Infertilité du couple. Étude épidémio-clinique et évaluation de la prise en charge à Kisangani, RDC


Thèse de Bachelor, 2012

66 Pages, Note: 16/20


Extrait


Sommaire

Résumé

Abstract

INTRODUCTION
Problématique
Objectifs.
Objectif général:
Objectifs spécifiques :
Hypothèses
Intérêt du sujet
Subdivision du travail

Chapitre I. GENERALITES
I.1. Définition des concepts
I.1.1 Infertilité
I.1.2 Stérilité
I.1.3 Infertilité
I.1.4 Fécondité
I.1.5 Fécondabilité
I.2 Rappel anatomo-physiologique de la reproduction
I.2.1 Les organes génitaux masculin
I.2.2 Appareil génital féminin
1.3 Facteurs de risque l’infertilité
1.4 Facteurs féminins
1.5 Facteurs masculins
1.6 Facteurs du couple
1.7 Etiologies
1.7.1 Infertilité féminine
I.7.2 Infertilité masculine
I.7.3 Infertilités mixtes
I.7.4 Infertilité inexpliquée
I.8 Bilan d’un couple infertile
I.8.1 Interrogatoire
I.9 Examen clinique
1.9.1 Examen de la femme
I.9.2 Examen de l’homme
I.10 Examens complémentaires
I.10.1 Explorations de base
I.11 Traitement
1.12 Assistance médicale à la procréation
1. Insémination artificielle
2. Fécondation in vitro avec transfert d’embryons (FIVETE ou FIV)
3. Don de gamètes

Chapitre II. APPROCHE METHODOLOGIQUE
II.1 Cadre de recherche
II.2 Population d’étude
II.3 Echantillon
II. 4 Technique de récolte des données
II. 5 Technique d’analyse
II. 6 Définitions opérationnelles
II.7. Difficultés rencontrées

Chapitre III. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES DONNEES
III.1 Aspects épidémiologiques.
III.1.1 Prévalence de l’infertilité du couple.
III.1.2 Type d’infertilité.
III.1.3 Personne présentée à la première consultation.
III.1.4 Motif de consultation.
III.1.5 Motif de consultation et type d’infertilité.
III.1.6 Type d’infertilité et la durée de cohabitation
III.2 Facteurs de risque.
III.2.1 Age et type d’infertilité.
III.2.2 Niveau d’instruction et type d’infertilité.
III.2.3 Profession et type d’infertilité.
III.2.4 Antécédents médico-chirurgicaux.
III.2.5 Antécédents et type d’infertilité
III.3 Les investigations de l’infertilité.
III.3.1 Les examens demandées et réalisées chez la femme.
III.3.2 Examen demandés et non demandé chez l’homme
III.4 Etiologies retrouvées
III.4.1 Etiologies associées à l’infertilité féminine.
III.4.2 Etiologies et type d’infertilité.
III.4.3 Associations étiologiques.
III.4.4 Résultat globale et anomalies observées au spermogramme.
III.4.5 Association étiologique dans l’infertilité masculine.
III.4.6 Part de responsabilité entre conjoints.
III.5 Durée de suivi et observations notées.
III.5.1 Taux réel de réussite de la thérapeutique.

Chapitre IV. DISCUSSION
IV.1 Prévalence de l’infertilité du couple
IV.1.1 Type d’infertilité
IV.1.2 Personne présentée à la première consultation
IV.1.3 Motif de consultation.
IV.1.4 Motif de consultation et type d’infertilité
IV.1 .5 Type d’infertilité et durée de cohabitation
IV.2 Facteurs de risque de l’infertilité
IV.2.1 Ages et type d’infertilité
IV.2 .2 Profession des conjoints et type d’infertilité
IV.2.3 Niveau d’instruction des épouses
IV.2 .4 Antécédents et type d’infertilité
IV.3 Les investigations de l’infertilité
IV.3.1 Examens demandés
IV.3.2 Examens réalisés
IV.4 ETIOLOGIES RETROUVEES
IV.4.1 Etiologies associées à l’infertilité féminine
IV.4.2 Etiologies et type d’infertilité
IV.4.3 Les associations étiologiques dans l’infertilité féminine
IV.4.4 Résultat globale de l’analyse du sperme
IV.4.5 Anomalies mise en évidence au spermogramme
IV.5 Responsabilité de l’infertilité entre conjoints
IV.6 Résultat de la prise en charge
IV.6.1 . Présentation globale de l’issu du traitement

