Extrait
Table des matières:
Introduction
1. La situation linguistique sur l’île de la Réunion
1.1 La situation de vue diatopique, socio-éthique et socio-situationnelle
1.2 Le français réunionnais
1.2.1 Le français régional réunionnais
1.2.2 Le triple rôle de la presse
1.2.3 Quelques caractéristiques du français de la Réunion
2. Bref aperçu de la littérature réunionnaise
3. Axel Gauvin – activiste important pour la culture et la langue réunionnaise
3.1 Biographie
3.2 Son roman Faims d’enfance
3.2.1 Résumé du roman
3.2.2 La langue dans les romans d’Axel Gauvin
3.2.3 Le français réunionnais dans le roman Faims d’enfance
Conclusion
Bibliographie
Introduction
En s’abordant avec la francophonie, plus concrètement avec les langues parlés dans les différentes espaces francophones, on remarque très vite que les langues créoles sont beaucoup mieux recherchées que les différentes variations du français. Au cours(im rahmen ?) du séminaire « Francophonie au grand large » je me suis penché sur la situation sur l’île de la Réunion. Etonnement j’ai pu trouver quelques livres qui se spécialisent, au moins dans quelques chapitres, sur le français réunionnais. Dans cet ouvrage j’éclairerai la situation linguistique réunionnaise, parlerai de l’auteur Axel Gauvin, défenseur de la culture et des langues de la Réunion, et appliquerai les caractéristiques du français réunionnais sur la langue du roman Faims d’enfance pour les prouver par un exemple littéraire.
La Réunion est une île sur laquelle il y a, jusqu’à nos jours, une coexistence de deux parlers : le créole et le français. Axel Gauvin montre dans son roman Faims d’enfance les difficultés d’une troisième culture : les Hindous. Venus d’un autre continent, comme les Français de la métropole, ils ont quand-même le statut inférieur des Créoles. Pour un lecteur qui s’y connaît peut-être seulement dans la culture française et dans la situation des Créoles sur les îles francophones, c’est très intéressant à voir la situation d’un différent point de vue : celui d’une minorité, des Hindous. Pourtant, je ne parlerai pas de la culture des Malabars qui se présente au lecteur du roman Faims d’enfance, je me consacrerai en ce qui suit juste aux activités de l’auteur et à la langue du roman.
1. La situation linguistique sur l’île de la Réunion
Sur l’île de la Réunion ils existent plusieurs langues l’une à côté de l’autre. La langue officielle est le français, qui est utilisé dans les domaines administratifs, politiques, éducatifs et médiumniques. Il représente le niveau linguistique supérieur ou acrolecte. Pourtant, 70% de la population réunionnaise sont créolophones. Le créole est utilisé comme langue spontané et de tous les jours et il représente le niveau linguistique inférieur ou basilecte. De plus, il y a encore quelques langues minoritaires chinoises, africaines et indiennes qui sont seulement parlé dans les domaines familiales ou religieuses. On appelle cette situation de deux langues, le français et le créole, qui existent côte à côte, une diglossie.
Mais on ne peut pas dépeindre la situation facilement et déterminer le pourcentage des francophones réels est très malaisé car on doit se poser la question de la frontière linguistique.
Selon Michel Carayol il serait trop facile ramener la situation objective de contact à la coexistence d’une langue de haut prestige, le français, et d’un parler quotidien et familier qui est celui de la grande majorité de la population, le créole. La situation est beaucoup plus complexe, parce que le créole se présente en plusieurs variétés selon les régions, l’origine ethnique du locuteur ou de leur niveau social et aussi le français se montre en différentes variétés. Pour ces raisons on parle d’un continuum français-créole, c.-à-d. une situation ou on peut passer du français au créole par une série de variétés intermédiaires (mésolectes) entre lesquels il est bien difficile de déterminer la frontière entre les deux systèmes. Le diagramme suivant visualise ce continuum :
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On peut situer le français réunionnais entre les deux extrémités le français standard de la métropole et le créole cafre, qui signifie la variété créole la plus éloignée du français standard. Le créole acrolectal est la variété du créole qui est la plus proche du français standard.
1.1 La situation de vue diatopique, socio-éthique et socio-situationnelle
En regardant la situation comme continuum diatopique, on pourrait constater que dans les faubourgs riches qui sont domicile favori des familles européennes, on parle plutôt un français régional, par contre on trouve un créole qui est proche au créole cafre en campagne. Pourtant, ceci n’est pas un fait extraordinaire, ce phénomène se nous présente dans tous les endroits du monde.
En considérant les aspects socio-éthiques, on voit que les Français qui ont immigré à la Réunion dans un passé récent, parlent une variété différente par rapport aux Réunionnais qui ont des racines principalement africaines ou indiennes. Sans pouvoir l’expliquer précisément, les chercheurs croient observer que les immigrants de la métropole adaptent plus rapidement que sur autres îles francophones leur langue à celle des Réunionnais et enrichissent vitement leur vocabulaire d’expressions typiquement réunionnaises.
