Le Symbole du Bouc dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique


Dossier / Travail, 2004

18 Pages, Note: 1,7


Extrait


Table de matières

1. Introduction
1.1. Introduction à l’auteur et au sujet
1.2. État actuel des recherches

2. Le Symbole du Bouc
2.1.1. La signification du bouc au Moyen Âge,
2.1.2. La signification du bouc dans la Bible
2.1.3. La signification du bouc dans la mythologie
2.2. Le bouc émissaire

3. Le Bouc dans Robinson Crusoé de Daniel Defoe

4. Les boucs dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique
4.1. Le capricorne
4.2. Le deuxième bouc dans V. o. l. L. d. P.
4.3. Andoar
4.3.1. Les relations entre Andoar et Vendredi

5. Conclusion
5.1. Le bouc
5.2. Le caractère moderne de Tournier dans l’avenir

6. Bibliographie
6.1. Littérature primaire
6.2. Littérature secondaire

1. Introduction

1.1. Introduction à l’auteur et au sujet

Michel Tournier est un auteur contemporain qui s’intéresse beaucoup à l’Allemagne et à la philosophie. Comme Tournier a été élevé dans la double tradition de la musique et de la culture germanique et comme il a vécu également le début du régime nazi à Fribourg, cette influence laisse une trace dans ses œuvres[1] tout comme la philosophie et les études d’ethnologie. En ce qui concerne ses études de philosophie, Michel Tournier y a été poussé par la lecture des œuvres de Gaston Bachelard.

Le Cours d’ethnologie au Musée de l’homme, le contact avec Claude Lévi Strauss et son savoir sur la mythologie auront beaucoup d’influence sur lui lorsqu’il écrira son roman Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Il dit lui-même dans Le Vent Paraclet que «le passage de la philosophie au roman» lui «a été fourni par le mythe».[2] La caractéristique des oeuvres de Michel Tournier est que leur base consiste dans le «matériel préexistant». C’est – à - dire que Tournier prend des romans, des histoires, des poèmes qu’il récrit pour en faire une version pour le lecteur moderne qui est en même temps l’interprétation de Tournier de l’œuvre préexistante.

Il lit Robinson Crusoé de Daniel Defoe en relation avec ce qu’il a appris «sur l’ethnographie, la langage, la notion de sauvage et de civilisé»[3]. C’est ainsi que lui vient l’idée de récrire Robinson Crusoé. C’est le premier roman qui sera publié parmi ses œuvres (1967). Il obtiendra le Grand Prix de l’Académie Française. «Tandis que le roman de Defoe se veut rétrospectif, celui de Tournier «se veut inventif et prospectif».[4]

Dans les romans de Tournier, ce sont toujours les mêmes éléments qui portent sur le développement du protagoniste: l’initiation, l’abnégation de la notion du temps et de l’espace, une sexualité alternative en prenant ses distances de la société aven en plus la volonté, le désir d’obtenir l’élémentaire et les processus cosmique de se fondre. Tout cela forme ensemble ce que Winisch appelle le mythe de base (Grundmythos).[5]

1.2. Réception et État actuel des recherches

La publication de Vendredi ou les Limbes du Pacifique fait sensation dans les journaux français et dans les revues spécialisées. Ce roman a beaucoup de succès auprès des philosophes, comme par exemple G. Deleuze, et également auprès des ethnologues, il devient la bible d’un groupe de hippies canadiens, mais en même temps, certains critiques accusent Tournier de glorifier le pouvoir noir. Cependant, «La critique a bien perçu tout ce que le regard de Tournier sur le mythe de Robinson devait à l’ethnographie et aussi à la psychanalyse.»[6]

D’autres voient dans ce roman un retour du roman initiatique tandis que les adhérents du Nouveau Roman lui reprochent une écriture traditionnelle. Le Nouveau Roman refuse l’analyse psychologique et selon Jean Ricardou, le roman devient l’»aventure d’une écriture»[7]. Non seulement le roman a été un roman d’initiation pour ses personnages mais également pour le monde des lecteurs:le premier roman à être publié en Estonie sans l’autorisation de Moscou à été à l’origine de Vendredi, puis ça a été le premier livre à être traduit en Braille par ordinateur pour l’institut national des jeunes aveugles[8].

En ce qui concerne le sujet de ce devoir, on peut dire que personne n’a écrit de livre pour analyser la fonction du bouc. Beaucoup d’auteurs ont mentionné le bouc et particulièrement Andoar dans Vendredi dans un chapitre sur les animaux en général ou en relation avec le développement de Robinson, mais le personnage du bouc n’a pas été plus étudié que cela. C’est- à- dire qu’ il n’y pas de littérature uniquement sur ce sujet.

Dans ce devoir il s’agit donc d’analyser le personnage et la fonction du bouc dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique.

Au cours de mon travail, je me suis intéressée à la symbolique du bouc au Moyen Age, dans la Bible et dans la Mythologie pour avoir une base sur laquelle étudier les différents boucs dans le roman même. Ensuite le phénomène du bouc émissaire sera expliqué pour passer à une analyse courte de l’épisode du bouc chez Defoe.

