Extrait
Emile Zola - Therese Raquin
Emile Zola, ecrivain et journaliste tres connu en France et a travers le monde, passe aujourd’hui pour le chef de file du naturalisme, mouvement litteraire qui s’est fixe comme objectif d’aller plus loin que son predecesseur, le realisme, en decrivant dorenavant non seulement des extraits tires de la realite, mais l’ensemble du monde, notamment la laideur, l’immoralite, etc. Par consequent, l’opinion publique a souvent accuse les representants naturalistes d’agir eux-memes immoralement et d’etre inconsideres. C’est le cas pour le roman de Zola, intitule Therese Raquin, qui nous presente deux amants, Therese et Laurent, qui commettent un adultere, ce qui pousse alors a tuer Camille, le mari de Therese. Cette reuvre a ete jugee comme ecreurante et c’est la raison pour laquelle Zola la defend dans la preface de sa seconde edition.
Etant oblige de se justifier pour ce qu’il a ecrit dans son roman, Zola commence par une annonce, puis par une explication afin « d’eviter a l’avenir tout malentendu ». Pour lui, ce roman est seulement une etude psychologique des temperaments qui se laissent entrainer par leurs passions sauvages. C’est pourquoi l’auteur a choisi des personnages souffrant d’une perturbation nerveuse. Zola s’est propose de suivre par etapes la degradation mentale de ses deux protagonistes qui s’aiment en raison de leurs defauts mentaux (car malgre toutes leurs differences, leur etat mental bouleverse les unit), avec comme denouement l’assassinat qu’ils commettent intentionnellement. Leurs remords ne sont rien que des « desordres organiques ». Neanmoins, l’absence d’« ame » est evidemment voulue par l’auteur, qui souhaite que les lecteurs comprennent son intention purement scientifique. Comme il a cree ces deux (anti-)heros criminels, l’auteur a tente de depeindre les etranges rapports entre des personnages de deux temperaments completement differents.
Puisqu’on critique le romancier Zola, comme beaucoup d’autres auteurs, sur le contenu de son roman, il tente dans cette preface de s’expliquer, meme s’il n’en a pas veritablement envie. D’ailleurs, Emile Zola precise qu’il le fera seulement « en quelques lignes » (l. 1/2), ce qui prouve qu’il juge ces explications inutiles. Cela indique aussi que l’auteur se rend bel et bien compte que c’est une tache a laquelle un ecrivain doit se soumettre, car celui qui ecrit sait pertinemment que les lecteurs peuvent mal interpreter ses ecrits. Puis, il explique le theme du roman « Therese Raquin » et quels ont ete ses objectifs lorsqu’il l’a redige. Son but premier est l’etude physiologique, et, comme il l’exprime en donnant seulement des phrases courtes pour cet enonce, « rien de plus ». Il affirme, que « la est le livre entier ». Sur l’ensemble du texte, Zola explique pourquoi il a cree ses heros mentalement faibles et bouleverses. Parfois, l’auteur utilise meme la ponctuation pour suivre son fil conducteur : le meurtre est une necessite dans l’evolution des protagonistes vers le chaos. Il leur manque l’ame, mais c’est le souhait de l’auteur, non pas pour provoquer les lecteurs, mais pour rendre l’action de deux personnages « sourds de passions » plus naturelle. En surcroit, Zola donne un bon exemple en comparant ses protagonistes avec les loups qui acceptent volontairement le fait qu’il faille tuer pour survivre. A la fin de son argumentation, l’auteur constate simplement, que l’etude scientifique, c’est absolument ce qu’il a pretendu obtenir par ce roman. Il finit ses « quelques lignes » en disant, qu’il espere que, dorenavant, on comprendra son reuvre evidente selon la nature, et non pas comme un outrage a la societe ni comme provocation premeditee. D’ailleurs, du fait que Zola utilise la forme impersonnelle « on », nous constatons que Zola craint bien que les reproches ne cessent.
Pour resumer, on voit clairement que Zola tente de persuader le lecteur que son but premier est avant tout scientifique. Etant donne qu’on veut decrire la realite entiere, il est necessaire de n’omettre aucun detail. De cette maniere, il appartient a la litterature d’etre parfois putride, car la vie, le monde et toute la realite le sont aussi. Malheureusement, bien souvent, le publique ne comprend ou ne consent pas a ce qu’un auteur pense a relater des themes juges tabous. Bien sur, tout auteur est dependant de ses lecteurs car il a besoin de gagner de l’argent par ses ecrits. Il lui est donc necessaire de se justifier si on l’agresse en raison de son reuvre, pour qu’il fasse comprendre ce qu’il a voulu dire, meme si, par principe, la liberte artistique lui permet d’ecrire tout ce qu’il veut.
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