La diaspora iranienne en Allemagne: La perspective de la seconde génération


Dossier / Travail, 2008

44 Pages, Note: 1,0


Extrait


Table des matières

Introduction Aperçu de l’état de l’art

I. Partie descriptive - analytique

Histoire de l’immigration iranienne en Allemagne

Caractéristiques socio-économiques et culturels

Cohésion communautaire et organisation politique

Les étudiants en tant que groupe
II Partie empirique

L’accès aux sujets recherchés

Problèmes liés à des interrogations en ligne

Description du questionnaire

Description des participants

Résultats et interprétations

Conclusion

Bibliographie

Annexes

Introduction

L’existence d’une diaspora iranienne n’est aujourd’hui que peu présente dans la perception publique en Allemagne. Bien que la classe politique, et avec elle la nation entière se soit rendue compte dans cette dernière décennie que l’Allemagne constitue désormais une terre d’immigration[1] - la perspective des média reste assez restreinte en ce qui concerne ces nouveaux-venus dont une large partie habite l’Allemagne depuis un demi-siècle. L’on s’intéresse avant tout aux groupes plus larges, mais aussi plus visibles, notamment les Turcs, groupe le plus nombreux et devenu emblématique pour le Gastarbeiter typique, mais aussi les Italiens, les Polonais, et les millions d’Allemands de souche qui - grâce à leur appartenance à une nation allemande se définissant très longtemps exclusivement par le facteur ethnique - ne figurent pas dans les statistiques sur les étrangers mais sont pourtant perçus comme de tels par une large partie des autochtones.

Quel est aujourd’hui l’intérêt d’observer de plus près le sort de la communauté iranienne, qui ne constitue qu’environ 100.000 personnes sur le total d’une population de plus de 82 millions? L’intérêt s’explique du fait que le discours allemand a changé ces dernières années. Après la reconnaissance lente, et pour certains même douloureuse,[2] que l’Allemagne constitue une terre d’immigration s’est installé assez vite un discours qui dénonçait les échecs de cette immigration massive. Le terme de Ausländer était euphémiquement remplacé par Migrant, mais celui-ci est accusé de son refus prétendu de s’intégrer dans la société allemande et d’adopter les valeurs libérales et démocratiques d’une Leitkultur[3] occidentale. Sont apparues par la suite dans le débat public des termes comme Parallelgesellschaft pour désigner ces groupes marginalisés aux bords de la société majoritaire qui se caractérisent par leurs valeurs anachroniques, leur exclusion socio­économique et politique et la ‘ghettoïsation’ de leurs quartiers. Ce discours s’auto-désignant comme réaliste était encore renforcé par des évènements spectaculaires se produisant pour la plupart à l’étranger. Notamment, l’assassinat du cinéaste Theo van Gogh aux Pays-Bas, les émeutes dans les banlieues françaises et les attentats terroristes de Londres en 2006. La focalisation sur ces évènements montre d’ailleurs que la ‘question de l’intégration’ est sous-entendue par une large partie de l’opinion publique comme une question essentiellement musulmane. Il ne s’agit ici pas de nier l’existence de telles ‘sociétés parallèles’ et les conséquences négatives d’une désintégration sociale, économique et culturelle des sociétés occidentales. Néanmoins, l’explication du phénomène de marginalisation par le seul facteur culturel-religieux, donc islamique, semble beaucoup trop réducteur. Comme la société d’accueil, les communautés issues de l’immigration ne constituent pas un bloc monolithique, et le seul fait qu’un nombre d’immigrés vient des terres musulmanes n’explique pas la formation de ‘sociétés parallèles’.

La communauté iranienne en Allemagne peut être aperçue comme le contre-exemple par excellence à la thèse culturaliste. Due à sa discrétion en tant que communauté le débat public ne prend que rarement note de son existence. Les peu de fois où elle réussit à attirer l’attention des média, l’on a presque l’impression que ceux-ci sont surpris par ce qu’ils voient. ״Exil-Iraner in Deutschland - das ist eine Erfolgsgeschichte“ écrit l’hebdomadaire Die Zeit, pour clarifier: ״eine stille

Erfolgsgeschichte“.[4] Pour justifier cette désignation de success story les auteurs citent en particulier le nombre important de médecins, d’entrepreneurs, et d’ingénieurs issu de cette communauté. S’ajoute encore le fait que près de 50.000 Iraniens se sont faits naturaliser depuis l’an 2000 où entrait en vigueur le nouveau droit de naturalisation élaboré par la coalition entre sociaux- démocrates et verts de l’époque.

L’intérêt de ce travail n’est pas en premier lieu de démontrer si l’intégration de la communauté iranienne mérite d’être appelé une success story - mais de tenter une analyse de l’état politique de sa jeunesse qui est née ou a au moins grandi en Allemagne. Et au sein de cette jeunesse, nous nous intéresserons particulièrement aux étudiants, donc à la future élite de la communauté germano- iranienne. Quelles sont leurs opinions par rapport à l’Iran, par rapport à l’Allemagne, par rapport au processus d’intégration ? Comment évaluent-ils leur intégration en République Fédérale ? Existe-t­il chez eux un mythe du retour ? Quels liens ont-ils pu conserver avec l’Iran, la patrie de leurs parents ? Quelle importance accordent-ils à une vie communautaire en diaspora ?

