Extrait
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
AVANT PROPOS
REMERCIEMENTS
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES ILLUSTRATIONS
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
CHAPITRE 1: REVUE DE LITTERATURE
1.1. Généralités sur le riz et la filière riz en Côte d’Ivoire
1.1.1. Situation mondiale du riz
1.1.2. Enjeux du riz en Afrique de l’Ouest
1.1.3. Présentation de la filière riz en Côte d’Ivoire
1.1.3.1. Evolution des politiques rizicoles en Côte d’Ivoire
1.1.3.2. Systèmes de production
1.1.3.3. Acteurs de la filière riz en Côte d’Ivoire
1.2. Cadre conceptuel de l’étude
1.2.1 Notion de programme
1.2.2. Notion d’évaluation
1.2.2.1. Définitions
1.2.2.2. Types d’évaluation
1.2.2.3. Evaluation d’impact
1.2.2.4. Evaluation de programme
1.2.3. Théorie du changement
1.2.4. Notion d’efficience
1.2.5. Méthodes de mesure de l’efficience
1.2.5.1. Méthode paramétrique
1.2.5.2. Méthode non paramétrique
1.2.5.3. Comparaison de l’approche non paramétrique et de l’approche paramétrique
1.3. Cadre empirique de l’étude
1.3.1. Analyse de l’efficience des riziculteurs
1.3.2. Evaluation d’impact de programmes agricoles Conclusion partielle
1.4. Présentation du Programme d’Urgence Riz (PUR 2020)
1.4.1. Contexte et justification du programme
1.4.2. Objectifs, composantes et résultats attendus du programme
1.4.2.1. Objectifs
1.4.2.2. Composantes du programme
14.2.3. Résultats attendus
1.4.3. Zone d’intervention et bénéficiaires du PUR 2020
1.4.4. Acteurs du Programme d’Urgence Riz 2020
1.4.5. Coût du programme et apports des parties prenantes
CHAPITRE 2: METHODOLOGIE
2.1. Hypothèses
2.2. Méthodologie
2.2.1. Méthodes
2.2.2. Outils
2.2.2.1. Evaluation du Programme d’Urgence Riz 2020
2.2.2.2. Analyse des effets des travaux confortatifs du PUR 2020 sur l’efficience et le rendement des riziculteurs
2.2.2.3. Analyse des forces et les faiblesses du PUR 2020
2.2.3. Nature des données
2.2.4. Echantillon
2.2.5. Collecte de données
2.2.5.1. Données primaires
2.2.5.2. Données secondaires
2.2.5.3. Logiciels utilisés
2.3. Zone d’étude
2.4. Limites de l’étude
Conclusion partielle
CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. Evaluation du Programme d’Urgence Riz 2020
3.1.1. Analyse de la pertinence du PUR 2020
3.1.2. Analyse de la cohérence
3.1.2.1. La logique verticale
3.1.2.2. La logique horizontale
3.1.3. Efficacité du PUR 2020
3.1.3.1. Efficacité par rapport aux indicateurs de résultat
3.1.3.2. Efficacité par rapport à la planification (respect de la programmation des activités)
3.1.4. Efficience du PUR 2020
3.1.4.1. Efficience par rapport à la gestion globale du programme
3.1.4.2. Qualité de la mise en œuvre par les prestataires
3.2. Analyse des effets des travaux confortatifs du PUR 2020 sur l’efficience et le rendement des riziculteurs
3.2.1. Evaluation des travaux confortatifs du PUR 2020
3.2.1.1. Evolution des superficies emblavées
3.2.1.2. Accroissement de la production de paddy
3.2.2. Analyse de l’efficience des travaux confortatifs sur les exploitations rizicoles
3.2.2.1. Analyse descriptive des exploitations et exploitants de riz
3.2.2.2. Efficience technique des exploitations rizicoles
3.2.3. Analyse des effets des travaux confortatifs sur le rendement des riziculteurs
3.2.3.1. Analyse des déterminants de la participation au PUR 2020
3.2.3.2. Effets des travaux confortatifs sur le rendement des riziculteurs
3.3. Analyse des forces et des faiblesses du PUR 2020
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
DEDICACE
« Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à la bouche. Je suis fier du Seigneur; que les humbles se réjouissent en m’écoutant: Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons ensemble son nom.»Psaume 34, 2-4
À
Mon père MAIZAN KOUAME JEAN,
Ma défunte mère DONGO YAH SOBIA,
Mon oncle KOUAKOU KOUADIO CLEMENT,
Mes frères et sœurs,
Et tous ceux qui m’ont soutenu et qui continuent de me soutenir,
Je dédie le présent mémoire.
Que Dieu vous comble de grâces infinies pour votre soutien sans faille à mon égard.
AVANT PROPOS
L’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro a été créé le 04 septembre 1996 par le décret numéro 96-678. C’est un établissement public national à caractère administratif, ayant la capacité de délivrer des diplômes de technicien supérieur, d’ingénieur, de master et de doctorat. Les domaines d’intervention de l’INP-HB se traduisent dans les différentes écoles qui le constituent. L’institut comporte en son sein neuf (9) écoles, à savoir :
- l’Ecole Doctorale Polytechnique (EDP) ;
- l’Ecole de Formation Continue et du Perfectionnement des Cadres (EFCPC) ;
- l’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) ;
- l’Ecole Supérieure de Commerce et Administration des Entreprises (ESCAE) ;
- l’Ecole Supérieure d’Industrie (ESI) ;
- l’Ecole Supérieure des Mines et de Géologie (ESMG) ;
- l’Ecole supérieure de Pétrole et de l’Energie (ESPE) ;
- l’Ecole Supérieure des Travaux Publics (ESTP) ;
- les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE).
La formation d’Agroéconomie fait partie des spécialités proposées par l’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro. Cette école compte trois (03) cycles qui sont le cycle des Techniciens Supérieurs en Agronomie (TSA), le cycle des Ingénieurs des Techniques Agricoles (ITA) et le cycle des Ingénieurs Agronomes (IA). L’ESA a pour mission d’assurer, en collaboration avec les départements de l’INP-HB et les compétences extérieures qualifiées, la formation de base et la spécialisation d’étudiants hautement qualifiés pour le secteur public, parapublic et privé pouvant s’orienter vers des activités de développement, de recherche et de formation dans les domaines agronomiques. Le parcours de l’Ingénieur Agroéconomiste débute dès l’entrée à l’École Supérieure d’Agronomie avec un (1) an et six (6) mois de tronc commun en agronomie récompensés par le Diplôme d’Agronomie Générale (DAG). Ensuite, viennent six (6) mois de pré-spécialisation en Gestion Commerce et Économie Appliquée (GCEA). Enfin, l’année de spécialisation en Agroéconomie. Pour l’obtention du Diplôme d’Agronomie Approfondie (DAA) en agroéconomie, un stage de six (6) mois doit être réalisé par l’étudiant. Ce stage a pour objectif la mise en pratique de tous les enseignements théoriques reçus. Le présent mémoire a été élaboré pendant ces six (6) mois de stage effectués à l’Agence pour le Développement de la filière Riz (ADERIZ), plus précisément au sein de la Direction de la Statistique et du Suivi-Evaluation (DSSE). Le thème qui nous a été soumis pour étude est le suivant : «Evaluation du Programme d’Urgence Riz en Côte d’Ivoire (PUR 2020)».
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions présenter nos travaux sans exprimer notre reconnaissance à Dieu ainsi qu’à toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué au bon déroulement de ce stage et à la rédaction du présent mémoire. Nous pensons de façon singulière en leurs rangs, grades et qualités à :
- Dr. Moussa Kader DIABY, Directeur Général de l’INP-HB;
- Dr. KONE Siaka, Directeur de l’ESA, et toute la Direction de l’Ecole pour la qualité de la formation reçue durant les trois (3) années ;
- Les Enseignants, le service technique et administratif de l’INP-HB, et particulièrement ceux de l’ESA, pour le savoir et la formation ;
- Dr. Noufou COULIBALY, notre encadreur pédagogique, pour sa rigueur et ses orientations déterminantes dans l’élaboration de notre mémoire ;
- M. DEMBELE Yacouba, Directeur général de l’ADERIZ, pour nous avoir permis d’effectuer le stage au sein de l’ADERIZ ;
- M. Yves Joël DIRABOU, coordinateur du PUR 2020, pour ses orientations et sa disponibilité ;
- Mme Ma COULIBALY, chef de service Planification et Suivi Evaluation, pour ses conseils avisés, ses orientations et sa disponibilité ;
- M.KOKAN Yves, chef de service Statistique et Analyse Economique, pour sa disponibilité, ses orientations et conseils ;
- Le personnel de l’ADERIZ pour l’accueil et leur collaboration tout au long du stage.
