Extrait
Inhaltsverzeichnis
1. Introduction
2. La direction de la politique étrangère française
3. La francophonie
3.1 Les rapports avec les anciennes colonies
3.2 L’organisation de la francophonie
4. L’engagement français dans le monde
4.1 L’ONU
4.2 L’OTAN
5. La France et l’Europe
5.1 La construction européenne
5.2 L’Union pour la Méditerranée
6. L’amitié franco-allemande
6.1 L’ennemi héréditaire
6.2 La situation après la Seconde Guerre mondiale
6.3 Réconciliation dans le cadre de la construction européenne
6.4 Des partenaires fiables
7. Conclusion
Bibliographie
1. Introduction
La politique extérieure de la France s’ordonne autour de quelques idées simples : l’indépendance nationale, l’équilibre des blocs militaires dans le monde, la construction de l’Europe, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le développement des pays pauvres.
François Mitterrand ([1] )
Ce bref résumé de la part de François Mitterrand comporte les piliers de la politique étrangère de la France, ce qui constituera le sujet de ce travail. Même si avec l’effondrement de l’URSS la situation mondiale a beaucoup changé, l’attitude française est restée la même : la défense de l’indépendance nationale, la priorité de la construction européenne et l’engagement à l’échelle globale, qu’il soit au sein des grandes organisations comme l’ONU, ou seulement de la part de la France ou encore dans le cadre de la francophonie. Ce sont les points centraux que nous allons faire ressortir afin de présenter la politique étrangère de la France, son développement et ses principaux buts aujourd’hui.
Après avoir expliqué l’administration de la politique étrangère en France, nous allons traiter les domaines d’activités les plus importants de la diplomatie française de nos jours, à savoir la francophonie, l’engagement français dans le monde (en mettant l’accent sur les activités françaises au sein de l’ONU et de l’OTAN) et le rôle de la France en Europe (en présentant la construction européenne ainsi qu’un grand projet français d’actualité : l’Union pour la Méditerranée). Finalement, tout un chapitre sera dédié à l’amitié franco-allemande, son évolution et son importance pour la communauté internationale aujourd’hui.
Ce travail ne prétend pas analyser de façon exhaustive tous les éléments de la politique étrangère française, mais il tentera de donner des réponses aux questions suivantes : Comment est-ce que les relations internationales de la France se sont développées ? Quelles convictions y-a-t-il derrière les décisions prises par la République française ? Et quelle direction pourrait-elle prendre à l’avenir ? Ce sont des questions qui ne sont pas seulement importantes pour la France, mais qui auront sûrement un impact non négligeable, notamment sur l’Allemagne en tant que pays voisin, mais aussi sur toute l’Europe, voire sur le monde entier.
2. La direction de la politique étrangère française
La politique étrangère de la France repose sur une tradition diplomatique longue de plusieurs siècles et sur quelques principes fondamentaux : droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, respect des droits de l'Homme et des principes démocratiques, respect de l'État de droit et coopération entre les nations. Dans ce cadre, la France s'est attachée à sauvegarder son indépendance nationale tout en œuvrant au développement de la construction européenne et des solidarités régionales et internationales. ([2] )
Suivant ces principes, la France organise sa politique étrangère à l’aide de plusieurs institutions dont nous allons mentionner les plus importantes. Le principal outil de la politique extérieure française est évidemment le ministère des Affaires étrangères et européennes (cf.[3] ). Ce ministère est situé au Quai d’Orsay, n° 37, et le gouvernement français lui a confié quatre missions:
1. informer le président de la République et le gouvernement de l’évolution de la conjoncture internationale et de la situation des États étrangers,
2. concevoir la politique extérieure de la France,
3. conduire et coordonner les relations internationales de la France,
4. protéger les intérêts de la France à l’étranger et assister les ressortissants français hors du territoire.
La première mission est notamment celle des ambassades à l’étranger, tandis que la quatrième mission est normalement assumée par les consuls et les postes consulaires.