Ce sont ces questions qui sont cruciales pour la compréhension de la minorité iranienne en Allemagne aujourd’hui.

Nous allons procéder de la manière suivante. Après avoir donné un aperçu des analyses et études scientifiques qui ont déjà été effectuées au sujet de la diaspora persane en Allemagne, nous allons consacrer la première partie du travail à la description analytique. C’est-à-dire donner une vue d’ensemble sur l’état de la communauté iranienne en République Fédérale d’Allemagne - les circonstances de sa formation, ses caractéristiques socio-économiques et les facteurs de sa cohésion communautaire. La seconde partie sera dédiée à la description et l’évaluation de l’étude empirique qui était effectué sous forme de questionnaire en ligne.

Aperçu de l’état de l’art

Bien qu’il existe en Allemagne une recherche assez développée concernant l’immigration et les mouvements des réfugiés, la communauté iranienne n’a jusqu’à l’instant suscité que peu d’intérêt de la part des scientifiques. Cela contraste assez nettement avec la situation aux Etats-Unis où la diaspora iranienne, très concentrée en Californie du Sud, a donné lieu à une multitude de projet de recherche. Il existe aujourd’hui même une Iranian Studies Group[5] au Massachusetts Institute of Technology focalisé uniquement sur la communauté iranienne aux Etats-Unis.

Les études qui existent en langue allemande sur la diaspora persane sont pour la plupart réalisées par des Iraniens ou des Germano-iraniens. Elles se fondent soit sur des études empiriques réalisées par les chercheurs eux-mêmes, notamment sous forme d’interviews, soit sur des recherches très précises auprès des autorités allemandes, et dans les lieux mêmes où sont passés d’importantes parties des réfugiés iraniens. Les travaux les plus récents et aussi les plus abondants constituent deux thèses de doctorat ayant pour thèmes respectivement le processus d’intégration des immigrés iraniens en Allemagne,[6] et les problématiques des réfugiés iraniens exilés en République Fédérale.[7] [8] C’est sur ces deux études que se base largement la partie théorique du travail ci-présent.

Des travaux antérieurs sont en général moins englobant, et ont pour sujet des thèmes plus spécifiques du mouvement migratoire, ou constituent des analyses d’une situation locale. Dans ce cadre il faut mentionner l’étude que Bahman Nirumand et Gabriele Yonan ont réalisé à la demande du Sénat de Berlin sur les Iraniens dans la capitale fédérale, et aussi les deux travaux de Hossein Faraji et de Karin Hesse-Lehmann sur la communauté iranienne à Hambourg,[9] ville la plus ‘persane’ d’Allemagne, et la seule où cette minorité peu visible et dispersée constitue une colonie ethnique dans son état embryonnaire.[10] Une étude intéressante en langue anglaise sur les intellectuels iraniens qui se sont installés durablement en RFA dans les années 1960 a d’ailleurs été réalisée par Sigrid Bafekr et Johan Leman, deux scientifiques de l’Université de Louvain.[11] D’autres études, pour la plupart encore datant des années 1980 où avait lieu l’exode massif qui est à l’origine de la diaspora iranienne en Allemagne, s’intéressent aux situations spécifiques des enfants et des femmes parmi les réfugiés. Plus récemment, une étude a été publiée sur le travail des י יia travailleurs sociaux dans le milieu des familles iraniennes.

I. Partie descriptive - analytique

Histoire de l’immigration iranienne en Allemagne

Il est difficile de déterminer exactement les débuts de la présence d’une communauté iranienne en Allemagne. Massoud Jannat évoque le chiffre d’environ 1000 citoyens iraniens sur le territoire du Reich à la fin des années 1920.[12] [13] [14] II est probable qu’il s’agissait surtout de commerçants qui servaient d’intermédiaire pour les échanges croissants entre l’Empire persan et l’Allemagne.

Une véritable diaspora iranienne ne s’établissait qu’à partir des années 1960 et 1970. Une des raisons principales pour l’établissement de cette diaspora était l’attractivité des universités allemandes pour les étudiants iraniens. Les étudiants constituaient dès lors une partie importante de la minorité persane en RFA. Jannat parle de 2.800 étudiants au début des années 1960 - cela signifiait une part énorme de 45,6% dans la population iranienne totale installée en Allemagne.[15] En 1966-1967, il y avait déjà 5.545 étudiants iraniens officiellement inscrits dans les universités allemandes - faisant de l’Allemagne la deuxième destination estudiantine iranienne excédée seulement par les Etats-Unis.[16] [17] [18] Ces étudiants faisaient part d’une politique officielle de la part de l’Iran qui visait à l’étranger la formation d’experts, surtout en médecine, ingénierie, architecture et agriculture. Il existait pour tous ceux partis en Allemagne un devoir de retourner. Cependant, l’ambassade iranienne, qui disposait jusqu’à la Révolution de données exactes sur tout étudiant iranien en Alemagne, a du constater que presque 90% des étudiants continuaient après la fin des études leur vie professionnelle en Allemagne. Même s’il est vrai que beaucoup d’entre eux devaient retourner à un certain point, il est probable que pour beaucoup l’Allemagne constituait le refuge préféré après l’usurpation du pouvoir par les moullahs.