Sans oublier toutes ces personnes qui de façon indirecte ou directe ont contribué à la réalisation de ce présent mémoire.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADERIZ : Agence pour le Développement de la filière Riz
ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l’Ouest
ANADER : Agence Nationale d’Appui au Développement Rural
ANARIZ-CI : Association Nationale des Riziculteurs de Côte d’Ivoire
BNETD : Bureau National d’Études Techniques et Développement
CIDT : Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile
CIDV : Compagnie Ivoirienne de Développement des Vivriers
CMR : Centre des Métiers ruraux
CNRA : Centre National de Recherche Agronomique
CORERIZ : Coopérative Régionale de Riziculteurs
CPGE : Classes Préparatoires aux Grandes Écoles
DAA : Diplôme d’Agronomie Approfondie
DAG : Diplôme d’Agronomie Générale
DEA : Data Envelopment Analysis
DSSE : Direction de la Statistique et du Suivi-Evaluation
EDP : Ecole Doctorale Polytechnique
EFCPC : Ecole de Formation Continue et du Perfectionnement des Cadres
ESA : Ecole Supérieure d’Agronomie
ESCAE : Ecole Supérieure de Commerce et Administration des Entreprises
ESI : Ecole Supérieure d’Industrie
ESMG : Ecole Supérieure des Mines et de Géologie
ESPE : Ecole supérieure de Pétrole et de l’Energie
ESTP : Ecole Supérieure des Travaux Publics
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FCIAD : Fonds Compétitif pour l’Innovation Agricole Durable
FDFP : Fonds de Développement de la Formation Professionnelle
FDH : Free Disposal Hull
FIRCA : Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles
FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
GCEA : Gestion Commerce et Economie Appliquée
ha : hectare
kg : kilogramme
NERICA : New Rice for Africa
OCPA : Office d’aide à la Commercialisation des Produits Agricoles
ONDR : Office National de Développement de la Riziculture
PIB : Produit Intérieur Brut
PNR : Programme National Riz
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PSM : Propensity Score Matching
PUR : Programme d’Urgence Riz
ROC : Receiver Operating Characteristic
SATMACI : Société d’Assistance Technique et de Modernisation de l’Agriculture en Côte d’Ivoire
SGBD : Système de Gestion de Base de Données
SNDR : Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture
SODEFEL : Société d'Etat pour le Développement des Fruits Et Légumes
SODEPALM : Société d'Etat pour le Développement Du Palmier
SODERIZ : Société d'Etat pour le Développement de la Riziculture
SOPRORIZ : Société de Promotion de la Riziculture
t : tonne
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: Frontière de production non paramétrique
Figure 2 : Localisation de la zone d'étude
Liste des Graphiques
Graphique 1 : Production de paddy de 2020 et 2021
Graphique 2 : Genre des riziculteurs
Graphique 3 : Mode d'accès à la terre
Graphique 4 : Accès au crédit
Graphique 5 : Appartenance à une Organisation Professionnelle Agricole
Graphique 6: Classement des périmètres rizicoles
Graphique 7 : Courbe ROC du modèle logit de la participation au PUR 2020
Graphique 8 : Appariement des participants et non participants au PUR 2020
Graphique 9 : Distribution du score de propension avant et après matching
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Activités de la composante 1
Tableau 2 : Activités de la composante 2
Tableau 3 : Activités de la composante 3
Tableau 4: Activités de la composante 4
Tableau 5: Résultats attendus
Tableau 6: Liste des acteurs du PUR 2020
Tableau 7: Budget du programme et répartition entre bailleurs de fonds
Tableau 8 : Synthèse de notation des critères d'évaluation
Tableau 9 : Grille d’appréciation globale du programme
Tableau 10 : Grille d’évaluation selon le critère de pertinence
Tableau 11: Grille d’évaluation selon le critère de cohérence
Tableau 12: Grille d’évaluation selon le critère d'efficacité
Tableau 13: Grille d’évaluation selon le critère d'efficience
Tableau 14 : Variables retenues pour le calcul de l'efficience des périmètres rizicoles
Tableau 15 : Variables retenues pour l’analyse des déterminants de participation au PUR 2020
Tableau 16 : : Répartition des producteurs par District
Tableau 17 : Récapitulatif des logiciels utilisés
Tableau 18 : Objectifs quantitatifs de départ revus et ajustés
Tableau 19: Taux de réalisation des activités
Tableau 20 : Evolution des superficies emblavées
Tableau 21: Origine des riziculteurs
Tableau 22 : Age des riziculteurs
Tableau 23: Expérience des riziculteurs
Tableau 24: Statut dans l'exploitation
Tableau 25 : Statistiques descriptives des variables utilisées dans le DEA
Tableau 26 : Score d'efficience technique pure par périmètre rizicole
Tableau 27: Référence des périmètres inefficients
Tableau 28: Ecarts des Inputs et Output entre les périmètres rizicoles
Tableau 29 : Test de colinéarité des variables
Tableau 30: Résultats du test de Wald de Chi2
Tableau 31 : Estimation des paramètres du modèle logit de la participation au PUR 2020
Tableau 32: Comparaison des méthodes d'appariement
Tableau 33 : Résultats des effets du PUR 2020 sur le rendement des riziculteurs
Tableau 34 : Forces et faiblesses du PUR 2020
Liste des Annexes
Annexe 1 : Cadre logique du Programme d'Urgence Riz 2020
Annexe 2 : synthèse de l’annotation des critères d’évaluation du PUR 2020
Annexe 3: Mode opératoire pour l’appariement par le score de propension
RESUME
La Côte d’Ivoire est un pays encore tributaire de l’importation du riz. Et avec l’arrivée de la COVID 19 qui a entrainé une forte diminution des quantités de riz disponibles sur le marché international, le pays se voit confronter à un risque d’insécurité alimentaire en matière de riz. C’est dans ce contexte que l’Etat a décidé de mettre en place un Programme d’Urgence Riz 2020 (PUR 2020). L’objectif du PUR 2020 est d’assurer la couverture des besoins de consommation par la production nationale afin de répondre au risque de pénurie du riz dû à la pandémie à coronavirus. Après plusieurs mois d’exécution du programme, il est primordial de l’apprécier en vue de prendre de meilleures décisions. Ainsi la présente étude est menée dans le but de contribuer à l’amélioration du processus de formulation et de mise en œuvre des Programmes d’Urgence Riz. La méthodologie utilisée a consisté dans un premier temps à évaluer le PUR 2020 à travers l’analyse de la pertinence, de la cohérence, de l’efficacité et de l’efficience. Dans un second temps, Nous avons analysé les effets des travaux confortatifs sur l’efficience des riziculteurs et sur le rendement exploitations rizicoles. Enfin les points forts et les points faibles de ce programme ont été présentés. Il ressort, premièrement, de notre analyse que le programme conçu, est très cohérent et pertinent. Les objectifs sont en accord avec les attentes des bénéficiaires et les besoins nationaux. De plus, il existe une logique d’intervention entre les résultats attendus, les objectifs visés, les sources de vérification et les indicateurs. Ensuite le programme est jugé non efficace dans sa mise en œuvre avec taux de réalisation des activités estimé à 19,87%. Le PUR 2020 est jugé assez efficient dans la gestion globale des ressources disponibles. En ce qui concerne l’analyse de l’efficience technique des exploitations rizicoles, elle a révélé que 48,15% des exploitations rizicoles ayant bénéficié des travaux confortatifs sont efficientes. Quant à l’analyse des déterminants, elle a montré que le sexe, le niveau d’expérience, l’origine, l’expérience, l’appartenance à une organisation, l’appui technique, le niveau d’instruction, la nature de l’activité, la superficie, la taille du ménage et la destination du paddy sont les variables qui influencent la participation au PUR 2020. Cependant l’impact global du PUR 2020 n’a pas pu être effectué au vu de la non réalisation des différents appuis. Les travaux confortatifs effectués dans le cadre du PUR 2020 n’ont pas d’impact significatif sur le rendement des riziculteurs. Enfin le PUR 2020 accuse un retard important dans sa mise en œuvre en raison de la mise à disposition tardive des ressources et surtout en raison de la réduction de l’enveloppe financière qui lui était initialement dédiée.
Mots-clés: Côte d’Ivoire, Evaluation, Exploitations rizicoles, Efficience technique, PUR 2020.
ABSTRACT
Ivory coast is still dependent on rice imports. With the arrival of COVID 19, which has led to a sharp drop in the quantities of rice available on the international market, the country is facing a risk of food insecurity in terms of rice. It is in this context that the government has decided to set up an Emergency Rice Programme 2020 (PUR 2020). The objective of the PUR 2020 is to ensure that consumption needs are covered by national production in order to respond to the risk of rice shortages due to the coronavirus pandemic. After several months of implementation of the programme, it is essential to assess it in order to make better decisions. The present study is therefore conducted with the aim of contributing to the improvement of the formulation and implementation process of the Emergency Rice Programme. The methodology used consisted firstly in evaluating the PUR 2020 through the analysis of relevance, coherence, effectiveness and efficiency. Secondly, we analyzed the effects of the comfort work on the efficiency of rice farmers and on the performance of rice farms. Finally, the strengths and weaknesses of this programme were presented. Firstly, our analysis shows that the programme designed is very coherent and relevant. The objectives are in line with the expectations of the beneficiaries and the national needs. Moreover, there is a logic of intervention between the expected results, the targeted objectives, the sources of verification and the indicators. Secondly, the programme is not considered to be effective in its implementation, with the rate of completion of activities estimated at 19.87%. The PUR 2020 is judged to be fairly efficient in the overall management of available resources. The analysis of the technical efficiency of rice farms revealed that 48.15% of the rice farms that benefited from comfort work are efficient. As for the analysis of determinants, it showed that gender, level of experience, origin, experience, membership in an organization, technical support, level of education, nature of the activity, area, household size and destination of paddy are the variables that influence participation in PUR 2020. However, the overall impact of the PUR 2020 could not be determined due to the fact that the different types of support were not implemented. The comfort works carried out within the framework of the PUR 2020 do not have a significant impact on the yield of rice farmers. Finally, the PUR 2020 is experiencing a significant delay in its implementation due to the late availability of resources and, above all, due to the reduction in the financial envelope that was initially allocated to it.