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

BIBLIOGRAPHIE

Résumé

L’infertilité est considérée comme un problème de santé publique. Au Congo d’après l’institut médical chrétien du Kasaï, 11% des ménages en sont confrontés. Elle s’accompagne des troubles psychosociaux car perçue comme un échec social. La ville de Kisangani, outre la prévalence des avortements clandestins et des maladies sexuellement transmissibles, regorge une importante proportion d’homme ayant pour métier ceux exposant les testicules à une permanente hausse de température (Taxi vélo, Taxi moto...).

Notre étude est multicentrique, rétrospective, analytique et documentaire. Elle a été menée au sein de 4 grandes formations médicales de la ville de Kisangani : le département de gynécologie-obstétrique des cliniques universitaires de Kisangani, la Polyclinique du Canon, la Polyclinique évangélique de Kisangani et le Centre de santé Gloria pendant une durée de 2 ans.

Cette étude a révélé une prévalence de 16,1% avec une prédominance de l’infertilité secondaire du fait d’un taux significativement élevé des antécédents d’avortement et des curettages endo-utérins. L’Echographie gynécologique, le frottis vaginal, les tests inflammatoires, l’Hystérosalpingographie et l’analyse de sperme s’étant illustrés comme fréquent outils diagnostics, la responsabilité étiologique s’est révélée partagée dans 78,3% de cas. Dans notre série, les pathologies utérines ont été significativement associées à l’infertilité primaire (Mid p= 0,007). La stérilité secondaire était significativement liées aux pathologies tubaires (Mid p= 0,0330). Pour ce qui est du suivi, 18,1% des patientes ont été suivi jusqu’à plus de 6 mois. L’issu de la thérapeutique instaurée, 27,02% de femmes ont conçues.

L’infertilité du couple demeure donc un problème dans nos milieux. La prévention des des infections sexuellement transmissibles, la disponibilité des moyens diagnostics avancés et la patience de la part des couples infertiles constituent des moyens efficaces pour endiguer ce fléau.

Abstract

Infertility is considered a public health problem. In Congo, according to the Christian medical institute of Kasai, 11% of households are concerned. It is associated with psychosocial issues because it is perceived as a social failure. In addition to the prevalence of abortions and sexually transmitted diseases, the city of Kisangani is home to a large proportion of men whose job is expose the testicles to a permanent rise in temperature (bike taxi, motorcycle taxi ...).

This study is multicentric, retrospective, analytical and documentary. It was carried out in four major medical facilities in the city of Kisangani: the Gynecology and Obstetrics Department of the University of Kisangani Clinics, the Canon Polyclinic, the Kisangani Evangelical Polyclinic and the Gloria Health Center for a period of 2 years. This study revealed a prevalence of 16.1% with a predominance of secondary infertility due to a significantly higher rate of abortion history and endo-uterine curettage. Gynecological ultrasound, vaginal smear, inflammatory tests, hysterosalpingography and semen analysis being frequent ordered lab exams, etiological responsibility was found to be shared in 78.3% of cases. In our series, uterine pathologies were significantly associated with primary infertility (Mid p = 0.007) while secondary infertility was related to tubal pathologies (Mid p = 0.0330).

Considering the follow-up, 18.1% of patients were followed up to more than 6 months. The different therapeutic measures introduced have resulted in 27.02% of conception.

The infertility of the couple remains a problem in our environments. The prevention of sexually transmitted infections, the availability of advanced diagnostics and the patience of infertile couples are effective ways to stem this scourge.

INTRODUCTION

Problématique

L’infertilité est définie comme l’impossibilité d’obtenir une grossesse au bout de 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers, non protégés et par un couple en âge de procréer. (L. J. Heffner, 2003 ; E. Soto et A. B. Copperman 2011 ; Nana et al, 2011).