En 1978, un an avant la Révolution iranienne, il y avait 19.516 citoyens iraniens[19] [20] en Allemagne, dont 4.500 étudiants. C’était grâce à la Révolution et à ses conséquences que le nombre d’iraniens en Allemagne devrait augmenter rapidement au cours des dix ans qui suivraient. Même s’il est vrai qu’un bon nombre des Iraniens présents en Allemagne avant 1979, surtout parmi les étudiants, étaient des opposants au régime Pahlévi, ceci est encore plus vrai des Iraniens venant à partir de cette année de césure décisive - ils étaient presque à part entière des réfugiés politiques.

Entre 1981 et 1996, 87.000 citoyens iraniens déposaient une demande d’asile auprès des autorités de la République Fédérale dont 32.000 étaient finalement acceptées. Mais aussi la plupart de ceux dont la demande était rejetée a pu rester en Allemagne - avec des permis de séjour certes moins favorables. En tout, le nombre de citoyens iraniens résidant en RFA quadruplait entre 1979 et 1989. En 1993, il dépassait les 100.000 afin d’atteindre en 1999 son sommet historique de 116.446. Bien que l’immigration iranienne en Allemagne se soit ralentie pendant cette dernière décennie, il n’y a aucune indication qu’il existe un mouvement de retour considérable. Le fait que le nombre d’iraniens en Allemagne a été divisé par deux depuis 1999, et n’atteint actuellement avec 56.200 que le niveau de 1985, ne fait pas preuve d’une baisse réelle, mais d’une baisse dans les statistiques. Les Iraniens ne sont pas partis, mais ils se sont faits naturaliser - et bien qu’un nombre écrasant parmi eux ait gardé sa citoyenneté iranienne, les individus ayant une double nationalité ne sont plus comptés dans les statistiques allemandes en tant qu’étrangers.[21] [22] [23] [24] [25] [26] [27] [28]

L’immigration iranienne en Allemagne depuis 1979 n’était pas un phénomène particulier, mais faisait partie d’un exode massif d’iraniens après la Révolution et surtout suite à l’instauration en Iran de la République Islamique. L’on estime aujourd’hui qu’un nombre impressionnant entre trois et quatre millions de personnes ait quitté l’Iran au cours des années 1980. Bien que beaucoup d’entre eux soient retournés après la fin de la guerre avec l’Irak et à une époque où le climat idéologique et politique était moins tendu, plusieurs centaines de milliers se sont installées durablement à l’étranger et forment aujourd’hui la diaspora iranienne. La République Fédérale n’était qu’une destination parmi d’autres. Les Etats-Unis était de loin le pays occidental qui donnait refuge au nombre plus élevé d’iraniens. D’après des données différentes, il y a entre 414.000 et 1.560.000 individus d’origine iranienne en Amérique où ils sont fortement concentrés en Californie du Sud.[29] [30]

En ce qui concerne la communauté germano-iranienne, il est difficile de donner des chiffres exactes à cause du nombre élevé des naturalisations et des enfants nés de parents mixtes et ayant la nationalité allemande dès la naissance. En prenant le recensement de 1999, donc un an avant que la nouvelle loi sur la naturalisation est entrée en vigueur, comme point de référence, il est réaliste d’estimer le nombre d’iraniens et d’Allemands d’origine iranienne à 125.000 au moins. La limite supérieure d’une estimation réaliste se situe peut-être à 160.000,[31] [32] [33] certainement pas plus haute.

Caractéristiques socio-économiques et culturelles Si la presse fait de l’immigration des Iraniens et de leur intégration en Allemagne aujourd’hui une success story, ceci est dû d’abord à la construction d’une image très subjective. Des chiffres officiels précis concernant le revenu par tête des Iraniens n’existent pourtant pas. Une enquête réalisée assez récemment par l’Université de Bonn sur la performance économique des immigrants en Allemagne et au Danemark suggère pourtant que le taux d’emploi des Iraniens et leurs revenus par tête se situent au-dessus de ceux d’autres groupes immigrés.

En ce qui concerne leur niveau d’éducation, Mahmoud Reza Janat Makan estime que la majorité des réfugiés se situait au-dessus de la moyenne soit par rapport à leur pays natal où l’analphabétisme était encore très répandu à la fin des années 1970 soit par rapport à la population allemande.[34] [35] Cette estimation est confirmée par d’autres études qui insistent spécialement sur le niveau de formation élevé des réfugiés femmes, et sur le constat que les enfants iraniens scolarisés en Allemagne obtenaient en général des bons résultats scolaires. La plupart des réfugiés se caractérisait donc par leur homogénéité sociale - ils étaient presque tous issus des classes bourgeoises et moyennes, ce qui représentait un véritable avantage par rapport à beaucoup d’autres groupes immigrés, notamment les Gastarbeiter turcs et italiens, qui étaient pour la plupart issus des classes populaires et employés dans des métiers n’exigeant que peu de formation.