Keywords: Ivory coast, Evaluation, Rice farms, Technical efficiency, PUR 2020
INTRODUCTION
Contexte
Le riz(Oryza sp) joue un rôle majeur dans l’alimentation des ménages ruraux et urbains en Afrique. Il constitue un produit stratégique et prioritaire pour la sécurité alimentaire des pays en développement. Selon Lançon et al (2008), le riz blanchi est la deuxième céréale la plus consommée dans le monde, derrière le blé mais devant le maïs. L’Afrique de l’Ouest ne reste pas en marge de cet état de fait. En effet, en 40 ans, la part du riz dans le régime de base est passée d’environ 15% à plus de 30% dans les pays côtiers tels que le Sénégal ou le Liberia et la consommation moyenne annuelle a atteint 60 kg par personne en 2016 (Veillard, 2016). Cet accroissement de la consommation est positivement corrélé avec une forte croissance de la population. Entre 2013 et 2017, l’on a noté un taux d’accroissement moyen de la population de 3% en Afrique de l’Ouest. En Côte d’Ivoire, le riz occupe une place importante dans la politique ivoirienne de sécurité alimentaire, à cause de sa forte demande intérieure. Il est devenu l’aliment principal de la population, notamment celle des milieux urbains (Ministère de l’agriculture, 2012) du fait du changement des habitudes alimentaires des populations.
Ces dernières années, ce sont l’équivalent de plus de 300 milliards en devises qui sortent chaque année pour importer cet aliment de base de la cuisine ivoirienne et qui auraient pu être affectés à des investissements socio-économiques. La production nationale de riz blanchi est passée de 984 000 tonnes en 2012 à 2 024 468 tonnes en 2018. Cependant, la progression de cette production n’a permis de satisfaire que 74% des besoins de la consommation intérieure et ce, du fait de la démographie croissante (FIRCA, 2020). La Côte d’Ivoire est donc exposée à un risque d’insécurité alimentaire. Pour combler ce déficit qui perdure depuis des années, la Côte d’Ivoire a mis en place depuis 2012, une Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR). Cette SNDR a pour objectif de satisfaire à moyen terme, les besoins de consommation nationale en riz de bonne qualité avec une production locale de 1.900.000 tonnes de riz blanchi et porter cette production à l’horizon 2020 à environ 2,5 millions de tonnes de riz blanchi afin de dégager des surplus à exporter (ADERIZ, 2019). Elle est mise en œuvre selon un modèle de développement de la filière structuré autour du maillon transformation et basé sur un dispositif intégré de contractualisation entre tous les acteurs, garantissant une production rémunératrice pour le producteur ainsi qu’un riz compétitif sur les marchés.
En vue de consolider les acquis de la SNDR et de développer durablement la filière riz, le gouvernement a créé l’ADERIZ (Agence de Développement de la filière Riz) qui est une agence d’exécution de l’Etat et vient remplacer l’Office national de développement de riziculture. Caractérisée notamment par une plus grande flexibilité financière et administrative, l’ADERIZ a pour mission de traduire en actions la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture. De façon spécifique elle contribuera au renforcement des capacités de l’interprofession rizicole, à la réalisation des investissements en infrastructures rizicoles et à la mise en place d’un mécanisme pérenne de couverture des besoins nationaux en semences de riz certifiées et en variétés améliorées. Avec les différentes crises qu’a connu la Côte d’Ivoire, le pays a été affectée dans différents domaines notamment celui de la filière riz. La crise post-électorale de 2002, la crise alimentaire de 2008 et la crise sanitaire liée à la COVID-19 survenues, ont entrainé un déficit en terme production locale en Côte d’Ivoire. Le Gouvernement ivoirien décide donc de mettre en place des stratégies et programmes pour répondre aux désagréments engendrés par ces crises. Le Programme d’Urgence Riz 2020 (PUR 2020) a pour objectif de combler le déficit occasionné par la crise sanitaire et plus loin d’augmenter la production du riz local.
Problématique
La Côte d’Ivoire a mis en œuvre depuis 2012 la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR) afin d’augmenter la production nationale et réduire ainsi sa dépendance vis-à-vis des importations massives de riz qui proviennent à 100% de l’Asie dont 23% de la Chine, 23% du Vietnam, 20% de la Thaïlande et 21% de l’Inde. La production nationale de paddy à la fin de la campagne de 2020 s’établit à 1 481 182 tonnes de paddy (une baisse de 21% par rapport au résultat de la campagne de 2019) soit 962 768 tonnes de riz blanchi (ADERIZ, 2021). En plus d’une demande intérieure accrue, le pays se voit confronté à la crise sanitaire liée à la COVID-19 qui a induit la fermeture des frontières et impacte donc les importations et la production de riz. Soucieux des dégâts que pourraient engendrer cette crise, l’Etat ivoirien à travers, le ministère de la Promotion de la Riziculture a donc mis en place le Programme d’Urgence Riz 2020 (PUR-2020) pour prévenir une éventuelle pénurie de riz. Avec l’expérience des anciens projets et programmes exécutés qui n’ont pas donnés les résultats escomptés et dans un souci de redynamiser la filière, il convient d’évaluer ce programme d’urgence afin d’améliorer l’élaboration des prochains programmes et d’aider à une meilleure prise de décision. Pour mieux cerner les contours de notre étude, il serait judicieux de se demander: Est-ce que le Programme d’Urgence Riz 2020 permettra à la Côte d’Ivoire d’assurer la couverture des besoins en consommation ? Quel est le degré d’efficacité des acteurs dans la mise en œuvre du programme? Le Programme d’Urgence Riz 2020 pourra-t-il intensifier la production nationale et rendre la Côte d’Ivoire autosuffisante en matière de riz?
Objectifs de l’étude
L’objectif de cette étude est de contribuer à l’amélioration du processus de formulation et de mise en œuvre des Programmes d’Urgence Riz.
Plus spécifiquement, il s’agira de:
- Evaluer le Programme d’Urgence Riz 2020;
- Analyser les effets des travaux confortatifs sur l’efficience et le rendement des riziculteurs
- Analyser les forces et les faiblesses du PUR 2020.
Structure du mémoire
Ce document s’articule autour de trois grands chapitres.
Le premier chapitre sera consacré à la revue de littérature. Ensuite le deuxième chapitre à la méthodologie de travail. Enfin le troisième chapitre sera dédié aux résultats et à la discussion.
CHAPITRE 1: REVUE DE LITTERATURE
Le présent chapitre retrace la revue de littérature permettant de mieux appréhender l’étude. Il abordera les notions de programme, d’évaluation, de changement et les généralités sur la filière riz.
1.1. Généralités sur le riz et la filière riz en Côte d’Ivoire
1.1.1. Situation mondiale du riz
Le riz blanchi est la deuxième céréale la plus consommée dans le monde, derrière le blé mais devant le maïs (Lançon et al., 2008). Cela est vraisemblablement dû à l’augmentation très rapide de la population. Cet accroissement s’accompagne également de profondes mutations du peuplement (urbanisation) et corrélativement des habitudes alimentaires. Pour combler la demande croissante de riz, bien de régions dont la production est insuffisante se tournent vers les importations. Le riz occupe le premier poste des importations céréalières de l’Afrique de l’Ouest. Entre 1990 et 2008, les importations de riz ont été multipliées par environ 4, passant de 2 200 000 tonnes en 1990-1992 à près de 8 millions de tonnes en 2008 (Blein et al., 2011). Bien que la croissance du marché mondial rizicole soit liée en grande partie à l’augmentation rapide de la demande non asiatique, 85% de la consommation mondiale est effectué encore en Asie (Lancon et al., 2008). Il n’est, dès lors, pas surprenant de constater selon Lançon et al. (2008), que la production échangée au niveau mondial représente à peine 7% des volumes récoltés. Du point de vue de l’offre, la production mondiale de riz est dominée par l’Asie à 90%.
L’offre internationale du riz est composée de 6 principaux exportateurs que sont la Thaïlande, la Chine, le Vietnam, l’Inde, les Etats-Unis et le Pakistan. Ces pays représentent plus de 80 % des volumes échangés. Ribier (2002), distingue deux groupes d’exportateurs : le premier groupe est celui des exportateurs réguliers et structurels, dont une part de la production est orientée à l’exportation. C’est le cas du Vietnam, de la Thaïlande et des Etats-Unis. Le deuxième groupe est caractérisé par des pays dont l’exportation est dépendante des besoins de régulation interne. Le marché international du riz est pour ces pays un marché résiduel. Ces pays sont qualifiés par Ribier (2002) d’exportateurs occasionnels. Ce sont l'Indonésie, l’Inde, et la Chine. Par ailleurs, le taux de progression de la demande mondiale (2%) est 10 fois supérieur au taux de progression des volumes échangés (0,2%) (Ministère de l’Agriculture, 2012). Depuis 2008, plusieurs grands pays exportateurs de riz ont imposé soit des prix minimums à l’exportation, soit des taxes, ou encore des restrictions quantitatives pour ne pas pénaliser leurs populations (Ngaresseum, 2009). Ces mesures ont réduit les quantités de riz offertes sur le marché mondial avec comme corollaire une augmentation des coûts internationaux de cette céréale.
