisi comme lieu de rassemblement mais également le point de départ vers d’autres zones de peuplement. Par ailleurs, c’est au XIXe siècle que se créée une communauté rurale, où s’installe plusieurs sortes d’activités commerciales liées à l’agropastorale.

Chapitre II : Rappel historique : des Kongo de Boko (République du Congo)

2. Des Kongo Boko

Pour mieux cerner les pratiques d’ordres socio-éducatives observées par les Kongo de Boko qui ont tout hérité de leurs ancêtres, il nous est utile de consulter l’antériorité historique de ces Kongo habitant Boko. Pour se faire, nous allons tenter d’ausculter la question sur l’origine des Kongo de Boko en perçant tout d’abord les contours étymologiques de son ethnonyme et par la suite, nous jetterons un pont vers l’essentiel de son historicité.

Etymologiquement, le mot Kongo selon Alisa LaGamma, peut provenir du mot régional N'kongo qui signifie « chasseur » suivant le contexte de quelqu’un d’aventureux et héroïque26. La signifiance du concept Kongo se présente comme suit : « koo » ou « ku », préfixe indiquant le lieu, et« ngo » qui signifie « léopard », ou « panthère ». Le «Kongo »27 est de ce fait défini comme étant le « pays du léopard », animal représentant l’autorité du « mfumu » (chef). Aussi, il faut le signifier que ce mot «Kongo» nous remémore également le nom de l’ancêtre fondateur. A titre de précision, ce terme Kongo désigne, tout à la fois, un peuple, une langue, un espace et une culture, un continuum au sein duquel se distinguent des entités qui, mises ensemble, fondent son unité « Kongo » faisant référence au grand groupe ethnique qui, dans la situation actuelle, est l’héritière de la population du royaume Kongo et dont sa langue est toujours restée le Kongo.

2.1. Aperçu historique des Kongo Boko

Les Kongo Ntatu (Kongo riverain), les Kongo Nseke (Kongo continentaux), les Bisi-banda et les Manyanga forment les Kongode Boko, qui est un des sous-groupes ethniques faisant intégralement partie du groupe ethnique Kongo de la République du Congo. En effet, les Kongo de Boko sont des bantoues de la République du Congo provenant du Kongo dia Ntotila, un des royaumes les plus somptueux d’Afrique. Ce royaume se développa après plusieurs migrations bantoues du VIIe au XVe siècle dans une zone peuplée de pygmées Baka. Il fut fondé par Nimi-a-Lukeni à la suite de la progression migratoire des bantoues, venu du Nord, en franchissant le fleuve à la quête des terrains ou habitation nouvelle. Il faut noter que ce sont les Ambundu28 qui ont été les premiers à occuper ce territoire. Jan Vansina écrit:

La tradition kongo indique, quand elle fut consignée pour la première fois en 1624, une période d’occupation graduelle du pays au sud du fleuve, pays occupé par des chefferies ambundu (ou ndembo). Le Kongo les conquit jusqu’à y inclure le Matamba et le Ndongo, du moins comme tributaires irréguliers, car le royaume à proprement parler s’arrêtait probablement à la Loje, mais comprenait la côte vers Loanda, l’île et le terrain en face entre Cuanza et Bengo.29

Situé dans des territoires du nord de l'Angola, de Cabinda, de la République du Congo, l'extrémité occidentale de la république démocratique du Congo et d'une partie du Gabon, le Kongo dia Ntotila30 était un empire de l'Afrique du sud-ouest. Devant son apogée à la culture de l’igname, au traitement du fer et à l’échange de houes effectuées contre de l'ivoire avec les peuples de l’intérieur, le Kongo dia Ntotila avait approximativement une superficie de plus 300.000km[2] et s'étendait de l'Océan Atlantique jusqu'à l'ouest de la rivière Kwango à l'est, et du fleuve Congo jusqu’au Loje au sud tel que nous le rapporte les témoignages de Duarte Lopez en 1591 et Giovanni Cavazzi en 1667. De toute évidence, ces mémorialistes européens, ont fait beaucoup de confusions en ce qui concerne les estimations territoriales dudit royaume dont ils ignoraient l’organisation administrative. Ces confusions ont fait qu’ils détachent certaines provinces de Mbanza-Kongo, la capitale, du royaume Kongo pour en faire des royaumes totalement autonome et indépendante chacun. Il est question des provinces comme le Nsundi, le Mbamba et le Mpemba pour n’en citer que ceux-là. Pour se faire, Jan Vansina écrit :