De disposer d’un capital éducatif formidable constitue certes un avantage mais ne correspond en aucun cas à une garantie à réussir en exile. Les Iraniens étaient confrontés en Allemagne à des obstacles structurels gênant leur réussite sociale et économique. Contrairement aux Etats-Unis, l’Allemagne ne se percevait pas elle-même comme un pays d’immigration. Cela avait des répercussions considérables pour les nouveaux-arrivés, notamment au niveau de leur intégration au marché du travail. En tant que réfugiés beaucoup d’entre eux - dépendant de leur statut juridique - n’avaient pas accès au marché du travail. Les demandeurs d’asile pas encore reconnus ou rejetés se trouvaient dans la pire des situation, il n’avaient même pas accès à des cours de langue, étaient prohibés de scolariser leurs enfants, et forcés à vivre dans des camps qui étaient conçu à partir de la deuxième moitié des années 1980 avant tout pour dissuader d’autres réfugiés à demander asile en Allemagne.[36] Il s’y ajoute qu’ils n’étaient jamais sûrs de pouvoir rester en Allemagne. Même ceux qui étaient reconnus comme des réfugiés auraient pu se voir à chaque moment retirer leur permis de séjour. Dans de telles situation, il est difficilement envisageable de s’intégrer dans la société majoritaire parce qu’une vie ‘normale’ n’est presque pas possible. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que Massoud Jannat a sous-titré sa thèse de doctorat « Probleme einer Ab sti egs situati on » - c’était l’expérience prédominante, celle d’une chute sociale. A part ceux qui avaient faits leurs études en Allemagne avant la Révolution, ou ceux qui s’étaient mariés avec un partenaire allemand, la plupart des immigrés iraniens ne pouvaient pas travailler dans les métiers qu’ils ont appris, et étaient au moins dans les premières années socialement déclassés car forcé à accepter des métiers en dessous de leur niveau de qualification.

Cependant, ce déclassement social n’avait rien de durable. Certes, beaucoup d’iraniens ont perdu un statut social qui leur avait semblé assuré en Iran, mais le statut social ne se détermine pas uniquement par la position sur le marché du travail, mais aussi par un niveau de formation et une certaine éthique qu’ils transmettent à leurs enfants. Une éthique valorisant l’éducation, une volonté à progresser socialement, et aussi la présence dans la communauté ethnique d’exemples de réussites. Parmi ces réussites se trouvent avant tout le nombre élevé de médecins d’origine iranienne.[37] [38] De plus, il est remarquable qu’en 1992 encore il y avait en Allemagne plus de docteurs de nationalité iranienne que de toute autre nationalité. Malgré la chute sociale de leurs parents réfugiés, les enfants nés soit encore en Iran soit déjà en Allemagne, se retrouvent donc dans des conditions avantageuses en ce qui concerne leur réussite scolaire et par conséquent leur mobilité sociale.[39]

Un indicateur de cette réussite en matière d’intégration et d’ascension sociale représente certainement le nombre élevé de naturalisations parmi les Iraniens. En 1999, le Bundestag votait la loi sur la réforme du droit de nationalité [Gesetz zur Reform des Staatsangehörigkeitsrechts] qui a été élaboré par la coalition rouge-verte au pouvoir depuis 1998. L’essence de cette loi était un changement fondamental dans la conception allemande de la nation. Le jus sanguinis était complété par le jus soli. Ainsi, tout enfant né en Allemagne de parents étrangers a dès lors le droit de se faire naturaliser. De plus, les étrangers résidant légalement depuis au moins huit ans sur le territoire de la République Fédérale peuvent procéder à une demande de naturalisation. Ceci concernait une partie importante des Iraniens en Allemagne. Et il était symptomatique pour la réussite de cette possibilité dans la communauté iranienne que la première étrangère naturalisée d’après cette loi était une des leurs : l’avocate Behjat Moaali. En 2000, les 14.410 Iraniens[40] qui se sont laissés naturaliser représentaient le deuxième groupe national après les Turcs, bien qu’ils ne figuraient pas à l’époque par leur nombre parmi les dix groupes d’étrangers les plus importants en Allemagne.[41] [42] Le nombre de naturalisations restait élevé dans les années qui suivaient, et n’a connu une chute qu’assez récemment - simplement dû au fait qu’il n’y a plus beaucoup d’iraniens qui remplissent les conditions pour être naturalisés. Ce qui reste remarquable c’est que même assez récemment encore les Iraniens forment le groupe avec le taux de naturalisation[43] le plus élevé. De plus, ils se caractérisent par une naturalisation importante dans les catégories de plus de 35 ans, ce qui est très exceptionnel comparé aux autres groupes et démontre que la volonté d’intégration à travers la naturalisation ne se limite pas aux jeunes. Les statistiques semblent montrer une corrélation forte entre niveau d’éducation et la demande de naturalisation - plus élevé le niveau d’éducation d’une personne plus élevé la probabilité qu’elle demande la nationalité allemande[44] Cohésion communautaire et organisation politique L’intégration réussie comme leur nombre assez réduit sont certainement deux facteurs qui contribuent à la discrétion de la communauté iranienne dans la perception du public allemand. Certes, le citoyen plus ou moins instruit à la vie publique connaît sûrement trois, quatre personnalités d’origine iranienne.[45] Mais celles-ci ne sont pour la plupart pas connues pour leur ‘iranité’ et personne n’atteint d’eux de parler au nom de leur communauté ethnique - ce qui contraste tout à fait avec la situation dans laquelle se trouvent des personnalités d’origine turque qui sont presque toujours présentées sous l’angle ethnique : voilà un Turc qui a su réussir.