1.1.2. Enjeux du riz en Afrique de l’Ouest
L’Afrique de l’Ouest possède de nombreux atouts pour la production de riz et, de manière générale, le développement de la chaîne de production du riz : disponibilité de grandes surfaces de terres exploitables pour la production, conditions climatologiques favorables au riz, demande soutenue, réseau de centres de recherche. Le riz couvre en Afrique de l’Ouest une superficie supérieure à 5.5 millions d’hectares dont près de 2.4 millions sont au Nigéria (Boutsen et al., 2013). Le volume de la production sous régionale du paddy est passé de quelques 2,5 millions de tonnes en 1970 à près de 13 millions en 2013. (Africa Rice, 2014). Le secteur du riz se compose principalement de petits producteurs et surtout de transformateurs artisanaux, et les frais de transaction (pour la transformation, le transport et la commercialisation) sont élevés. Il est toutefois possible de créer une importante valeur ajoutée, tant sur le plan de la production que de la transformation ou de la commercialisation. Le nombre d’hectares plantés de riz en Afrique de l’Ouest est passé de 3 millions dans les années 1980 à plus de 6 millions actuellement (Boutsen et al., 2013). Malgré la relative faiblesse de la productivité sur le plan régional, les coûts de production des pays Ouest-Africains sont comparables à ceux des grands pays producteurs au niveau mondial. Au niveau de la production, les producteurs de riz rencontrent aussi des difficultés à accéder à une semence de qualité et aux intrants en quantités suffisantes.
L’Afrique subsaharienne est fortement dépendante des importations pour subvenir à ses besoins. Celles-ci représentent globalement 40% de la consommation rizicole de la sous-région, et cette dépendance s’est amplifiée durant les années 1990 (Mendez et al., 2011). Depuis le milieu des années 1990, les importations ont ainsi été multipliées par trois, avec toutefois une tendance à la stabilisation au cours des cinq dernières années. En Afrique de l’Ouest la dépendance s’est de plus en plus aggravée, ainsi les importations de riz représentent-elles actuellement environ 5.2 millions de tonnes contre 1.7 millions au début des années 1990 (Mendez et al., 2011). Cette tendance est assez générale dans tous les pays de la sous -région, même si le poids de certains pays, comme le Nigeria, le Sénégal et la Côte-d’Ivoire a fortement influencé cette tendance. L’Afrique de l’Ouest a enregistré les taux de croissance de la consommation les plus élevés ces dernières années, avec 4,2 % avant la crise rizicole de 2007 ; 9,7 % après la crise et même 13,6 % entre 2010 et 2012 (Seck et al. 2013).
Dans les États tels que le Sénégal, le Liberia et la Sierra Leone, la consommation annuelle moyenne de riz atteint 60 kg par personne et jusqu’à 90 kg (Mendez et al., 2011). Dans les pays tels que le Mali et le Burkina Faso, éloignés de la mer et par conséquent du riz importé peu coûteux, la moyenne est de 40 à 60 kg par personne et par an. Le prix du riz est un facteur qui revêt par conséquent une grande importance en termes de sécurité alimentaire. Le riz a pris une place centrale dans les discussions à propos de la sécurité alimentaire à la suite de la crise de 2008. Elle a provoqué le lancement de diverses stratégies visant à mieux soutenir la chaîne du riz. L’ensemble des pouvoirs publics d’Afrique de l’Ouest ont adopté des mesures sur le court et le long terme, tant dans le but de maîtriser les augmentations de prix pour les consommateurs et d’assurer un approvisionnement permanent des marchés nationaux que pour soutenir la production nationale de riz.
1.1.3. Présentation de la filière riz en Côte d’Ivoire
1.1.3.1. Evolution des politiques rizicoles en Côte d’Ivoire
a. La période de 1960 à 1977 : Politique volontariste et interventionniste de l’Etat
Elle a permis le développement de la Filière Riz à travers deux importantes structures que sont la Société d’Assistance Technique et de Modernisation de l’Agriculture en Côte d’Ivoire (SATMACI) (1960-1970) et la Société de Développement de la Riziculture (SODERIZ) (1970-1977). Cela a eu pour résultat un accroissement de la production pour atteindre un niveau d’autosuffisance en 1977-1978 avec une baisse significative des importations dès 1976. Les mesures incitatives concernaient la distribution de semences sélectionnées, l’octroi de crédit de campagne, la fixation d’un prix minimum garanti, la fourniture de petits matériels agricoles et l’encadrement des producteurs. Cependant, l’inorganisation des circuits de distribution avec des pénuries artificielles sur les marchés, la forte subvention à la filière (52 F/kg de paddy) et les problèmes de gestion ont amené l’Etat à dissoudre la SODERIZ.
b. De 1978 à 1994: Diversification de l’agriculture
La volonté de diversifier l’agriculture ivoirienne bien affirmée malgré l’accent mis sur les cultures d’exportation a permis de poursuivre le développement de la riziculture ivoirienne, dont la filière était gérée par plusieurs structures : la production de semences confiée à l’Office des Semences et des Plants (OSP), l’encadrement des producteurs à la Société Africaine Technique pour la Mécanisation de l'Agriculture en Côte d'Ivoire (SATMACI), la Société d’Etat pour Le Développement Du Palmier (SODEPALM), la Société d'Etat pour le Développement des Fruits Et Légumes (SODEFEL) et la Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile (CIDT), en fonction des zones agroécologiques, les activités industrielles et de commercialisation à l’ Office d’aide à la Commercialisation des Produits Agricoles (OCPA) et au secteur privé et la régulation est du ressort de la Caisse de Péréquation. Malgré l’importance des subventions octroyées au secteur privé, les usiniers manquent de stratégies d’approvisionnement et de coordination de leurs activités. Ils se retrouvent vite en faillite et cessent leurs activités. L’Etat se désengage donc progressivement des filières agricoles et l’encadrement de la Filière Riz est confiée à une seule structure de 1988 à 1994, en l’occurrence la Société Compagnie Ivoirienne de Développement des Vivriers (CIDV) avec des mesures incitatives, dont la fourniture de semences à haut rendement (Bouaké 186, IDSA 6 et 10) ; l’installation de micro-rizeries etc. Cependant, les résultats restent mitigés avec une production évoluant en dents de scie.
c. De 1994 à 2008 : Les mesures d’ajustement structurel
Les mesures d’ajustement structurel imposées au pays ont entrainé la dissolution, la privatisation ou la fusion de plusieurs structures agro industrielles et la mise en place d’une structure nationale chargée de l’encadrement des producteurs agricoles, l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER) à travers une approche globale. La Filière Riz ne fut plus encadrée convenablement et l’inorganisation des acteurs ajoutée à la succession des crises socio politiques depuis 1999 ont affecté négativement la production nationale. De 1995 à 1996, l’Etat a mis en place la SOPRORIZ (Société de Promotion de la Riziculture) pour les activités de promotion de la filière puis le PNR (Programme National Riz) de 1996 à ce jour avec l’encadrement des producteurs confié à l’ANADER, aux coopératives et aux ONG, les activités de commercialisations à l’OCPV et au secteur privé (rizeries et décortiqueuses). Les activités de régulation sont du ressort du Comité Interministériel Riz et les activités de recherche sont conduites par le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA).
d. Depuis juin 2008
En vue de faire face à la problématique du risque d’insécurité alimentaire que court le pays, le gouvernement ivoirien a adopté en juin 2008, un document de stratégie de relance de l’activité rizicole en Côte d’Ivoire. Cette stratégie qui vise la couverture totale des besoins nationaux en riz par la production nationale à l’horizon 2012, définit un programme d’actions en trois phases qui visent l’atteinte des besoins nationaux et la pérennisation des acquis de production et éventuellement la constitution d’un stock de sécurité (FIRCA, 2011). Cette période connaît la dissolution du Programme National Riz et la création de l’Office National de Développement de la Riziculture qui en a pris les activités (Ministère de l’agriculture, 2012). Suite au Conseil des Ministres du 10 janvier 2018, le gouvernement ivoirien décide de créer l’Agence pour le Développement de la Riziculture qui aura pour mission de mettre en œuvre les orientations gouvernementales en matière de développement de la filière riz en Côte d’Ivoire. Un ministère de riz a été créé récemment pour corroborer la volonté de l’État de Côte d’Ivoire pour l’atteinte de l’autosuffisance.
1.1.3.2. Systèmes de production
En Côte d’Ivoire la production rizicole se fait à travers trois principaux systèmes, à savoir : la riziculture irriguée ; la riziculture inondée et la riziculture pluviale. On les rencontre aussi bien en zone forestière qu’en zone de savane (FIRCA, 2011).
a. Riziculture irriguée
La riziculture irriguée est caractérisée par des exploitations plus ou moins modernes et intensives. Il s’agit d’un système pratiqué dans des bas-fonds aménagés avec maitrise totale ou partielle de l’eau. Les exploitations sont de tailles appréciables (1-2 ha). C’est le système le plus mécanisé avec l’utilisation de motoculteurs et intensifiée avec l’utilisation d’engrais et produits phyto sanitaire. Les rendements varient de 3 à 10 t/ha et les récoltes sont essentiellement commercialisées sur les marchés locaux. En 2007, la riziculture irriguée en Côte d’Ivoire concernait environ 35 000 ha soit 5% des superficies emblavées et représentait 20% de la production nationale (Ngaresseum, 2009 ; FIRCA, 2011 ; Kouassi, 2019). Elle offre la possibilité de réaliser deux cycles annuels de culture (Ngaresseum, 2009). Le Bureau National d’Études Techniques et Développement (BNETD) indique que 362 sites sont aménagés dont 184 sites équipés de barrages (BNETD, 2008). Ces aménagements couvrent 54 457 ha sur une superficie totale aménageable évaluée à 180 000 ha. Selon l’ONDR (2015), la riziculture irriguée occupe 13% des superficies emblavées et représente 15% de la production nationale. On rencontre aussi bien des hommes que des femmes dans ce système de culture.
b. Riziculture pluviale
C’est le système le plus répandu en Côte d’Ivoire. Caractérisé par des exploitations de petite taille (0,2-1ha) et intensif en main d’œuvre familiale. La riziculture pluviale utilise très peu d’intrant agricole, n’est pas mécanisée et est pratiquée de façon itinérante en association (mais, manioc…) avec d’autres cultures. Les rendements sont faibles et oscillent entre 0.5-1.5 tonnes/ha. La riziculture pluviale occupe 85% des superficies et représente 80% de la production nationale sur une superficie estimée à 600 000 ha (Ministère de l’agriculture, 2012). Les producteurs n’utilisent pas, pour la plus grande majorité, de semences sélectionnées à haut rendement et ne font aucun apport d’engrais ni de traitements herbicides ou fongicides. La production est destinée en premier lieu à l’autoconsommation familiale. Le surplus fait l’objet de commercialisation informelle.
c. Riziculture inondée
Elle est généralement pratiquée sur de grandes plaines inondables par les fleuves en crues. Elle est mécanisée mais moins intensive et sans maitrise de l’eau. Pratiqué de façon traditionnelle et assez intensive en main d’œuvre familiale, la riziculture inondée est peu répandue (Nord-Ouest) en Côte d’Ivoire. Les rendements se situent autour de 3 t/ha. La riziculture inondée occupe 2% des superficies et représente 5% de la production nationale.
