Le rapport d´État - Nation en France


Dossier / Travail, 2010

19 Pages, Note: 1,0


Extrait

Table de matières

1 Introduction

2 Approche définitoire
2.1 L'État
2.2 La Nation

3 Diversité et Unité
3.1 Le régionalisme et la centralisation
3.2 Catholicisme, Protestantisme, Laïcisme - L'État et la religion
3.3 La France et ses Révolutions - La naissance de la République

4 La Nation française

5 Résumé

6 Indication des Sources
6.1 Monographies
6.2 Articles de revues
6.3 Sources internet

1 Introduction

L'exposé suivant tentera d’analyser le rapport difficile et souvent idéologisé entre les termes « État » et « nation ». En particulier, nous entreprendrons de nous approcher du sens français du terme nation qui diffère, à cause de l'histoire particulière de la France, des concepts souvent employés. Pour cela, nous aurons d'abord à donner les définitions des termes sur lesquels notre exposé sera basé. Puis, pour entrer dans le détail de ce travail, nous devrons nous rendre compte des particularités de l'histoire de l'État français, en suivant les étapes historiques qui ont mené à la naissance de la France et à la compréhension actuelle du terme « nation ». Dans le cadre de cette analyse, nous nous trouverons face au paradoxe français : c'est la diversité qui a crée l'unité.

Cette thèse demande, bien sûr, des preuves, que nous présenterons en analysant les diversités régionales, religieuses et politiques et leur rapport réciproque avec l'État français. Alors, avec cette vue d'ensemble de la France, nous pourrons comprendre le terme français du mot « Nation ».

2 Approche définitoire

2.1 L'État

Le mot État, ayant ses origines dans le mot latin « status », signifie d'abord comme le français l'évoque, une situation stable. Au 16ème siècle, le terme se développe et le mot se transpose en désignation pour des organisations stables des sociétés. Nicolas Machiavel imposait ce sens au mot en employant « lo stato » pour parler des principautés et cités d'Italie et créait de cette façon le terme qui nous intéresse.[1]

L'État, noyau de toute la préoccupation politique, a connu des définitions différentes et parfois idéologisées. Pour nos fins, c’est la définition classique minimale [2] de Georg Jelinek qui nous servira le mieux, car elle comporte les aspects communs de toutes les autres définitions. En outre, la définition de Jelinek présente l’avantage qu'il ne juge pas les valeurs et buts d'un État et qu'il se concentre sur les faits empiriques non normatifs qui le forment.[3]

Selon Jelinek un État se constitue de trois éléments sans lesquels il ne pourrait pas être appelé État : territoire, peuple et pouvoir politique. Le territoire marque la limite de l'expansion du pouvoir politique et de sa souveraineté et divise de cette façon la terre ferme en plusieurs pays. Le pouvoir politique est l'organisation durable (donc institutionnalisée) des rapports et du pouvoir dans une société et ainsi d'un peuple. Le terme peuple ne se restreint pas aux groupes homogènes dans leur ethnie, langue, culture ou religion. Le peuple est une communauté sédentaire durable et la base de la légitimation d'un État, qui ne peut pas s'organiser sans que le peuple ait besoin de lui.[4]

Hermann Heller constate cependant qu'un pouvoir politique -une fois crée - est absolument capable de se perpétuer en forçant le peuple de s'y soumettre et qu’un tel État pourrait être tout à fait souverain (par force) sans être nécessairement légitime.[5]

De l'autre côte, il existe des États non souverains par manque de force du pouvoir politique. Tandis que le terme territoire est bien défini par la juridiction, les termes peuple et pouvoir politique doivent rester relativement vagues pour qu'il puissent être employés pour tous les systèmes politiques : démocratiques ou bien dictatorial. En résumé, l'État pourrait être défini comme ,,(...) die Gesamtheit der öffentlichen Institutionen, die das Zusammenleben der Menschen in einem Gemeinwesen gewährleisten bzw. gewährleisten sollen (...)“[6]