Le troisième facteur qui explique l’invisibilité de cette communauté serait donc simplement leur ‘inexistence’ en tant que communauté organisée. Le fait d’avoir réuni sur un même territoire une centaine de milliers de personnes ayant les mêmes origines ethniques ne veut pas encore dire que celles-ci s’organiseront forcément en tant que communauté, ou préfèrent avoir des liens privilégiés avec leurs semblables ethniques. Mahmoud Reza Janat Makan contraste l’homogénéité sociale des immigrés iraniens, donc le fait qu’ils étaient majoritairement issus des classes bourgeoises et moyennes, avec des différences énormes concernant leur orientation culturelle et idéologique.[46] [47] [48] Ceci ne veut cependant pas dire que la communauté est fragmentée en une multitude de groupements idéologiques différentes se faisant la guerre les uns aux autres. Tout au contraire, l’engagement politique - qui pourrait servir comme lien entre les familles et les individus dans la République Fédérale, même s’il existe de différentes factions - n’existe aujourd’hui presque plus. C’est un contraste très net avec la situation d’avant 1979 où l’Allemagne représentait un centre d’activité de la résistance contre le régime du Shah. Surtout les étudiants persans étaient fortement politisés, et se sont organisés dans la CIS/NU {ConfÖderation Iranischer Studenten/Nationale Union). C’était de cette organisation qu’était issu Bahman Nirumand, l’auteur de Persien, Modell eines Entwicklungslandes oder Die Diktatur der Freien Welt, paru en 1967 et qui avait une influence déterminante sur l’idéologie du mouvement étudiant en Allemagne. C’était aussi la CIS/NU qui contribuait largement à l’organisation des manifestations dirigées contre la visite du Shah à Berlin-Ouest en 1967. La mort de l’étudiant Benno Ohnesorg par un policier lors de ces manifestations devait être le point de départ du mouvement soixante-huitard en Allemagne.

Après le choc que représentait l’usurpation du pouvoir par les islamistes après la Révolution iranienne,[49] ni ceux qui revenaient en Allemagne pour leur ‘2ème exile’ ni ceux qui s’y réfugiaient pour la première fois ne semblaient prêts à contribuer à la refondation d’organisations semblables à la CIS/NU. Le déchirement politique, ou peut-être aussi la résignation, était surmonté partiellement par la fondation d’associations à base culturelle telles que la Liga zur Verteidigung der Menschenrechte.[50] A l’instar de la politique, la religion ne sert encore moins de moyen de cohésion communautaire. La plupart des Iraniens d’Allemagne ont fuit un régime islamiste, ce qui a contribué à leur aliénation vis-à-vis la pratique de leur foi. La culture semble donc être la seule base sur laquelle une vie communautaire peut se construire. Il y a d’ailleurs dans de nombreuses villes où il existe une communauté persanophone des fêtes organisées par les communautés iraniennes locales pour célébrer le Nourouz [nouvel an iranien] ou le shab-e yalda. Les jeunes célèbrent leur ‘iranité’ plutôt lors des Persian Nights dans les discothèques qui sont actuellement très à la mode.

La communauté iranienne souffre du fait qu’elle vit totalement dispersée sur le territoire de l’Allemagne. Un centre où pourraient se concentrer des activités et la culture comme en Californie du Sud pour les Irano-Américains n’existe pas en Allemagne. Certes, les Iraniens se concentraient en 2002 majoritairement (à 56%) dans les seuls trois Länder de Hambourg, Hesse et Rhénanie Westphalie du Nord.[51] Cependant, à part de Hambourg, ‘ville la plus persane’ de l’Europe centrale (avec plus de 10.000 Iraniens, ceux ayant la double nationalité non comptés), il n’existe nulle part une véritable colonie ethnique. Il est donc tout à fait possible d’être Iranien en Allemagne sans jamais devoir confronter un compatriote.

Le développement de l’internet au cours de cette dernière décennie a permis à une communauté dispersée de rester plus en contact. De nombreux sites ont été établi par des membres de la communauté pour s’adresser aux autres communautaires, et il semble que cette démarche a beaucoup plus de succès que le peu d’offre qui existe en matière d’émissions de télévision ou de périodiques. Le site le plus connu et le plus fréquenté est actuellement www.iran-now.de. Ce site offre aussi un forum de discussion où les internautes, pour la plupart des jeunes, discutent de tous les sujets que l’on peut s’imaginer. Le fait que la plupart des discussions s’effectue en langue allemande, et qu’aussi le contenu du site privilégie nettement l’allemand au dépit du persan peut être un indicateur que la compétence linguistique en persan a nettement diminué chez les jeunes.