1.1.3.3. Acteurs de la filière riz en Côte d’Ivoire
a. Producteurs et Organisation de producteurs
Depuis la privatisation des grandes rizeries industrielles et la libéralisation de la filière, le secteur de riz est géré par une multitude d'acteurs dont les principaux sont les producteurs et leurs organisations professionnelles. La culture locale de riz concerne près 8 % de la population active correspondant à près 600000 familles. Ceux-ci y tirent l’essentiel de leurs revenus. Près de 55 % de ces riziculteurs sont des femmes (FAO, 2009). Elles constituent la principale force de travail pour des activités spécifiques dans la riziculture de bas-fond et irriguée. Ce sont elles qui réalisent les activités de semis, de récolte et de certaines activités post-récolte comme le ramassage, le battage manuel et le vannage. On rencontre dans ce maillon des coopératives départementales, régionales, des coopératives de producteurs ainsi que des unions de coopératives. Il existe une association de riziculteurs, l’Association Nationale des Riziculteurs de Côte d’Ivoire (ANARIZ-CI) qui regroupe des Coopérative Régionale de Riziculteurs (CORERIZ) reparties sur l’ensemble du territoire. Une association nationale de semenciers existe depuis juin 2009. Elle a été mise en place dans le cadre de la redynamisation du secteur semencier ivoirien. Également une interprofession dénommée Organisation Interprofessionnelle Agricole de la Filière Riz (OIA Riz) a été mise en place en 2017 pour regrouper tous les acteurs de la filière et permettre de mieux la structurer. Cependant, ces organisations professionnelles de riz ne sont pas suffisamment fortes et leurs impacts ou services rendus aux membres de base ne sont pas toujours clairement identifiés, surtout en approvisionnement d’intrants et en négociation commerciale du prix du paddy vendu. (FIRCA, 2011). Néanmoins, au gré des projets, se sont mis en place des groupements de producteurs, le plus souvent informel, pour gérer les questions relatives à la gestion et à l’entretien des périmètres, l’approvisionnement en intrants, l’utilisation de motoculteurs en commun, la production de semences, etc.
b. Transformateurs
La transformation constitue une étape très importante dans les activités post récolte du riz. En effet, c’est cette activité qui permet de passer du paddy au riz comestible. La qualité du riz produit en Côte d’Ivoire dépend fortement de la technologie de fraisage utilisée dans la transformation. Le changement de technologie de transformation est perçu par l’amélioration de la technologie de broyage, c'est-à-dire la capacité à exécuter des fonctions supplémentaires. Pour accroitre la qualité du riz produit en Côte d’Ivoire, l’Etat a prévu, par le biais de la stratégie Nationale de Développement du Riz en 2016, la mise en place d’unités plus performantes pouvant effectuer les opérations de : pré-nettoyage, séchage, nettoyage, cueillette des pierres, la pondération, le décorticage, séparation, de blanchiment (trois unités), le classement et l’ensachage.
c. Commerçants et importateurs
La collecte et la commercialisation du paddy est faite par des opérateurs privés pour leur propre compte ou ce sont les producteurs eux-mêmes qui se chargent de vendre leur production soit bord champ soit au niveau du marché local, après transformation ou non en riz blanchi. L’importation du riz est l’œuvre de cinquante (50) entreprises. Neuf (09) d’entre elles traitent environ 98 à 99 % du volume total des importations. Ainsi, malgré le nombre élevé des opérateurs concernés, on retient que l’importation du riz blanchi en Côte d’Ivoire est le fait d’un oligopole détenu par 10 % du nombre des importateurs (FIRCA, 2011). Parmi ces entreprises, la Société de Distribution de Toutes Marchandises (SDTM) se positionne comme le plus grand importateur. En 2016 elle capitalisait 70 % des volumes totaux de riz importé en Côte d’Ivoire. (Yao et al., 2018). Sur le plan local, les acteurs qui interviennent au niveau de la collecte et de la commercialisation du paddy sont les producteurs (particuliers), les coopératives de producteurs, les commerçants collecteurs de paddy et les structures de transformation (Ministère de l’agriculture, 2012). Dans certaines zones de la Côte d’Ivoire comme Sinfra, ce sont les femmes qui s’occupent des activités de collecte et de commercialisation.
Dans le processus de commercialisation, deux types de circuits de commercialisation sont en marche à savoir la commercialisation du paddy et la consommation du riz blanchi (Lago, 2017). Le paddy est soit collecté par les commerçants grossistes ou les collecteurs, soit transporté par les producteurs depuis leurs exploitations. La vente se fait soit bord champ soit au niveau du marché local. Le commerce du riz blanchi se fait par deux circuits qui aboutissent au consommateur. Le premier circuit concerne le riz produit localement. Le deuxième circuit celui du riz importé. Le riz blanchi produit localement passe par deux branches. Une branche formelle qui aboutit à la vente du riz local dans les grandes surfaces et dans les entreprises de commercialisation du riz et la voie informelle qui fait aboutir le riz sur les marchés locaux. La vente sous la forme paddy est le type de vente le plus pratiqué (Aloko et al., 2015). La commercialisation du riz pluvial est très limitée à cause de l’utilisation de variétés traditionnelles et du faible rendement des exploitations (0,5 à 1t à l’hectare). Cette production est généralement destinée à l’autoconsommation. Néanmoins, une infime partie est décortiquée et commercialisée par les femmes autochtones sur les marchés ruraux (Aloko et al., 2015). Les femmes décortiquent et vendent le riz directement aux consommateurs dans des récipients et bols.
d.Structure d’encadrement et de recherche
Au niveau de la recherche, le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) est la structure qui a la responsabilité de la recherche-développement et de la production des semences de base de riz (Ministère de l’agriculture, 2012). À côté de cette structure, on trouve Africa Rice anciennement ADRAO. Tous deux responsables de la production de nouvelles variétés. Aussi, la production à grande échelle de ces variétés et leur vulgarisation auprès des producteurs étaient de la responsabilité des structures paraétatiques : Société d'Assistance Technique à la Modernisation de l'Agriculture en Côte d'Ivoire (SATMACI) (1960-1970), Société d’Etat pour le Développement de la Riziculture (SODERIZ) (1971-1977), Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Vivriers (CIDV) (1988-1994). Ces structures ont été dissoutes à la suite de la politique de désengagement des activités productives dans les années 80 (FIRCA, 2011).
Des structures telles que l’Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (l’ANADER), le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP), le Centre des Métiers Ruraux (CMR) et de nombreux cabinets de formation sont fortement impliqués dans la formation et le renforcement des capacités des producteurs (FIRCA, 2011). Les agents de l’ANADER en charge du riz s’occupent de toutes les autres cultures annuelles (Ministère de l’agriculture, 2012).
e. Cadre institutionnel
L’Office National de Développement de la Riziculture (ONDR) créé par décret présidentiel N° 2010-202 du 15 juillet 2010 et devenu depuis Janvier 2019 Agence pour le Développement de la filière Riz (ADERIZ) remplace le Programme National Riz, créé par arrêté n° 015 du 12 mars 2003, qui était une structure rattachée directement au Cabinet du Ministre de l’Agriculture.
1.2. Cadre conceptuel de l’étude
1.2.1 Notion de programme
Un programme peut être défini comme un ensemble d’activités, soutenus par des ressources matérielles et humaines, visant à intervenir dans un processus social avec l’intention de résoudre un problème ou de fournir du service. Comparé au programme, le projet est un sous ensemble ; il fait partie intégrante de celui-ci. Le projet est « le plus petit élément opérationnel d’un plan ou d’un programme de développement (…) que l’on puisse concevoir et mettre en valeur en tant qu’entité distincte » (Gittinger, 1985).
Selon le PNUD (1997) « L'approche programme est un processus qui permet aux gouvernements d'articuler les priorités nationales et de réaliser les objectifs de développement humain durable dans un cadre cohérent et participatif. L'approche programme est bien plus qu'un simple moyen de réunir des projets exécutés en un lieu donné dans un "programme", c'est une approche logique qui intègre les processus de planification et de gestion de tout effort de développement national, aux niveaux macro-économiques, méso-économique et micro-économique. ». Les programmes visent donc à répondre à des objectifs de développement en mettant en œuvre des projets autonomes visant à répondre à des besoins de développement particuliers. Un programme est dit d’urgence lorsqu’il ne souffre pas de retard sous peine d’entraîner un préjudice grave et irréparable. Il nécessite des actions immédiates en vue de répondre aux désagréments causés par des événements de grande ampleur ou àrisque majeur, mettant en péril la vie des personnes, d'animaux (sauvages ou d'élevage), de plantes ou d'autres organismes vivants, ou l'intégrité des biens.
