Une comparaison entre la bande dessinée franco-belge et le manga. Une analyse à l’exemple de "Tintin" et "Détective Conan"


Hausarbeit, 2011

17 Seiten, Note: 1,7


Leseprobe


1. Table des matières

1. Introduction

2. Définition du terme

3. Caractéristiques générales des bandes dessinées
3.1. Eléments d‘une bande dessinée
3.2. Aspects d‘analyse

4. Présentation des différents genres
4.1. La bande dessinée franco-belge
4.2. Le Manga - 漫画

5. Comparaison entre la BD « Tintin » et le Manga « Détective Conan »
5.1. Comparaison thématique
5.2. Comparaison stylistique

6. Résumé et Conclusion

7. Bibliographie

1. Introduction

Tout le monde les connaît, tout le monde en a déjà lues plusieurs: les bandes dessinées. Quand on parle de bandes dessinées, on pense immédiatement à Astérix, Tintin ou Mickey Mouse. Mais qu‘est-ce que c‘est exactement, une bande dessinée? Des images et des bulles de textes illustrant une bonne histoire pour les enfants? Ou est-ce quelque chose de plus subtil? Dans un premier temps, cette question essentielle devrait être analysée pour avoir une certaine idée de ce dont il s‘agit. Après une présentation brève des caractéristiques générales des bandes dessinées dans laquelle les éléments essentiels d‘une bande dessinée seront énumérés, j’étudierai la base théorique et les aspects d‘analyse pour enfin pouvoir comparer deux bandes dessinées différentes – la première étant Tintin, appartenant au genre bande dessinée franco-belge, et l‘autre Détective Conan, appartenant au genre bande dessinée japonaise, qu‘on connaît plus simplement sous le nom de Manga. Pour avoir non seulement une certaine orientation, mais aussi une base de réflexion pour cette étude, je présenterai avant tout les deux genres différents dans un contexte général. Puis pour une analyse plus approfondie, j’orienterai cette étude sur les œuvres Tintin et Les Bijoux de la Castafiore et Détecitve Conan Tome 1. La problématique de cette étude pourrait donc se révéler ainsi : En quoi la bande dessinée franco-belge et le manga sont-ils si proches et si différents à la fois ? Finalement, le but de ce projet est de tirer une comparaison de ces deux types de bandes dessinées aussi bien sur le fond que sur la forme.

2. Définition du terme

Une définition générale pour décrire une bande dessinée n‘est pas si simple à fournir car il y a d‘innombrables variations et modes de représentation. Il faut donc trouver leur plus petit dénominateur commun.[1] Alors pour définir le terme de la bande dessinée d‘une façon général, on pourrait donner la définition suivante: „[...] la B.D. consiste en un procédé narratif qui utilise une succession de vignettes imagées, incluant (ou non) un texte, dont tout ou partie s‘échappe des personnages par l‘entremise d‘une bulle“[2]. Donc on peut considérer la bande dessinée comme une suite d‘images qui raconte une histoire, souvent soutenue par un texte, soit-il la parole des personnages en bulles ou la description générale par le récitatif[3]. Ces images, qui se suivent les une après les autres, présentent les événements de l‘action successivement. Souvent l‘image et le texte sont dépendants l‘un de l‘autre pour s‘amplifier mutuellement. Cependant, il existe quelques bandes dessinées dans lesquelles ce n‘est pas les cas. En ce qui concerne les sujets traités dans les bandes dessinées, tous les sujets sont envisageables. A tort, la plupart des gens pense que la bande dessinée sert uniquement de distraction pour la jeunesse. Mais dans les B.D. on traite des thèmes non seulement pour les jeunes mais aussi pour les adultes: on trouve des thèmes fantastiques, réalistes, humoristiques, politiques, sociologiques, policiers... Encore plus étonnant: „depuis 1980 la plus grande part de la production publiée en langue française s‘adresse aux adultes“[4]. En plus il y a les B.D. qui s‘adressent en même temps à toutes les classes d‘âges, dans lesquelles chacun doit se situer à son propre niveau de lecture concernant la compréhension et l‘interprétation. Un bon exemple pour une telle bande dessinée est sûrement Astérix que les enfants comme les adultes adorent. Ne faisant pas vraiment partie de l‘art usuel, ni de la littérature habituelle, la bande dessinée est souvent désignée par les initiés comme un „neuvième art“[5], qui doit être analysé et interprété à l‘égard de ses propres particularités.