2.2 La Nation

Le mot nation venant du mot latin « natio » qui signifie naissance, évoque déjà Limportance des origines communes des personnes qui s'unissent dans une nation. Ils doivent être d'une même descendance, nés dans une même famille au sens large du mot.[7] Cette famille peut être basée sur des éléments communs différents. « Parmi les éléments de la nation on évoque la communauté de race, (...) la communauté de langue et de religion, la communauté de traditions historiques. »[8]

Cette désignation a été surtout répandue en Allemagne et soutenue par Herder dans le 18ème siècle, ce qui s'explique par la situation allemande de ce temps et la volonté de transformer la communauté culturelle et ethnique des peuples allemands en une communauté politique des pays allemands.[9]

La nation est une communauté de personnes qui veulent s'unir dans un système politique á cause du sentiment de l'unité naturelle. Le but est donc l'identification d'une nation avec le peuple d'un État et de créer de cette manière un État national qui est « die territoriale Übereinstimmung von Nation und politischem System. »[10].

Nous allons voir que, tandis que l'Allemagne atteignait l'unité de l'État par la conscience nationale, la France a dû créer la conscience nationale par l'entité de l'État.[11] Ainsi cette définition qui comporte l'idée de l'identité originale d'une nation n'est pas prédicable pour le cas de la France. Mais comment résout-elle ce problème de définition?

3 Diversité et Unité

„Jeder Versuch, die Entwicklung von Staat und Gesellschaft Frankreichs zu Verstehen, muss mit dem Nebeneinander von Vielfalt und Einheit, Spaltung und Integration beginnen.“[12]

Alors que la constitution française postule dans le 1er article que la France est « indivisible »[13], elle a pourtant été depuis le début divisée par une multitude de clivages, soit régionaux, soit religieux, ou bien politiques. Mais cette déclaration, comme tous les textes de loi, doit être comprise d'une façon normative, non empirique : elle illustre l'exigence qui anime la politique de l'État français depuis le Moyen Age. Dans le chapitre suivant trois clivages et les réactions correspondantes de l'État seront observés de plus prés.

3.1 Le régionalisme et la centralisation

En parcourant la France, on se rend nécessairement compte que «(...) chacun de pays de France représente en fait une culture, au sens anthropologique (...) »[14].

Cette diversité des cultures devient plus frappante quand nous portons nos regards sur la diversité des langues repérables sur le territoire français. Parmi ces langues, il se trouve á coté des deux dialectes du français que sont la langue d'oïl (le français aujourd'hui dominante) et la langue d'oc (répandu dans le sud de la France), des langues toute à fait indépendantes du français. Ainsi, nous trouvons le catalan et le corse, qui appartiennent encore à la famille des langues romaines, mais aussi le flamand et l'alsacien, qui sont des langues germanique, le breton, qui appartient aux langues celtes, et le basque, qui semble d'être une langue isolée.[15]

Suivant la définition classique de la nation, toutes ces langues qui sont liées à leurs propres cultures et même à une ethnie indépendante devraient avoir donné naissance à autant de nations. Cependant toutes ces cultures appartiennent à la nation française, ce qui est le résultat de l'effort de centralisation entrepris par le pouvoir politique français.

Tandis qu’en France on parle souvent de la centralisation jacobine[16] déjà Alexis de Tocqueville soulignait que la centralisation a une tradition précédente à la République : « (...) je soutiens que ce n'est point une conquête de la Révolution. C'est au contraire, un produit de l'ancien régime, et, j'ajouterai, la seule portion de la constitution politique de l'ancien régime qui ait survécu à la Révolution, parce que c'était la seule qui a pu s'accommoder de l'état social nouveau que cette Révolution à crée. »[17] Après la conquête successive du territoire français d'aujourd'hui, par les rois de la France du 12ieme et I3lème siècles, la consolidation du pouvoir a été la tache la plus pressante.