1.2.2. Notion d’évaluation
1.2.2.1. Définitions
L’évaluation est une appréciation, un examen ponctuel d’un projet ou d’un programme. (OCDE, 2019 ; FIDA, 2003 ; UPSE, 2020). L’évaluation permet de mesurer le degré d’atteinte de l’objectif du projet/programme sur un ensemble de domaines qui sont : l’organisation et les moyens de l’équipe du projet, la planification des actions, l’état d’exécution, les résultats et les effets, l’impact par rapport aux objectifs. Ainsi, l'évaluation permet d'évaluerla pertinence, la cohérence, l'efficacité, l’efficience, l'impact, et la durabilitédes projets (Direction des Statistiques et du Suivi-Evaluation de l'ADERIZ, 2019). La pertinence permet de savoir si l’objectif et les résultats du projet correspondent au mieux aux besoins des bénéficiaires, à la politique du pays ainsi qu’aux attentes et à la capacité des partenaires. L’efficacité permet de vérifier si l’objectif et les résultats peuvent être atteints moyennant les actions prévues. L’efficience quant à elle jauge si les ressources (fonds, expertise, temps, etc.) servent à atteindre les résultats de façon économe. La viabilité évalue si les bénéfices résultant du projet sont maintenus après la fin de l’intervention. Et enfin l’impact renseigne si les effets à long terme, positifs et négatifs, primaires et secondaires, induits par le projet, directement ou non, intentionnellement ou non ont été pris en compte
1.2.2.2. Types d’évaluation
Il existe différents types d’évaluation, qui peuvent être classés selon le périmètre de l’évaluation, le moment de l’évaluation, les personnes qui mènent l’évaluation et les techniques ou méthodes d’évaluation (IFRC, 2011).
a. Evaluation selon le périmètre
Pour déterminer le périmètre de l’évaluation il faut se demander: L’évaluation va-t-elle s’intéresser à une ou plusieurs actions, un ou plusieurs projets ou programmes ou s’intéresser à la stratégie ou à la gouvernance de la structure ? L’évaluation va-t-elle porter sur les outils, une zone géographique, ou une période temporelle définie?
b. Evaluation selon le moment
L’évaluation formative est menée durant la mise en œuvre d’un projet/programme pour améliorer les performances et vérifier la conformité.
L’évaluation récapitulative est réalisée au terme de la mise en œuvre pour mesurer l’efficacité et l’impact du projet/programme.
L’évaluation intermédiaire ou à mi-parcours permet de réorienter l’action. Elle peut être mise en œuvre pour vérifier, au milieu du cycle du projet, si les besoins sont toujours présents, si la gestion du projet/programme se déroule comme prévu ou nécessite une amélioration et pour analyser éventuellement les premiers effets du programme.
L’évaluation finale est une évaluation récapitulative (et souvent externe) menée au terme de la mise en œuvre pour évaluer la mesure dans laquelle les objectifs prévus du projet/programme ont été atteints.
L’évaluation ex-ante ou a priori intervient en aval de la mise en œuvre du projet/programme, au moment de la conception d’un projet/programme. Sa fonction est notamment de vérifier l’adéquation des objectifs par rapport aux besoins, enjeux ou problèmes à résoudre.
L’évaluation ex-post est effectuée après l’arrêt du projet/programme, se situe nettement après la clôture de l’action et s’intéresse aux effets à moyen ou long terme (impacts).
c. Evaluation selon les personnes
L’autoévaluation est réalisée par les responsables directement impliqués dans la mise en œuvre d’un projet/programme. Elle contribue à renforcer les capacités et l’implication du personnel. Elle est considérée comme plus subjective. Elle est plus axée sur les enseignements à tirer que sur la redevabilité.
L’évaluation interne est effectuée par un agent relevant de la structure responsable de l’action mais n’ayant pas été impliqué dans la conception ou la mise en œuvre de celle-ci.
L’évaluation externe ou indépendante est effectuée par des évaluateurs qui ne font pas partie de l’équipe de mise en œuvre et apportent ainsi un certain degré d’objectivité et, bien souvent, un savoir-faire technique. Elle favorise un regard neutre et neuf et est axée sur la redevabilité.
L’évaluation participative est menée avec les bénéficiaires et d’autres acteurs clés, et peut favoriser leur autonomisation en renforçant leurs capacités, leur implication et leur soutien. Il s’agit ici de dépasser le stade de la simple consultation des usagers pour aller vers une participation à la conception et mise en place du système de suivi et évaluation.
L’évaluation conjointe est le fruit d’une collaboration entre plusieurs partenaires d’exécution. Elle permet de bâtir un consensus à différents niveaux, de gagner en crédibilité et d’assurer un soutien concerté.
d. Evaluation selon les techniques ou méthodes
L’évaluation en temps réel est une évaluation menée pendant la mise en œuvre du projet/programme pour fournir des informations immédiates sur les moyens d’améliorer la mise en œuvre en cours. Elle est plus axée sur les enseignements à tirer en temps réel que sur l’impact ou la redevabilité.
La méta-évaluation est utilisée pour évaluer le système d’évaluation. Elle est principalement utilisée pour dresser l’inventaire des évaluations, orienter le choix des activités d’évaluation ; faire une synthèse des résultats de l’évaluation.
L’évaluation thématique est axée sur un thème spécifique, tel que la problématique hommes-femmes ou l’environnement, et porte généralement sur différents projets/programmes ou l’ensemble de l’organisation.
L’évaluation par secteur/par groupe sectoriel porte sur un ensemble d’activités, de projets ou de programmes connexes, généralement menés dans des lieux différents et mis en œuvre par plusieurs organisations.
L’évaluation d’impact est axée sur l’effet plutôt que sur la gestion et l’exécution d’un projet/programme.
Fondamentalement, l’approche et la méthode utilisées dans une évaluation sont déterminées par le public et par le but de l’évaluation. Il est important de se rappeler que les catégories et les types d’évaluation ne s’excluent pas mutuellement et sont souvent utilisés conjointement.
1.2.2.3. Evaluation d’impact
a. Effet causal et problème de contrefactuel
La détermination de l’effet causal passerait par la mesure à un instant t donné du résultat dû à la fois à la participation et à la non-participation au programme du même individu (i). S’il était possible de le faire nous serions capables d’éliminer tout facteur externe susceptible de contribuer à la différence de résultats. Il serait alors possible de conclure sans aucun doute que la relation entre le programme et l’effet de ce programme est bien causale (Gertler et al., 2011). Cependant le caractère inobservable d’une des variables (Yi0) pose un problème. Il s’agit du problème de « contrefactuel ». Le contrefactuel peut être considéré comme ce qui serait arrivé si un participant n’avait en réalité pas bénéficié du programme. Autrement dit, le contrefactuel est le résultat qui aurait été obtenu en l’absence de programme (Conte, 2003). Étant donné qu’une personne ne peut pas simultanément participer à un programme et ne pas y participer. La personne ne peut donc pas être observée au même moment dans les deux cas de figure (autrement dit, en tant que bénéficiaire et non-bénéficiaire du programme).
Il existe plusieurs estimateurs d’impact. Les plus utilisés sont l’Average Treatment Effect (ATE), l’Average Traitement Effet on Traited (ATT), et l’Average Treatment Effect on Untraited (ATU).
-Effet moyen du traitement dans la population totale ATE
L’effet moyen du traitement dans la population totale des individus est défini comme :
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
-Effet moyen du traitement dans la sous-population des individus traités ATT ou ATET
L’effet moyen du traitement dans la sous-population des individus traités est défini comme :
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
-Effet moyen du traitement dans la sous-population des individus non traités ATU
L’effet moyen du traitement dans la sous-population des individus non traités est défini comme :
Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten
b. Présentation du Propensity Score Matching
Initialement introduit par Rosenbaum et Rubin (1983) dans un article intitulé « The central rôle of the Propensity score in observational studies for causal effects », le Propensity score ou le score de propension en français désigne la probabilité d’être exposé à un traitement selon un ensemble de caractéristiques observables avant l’exposition. Le Propensy Score Matching est une méthode d’évaluation d’impact dont le principe est de construire un groupe de traitement et un groupe de contrôle à partir de leur probabilité à participer au programme. En claire, les individus sont appariés sur la base de leur probabilité à participer à l’intervention, probabilité conditionnée par leurs caractéristiques observables respectives.
La méthode du PSM est basée sur deux hypothèses fortes à savoir : l’hypothèse d’indépendance conditionnelle à des caractéristiques observables et l’hypothèse d’existence de support commun. L’hypothèse d’indépendance conditionnelle signifie que le biais de sélection peut être contrôlé s’il existe un ensemble de variables observables pour lesquelles une indépendance d’affectation au traitement peut être vérifiée (Thomas et al., 2007). Cependant, lorsque le nombre de variables observables est élevé, se pose un problème de « dimensionnalité ». Afin de résoudre ce problème, Rosenbaum et Rubin (1983) proposent de ramener le nombre de variables de conditionnement à une seule et unique variable, qui serait un résumé univarié de l’ensemble des covariables. Cette variable est précisément le score de propension. La seconde hypothèse indique que les individus de chaque groupe d’analyse se ressemblent suffisamment pour que la comparaison ait un sens. L’absence de support commun entraînerait ce que Rosenbaum et Rubin (1983) appellent un facteur de confusion structurelle rendant fausse toute conclusion quant à l’effet causal d’un traitement. Pour prévenir ce problème, le score de propension ne doit être utilisé que dans la zone de support commun, c’est-à-dire la zone commune de la distribution des scores de propension des groupes traité et témoin.