Le royaume se divise en six provinces : Bamba, Sogno, Sundi, Pango, Batla et Pemba. Celle de Bamba, la plus étendue et la plus riche, est gouvernée par dom Sebastião Mani Mamba, cousin du roi dom Alvaro, mort récemment ; elle est située le long du littoral depuis le fleuve Ambrize, en direction du sud, jusqu’au fleuve Coanza ; de nombreux seigneurs en dépendent dont les principaux sont : dom Antonio Mani Bamba, frère de dom Sebastião et vice-gouverneur ; Mani Lemba ; Mani Dandi ; Mani Bango ; Mani Luanda, qui est à la tête de l’île de Luanda ; Mani Corimba ; Mani Coanza ; Mani Cazzani. Tous ces seigneurs exercent leur autorité sur la partie côtière du pays. À l’intérieur, du côté de l’Angola, on cite les Ambundo, qui relèvent également de Mani Bamba : ce sont les Angasi (Ngasi), Chinghengo (Kungengo) Motollo, Cabonda et beaucoup d’autres de sang moins élevé. […]Bamba, comme on l’a dit, est la principale province du Congo ; elle est la clé du royaume, son bouclier, son épée, sa défense, son bastion devant l’ennemi… ses habitants sont valeureux et toujours prêts à porter les armes, à repousser les ennemis venant de l’Angola… On peut, en cas de nécessité, [y] rassembler une armée de quatre cent mille guerriers.31

Ce passage nous éclaire suffisamment sur les divisions administratives que ces mémorialistes européens n’ont certainement pas pu saisir le fonctionnement sinon le rattachement au Royaume de kongo. Filippo Pigafetta cité par Raphaël Batsïkama (1999) stipule :

Le royaume du Congo s'étendait entre la latitude 1 1/2° nord et la latitude 22° sud, du 24° de longitude est à l'océan Atlantique. Il atteindrait une superficie dépassant les 2 500 000 km[2].32

Par ailleurs, le Kongo dia Ntotila, était le foyer d’émancipation des Kongo comme de ceux qui migrèrent en République du Congo en passant par Mbanza-Ngungu et s’y installèrent plus tard dans le département du Pool, au pays Boko (sous-préfecture de Boko, Loumo et Louingui) et dont l’appellation ethnique est devenue Bakongo ba Boko ou n’Kongo-Boko ; ce qui donne en français : les Kongo de Boko. De souche bantoue, le Kikongo est l’une des langues nationales parlées en République du Congo. Ces Kongo possédaient une organisation sociopolitique, socioéconomique et socioéducative bien structurée et établie.

Figure n°2 : Carte géographique du Kongo Dia Ntotila

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Source: W.G.L. Randles, 1969, L’ancien royaume du Congo, des origines à la fin du XIXe siècle, Paris, Mouton et Compagnie, p.22.

- Sur le plan sociopolitique :

Très bien organisé et structuré, le Kongo dia Ntotila autrement nommé Royaume de Kongo, regorgeait plusieurs castes importantes dont nous n’en citerons que trois (3) à savoir :

- La caste dirigeante dont l’ensemble de la noblesse exercée les fonctions spécifiques au sein du royaume ;
- Le conseil d’Etat formée d’une assemblée constitutionnelle ;
- corps administratif constituée des gouvernements de provinces, des chefs de villages, les fonctionnaires de la cour, les prêtres et prêtresses.