Sous François I., le premier appareil administratif unifié pour tous le royaume fut installé par l'édit de Viller-Cotterêts qui obligeait tous l'administration à se servir de la langue d'oïl au lieu du latin, et introduisait ainsi une langue unifiante à tous les subordonnés.[18]

Selon Ernest Renan c'était une performance exceptionnelle des rois de France de devenir, malgré les actes d'éradication et de terreur à force desquels ils ont amené l'unité, un objet d'identification pour tous les peuples de France, et ainsi la graine d'une conscience nationale.[19]

[...]


[1] Cf. : Schobener, Burkhard, Allgemeine Staatslehre, München : 2009, pp. 24-25.

[2] Cf. : Art. Staat, Fuchs, Dieter/Roller, Edeltraut, Lexikon Politik. Hundert Grundbegriffe, Stuttgart : 2007, p.282.

[3] Cf.: Doehring, Karl, Allgemeine Staatslehre. Eine systematische Darstellung, 3iéme édition, Heidelberg : 2004, p. 21- 24.

[4] Cf. : Schobener, Allgemeine Staatslehre, pp. 78-79.

[5] Cf. :Doehring, Allgemeine Staatslehre, p. 23.

[6] Schultze, Rainer- Olaf, Art. Staat, dans : Nohlen, Dieter/ Schultze, Rainer- Olaf (Ed.), Lexikon der Politikwissenschaft (T. 2, N-Z), 3. édition actualisé, München : 2005, p. 596.

[7] Cf. : Art. Nation, Fuchs/Roller, Lexikon Politik, p. 174.

[8] Debbasch, Charles/ Pontier, Jean- Marie, la société francaise, 2iem édition, Paris : 1991, p. 97.

[9] Cf.: Münch, Richard, Grundzügel und Grundkategorien der staatlichen und gesellschaftlichen Entwicklung Frankreichs, dans: Kimmel/ Uterwedde (Éd.) : Länderbericht Frankreich. Geschichte, Politik, Wirtschaft, Bonn: 2005, p. 22.

[10] Riescher, Giesela, Art.: Nationalstaat, dans: Nohlen / Schultze (Ed.), Lexikon der Politikwissenschaft, p.

[11] Brücher, Wolfgang, Zentralismus im Raum. Das Bespiel Frankreich, Stuttgart :1992, p. 15.

[12] Münch, Grundzügel und Grundkategorien, p. 19.

[13] Assemblée National : Art. 1.Dela Constitution, <http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance /constitution.asp> le 19. Mars 2010.

[14] Le Bras, Hervé/Todd, Emanuel, l'invention de la France, Paris : 1981, p.7.

[15] Cf. : Große, Ernst- Ulrich/ Lüger, Heinz-Helmut, Frankreich verstehen. Eine Einführung mit vergleichen zu Deutschland, 4ième édition, Darmstadt: 1996, p.15.

[16] Cf. : Croisat, Maurice/Touron, Jean, Centralisation et Pluralisme : Le Paradoxe français, dans : Revue internationale de science politique vol. 3 (1984), no. 4, p. 418.

[17] De Tocqueville, Alexis, L'Ancien Régime et la Révolution, Paris : 1925, p.49.

[18] Cf. : Goße/ Lüger, Frankreich verstehen, p. 7.

[19] Cf. : Renan, Ernest, Was ist eine Nation. Und andere politische Schriften, Wien/Bozen : 1995, p. 45.

Fin de l'extrait de 19 pages

Résumé des informations

Titre
Le rapport d´État - Nation en France
Université
http://www.uni-jena.de/  (Interkulturelle Wirtschaftskommunikation)
Note
1,0
Auteur
Année
2010
Pages
19
N° de catalogue
V182077
ISBN (ebook)
9783656056232
ISBN (Livre)
9783656056935
Taille d'un fichier
496 KB
Langue
Français
Mots clés
État, Nation, Staat, politische Identität, Frankreich
Citation du texte
René Goldschmidt (Auteur), 2010, Le rapport d´État - Nation en France, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/182077

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