Finalement, en venant à l’œuvre de Tournier, nous parlerons du Capricorne dans le chapitre zéro, du deuxième bouc et dans l’analyse finale l’accent sera mis sur l’épisode dans lequel apparaît le bouc Andoar chez Tournier. Une autre sera faite pour analyser la relation entre Vendredi et Andoar. Enfin, la conclusion résumera les résultats de ce devoir.

2. Le Bouc en tant que Symbole

Avant de parler des différentes conceptions du bouc dans la mythologie, dans la Bible et du bouc en tant que bouc émissaire, il faut faire une remarque sur l’apparence du bouc en général. On peut dire que le Bouc fait preuve d’un caractère puissant, même majestueux. Sa force est vitale comme celle du capricorne, de la chèvre ou du bélier et le bouc symbolise la fécondité. Ce sont déjà ses cornes qui sont le symbole de la puissance et de la force. Alexandre le Grand par exemple portait un casque á cornes pour obtenir leur force.

Il «est le plus souvent nocturne et lunaire et enfin, il est avant tout un animal tragique puisqu’il a donné (,…,)son nom à une forme d’art[9] : Le terme tragédie vient du grec trogos qui signifie bouc et de ôdê qui signifie chant[10] . Le chant du bouc accompagne le sacrifice du bouc pendant les fêtes de Dionysos.

La tragédie était l’une des quatre formes du genre dramatique dans la Grèce antique : Il y avait le drame satyrique (qui mettait en scène des satyres), le dithyrambe (chant en l'honneur de Dionysos), la comédie et la tragédie[11] .

2.1.1 La signification du Bouc dans la Mythologie

Dans la mythologie, le sacrifice du bouc fait partie du culte particulier que l'on rend à Dionysos qui est connu aussi sous le nom Bacchus.

Ceci se faisait pendant les fêtes à l’honneur de Dionysos (Dionysia), dont les plus importantes s’appelaient les Bacchanales et les fêtes des Bacchus. Les fêtes de Bacchus avaient lieu tous les deux ans, de nuit, le jour le plus court de l’année.

Seules les jeunes filles et les femmes y participaient. Elles portaient des fourrures de faon et brandissaient le thyrsus[12]. Elle se réunissaient dans les montagnes pour danser et pour faire des sacrifices significatifs: Elles déchiraient des taureaux ou des boucs avec leurs dents et les mangeaient crus. D’après Wilhelm Vollmer le fait de manger la viande crue d’un animal est une trace des anciens sacrifices humains[13].

[...]


[1] Winisch, Eva: Michel Tournier –Untersuchungen zum Gesamtwerk. Bonn, Romanistischer Verlag, 1997. p.5

[2] Tournier, Michel: Vendredi ou les limbes du Pacifique. Gallimard, 1969. Postface de Gilles Deleuze, p. 340

[3] Tournier, Michel: Vendredi ou les limbes du Pacifique. Gallimard, 1969. Postface de Gilles Deleuze, p.340

[4] Tournier, Michel: Le Vent Paraclet, Éditions Gallimard, 1977. P. 222

[5] Winisch, Eva: Michel Tournier –Untersuchungen zum Gesamtwerk. Bonn, Romanistischer Verlag, 1997. P.255

[6] Tournier, Michel: Vendredi ou les limbes du Pacifique. Gallimard, 1969. Postface de Gilles Deleuze, p.340

[7] Tournier, Michel: Vendredi ou les limbes du Pacifique. Gallimard, 1969. Postface de Gilles Deleuze. P.341

[8] Tournier, Michel: Vendredi ou les limbes du Pacifique. Gallimard, 1969. Postface de Gilles Deleuze. P.341

[9] Jean Chevalier, Alain Gheerbrant: Dictionnaire des Symboles. Paris, Éditions Robert Laffont S.A. et Éditions Jupiter, 1982

[10] http://perso.club-internet.fr/yz2dkenn/histoire_du_theatre.htm (19.09.2004)

[11] http://perso.club-internet.fr/yz2dkenn/histoire_du_theatre.htm

[12] http://www.fact-index.com/t/th/thyrsus.html: In Greek mythology, a thyrsus was a staff covered in pine cones, vines and ivy leaves. It was associated with Dionysus and his followers, the Satyrs and Maenads.

[13] Vollmer, Wilhelm: Wörterbuch der Mythologie. Stuttgart, Hoffmann’sche Verlagsbuchhandlung, 1874. P. 108

Fin de l'extrait de 18 pages

Résumé des informations

Titre
Le Symbole du Bouc dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique
Université
University of Münster  (Romanisches Seminar)
Cours
Die Romane Michel Tourniers
Note
1,7
Auteur
Année
2004
Pages
18
N° de catalogue
V32106
ISBN (ebook)
9783638329118
Taille d'un fichier
786 KB
Langue
français
Mots clés
Symbole, Bouc, Vendredi, Limbes, Pacifique, Romane, Michel, Tourniers
Citation du texte
Berenice Walther (Auteur), 2004, Le Symbole du Bouc dans Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/32106

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