Le Mani Kongo détenait une grande parcelle d’autorité et son pouvoir n’était guère absolu. En effet, c’est le Mani (roi) et les nobles qui géraient le royaume. Il nommait tous les gouverneurs à l’exception du gouverneur de la province de Mbata qui, inéluctablement se faisait élire par le peuple et les notables de la famille Nsaku avec confirmation royale. Pour ce qui est de la province de Soyo, le choix du gouverneur était héréditaire. Il était de la mission des gouverneurs, de récolter les impôts et tributs qu’ils devaient verser à l’autorité centrale le Mani (roi). En effet, le tribut comprenait les coquillages Olivancillaria utilisées comme monnaie (Nzimbu), de sorgho, de vin de palme, de fruits, de bétail, d’ivoire, de peaux d’animaux (léopard, lion). Pour mieux administrer son royaume, le Mani avait à sa disposition, un code principiel sur la gestion du royaume. Les lois étaient élaborées par le Mani et son conseil ; elles étaient proclamées sur la place des marchés33. Ledit royaume était centralisé politiquement ; nonobstant cette centralisation politique, le Mani (roi) ne pouvait pas être autoritariste. Au Kongo dia Ntotila, le Mani (roi) faisait l’objet d’une élection. De ce fait, l’on peut dire que la monarchie au kongo était élective. Ce choix principiel visait à dégager de la liste des candidats à la royauté, une personnalité digne qui peut conduire de façon effective, les destinées de tout le peuple Kongo. Pour ce faire, il n’y avait guère la présence du clan royal dans les affaires électorales, chose qui pouvait influencer les élections ; cependant il y avait un collège électoral composé d’une dizaine de membres. La succession à la tête du Kongo est matrilinéaire.

- Sur le plan socioéconomique :

Bénéficiant d’une structure économique bien établie, le Kongo dia Ntotila possédait une instance de polarisations des échanges tel le marché. Il existait des marchés locaux et des marchés inter-régions. Tel que dit supra, le marché était le lieu par excellence où se promulguait les lois et certains annonces monarchiques. Leur économie tient aussi sa force de l’agriculture. Grâce à un calendrier agricole spécifiquement Kongo, Les Kongo pouvaient se lancer dans la culture du manioc, la banane, le maïs, la patate douce, l'arachide, les fèves et le taro, en espérant avoir des résultats escomptés. Les principales sources de revenus agropastorales sont le café, le cacao, la banane et l'huile de palme. Pour ce qui est de la pêche et la chasse, c’est dans les zones rurales (villages) qu’elles sont pratiquées.

- Sur le plan socioéducatif

Si l’on en croit à l’ethnologue allemand Leo Frobenius qui disait des gens du Kongo qu’ils sont « civilisés jusqu’à la moelle des os »34, il en va de soit que le Kongo dia Ntotila doit aussi fondamentalement sa brillance civilisationnelle à sa structuration socioéducative. L’éducation traditionnelle Kongo repose sur un processus épistémologique par lequel la personnalité d’un individu se créée et se développe. Ladite éducation se résume autour de l’initiation car en fait, elle est le moyen par lequel on accède à la plénitude sociale. C’est au Mbongi que la socialisation d’un enfant mukongo se faisait mais bien à côté de cela, il existait de prestigieuses écoles initiatiques qui contribuaient à la socialisation et à l’instruction de l’individu dans sa phase de croissance finale. De ces écoles initiatiques, nous pouvons évoquer le Kimpasi35, Kinkîmba et le Lêmba, dont l’objectif principal était de former les élites Kongo.Lesdites écoles avaient pour mission la formation de la jeunesse Kongo qui, après avoir acquis les fondamentaux de l’éducation traditionnelle au Mbongi auprès des anciens (mbuta), l’individu (adolescent) devait par la suite, se soumettre à l’initiation de passage à la vie adulte. De façon très brève, le Kimpasi estune école d’initiation sacerdotale, une académie de la prophétie divine. Le Kinkîmba quant à lui, était une académie martiale (militaire). Enfin, le Lêmba une académie non-martiale, qui était le garant de toutes les connaissances humaines.