Regardant les points de vue socio-situationnels, on remarque que les parleurs choisissent des registres particuliers qui dépendent de la situation, comme par exemple formel versus informel. Ce registre est à nouveau dépendant du niveau social et de l’éducation. On appelle cette possibilité de changer de registre le code-switching. Un habitant de l’île à l’origine européenne avec une éducation scolaire haute parle probablement, lors d’une demande d’emploie, un Français qui est plus proche au français standard qu’un Réunionnais avec une éducation plutôt basse.
1.2 Le français réunionnais
C’est difficile de classer le français de la Réunion. Est-ce un français régional avec des influences créoles? Ou peut-être un acrolecte du créole réunionnais, c.-à-d. une variété de ce qui est le plus proche du français?
La recherche de nos jours semble laisser métisser les deux perspectives, décrivant le français sur l‘île de la Réunion comme continuum linguistique, qui apparait en plusieurs mésolectes, c.-à-d. en réalités linguistiques différentes. Elles sont marquées de façon diverse. Donc on classe le français réunionnais entre le français standard de la métropole et le créole acrolecte, sans vraiment se réclamer d’une seule variété linguistique. A la Réunion on rencontre un français créolisé historique ; c’est selon Chaudenson la présence de cette variété de français (ou de créole) qui explique en grande partie les caractères du parler réunionnais et sa plus grande proximité du système français plutôt que l’influence croissante du français dans ce département depuis la départementalisation.
1.2.1 Le français régional réunionnais
Dans ce qui suit j’aimerais montrer les points de vue de Beniamino et Baggioni qui parlent d’une variation linguistique encore différente:
Selon ces auteurs, c’est sûr qu’il existe déjà maintenant une norme linguistique régionale, le français régional réunionnais qui se différence suffisamment du français de l’hexagone. Dans les années précédentes ils observaient un accueil croissant de lexique créole dans le français réunionnais.
Les immigrants de la France adoptent rapidement ces régionalismes dans leur répertoire linguistique quotidien, comme par exemple case au lieu de maison.
1.2.2 Le triple rôle de la presse
Aussi la presse adapte un langage créolisé parlant d’événements locaux.
Beniamino et Baggioni parlent du „triple rôle de la presse » : celui de la conservation, de l’évolution et de l’innovation.
Sur le plan de la conservation, ils parlent du fait que la presse utilise des items oubliés du créole, des termes qui ne sont plus connus des locuteurs urbains et des jeunes de la population réunionnaise. La presse régionale constitue en ce sens une sorte de conservatoire linguistique contribuant à la sauvegarde de termes qui sont tombés dans l’oubli (et qui étaient utilisés dans des activités rurales ou renvoient à des technologies obsolètes).
Quant à l’évolution, les auteurs décrivent la perte du sens originel de certains termes, comme par exemple la nénène qui désignait une nourrice tandis qu’aujourd’hui le mot signifie l’employée de maison.
Ils définissent l’innovation linguistique comme le phénomène de l’enrichissement actif du langage. Par exemple en enrichissant lexies connus avec un nouveau sens : la pile plate, en premier sens simplement une pile plate et sur la Réunion le format courant de bouteilles de rhum vernaculaire (einheimisch ?).
Sommairement on peut dire que la presse essaye de « faire réunionnais » sans abandonner la norme française standard, particulièrement au plan syntaxique.
1.2.3 Quelques caractéristiques du français de la Réunion
Figurant ci-dessus, j’ai essayé de rassembler quelques caractéristiques du français de la Réunion, bien qu’on ne puisse même pas vraiment le définir. J’ai accumulé les points de vue des auteurs Baggioni et Beniamino et de Carayol qu’ils décrivent dans les livres que j’ai listé dans la bibliographie.
a) La phonétique, la phonologie
- Le français réunionnais présente, par rapport au français standard, un système vocalique réduit
- La prononciation est plus nasale qu’en France
- Le débit moyen est plus rapide en français réunionnais
- Il y a la tendance à l’assibilation (sifflement) de [t] et [d] devant [i], [y] et [j] : «lund z i », « t s uer », part s ir »
- Le « t » (graphique) final prononcé dans certains mots, surtout les patronymes et les toponymes: Paye t, Boucan-Cano t
b) La morphosyntaxe
- La formation du passé composé est avec l’auxiliaire avoir: J’ ai monté les escaliers.
- L’impératif de la 1ère personne du pluriel se forme avec aller +Infinitif :
- sortir ! Allons aller ! (à comparer avec le créole : alon alé !)
- Les marqueurs même et encore ont une valeur intensive : il est beau même !
- Utilisation rare des pronoms y, en, dont et où: ce que j’ai besoin
- La double négation avec rien et personne: il ne m’a pas rien dit
- Utilisation des prépositions avec et dans au lieu de à et de:
Il est descendu de la voiture - Il a descendu dans le car
c) Le lexique
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