Les étudiants en tant que groupe Comme nous avons vu les étudiants et les académiciens ont joué un rôle crucial dans l’histoire de la diaspora iranienne en Allemagne. Comparé à d’autres groupes immigrés tels que les Italiens ou les Turcs, les étudiants formaient toujours une partie importante au sein de la communauté iranienne. En 2007, l’on comptait 5.090 étudiants de nationalité iranienne dans les universités allemandes, dont un peu moins que la moitié était constituée par des Bildungsinländer, donc des Iraniens ayant effectué leur scolarité en Allemagne.[52] Comme les naturalisés ne sont plus comptés séparément, ľon pourrait estimer le nombre combiné d’iraniens et d’Allemands d’origine iranienne à environ 10.000. Ceci était aussi le chiffre que l’on comptait en 1992 (10.369), à l’époque avant la réforme des lois sur la naturalisation.

Les étudiants d’aujourd’hui seront les académiciens de demain, et en tant que tels l’élite future de la communauté iranienne en Allemagne. Leurs décisions et leurs comportements individuels et structurels influenceront donc d’une manière très essentielle la configuration future de la diaspora iranienne en Allemagne. Les thématiques que cette étude empirique aimera élucider se présentent le mieux sous forme de questions : Assimilation ou préservation d’une identité ethno-nationale ? Apatridie cosmopoliti ste ou volonté d’enracinement dans le pays adopté comme patrie nouvelle ? Maintien des liens affectifs et familiers avec l’Iran ou leur disparition lente ? Importance accordée à la langue des parents ou germanisation ? Mais aussi : évaluation des systèmes politiques en Allemagne et en Iran, et évaluation de l’intégration de leur propre communauté en Allemagne. L’objectif c’est d’obtenir une meilleure compréhension de ce que pense ce groupe, ce qui les agite, comment ils voient leur avenir personnel entre l’Allemagne et l’Iran.

II. Partie empirique L’accès aux sujets recherchés

Afin de pouvoir réaliser cette interrogation en ligne, il fallait mobiliser les sujets recherchés. Pour attirer leur attention l’auteur se servait exclusivement des possibilités présentées par l’internet. Une première possibilité était de placer un lien direct au questionnaire [http://87.106.36.96/befrager2/befragung.aspx?projekt=7718] dans les divers ‘groupes’ iraniens, irano-allemands, et persans des sites Web des réseaux sociaux tels que www.facebook.com et www.studivz.net. Un même lien était placé dans les forums offerts par la communauté persane en Allemagne : www.iran-now.de.www.planet-persia.de.www.persian-forum.de et

www.kurdmania.de.

L’auteur se servait également des listes de diffusion email des grandes bourses d’études telles que la Fri edrich-Ebert-Süftang, la Heinrich-Bôll-Stifimg, la Friedrich-Nanmann-Stiftang et la Stadi emtiftimg des Deutschen Volkes. Ces listes sont abonnées par des milliers d’étudiants allemands, qui sont en général socialement très engagés et servent ainsi de distributeurs d’informations formidables.

La quatrième démarche consistait dans la prise de contact par email avec les instituts d’iranologie, ou d’études iraniennes des universités allemandes. Beaucoup d’étudiants ou de scientifiques d’études iraniennes soit sont eux-mêmes d’origine iranienne soit ont des contacts formidables dans la communauté iranienne.[53]

Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie: ״Hoher Bildungsstand“.

[...]


[1] Selon les données des Nations Unies (2006) : environ 10,1 millions d’immigrants vivent en Allemagne, ce qui signifie

que la part des immigrants dans la population totale se situe à 12% - un chiffre égal aux Etats-Unis (http://www.un.ore/esa/population/publications/2006Mia-ation Chart/2006IttMig wallchart.xls). Le gouvernement fédéral a compté en 2006 15,3 millions d’habitants mit Migrationshintergrund, c’est-à-dire immigrants et leurs descendants (Die Bundesregierung 2006 : Jeder fünfte Einwohner mit

Migrationshintergrund :http://www.bundesregierung.de/nn 56680/Content/DE/Pressemitteilungen/BPA/2006/06/2006- 06-06-ib-einwohner-mit-migrationshintergrund.html).

[2] Le slogan des chrétiens-démocrates était encore en 1998 « Deutschland ist kein Einwanderungsland. » Face aux chiffres plus en haut, l’hebdomadaire Die Zeit, a raison de dénoncer une telle attitude comme « Realitätsverweigerung » [déni de réalité] (Die Zeit 2006 :1st Multikulti schuld ?; http://www.zeit,de/2006/16/contra).

[3] Terme inventé par le politologue allemand d’origine syrienne Bassam Tibi sous la forme de Europäische Leitkultur (terme englobant les valeurs fondamentales des sociétés occidentales), mais popularisé et polémisé dans le débat politique par Friedrich Merz, chef du groupe parlementaire des chrétiens-démocrates au Bundestag, qui entendait donner des règles pour une intégration réussie des immigrés en Allemagne.