3. Caractéristiques générales des bandes dessinées

3.1. Eléments d‘une bande dessinée

Dans ce paragraphe, les éléments généraux composant une bande dessinée seront exposés. Il faut tout d‘abord mentionner que le terme de bande dessinée désigne toutes les bandes dessinée du monde, y compris le comics américain ou le manga japonais. Toutes les bandes dessinées présentent des caractéristiques communes, même s’il existe plusieurs différences concernant leur application.

D‘abord il y a la case [6], qui est une image présentant l‘action momentanée de l‘histoire. Une case n‘est jamais à voir comme une image solitaire car il y a toujours la présence des autres vignettes. C‘est à dire que „toute vignette, en ce sens, est à suivre“[7]. On pourrait comparer cela avec la cadence d‘images au cinéma. L‘unité des cases au niveau horizontal, reliées par un enchaînement logique, forme la bande, toutes les bandes d‘une page forment la planche et l’ensemble des planches forment une unité narrative. Une fois les planches assemblées, le tout constitue l‘album racontant une histoire du début à la fin. Pour décrire l‘action de l‘histoire encore plus en détail, la bande dessinée se sert aussi du texte. Là il y a trois possibilités: d‘abord celle du récitatif, une description qui se trouve souvent en haut de la case et qui donne une information supplémentaire sur les circonstances de la situation - lieu, temps, atmosphère etc. -, ou alors les bulles [8] qui comportent les conversations des personnages (dialogue) ou leurs pensées (monologue) ; et enfin la possibilité des onomatopées, ce sont des mots dessinés qui décrivent les bruits d‘une situation ou le son de quelque chose. Ces mots se situent souvent dans le coin de la vignette indiquant l’origine du son et leurs graphismes amplifient l’intensité du bruit qu’on imagine.[9]

3.2. Aspects d‘analyse

Pour pouvoir analyser une bande dessinée il faut tout d‘abord avoir un concept. On peut constater que l‘analyse d‘une bande dessinée se mène tout d‘abord comme celle de tout type de texte littéraire: analyse des personnages concernant leurs caractères, étude du contexte historique, conduite de l‘intrigue, motifs thématiques, figures rhétoriques, connaissances générales sur l‘auteur etc. Mais la bande dessinée ne se réduit pas au texte. On y trouve aussi les cadres, ce qui fait la particularité de ce genre. Il faut donc analyser le récit en connexion avec les images, car seulement leur unité exprime le sens propre que l’auteur souhaite donner à l’histoire. Leur cohérence ne doit absolument pas être laissée de côté. Un premier élément d’analyse est la quantité de particularités graphiques, telles que les onomatopées ou décorations voyantes, pour vérifier la force d‘expression du tableau. Dans la bande dessinée franco-belge s‘ajoute l‘aspect des couleurs contre un contraste claire-sombre dans le Manga.

L' autre aspect à prendre en compte est celui de la symétrie des cadres: Y a-t‘il un arrangement régulier? Ou y a-t‘il un certain déséquilibre? On peut également examiner la conception de la planche dans son ensemble. Combien d‘images y a-t-il? Comment sont-elles arrangées? Là, on peut distinguer selon Peeters quatre possibilités sur la conception d‘une planche. Dans un cas, l‘image et le texte sont dépendants l‘un de l‘autre pour la compréhension complète du lecteur, cela s'appelle l‘utilisation rhétorique‘ quand il y a une dominance du récit ou bien , l‘utilisation productrice‘ quand l‘image domine ; dans l’autre cas l‘image et le texte sont autonomes, alors on distingue l‘utilisation conventionnell e‘, où le récit domine, de , l‘utilisation décorative ‘, où le tableau représente la plupart.[10]

Une autre question, qui se pose, réside dans les techniques que le dessinateur utilise pour décrire le déroulement du temps. Là il peut se servir du langage cinématographique: par exemple la technique champ-contrechamp, où le lecteur observe d‘abord une chose ou une personnage de face puis de dos ; ou bien le raccord des regards et des mouvements [11] d‘un cadre à l‘autre. Ensuite il faut résumer l‘analyse des images et essayer de la transmettre sur l‘analyse du récit: Est-ce que la déposition du récit se reflète dans l‘image? Quelles figures stylistiques trouve-t-on dans le texte? Et dans le tableau? En un mot, il faut finalement examiner leur interaction et donner un sens à leur corrélation. Leur signification n’est totale que lorsqu’on les examine l’un dans l’autre.