Il existe trois principales méthodes peuvent être utilisées dans le choix du clone. Il s’agit, de la méthode de Kernel, de la méthode de Matching One to One et de la méthode d’appariement avec les cinq voisins les plus proches.
1.2.2.4. Evaluation de programme
Retracer l'historique ainsi que les évènements marquants ayant influencé l'évolution du domaine de l'évaluation de programme s'avère une étape essentielle à la compréhension des différents enjeux et composantes des façons de faire actuelles. L'ensemble des auteurs dans le domaine s'entend pour décrire son évolution au moyen de quatre grandes générations (Guba et al., 1989 ; Madaus et al., 1989 ; Brousselle et al., 2009). Nous les présentons dans le but de déboucher sur la conceptualisation actuelle de l'évaluation de programme.
a. Présentation des quatre (4) grandes générations de l’évaluation de programme
L'apparition de la pratique en évaluation de programme remonte à très loin. Il y a quatre mille ans, le peuple chinois recourrait déjà à un type d'activités évaluatives afin de recruter ses fonctionnaires (Wortman, 1983 ; Bowman, 1990 ; Brousselle et al., 2009).
La toute première génération recensée est axée sur une démarche de mesure : évaluer, c'est mesurer. D'ailleurs, à cette époque, aucune distinction n'est établie entre la recherche et l'évaluation. Les deux activités se réalisent selon la même démarche. Les années de réforme (1800 à 1900) entretiennent certaines préoccupations : recueillir de façon systématique les informations nécessaires afin de contrôler, transformer et améliorer les conditions de vie sociales de l'ensemble des individus de la population. Ainsi, un haut niveau de confiance est accordé aux tests standardisés, lesquels présentent une justesse et une objectivité irréprochables.
La seconde génération survient en parallèle avec la grande crise économique des années 1930. Durant cette période (1930 à 1960), on associe l'évaluation à la description (description du programme en vue d'émettre des recommandations pour son amélioration et son perfectionnement). Ainsi, une distinction est soulevée entre la mesure et l'évaluation. La communauté scientifique croit en l'apport de l'évaluateur et en la mise en application de ses connaissances afin d'améliorer le sort de certains programmes, projets et politiques. De plus, la Deuxième Guerre Mondiale entraîne la mise sur pied d'agences mondiales, d'où l'importance et le souci de maximiser l'efficacité des programmes, en fonction du niveau d'atteinte des objectifs.
Ce n'est qu'en pénétrant au sein de la troisième génération qu'une réelle reconnaissance de la pratique s'effectue. En effet, cette troisième génération est composée des périodes d'expansion (1960 à 1973) ainsi que de professionnalisation et d'institutionnalisation (1973 à 1990), toutes deux axées sur le jugement. La période d'expansion amène l'obligation sociale d'évaluer les programmes et leur développement. Toutefois, on se soucie dorénavant de la valeur et de la pertinence des objectifs de ceux-ci (plutôt que du niveau d'atteinte), ce qui ne faisait pas partie des intérêts de la génération précédente. Les approches utilisées en évaluation de programme s'apparentent en maints points à la recherche scientifique, ce qui entraîne une certaine confusion entre les deux façons de faire (Levin-Rozalis, 2003). L'inefficacité ainsi que l'inadéquation de l'approche scientifique de recherche en évaluation ont rapidement été soulevées par les praticiens. Cette contrainte majeure amène ainsi les théoriciens à développer des modèles évaluatifs permettant de structurer les façons de faire, tout en lui assurant une rigueur scientifique (Hurteau et al., 1987 ; Levin-Rozalis, 2003), ce qui enclenche le passage vers les périodes de professionnalisation et d'institutionnalisation. Celles-ci sont marquées par la naissance de programmes d'études en évaluation de programme, par la publication d'articles scientifiques dans le domaine, par l'élaboration de normes (Joint Committee on Standards) ainsi que par la formation d'associations. Il s'agit alors d'un développement professionnel majeur, permettant à la pratique évaluative de se différencier définitivement du processus de recherche scientifique.
Finalement, la quatrième génération recensée, de 1990 à nos jours, est caractérisée par l'entrée vers une période de remises en question, de doutes. Les modélisations élaborées à cette période affichent désormais un intérêt important pour la négociation entre les parties prenantes et les personnes concernées par le programme et son évaluation. En d'autres termes, le changement du paradigme scientifique au paradigme constructiviste place au premier plan la production d'un jugement. C'est d'ailleurs cette même visée qui amène les évaluateurs à impliquer les détenteurs d'enjeux au sein de leur démarche, leur permettant de façonner une argumentation solide et valide, susceptible de rendre leur jugement recevable. Ainsi, les préoccupations des détenteurs d'enjeux sont prises en compte au sein de la cueillette des données, qui suit maintenant un mode plus itératif. On assiste alors à une démocratisation de l'évaluation.
b. Conception actuelle de l’évaluation de programme
L'influence des différentes conceptualisations axiologiques ci-haut présentées a permis de cerner plus clairement la pratique évaluative de nos jours. En effet, l'évaluation de programme peut se définir comme étant une activité, (qui tend progressivement à se considérer comme étant scientifique compte tenu des nombreux développements qui ont marqué l'évolution du domaine dans les dernières décennies), qui vise à établir la qualité, la valeur ou le mérite d'un programme par le biais d'une cueillette systématique et méthodique d'informations portant sur ses différentes composantes (objet d'évaluation ou évaluant), en formulant un jugement, qui se doit d'être reçu et accepté par l'ensemble des détenteurs d'enjeux (stakeholders) (Arens, 2006; Stake et al., 2006). Les diverses informations recueillies concernant l'objet d'évaluation réfèrent aux fondements, aux objectifs poursuivis, aux services offerts, aux ressources disponibles, au contenu, aux impacts et effets générés ainsi qu'à l'évaluation, prévus dans le cadre du programme (Chen, 2005 ; Hurteau et al., 2006). Les détenteurs d'enjeux, quant à eux, constituent l'ensemble des personnes concernées par l'évaluation et par ses résultats. Par ailleurs, l'évaluation de programme prévoit une dimension finale, découlant directement du jugement formulé, qui s'appuie sur des recommandations en vue d'orienter et d'éclairer les décisions futures 1iées au programme (Mathison, 2005).
1.2.3. Théorie du changement
La théorie du changement est « une façon de décrire comment un groupe espère atteindre un but donné à long terme » (Anderson, 2005). Il ne s’agit pas d’une méthode conçue spécifiquement pour mesurer l’impact, puisqu’elle sert d’abord d’outil d’aide au développement de solutions à des problèmes sociaux complexes (Anderson, 2005). Cela dit, une telle démarche, utilisée à l’étape de la planification, permet généralement de faciliter l’évaluation (notamment d’impact) par la suite. Selon EVAL (2021), Le premier intérêt de la théorie du changement est de pouvoir formaliser notre raisonnement et modéliser notre intervention. Distinguer ce qui est du domaine de l’implicite et celui de l’explicite. Le second intérêt est de pouvoir présenter au fur à mesure de l’élaboration du programme cette théorie du changement aux diverses parties prenantes. Les autres acteurs valident-ils votre projection? Ou émettent-ils des réserves ou des conditions préalables au changement? Le troisième intérêt, une fois la théorie du changement documentée et explicitée, elle devient alors évaluable: à quel point le postulat de départ est-il correct? Le système de suivi et évaluation pourra ainsi mesurer et analyser les écarts. Les hypothèses pourront être validées, invalidées et actualisées au regard de l’expérience. Pour le Conseil du trésor du Canada (2012), une théorie du changement comporte quatre éléments essentiels à savoir un modèle logique ou une chaîne de résultats, des hypothèses (une définition des risques et parfois des mécanismes associés à chaque lien du modèle logique ou de la chaîne de résultats), un exposé des facteurs externes qui peuvent influer sur les résultats projetés, les preuves empiriques à l’appui des hypothèses et la définition des risques et des facteurs externes.
Nous présenterons ci-dessous la théorie du changement du PUR 2020.
1.2.4. Notion d’efficience
L’efficience peut être définie comme le rapport entre les ressources employées et les résultats atteints.
Un groupe est efficient s’il respecte l’enveloppe des moyens attribués ou s’il obtient un meilleur résultat que celui fixé avec des moyens similaires. L’efficience se mesure avec un ratio : résultats obtenus / frais engagés (ou ressources utilisées). Ce calcul permet d’assurer que l'entreprise utilise de manière optimale ses ressources. En d’autres termes l'efficience est l'optimisation des outils mis en œuvre pour parvenir à un résultat. Techniquement une unité de production est dite efficiente si, à partir du panier d’inputs qu'elle détient, elle produit le maximum d’output possible ou si, pour produire une quantité donnée d’output, elle utilise les plus petites quantités possibles d’inputs.
1.2.5. Méthodes de mesure de l’efficience
Plusieurs méthodes ont été développées pour estimer la frontière de production et les scores d’efficience. Celles-ci peuvent être regroupées en deux approches : Des méthodes paramétriques (Aigner et al., 1968, Aigner et al., 1977 et Meeusen et al., 1977) et des méthodes non-paramétriques (Charnes et al., 1978, et Banker et al. 1984).