[4] Die Zeit, 12/2006: ״“So ein Nichts vertritt unser Land.“ Exil-Iraner in Deutschland - das ist eine Erfolgsgeschichte, besonders selbstbewusst sind die Frauen. Irans radikaler Präsident löst hier nur Entsetzen aus.“ (http://www.zeit.de/2006/12/Iran Einwanderer)

[5] http://isg-mit.org/

[6] Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde, 1997

[7] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil. Probleme einer Abstiegssituation. Inauguraldissertation zur Erlangung des Grades eines Doktors der Philosophie, 2005

[8] Bahman NIRUMAND et Gabriele YONAN: Iraner in Berlin, Berlin, 1994

[9] Hossein FARAJI: Iranisches Leben in Hamburg, Hamburg, 1996; Karin Hesse-LEHMANN: Iraner in Hamburg. Verhaltensmuster im Kulturkontakt, Hamburg/Berlin, 1993

[10] HESSE-LEHMANN: Iraner in Hamburg, p.3

[11] Sigrid BAFEKR et Johan LEMAN: Highly-qualified Iranian immigrants in Germany: the role of ethnicity and culture, Journal of Ethnic and Migration Studies, Voi.25, N0.1, 1999, pp. 95-112

[12] Helga JOCKENHÖVEL-SCHIEKE : Iranische Kinder auf der Flucht vor dem Krieg, in: IZA 2/88, p.62-68; Fereshteh GHODSTINAT und Monika SCHUCKAR: Weibliche Flüchtlinge aus dem Iran: Fluchtmotive und Lebenssituation in der Bundesrepublik Deutschland, in: IZA 1/1987, pp.75-82

[13] Hanif HID ARNE JAD: Sozialarbeit mit iranischen Asylbewerbern und Asylberechtigten. 2001

[14] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil, p.257

[15] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil, p.257

[16] Sigrid BAFEKR et Johan LEMAN: Highly-qualified Iranian immigrants in Germany: the role of ethnicity and culture, p.96

[17] Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003

[18] II existait un accord entre ľ Allemagne et l’Iran datant de 1929 qu’aucun des deux pays ne s’engagerait à naturaliser les citoyens de l’autre sans le consentement des autorités de l’autre (Der Spiegel : Elitärer Club, 4/1996, pp.61-62 ; en ligne : http ://wissen, spiegel,de/wissen/dokument/dokument.html?id=8870645&top=SPIEGEL).

[19] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil, p.390

[20] Kazem HASHEMI et Javad ADINEH: Verfolgung durch den Gottesstaat, p.70

[21] ״Die Bundesrepublik Deutschland entwickelte sich [...] wegen des Anteils oppositioneller iranischer Studenten an den zu Studienzwecken nach Deutschland gekommenen Hochschülern zu einem Aktivitätszentrum des Widerstands gegen das Schahregime.“ (Massoud JANNAL p.257)

[22] Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003

[23] ״Die aufenthaltsrechtliche Lage der iranischen Immigranten in der Bundesrepublik“, in: Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, pp.67-71. A partir de la fin des années 1980, les autorités allemandes étaient beaucoup plus réticentes à approuver les demandes d’asile. L’objectif politique était de réduire sensiblement l’afflux de réfugiés en provenance du Tiers-Monde. Janat Makan parle de « Abwehrmaßnahmen gegen Flüchtlinge aus der ‘Dritten Welt’ », et mentionne le fait que les taux d’approbation des demandes d’asile pour les réfugiés iraniens diminuaient considérablement (de 75% en 1985 à 29% en 1988).

[24] Pour les chiffres, voir Annexe 1.

[25] Jusqu’en 2003, 99,6% des Iraniens naturalisés ont pu garder leur nationalité d’origine. C’est la valeur la plus importante parmi tous les groupes nationalisés. Ceci était rendu possible par la loi sur la naturalisation parce que l’Iran ne démet que dans des cas très rares ses citoyens de leur nationalité (Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie : « Sehr viele Eingebürgerte »).

[26] Comme le recensement allemand ne connaît pas de critère ethnique ou d’origine, les Iraniens ayant acquis la nationalité allemande ne peuvent plus être relevés dans les statistiques. Ils figurent désormais dans la même catégorie que les autochtones.

[27] Bahman NIRUMAND et Gabriele YONAN: Iraner in Berlin, p. 29

[28] http : //factfinder, census, gov/ (il faut sélectionner le groupe « Iranian ancestry - 2006 »)

[29] http : //www, farsinet ■ com/pwo/diaspora ■html

[30] Voir l’étude en langue française de Fariba ADELKHAH : Les Iraniens de Californie : si ta République islamique n 'existait, pas..., Les Etudes du CERI, №75 - mai 2001

[31] Nombre donné par : Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003; en ligne: www.isoplan.de/aid/2003- 1/schwerpunkt.htm

[32] Contrairement aux Etats-Unis où les données permettent d’affirmer que les revenus médians par ménage des Irano- américains sont 20% plus élevés que ceux de la moyenne nationale (http://isg-mit.org/proiects- storage/census/Factsheet.pdf ).