Quant à l’organisation du ministère des affaires étrangères et européennes, nous allons faire ressortir ici les points les plus importants. À la tête du ministère se trouve le ministre des Affaires étrangères et européennes, fonction occupée par Bernard Kouchner depuis le 18 mai 2007. Le ministre est le chef de la diplomatie française. Il propose les orientations de la politique internationale de la France et représente la France à l’étranger. Dans l’exercice de sa fonction, il travaille en collaboration étroite avec le Président de la République ainsi qu’avec le Premier ministre.
Le ministre est assisté par deux secrétaires d’État: le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, en la personne de Pierre Lellouche (depuis le 23 juin 2009) et le secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie, en la personne d’Alain Joyandet (depuis le 18 mars 2008). Jusqu’à récemment, il y avait encore une secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des droits de l’homme, Rama Yade, qui a été nommée secrétaire d’État chargée des sports le 23 juin 2009.
Une spécialité du ministère des affaires étrangères, c’est le secrétariat général. Cette unité administrative est le chef de corps des diplomates, c’est-à-dire le secrétaire général – poste occupé par Pierre Sellal depuis le 14 avril 2009 – est responsable de la coordination des services (surtout des réunions des directions) ainsi que de l’organisation de la mission des ambassadeurs de France. En plus, il tient des consultations régulières avec ses homologues des principaux pays et il veille au bon fonctionnement du ministère.
Les directions susmentionnées s’occupent des différents domaines d’activités du ministère. Il y en a huit (parfois encore subdivisées en autres directions) :
- Direction des affaires politiques et de sécurité
- Direction de l’Union européenne
- Direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats
- Direction générale de l’administration et de la modernisation
- Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire
- Direction des affaires juridiques
- Direction de la communication et du porte-parolat
- Direction des archives
L’inspection générale des affaires étrangères (IGAE) est rattachée directement au Ministre et elle représente un outil de contrôle, d’évaluation et de conseil. Elle veille sur le respect de la réglementation et des instructions, juge les politiques ainsi que l’adaptation des moyens aux objectifs et, enfin, elle donne des conseils afin d’améliorer l’efficacité des services. En trois phases de travail (préparation, mission, suivi) l’inspection s’occupe 1) de faire remplir un questionnaire par les services et d’examiner des documents, 2) de présenter un rapport sur ses résultats et 3) d’assurer, en coopération avec le secrétariat général, le suivi des recommandations.
Pour finir avec l’administration, il faut encore mentionner le Centre d’analyse et de prévision (CAP), une unité administrative qui relève aussi directement de l’autorité du ministre. Le CAP est un outil de recherche. Il est chargé d’analyser l’environnement international, de présenter au ministre des stratégies politiques ainsi que d’assurer une présence française dans les cercles de réflexion et de débat européens et internationaux. Ce centre aide donc à adapter le dispositif diplomatique français aux défis internationaux. Il est composé d’agents du ministère des Affaires étrangères et d’experts extérieurs.
3. La francophonie
La francophonie fait partie des objectifs centraux de la politique extérieure de la France. Elle se décline en un grand nombre d’actions qui vont de la défense du français dans les organisations internationales à la promotion, au sein de la francophonie, d’échanges placés sous le signe de l’ouverture et de la diversité, en passant par le soutien à la traduction. La langue française est un outil irremplaçable de diffusion de nos idées, de notre patrimoine et de notre création. Elle n’est pas uniquement un moyen de communication. L’attrait intellectuel et culturel de notre pays et la vitalité internationale de la langue française sont étroitement liés. La France doit avoir une conception vivante et diverse de sa langue qui s’enrichisse au contraire des parlers et des productions d’une francophonie elle-même diverse et vivante.([4] )
L’ancien Empire français s’étendait sur une vaste partie du globe. Il y avait des colonies françaises sur tous les continents, dont la plupart en Afrique. Mais au cours du XXe siècle, les anciennes colonies ont, peu à peu, obtenu leurs indépendances, ce qui menait à l’effondrement de l’Empire. Il y a, bien sûr, encore des territoires français hors de l’Europe, la dite France d’outre-mer, mais ils ne seront pas sujet de ce travail car, en tant que partie intégrale de la France, ils ne relèvent pas de la politique étrangère. Mais comment est-ce que les rapports entre les anciennes colonies et la France métropolitaine se sont développés? Et de quelle manière la francophonie est-elle organisée aujourd’hui ?