4. Présentation des différents genres

4.1. La bande dessinée franco-belge

Les bandes dessinées franco-belges sont toutes celles qui sont écrites et publiées par des écrivains francophones. Étonnamment, le père fondateur de la bande dessinée franco-belge, ce n‘était ni un français ni un belge mais le Suisse Rodolphe Töpffer, qui publia sa première bande dessinée Mr Jabot en 1833[12]. Déjà à partir de 1927 il dessina ses premières „histoires en estampes“. Quand même Goethe montra l‘enthousiasme pour les manuscrits, Töpffer finalement décida de les publier. Depuis ce moment, la bande dessinée en France a connu un grand essor. Les bandes dessinées de ce genre les plus populaires sont sans doute Astérix, écrite par René Goscinny et dessinée par Albert Uderzo, et Tintin , réalisée par Hergé , un des écrivains de bandes dessinées les plus célèbres. De celui-là est le commentaire suivant, qu‘on peut décrire comme juste et aussi émouvant:

„J‘ai longtemps considéré la bande dessinée comme une farce, comme une amusette; en tout cas comme un art mineur mais il n‘y a pas d‘art mineur! J‘ai découvert cela lorsque j‘ai rencontré des peintres et des sculpteurs, et que nous avons parlé de nos problèmes respectifs: c‘étaient au fond les mêmes.“ [13]

Dans ses publications, Hergé, comme beaucoup d‘autres auteurs de B.D., fait honneur à cette citation. La naissance de son œuvre narrant les Aventures de Tintin date de l‘année 1929. Un problème qui se pose, c‘est la supposition de la majorité, qui catalogue la B.D. comme littérature de moindre qualité et art mineur, adressé aux enfants. Donc les attentes générales des exigences du genre sont basses. Mais cette affirmation n‘apprécie pas la B.D. à sa juste valeur. Certes, au début, la B.D. franco-belge s‘adressa particulièrement aux enfants. Mais au fil du temps le lectorat s‘est converti, et la B.D. donc devint aussi une littérature pour adultes. De plus, il y a des bandes dessinées qui furent écrites à la fois pour les grands et les petits. Par exemple les B.D. Astérix qui présentent des allusions comiques que seuls les adultes peuvent déceler, intéressent également les enfants. En ce qui concerne les adolescents, il y a „relativement peu de séries qui leur soient destinées“[14]. C’est la raison pour laquelle ils sont de plus en plus amateurs de bandes dessinées japonaises, qui offrent un énorme panel de thèmes destinés aux adolescents.

Les sujets traités dans la B.D. franco-belge, sont souvent des aventures et des voyages dans des pays étrangers, présentant leurs cultures. C’est la cas dans Tintin au Congo ou Astérix et Cléopâtre. Quant à la production de la B.D. franco-belge, les séries ne comprennent généralement pas plus de cinquante albums. Les aventures de Tintin par exemple se déclinent en 24 albums au total et Astérix 32.