[33] Amelie CONSTANT et Klaus F. ZIMMERMANN : Immigrant Performance and Selective Immigration Policy : A European Perspective, Discussion Paper N0. 1715, Août 2005, en ligne : http://ftp.iza.org/dpl715.pdf

[34] Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, p.43

[35] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil. Probleme einer Abstiegssituation, p.272/273

[36] Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, p.73-87

[37] En 1996, on comptait 1402 médecins de nationalité iranienne en Allemagne (http://www.bundesaerztekammer.de/page.asp?his=Q. 3.1667■ 1746■ 1753). en 2007 ce nombre atteint 1106 (http ://www.bundesaerztekammer.de/downloads/Stat07Tabelle 1 o.pdf). La baisse est certainement due aux naturalisations. Malgré cette diminution, les Iraniens comptent encore parmi les cinq nations les plus représentées parmi les médecins étrangers.

[38] Sigrid BAFEKR et Johan LEMAN: Highìy-quaìified Iranian immigrants in Germany: the roie of ethnicity and culture, p. 96.

[39] La réussite scolaire des enfants iraniens était remarquable. (Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, p. 112)

[40] Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie : « Sehr viele Eingebürgerte »

[41] Même si Гоп concède que les étrangers en provenance de l’Union Européenne n’avaient pas beaucoup intérêt à se naturaliser du fait de leurs libertés, il y avait d’autres groupes comme les Serbes, les Bosniaques, les Russes, les Vietnamiens qui - malgré leur poids démographique plus important - étaient moins présents que les Iraniens dans les demandes de naturalisation.

[42] En 2007, 38% des citoyens iraniens (ceux qui ne possèdent que la nationalité iranienne - ceux ayant la double nationalité ne sont plus compté dans la statistique comme des étrangers) n’étaient en Allemagne que depuis moins de huit ans - et ne remplissent donc pas encore les conditions de naturalisation. Si l’on se rende compte que la majorité écrasante des Iraniens étaient arrivés en RFA pendant les années 1980 et 1990, ceci montre que la plupart d’eux a déjà opté pour la naturalisation (cf. chiffres dans : Bundesamt für Migration und Flüchtlinge: Ausländerzahlen 2007, p.l 1; en ligne http://www.bamf.de/cln 092/nn 442496/SharedDocs/Anlagen/DE/DasBAMF/Downloads/Statistik/statistik- anlage-teil-2-auslaendezahlen-auflagel4.html).

[43] C’est-à-dire la part des citoyens naturalisés dans la population totale du groupe. En 2000, il était de 13,4 pour les Iraniens, comparé à 4,1 pour les Turcs, et à 0,3 pour les citoyens issus de pays d’Union Européenne (Max Friedrich STEINHARDT : Aktuelle Trends der Einbürgerungen in Deutschland, p.547)

[44] En 2005, 56,7% des Iraniens naturalisés avaient plus que 35 ans, comparé à 21,8% pour les Turcs (Max Friedrich STEINHARDT : Aktuelle Trends der Einbürgerungen in Deutschland, p.547).

[45] Parmi ceux que l’on connaît : Minu Barati, épouse de Joschka Fischer, Yasmin Tabatabai, actrice, Navid Kermani, auteur et journaliste, Ehssan Dariani, fondateur du StudiVZ (facebook allemand), Peyman Amin, membre de la jury de Germany’s next Topmodel [émission spectacle présentée par Heidi Klum], Omid Nouripour, membre du comité directeur des Verts, Sarah Wagenknecht, député européenne du PDS et ‘dernière communiste’ d’Allemagne dont le père est iranien, Bahman Nirumand, auteur qui a joué son rôle dans les débuts du mouvement 68 en Allemagne, etc..

[46] Mahmoud Reza JANAT MAKAN : Der Integrationsprozess bei iranischen Immigranten in der Bundesrepublik Deutschland, p.44

[47] Cette dépolitisation concerne la grande majorité de la communauté iranienne en Allemagne. Cela ne veut pour autant pas dire que les Germano-Iraniens sont indifférents vis-à-vis la situation en Iran. La majorité d’entre eux refusent l’islamisme officiel de la République Islamique. Et parmi ceux qui s’engagent politiquement sont certainement aussi des résistants. Le signe le plus spectaculaire de leur existence était certainement l’assassinat de quatre opposants kurdo- iraniens en septembre 1992 dans le restaurant grec Mykonos à Berlin par le service iranien (Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie: ״Organisationen“).

[48] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil. Probleme einer Abstiegssituation, p.257

[49] Qui était au début une révolution soutenue par une coalition hétéroclite de partis et d’organisations différents : islamistes, socialistes, marxistes, nationalistes, libéraux.

[50] Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie: ״Organisationen“

[51] Massoud JANNAT: Iranische Flüchtlinge im deutschen Exil. Probleme einer Abstiegssituation, p.388

[52] WWW, wissenschaft-weltoffen.de/daten/7/2/1/1/2/1

[53] Iraner in Deutschland, in: Ausländer in Deutschland 1/2003, partie: „Hoher Bildungsstand“.

Fin de l'extrait de 44 pages

Résumé des informations

Titre
La diaspora iranienne en Allemagne: La perspective de la seconde génération
Note
1,0
Auteur
Année
2008
Pages
44
N° de catalogue
V126297
ISBN (ebook)
9783668800304
ISBN (Livre)
9783668800311
Langue
français
Mots clés
allemagne
Citation du texte
Marcus Schneider (Auteur), 2008, La diaspora iranienne en Allemagne: La perspective de la seconde génération, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/126297

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