3.1 Les rapports avec les anciennes colonies
L’année 1946 voit la fondation de l’Union française qui est composée de la France métropolitaine ainsi que des départements et territoires d’outre-mer et des territoires / États associés. Dans la nouvelle Constitution, le rôle de la France dans cette communauté est défini comme suit :
La France forme avec les peuples d’outre-mer une Union fondée sur l’égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race et de religion. […] Fidèle à sa mission traditionnelle, la France entend conduire les peuples dont elle a pris la charge à la liberté de s’administrer eux-mêmes et de gérer démocratiquement leurs propres affaires […]. ([5] )
Mais en 1960, les pays de l’Afrique noire française, c’est-à-dire la plupart des colonies de la France, deviennent indépendants. Avec cette « année de l’indépendance », l’Union française cesse pratiquement d’exister et l’Empire colonial s’effondre. L’ex-Indochine a déjà obtenu sa souveraineté en 1954, l’Algérie devient indépendante en 1962 et la dernière colonie qui se détache de la Métropole, ce sont les Nouvelles-Hébrides sous le nom de Vanuatu en 1980.
Pourtant, la France demeure très liée à ses anciennes colonies. Elle entretient une coopération étroite avec le Maghreb, surtout avec l’Algérie (cf.[6] ), même si les rapports entre ses deux pays sont troublés de temps en temps. Cette relation privilégiée avec l’Algérie permet à la France de reprendre une place dans de différents pays arabes (cf.[7] ). En 1996, Jacques Chirac affirme au Caire : « La politique arabe de la France doit être une dimension essentielle de sa politique étrangère. » (cf.[8] ). En 1981, dans un discours devant l’Assemblée populaire nationale algérienne, Mitterrand va encore plus loin en déclarant de vouloir faire des relations franco-algériennes un modèle pour le monde :
Faisons patiemment, sérieusement, de nos rapports à venir, un symbole des relations nouvelles à établir entre un pays du Nord et un pays du Sud, si tant est que passe entre nos deux pays cette ligne de démarcation qu’il faudra bien, un jour, effacer. ([9] )
Mais la priorité de la France est et sera l’Afrique noire – l’étroite coopération témoigne de cette intention. Les États africains de langue française et la France n’entretiennent pas seulement des liens culturels, mais aussi économiques (solidarité monétaire, présence de sociétés françaises en Afrique…) et une coopération militaire importante (formation des armées africaines, bases de la France dans les différents pays) (cf.[10] ).
[...]
[1] MITTERRAND, François, Réflexions sur la politique extérieure de la France, 1986, p. 7
[2] "La politique étrangère de la France", Site 6)
[3] Site 1)
[4] "La France et l’Europe dans le monde." Livre blanc sur la politique extérieure et européenne de la France, p. 61
[5] DALLOZ, Jacques, La France et le monde depuis 1945, 2002, p. 23
[6] Ibid. p. 139
[7] AGULHON, Maurice et NOUSCHI, André, La France de 1940 à nos jours, 1984, p. 212
[8] DALLOZ, Jacques, La France et le monde depuis 1945, 2002, p. 222
[9] MITTERRAND, François, Réflexions sur la politique extérieure de la France., 1986, p. 325
[10] DALLOZ, Jacques, La France et le monde depuis 1945, 2002, p. 137