4.2. Le Manga - 漫画

Quand on parle d‘un manga, on désigne au sens strict toutes les bandes dessinées qui sont d‘origine japonaise. Mais en fait le terme de manga est utilisé au quotidien pour désigner toutes les œuvres qui s‘approchent d‘un manga japonais, que ce soit au niveau du graphisme comme au niveau du style. La signification du mot « manga » se compose de deux éléments : „ man “ (漫) qui signifie spontané, impulsif, sans but précis et „ ga “ (画) qui signifie l‘image. Par conséquent on pourrait traduire « manga » par « image impulsive », « image excessive » etc. Dans la littérature on trouve maintes interprétations.[15] Les origines de la bande dessinée japonaise se situent à peu près durant la période Edo - 1603 - 1867. Mais l‘essor du manga moderne est généralement daté d‘avril 1947, juste après la seconde guerre mondiale, avec la parution de Shin Takarajima du dessinateur Osamu Tezuka. Ce dernier peut être considéré comme père fondateur du manga, qui, impressioné par les œuvres de Walt Disney, créa les premiers mangas modernes. Les plus connus d‘entre eux sont Le roi Léo et Astroboy. Il est important de noter qu‘au Japon 40 % des livres sont des mangas. Contrairement à la bande dessinée franco-belge, le manga est donc plus estimé comme littérature habituelle: „La narration graphique est reconnue dans l‘Archipel comme un média à l‘égal de l‘écrit, comme un outil pédagogique, et même comme un excellent instrument de communication“ [16] En 1990, une étude a révélé qu’en moyenne un Japonais lit environ quinze exemplaires de manga par an, alors qu’un Français ne lit en moyenne qu’une B.D. par an. En Allemagne 70 % du chiffre d‘affaire des bandes dessinées est obtenu grâce à la vente des mangas.[17] On peut donc dire que le manga ne doit plus être considéré comme une littérature marginale, au contraire on pourrait même dire qu‘il fait partie de la „ Mainstream Lesekultur[18]. Un autre fait impressionnant est l’extrême rapidité de parution d‘un manga. Un mangaka, le nom japonais utilisé pour désigner le dessinateur, produit à peu près un tome par mois.

[...]


[1] cf. Renard, Jean-Bruno: La bande dessinée. Paris: Seghers, 1978 : p. 9

[2] Pierre, Michel: La bande dessinée. Paris: Larousse, 1976: p. 11

[3] expliqué plus detaillé dans le chapitre suivant

[4] Groensteen, Thierry: Le petit catalogue du musée de la bande dessinée. Paris: Skira Flammarion, 2009: p. 9

[5] Groensteen, Thierry: La bande dessinée en France. Paris: ADPF, 1998: p. 12.

[6] La case est aussi appellé vignette. Peeters donne une jolie déscription de la vignette en la désignant comme „image en déséquilibre, écartelée entre celle qui la précède et celle qui la suit“. Peeters (2003): 28

[7] Peeters, Benoit: Lire la bande dessinée. Paris: Flammarion, 2003.: p. 24

[8] aussi „ballon“ ou „phylactère“

[9] cf. Kolp, Manuel: Le langange cinématographique en bande dessinée. Bruxelles: Revue de l‘Université de Bruxelles, 1992: p. 143

[10] Peeters (2003): 49 ff.

[11] cf. Kolp (1992): pp. 67 - 68

[12] Groensteen, Thierry: „La naissance d‘un art“, in: Groeensteen, Thierry (ed.); Peeters, Benoit: T ö pffer. L ‘ invention de la bande dessin é e. Textes r é unis et pr é sent é s Thierry Groensteen et Beno î t Peeters. Paris: Hermann, 1994, p. 65-138: p. 16

[13] ibid.: p. 3

[14] Groensteen (2009): p. 9

[15] cf. Brunner, Miriam: Manga. Paderborn: Fink, 2010: p. 13

[16] Bouissou, Jean-Marie: Manga. Histoire et univers de la bande dessin é e japonaise. Mas de Verte: Editions Philippe Picquier, 2010.: p. 13

[17] cf. Brunner (2009): p. 7

[18] ibid.: p. 7

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Details

Titel
Une comparaison entre la bande dessinée franco-belge et le manga. Une analyse à l’exemple de "Tintin" et "Détective Conan"
Hochschule
Johannes Gutenberg-Universität Mainz  (Universität)
Veranstaltung
Seminar Literatur- und Kulturwissenschaften
Note
1,7
Autor
Jahr
2011
Seiten
17
Katalognummer
V289358
ISBN (eBook)
9783668674752
ISBN (Buch)
9783668674769
Dateigröße
935 KB
Sprache
Deutsch
Schlagworte
Comparison, Dessinée, Manga, Detective Conan
Arbeit zitieren
Viktoria Jung (Autor:in), 2011, Une comparaison entre la bande dessinée franco-belge et le manga. Une analyse à l’exemple de "Tintin" et "Détective Conan", München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/289358

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