Depuis toujours, les hommes ont été confrontés aux problèmes de reproduction. Toutefois, la demande des couples et les possibilités thérapeutiques offertes n’ont fait que s’accroître au fil du temps. Actuellement, dans les sociétés de plus en plus industrialisées, l’absence de démarrage de la grossesse désirée s’accompagne d’un profond impact psychologique et émotionnel au sein du couple et dans la société. Frappant comme la mort, elle provoque une rupture existentielle et symbolique. (David et Revidi 2000 ; Errol et Schorge, 2001 ; Couet, 1999). En Afrique plus que dans le monde civilisé, le mariage demeure une règle quasi universelle. Pour les femmes, comme pour les hommes, la maturité sociale passe nécessairement par le mariage et la constitution d’une descendance qui est une richesse, une garantie pour la vieillesse.

Qu’elle soit d’origine masculine, féminine ou mixte, l’infertilité inflige à chaque sexe la même souffrance. Pour l’homme, elle signifie souvent atteinte de sa virilité et de sa puissance sexuelle. Elle est lourde à porter dans notre culture, d’autant plus que le père transmet son nom. Pour la femme par contre, elle signifie plus impossibilité de grossesse qu’absence de lien génétique. La grossesse lui confère, en effet, le statut social et fantasmatique de femme et de mère, d’où un sentiment d’échec personnel et social si elle est impossible (échec dans son identité féminine). Pour le couple l’absence d’enfant après une période est souvent la source d’infidélité et de divorce sans parler des conflits familiaux. (David et Revidi 2000 ; Adjamagbo et Antoine, 2004; Dyer cité par Mubikayi 2010 ; Nana et al, 2011).

Quoi que les causes de ce problème soient nombreuses, signalons néanmoins qu’a l’issue d’une enquête étiologique minutieuse, aucune cause n’est découverte pour 2 à 3% des cas. Elle est purement d’origine masculine pour 40% des cas, féminine dans 40%, et mixte dans 20% des cas. (The gale encyclopedia of medicine, 2006). Contrairement aux anciennes considérations où seule la femme était responsable de l’infertilité au sein du couple, la part de l’homme est dès lors prouvée. Plusieurs études à travers les âges (Mauvais J. et al. 1986 ; Errol et Schorge, 2001 ; Keith, 2007; Poncelet et Sifer, 2011.), quoi qu’à des proportions variées, admettent pour significative la responsabilité de l’homme. La plus récente des études en la matière chez nous à Kisangani est celle de Juakali qui a porté sur l’analyse du spermogramme et de la spermoculture de 168 sujets ayant consulté pour désir de procréation. Cette étude a révélé que 57,5% de ces sujets avait un spermogramme pathologique (Juakali, 2005).

Outre son impacte psychosocial, l’infertilité s’inscrit à l’échelle mondiale comme un problème de santé publique de par sa fréquence et son ampleur. Environ 48.5 à 72.4 millions (7/ 9%) des couples dans le monde ont un problème non résolu de fertilité. (Boivin et al. 2006 ; Maya et al, 2012). Aux Etats unis et en Europe occidentale, ce problème concerne environ 10 à 15% des couples mariés (L. J. Heffner, 2003). Une récente étude danoise montre que 17% des femmes travaillant en secteur tertiaire n’ont pas d’enfants à 35 ans. Il semble donc de plus en plus difficile de savoir si cette « épidémie d’infertilité » est due plus à des facteurs sociaux ou biologiques, d’autant plus que l’âge est un facteur très influant dans la fertilité du couple (Olivennes et al, 2006; Errol et Schorge, 2001; The gale encyclopedia of medicine, 2006 ; Zoron et Savale, 2005).

En Afrique, plus particulièrement à la région subsaharienne, le taux d’infertilité est globalement élevé avec des variations d’une région à une autre. (Larsen et al, 2009). Il est de 20/30% au Cameroun (P.N. Nana et al, 2011), 30,3% au Nigéria (Olatunji et al, 2003). En République démocratique du Congo (RDC), les quelques études faites tant sur la stérilité masculine que féminine prouvent l’importance du problème. C’est le cas de celle réalisée à l’institut médical chrétien du Kasaï de 2004 à 2007, qui a révélée d’une part, une prévalence de 11% et d’autre part, la responsabilité partagée entre l’homme et la femme (34,6% vs 21,4%) (Mubikayi et al, 2010).