In fine, nous pouvons dire qu’en jetant un pont vers le brillant passé civilisationnel du Kongo dia Ntotila autrement dit Royaume de Congo, nous avons eu l’opportunité de comprendre qu’en effet les Kongo-Boko, gentilé de lasous-préfecture de Boko, n’ont pas totalement rompu avec les pratiques ancestrales héritées de leurs ancêtres Bakongo du Ntotela bien que l’impact des pôles structurants que sont l’esclavage, la colonisation36, les indépendances, la néocolonisation, la modernité37 et la mondialisation38, soit important dans les sociétés traditionnelles africaines en général.

Malgré l’impact desdits pôles, la socialisation de l’enfant Kongo se fait toujours par l’usage de la communication traditionnelle. D’ailleurs au Kongo dia Ntotila, la communication traditionnelle faisait indubitablement partie des aspects essentiels de l’initiation mieux de la socialisation (de l’enfant) tant il vrai que c’est par l’oralité que les pratiques socioéducatives traditionnelle Kongo se sont transmises de génération en génération.

[...]


1 Moussoki, Jean-Claude, "Les moyens de communication traditionnels en zone rurale dans l’espace culturel Kongo : cas du département du Pool " mémoire de DEA en Communication, option Identité Culturelle Africaine, université Marien Ngouabi, 2003-2005, page 5

2 Parlement congolais, Loi N°3-2003 du 17 janvier 2003 fixant l’organisation administrative territoriale

3 Moumouni, Abdou, L’éducation en Afrique, Ed. François Maspero, Paris, Paris 1964, p.13.

4 Dunlop, Douglas, « les Ravages d’une éducation coloniale », www.islamologues-de-france.com (www.fr.scribd.com/document/359608892/Douglas-Dunlop-les-ravages-d-une-education-coloniale) consulté le 29 janvier 2020, p.2

5 Ngango, Georges, «l’Afrique entre la tradition et la modernité », in Ethiopiques numéro spécial, revue socialiste de culture négro-africaine 70ème anniversaire du Président L. S. Senghor novembre 1976

6 Kabiru Ibrahim Yankuzo, Impact of globalization on traditional african cultures, in International Letters of social and Humanistic sciences, ISSN: 2300-2697, vol. 15, 2013, p.4

7 Y.Brunsvick et A.Danzin, Naissance d'une civilisation : le choc de la mondialisation, Paris, Ed. Unesco, 1998, Coll. Défis, p.15.

8 Leo Frobenius, Histoire de la civilisation africaine, Paris :Gallimard, 1936 (3em édition dans sa traduction française), p.14

9 Grawitz Madeleine, Méthode des sciences sociales, 8e Edition, Paris, Dalloz, 1990, p.19

10 M. Grawitz, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, (6e éd.), 1984, p. 697.

11 L. Bardin, L'analyse de contenu, Paris, PUF (4e éd.), 1986, p. 31

12 Berelson, B. (1952). Content analysis in communication research. Glencoe : Free Press. p.55

13 J. L. Pedinielli, Introduction à la Psychologie clinique. Paris : Puf, 1994, p.115

14 R. Quivy, V. Campenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, Dunod, (2 éd.) 1985, p. 232

15 Idem, p.234

16 Les proverbes et poésies touarègues (1856)

17 P. VENNETIER (edd), Atlas de la République Populaire du Congo, Editions J.A, Paris, p. 4.

18 Hounyoton, Hospice Bienvenue, La protection de l’enfant Vidomegon au Bénin : mythe ou réalité, mémoire master 2 recherche, université catholique de lyon / UPMF Grenoble, 2009, page 36

19 Boutsana Théophile (46 ans), Entretiens sur l’environnement rural « Boko » sous-préfecture du département du Pool, Q. Kitadi, 16/02/2020. (Sources orales n°9).

20 Jacques Cherblanc, Rites et symboles contemporains, théories et pratiques, Québec, éditions Presses de l’Université du Québec, 2011, p.25

21 Nkasi Valentin (Secrétaire du Sous-préfet), Entretiens sur la création de la sous-préfecture de Boko, sous-préfecture de Boko, 30/03/2020. (Sources orales n°12).