1.2.5.1. Méthode paramétrique
On trouve 3 approches paramétriques pour estimer l’efficience technique : approche déterministe, approche probabiliste, et approche stochastique. C’est Farrell qui fût à l'origine de l'approche déterministe et paramétrique. Il proposa une approximation de la fonction de production efficace par une forme fonctionnelle connue à priori, de sorte à faciliter la spécification des différentes propriétés algébriques de cette fonction afin d’avoir une meilleure analyse de ces propriétés. Farrell utilisa la forme fonctionnelle Cobb-Douglas pour illustrer l'utilisation de cette approche sur des données agricoles de 48 États américains, tout en imposant des rendements constants à l'échelle. Timmer (1971), a proposé le modèle probabiliste basé sur la sensibilité de la fonction frontière aux observations extrêmes. Cette technique a fait l'objet d'applications dans le secteur agricole avec réussite par Bravo-Ureta et Pinheiro (1997) et Ali et Chaudhry (1990). D'autres auteurs se sont intéressés de plus près à l'approche paramétrique par fonction déterministe, à savoir Richmond (1974), Greene (1980). Ils ont apporté quelques modifications dans l'objectif de tendre vers des modèles avec les meilleures précisions et des estimateurs efficaces. L'approche stochastique ou d'erreur composée, est initialement proposée par Aigner, Lovell et Schmidt (1977), Meeusen et Van Den Broek (1977). Mais Jondrow et al. (1982) l’ont amélioré pour permettre l'estimation d'indices d'efficience technique, spécifique à chaque exploitation. Cette approche postule que le terme d'erreur est composé de deux parties indépendantes :
- Une composante purement aléatoire qui se trouve dans n'importe quelle relation et qui se distribue de chaque côté de la frontière de production (two-sided error term). Cette composante aléatoire est une mesure de l'erreur et d'autres facteurs aléatoires sur l'output et des effets combinés des variables non spécifiés inputs sur la fonction de production.
- Une composante représentant l'inefficience technique et qui est répartie d'un seul côté de la frontière (one-sided error term). L'estimation de cette frontière stochastique se fait par le maximum de vraisemblance, les moindres carrés et la méthode des moments.
1.2.5.2. Méthode non paramétrique
Introduite par Farrell en 1957, l’approche non paramétrique est de type déterministe qui n'impose pas une forme fonctionnelle à la fonction de production. Cette approche est à l’origine de la méthode DEA « Data Envelopment Analysis » (en anglais) ou AED « Analyse d’Enveloppement des Données » (en français). En effet, l’Analyse d’Enveloppement des Données ne fait aucune hypothèse quant aux formes fonctionnelles. Dans cette approche, la performance des unités de production est mesurée sur la frontière d’efficience. Les unités efficientes déterminent cette frontière d’efficience et elles utilisent une quantité minimale d’intrants pour réaliser la même quantité de production. La distance par rapport à la frontière d’efficience donne une mesure de l’efficience ou de son manque. La mesure de l’efficience et de l’inefficience des unités de production se fait par l’utilisation de la programmation linéaire. Une seconde méthode peut être utilisée pour estimer les frontières de production de l’approche non paramétrique, il s’agit du Free Disposal Hull (FDH). Cette méthode permet d’ordonner les unités de production dans un ordre croissant, de manière à estimer une frontière en forme d’escalier.
1.2.5.3. Comparaison de l’approche non paramétrique et de l’approche paramétrique
Tout d’abord, l’approche paramétrique se base sur un modèle statistique explicite concrétisé par l'utilisation d'une forme fonctionnelle particulière, ce qui n'est pas le cas dans l'approche non paramétrique. Cette dernière utilise moins d’informations par rapport à celle qui est paramétrique. Ainsi, la méthode non paramétrique permet d'éviter les erreurs qui peuvent être causées par le mauvais choix de la fonction de production. En outre, l'approche non paramétrique permet plus facilement la prise en compte de la technologie multi production. Néanmoins, elle attribue toutes les inefficiences à l'exploitant et ne tient pas compte des facteurs aléatoires hors du contrôle de l'exploitant, qui peuvent être sources d'inefficiences. L'approche paramétrique regroupe la frontière de production déterministe et la frontière de production stochastique. Théoriquement, le recours à des frontières stochastiques permet d'isoler le terme d'erreur purement aléatoire de celui reflétant l'inefficience technique de l'exploitation et devrait par conséquent conduire à une mesure plus précise de son efficience technique. L'utilisation des méthodes déterministes, qui attribuent tout écart affiché par rapport à la frontière, à l'inefficience technique, serait donc une surestimation des niveaux d'inefficience technique (Amara et Romain, 2000). La convergence ou la divergence des résultats selon les approches non paramétriques ou paramétriques dépendent fortement de l'échantillon retenu (Amara et Romain, 2000). Le choix de la frontière de production se base sur la qualité des données et en fonction de l'objectif du travail. En guise de conclusion, aucune de ces 2 approches ne domine l'autre ; chacune a son intérêt et elles sont dans une certaine mesure complémentaire.
3 adre empirique de l’étude
1.3.1. Analyse de l’efficience des riziculteurs
Rasoarivao (2014) a utilisé la méthode DEA pour analyser l’efficience des entreprises à Madagascar. Ce travail a consisté alors à évaluer l’efficience des entreprises situées dans les 22 régions de Madagascar. Pour ce faire, cette méthode retient 2 modèles essentiels à savoir le modèle CCR et le modèle BCC. Les résultats obtenus de ces 2 modèles ne sont pas similaires : si le modèle CCR enregistre 4 régions efficients, celui du BCC en indique 7. Grace au calcul des scores d’efficience, elle a donc pu remarquer que les entreprises à Madagascar souffrent encore d’inefficience ce qui met en cause leur performance et il s’est avéré que plusieurs régions ont fait d’énormes gaspillages dans l’utilisation de leurs inputs. Toutefois, afin de corriger cela, des mesures politiques et économiques sont envisageables.
Adaskou.et al (2021) dans leur étude intitulé « Les déterminants de la performance productive des centres hospitaliers publics au Maroc » ont travaillé sur les facteurs influençant la performance productive des centres hospitaliers publics au Maroc. Ce travail a porté sur tous les centres hospitaliers publics gérés d’une manière autonome (46 centres hospitaliers publics : 4 hôpitaux régionaux, 34 hôpitaux provinciaux et 8 hôpitaux locaux). L’étude a été réalisée en suivant deux étapes : en premier lieu, les scores de l’efficience technique ont été mesurés par la méthode DEA (Analyse des Données Enveloppées), puis la relation existante entre ces scores et leurs déterminants a été évaluée en exploitant le model Tobit. Les résultats ont montré, d’une part, l’existence d’une relation positive entre l’efficience technique et les variables suivantes : type de l’hôpital, la subvention annuelle de l’Etat pour les hôpitaux et la densité de la population dans la ville où l’hôpital est implanté. D’autre part, les facteurs socio-économiques n’exercent aucune influence sur la performance productive des hôpitaux publics au Maroc.
1.3.2. Evaluation d’impact de programmes agricoles
YAPI N’Cho (2017) a utilisé le modèle logit pour déterminer les facteurs influençant la participation des producteurs au programme Quantité-Qualité-Croissance suivi d’un appariement par le score de propension afin d’évaluer l’effet du programme sur le rendement des bénéficiaires. Les résultats montrent que la probabilité de participation au programme diminue avec l’origine autochtone et l’augmentation de la superficie cultivée, tandis qu’elle augmente avec l’âge, le niveau d’étude et la production de l’exploitation cacaoyère. L’utilisation des techniques statistiques d’appariement entre participants et non participants montre un impact positif de 145,88 kilogrammes à l’hectare sur l’ensemble des producteurs (bénéficiaires et non bénéficiaires), et de 92,17 kilogrammes à l’hectare en considérant la sous-population des bénéficiaires. Ainsi des efforts sont à faire par les producteurs afin de mettre en application les techniques proposées par les services de vulgarisation et de conseil agricole (Agence Nationale d’Appui au Développement Rurale, ANADER).
SOMALE Alloua Evelyne Gaëlle (2018) dans son étude qui a pour objet l’évaluation d'impact du Système de Suivi et de Remédiation du Travail des Enfants (SSRTE) sur le travail des enfants a utilisé un modèle logit afin de calculer le score de propension de chaque individu. Puis, l’impact du projet sur la réduction du travail des enfants a été évalué, par les approches ATET et ATE. De cette étude d’impact, il faut retenir que le SSRTE n’a pas d’impact dans l’ensemble des enquêtés (participants et non-participants) mais que le SSRTE a permis de réduire le travail des enfants de 33% chez les participants. Ce résultat est dû aux actions de remédiation, qui accompagnent le processus de retrait des enfants, des travaux dangereux. La recommandation la plus immédiate est de privilégier, dans le choix des bénéficiaires d’actions de remédiations, les enfants travailleurs, plutôt que les enfants non travailleurs.
Conclusion partielle
Ce premier chapitre, dans un premier temps, nous a permis de situer l’importance du riz dans le monde en général et en Côte d’Ivoire en particulier. Au regard de la consommation par habitant et les nombreuses politiques entreprises pour l’autosuffisance, on retient que le riz à une place de choix en Côte d’Ivoire. La filière est dans son ensemble bien structurée mais n’est pas totalement formelle au niveau de la commercialisation. Nous avons abordé dans un second temps les concepts clés liés à notre étude. Il en ressort des définitions qu’un programme est un ensemble d’activités, soutenus par des ressources matérielles et humaines, visant à intervenir dans un processus social avec l’intention de résoudre un problème ou de fournir du service. Ainsi dans un souci de parvenir à une réelle visibilité des effets ou de l’impact du programme et d'orienter les décisions futures 1iées au programme, il est important de l’évaluer. L’évaluation de programme vise à établir la qualité, la valeur d'un programme par le biais d'une cueillette systématique et méthodique d'informations portant sur ses différentes composantes en formulant un jugement, qui se doit d'être reçu et accepté par l'ensemble des détenteurs d'enjeux. Elle prend en compte le temps, l’espace et les méthodes utilisées.
[...]