En cette ère d’avancée de la technologie biomédicale, l’arrivée des techniques de fécondation in vitro (FIV), de congélation embryonnaire et du don d’ovocytes, a fait évoluer le regard de la société sur la stérilité du couple qui n’est plus une fatalité mais devient une pathologie accessible à traitement médical. (Poncelet et Sifer, 2011). Ces nouvelles techniques, non seulement qu’elles sont quasi inaccessibles voire inexistantes dans les pays en voie de développement vu leur coût, elles suscitent en outre des sérieuses questions d’éthique dont l’ampleur peut être déduite de la citation reprise ci/dessous, dite de l’insémination artificielle :

« C’est un acte difficile à vivre car d’un acte intime, naturel, porteur d’un message d’amour, il se transforme en acte médical vécu en laboratoire (…) Pour l’homme, cela l’oblige à une éjaculation sur commande ce qui nécessite une masturbation en laboratoire le jour de l’ovulation de sa conjointe ». (Paycheng, 1999).

L’infertilité est donc considérée comme un véritable fléau, une vrai calamité, un problème de santé publique dont la gravité dépend de la culture (Chenge, 2004 ; J. Ikechibulu et al., 2003).

Dans ce contexte épidémiologique et au sein d’une ville où d’une part une portion importante de la population masculine a pour métier ceux exposant les testicules à une permanente hausse de température (Toleka, Taxi moto, chauffeurs de voiture, boulanger,…) et où, d’autre part, l’avortement clandestin et les maladies sexuellement transmissibles demeurent fréquents : tous facteurs favorisant l’infertilité (Juakali 2005, Labama, 2005 ; R. Andy, 2009), nous avons jugé utile d’y mener une étude analytique et multicentrique au sein de 4 différentes formations médicales à savoir : les Cliniques universitaires de Kisangani, la Polyclinique Evangélique de Kisangani (PEKIS), la Polyclinique du Canon et le centre de santé Gloria. Cette étude qui s’étale sur une période de 2 ans (du 1er Mars 2010 au 1er Mars 2012) devrait préciser :

- La prévalence ainsi que les facteurs favorisants de l’infertilité,
- Les étiologies les plus fréquentes,
- Les moyens diagnostiques disponibles

Objectifs.

Objectif général:

L’objectif global de notre étude est de fournir au clinicien gynécologue un bilan de son travail quotidien dans le domaine de la stérilité. Lui exposer par nos résultats les défis actuels à relever dans les conditions que sont les nôtres de manière à recadrer dans la mesure du possible les démarches diagnostiques et thérapeutiques de l’infertilité conjugale au bénéfice des couples accablés.

Objectifs spécifiques :

La présente étude se propose plus spécifiquement de:

- Déterminer la prévalence de l’infertilité du couple dans la ville de Kisangani.
- Préciser les facteurs de risque ainsi que les différentes étiologies spécifiques aux types d’infertilité.
- Identifier les investigations les plus demandées et réalisées ainsi que les issus du traitement.
- Déterminer les responsabilités entre partenaires.

Hypothèses

- Le taux de fécondité étant évalué à 6,3 en RDC (Unicef, 2010), la prévalence de l’infertilité serait donc faible avec prédominance de l’infertilité secondaire.
- Les avortements avec manœuvres endo/utérines et les IST seraient des principaux facteurs favorisants de l’infertilité secondaire ; le niveau d’étude universitaire et l’âge avancé de la femme pour l’infertilité primaire.
- Les pathologies tubaires et utérines constitueraient les principales causes de l’infertilité féminine.
- La responsabilité serait partagée entre les deux conjoints avec prédominance de l’implication de l’homme sur celle de la femme.
- La proportion de réalisation des investigations serait basse vue leur coût ; ce qui influencerait négativement les résultats escomptés.

Intérêt du sujet

Ce présent travail s’étant ajouté parmi les rares études menées dans ce cadre dans notre milieu, permettra de clarifier la situation actuelle de l’infertilité du couple dans la ville de Kisangani en constituant une base des données variées. Cette dernière sera de grande utilité tant pour les cliniciens que pour les chercheurs en vue d’une appréhension concrète du problème et d’une prise en charge totale et concise des couples infertiles. En outre, la connaissance des facteurs favorisants que fournira cette étude permettra la mise en train des mesures prophylactiques efficaces capable d’endiguer les conséquences au sein de la société.