22 J. Malonga, 1954, La légende de Mpfumu Ma Mazono, Paris, Présence Africaine, p.11.

23 A. Miabéto (81 ans), Entretiens sur l’origine du vocable « Boko » sous-préfecture du département du Pool, Congo Brazzaville, 16/02/2020. (Sources orales n°13).

24 K. Laman, 1936, Dictionnaire Kikongo-Français avec une étude phonétique décrivant les dialectes les plus importants de la langue dite kikongo, Bruxelles, p.45.

25 Tâ Ndele Mapita (83 ans), Entretiens sur l’origine du vocable « Boko » sous-préfecture du département du Pool, sous-préfecture de Boko, Q. Kitadi.3/03/2020. (Sources orales n°11).

26 Alisa, LaGamma (2015), Kongo: Power and Majesty.Metropolitan Museum of Art., p.18.

27 J. Zidi, 2002, « Sens et symbolismes du nom Kongo », Brazzaville, Revue de l’UNESCO, Commission Nationale Congolaise, n°2, p.38-48.

28 Willy Bal, Le Royaume de Congo : et les contrées environnantes (1591), La description Filippo Pigafetta &Duarte Lopes, Paris, éditions Chandeigne/Unesco, 2002, p.278

29 J. Vansina , Histoire Générale de l’Afrique IV, l’Afrique du XIIe au XVIe siècle, Paris,(Ed). UNESCO, 1987, p.619

30 Nom de l’ancien Royaume Kôngo.

31 J. Vansina, 1987 , Histoire Générale de l’Afrique IV, Ibid, p.619-620

32 Raphaël Batsîkama ba Mampuya ma Ndâwla, L'Ancien Royaume du Congo et les Bakongo, Paris, L'Harmattan, 1999, p.171

33 Cuvelier, J., L’ancien royaume du Congo. Fondation, découverte première évangélisation de l’ancien royaume de Congo. Règne du Grand roi Affonso Mvemba Nzinga, Desclée de brouwer, Paris, 1946, p.312

34 Leo frobenius cité par Lilyan Kesteloot, Histoire de la littérature négro-africaine, Paris, Editions Karthala-AUF, 2002, p.85

35 Iko Kabwita Kabolo, Le royaume de kongo et la mission catholique 1750-1839, Paris, Editions Karthala-AUF, 2004, p.38

36 Dunlop, Douglas, « les Ravages d’une éducation coloniale », www.islamologues-de-france.com (www.fr.scribd.com/document/359608892/Douglas-Dunlop-les-ravages-d-une-education-coloniale) consulté le 29 janvier 2020, p.2

37 Ngango, Georges, «l’Afrique entre la tradition et la modernité », in Ethiopiques numéro spécial, revue socialiste de culture négro-africaine 70ème anniversaire du Président L. S. Senghor novembre 1976

38 Kabiru Ibrahim Yankuzo, Impact of globalization on traditional african cultures, in International Letters of social and Humanistic sciences, ISSN: 2300-2697, vol. 15, 2013, p.4

Fin de l'extrait de 116 pages

Résumé des informations

Titre
Communication traditionnelle. Un aspect de l’education chez les Kongo du Pool
Sous-titre
Cas des Kongo de Boko
Auteur
Année
2020
Pages
116
N° de catalogue
V1174398
ISBN (ebook)
9783346602466
ISBN (Livre)
9783346602473
Langue
français
Mots clés
communication, kongo, pool, boko
Citation du texte
Chris Emmanuel Bakouma Malanda (Auteur), 2020, Communication traditionnelle. Un aspect de l’education chez les Kongo du Pool, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/1174398

Commentaires

  • Pas encore de commentaires.
Lire l'ebook
Titre: Communication traditionnelle. Un aspect de l’education chez les Kongo du Pool



Télécharger textes

Votre devoir / mémoire:

- Publication en tant qu'eBook et livre
- Honoraires élevés sur les ventes
- Pour vous complètement gratuit - avec ISBN
- Cela dure que 5 minutes
- Chaque œuvre trouve des lecteurs

Devenir un auteur