Subdivision du travail

Hormis l’introduction, ce travail comporte quatre chapitres :

- Le premier est consacré aux notions générales.
- Le deuxième concerne l’approche méthodologique.
- Le troisième chapitre présente les résultats, et
- Le quatrième chapitre a pour objet la discussion des résultats.
- Une conclusion et quelques recommandations mettront un terme à ce travail.

Chapitre I. GENERALITES

I.1. Définition des concepts

I.1.1 Infertilité

C’est l’absence de grossesse au bout de 24 mois de rapports sexuels réguliers non protégés chez des couples en plein âge de procréer (Poncelet et Sifer, 2011). Pour d’autres auteurs, une durée d’un an de rapports sexuels réguliers sans contraception est déjà suffisante pour parler d’infertilité. (F. Marcelli et al, 2008; Aflatoonian et al, 2009 ; L. J. Heffner, 2003, E. Soto et A. B. Copperman 2011; Nana et al, 2011). Il s’agit donc d’une incapacité pour un couple de concevoir après une durée d’un à deux ans des rapports sexuels non protégés. (K. Edmonds, 2007). Elle peut être primaire ou secondaire : Primaire lorsqu’un couple, malgré une activité sexuelle dans les limites de la norme et en absence de contraception depuis plus d’une année, n’a jamais conçu ; secondaire lorsqu’une grossesse, voire une naissance, a déjà eu lieu, mais peine à se renouveler.

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Fig.1. Prévalence de l’infertilité primaire en 2010 (Maya et al, 2O12)

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Fig.2 Prévalence de l’infertilité secondaire en 2010 (Maya et al, 2012)

I.1.2 Stérilité

La stérilité correspond au sens strict du terme à une impossibilité totale, définitive et irréversible de concevoir, pour l’homme, une femme ou un couple. (Couet, 1999; Blanc, 2004, Poncelet et Sifer, 2011 ; Hamamah et al 2004).

I.1.3 Infertilité

Il s’agit d’une potentialité, c’est/à/dire la capacité pour un couple d’avoir un enfant.

I.1.4 Fécondité

Il s’agit d’un état, celui d’avoir procréé. Un individu fécond est donc celui qui a conçu et dont le contraire est infécond, que ceci soit volontaire ou involontaire. ( Olivennes et al, 2006 , Couet, 1999).

I.1.5 Fécondabilité

C’est la probabilité d’obtenir une conception au cours d’un cycle menstruel (Blanc, 2004) .

I.2 Rappel anatomo-physiologique de la reproduction

Fig. 3. Appareil génital masculin (Marieb, 1999)

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

I.2.1 Les organes génitaux masculin

(Ahuka, 2009, Khallock et al 2010)

Ils sont scindés en organes génitaux internes (testicule, canaux excréteurs, les glandes accessoire) et externes (verge et scrotum). La verge constitue l’organe de copulation chez l’homme. Le scrotum quant à lui est une structure musculo/cutanée qui assure avec le muscle crémastérien, le maintien de la température optimale intra testiculaire (32 à 35°C) en dépit des variations environnementales. Les testicules, gonades mâles au nombre de deux, ont une double fonction physiologique ; une exocrine qui se résume dans la synthèse des cellules germinales mâles connues sous le nom des spermatozoïdes et l’autre endocrine exprimée pas les produits de sécrétion des cellules de sertoli et de Leydig dont principalement la testostérone, hormone de la masculinité. La régulation de la fonction de reproduction chez l’homme fait intervenir des interactions entre l’hypothalamus, l’adénohypophyse et les testicules. C’est l’axe cérébro-testiculaire.

I.2.2 Appareil génital féminin

(Manga, 2010 ; Labama 2005)

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Fig. 4. Appareil génital féminin (Marieb, 1999)

Comme chez l’homme, il est divisé en organes externes qui constituent la vulve et internes : Les ovaires, glandes sexuelles femelles au nombre de deux, remplissent chez les mammifères une double fonction : une fonction endocrinienne (œstrogène, progestérone, inhibine) remplie par les cellules constitutive des follicules selon la phase du cycle et une fonction gamétogénèse assurant la production, la croissance, la maturation et émission du gamète femelle : l'ovocyte, qui sera capté et conduit vers l’utérus par la trompe de Fallope. C’est à son tiers externe qu’a lieu la fécondation (ampoule de Henle). L’utérus quant à lui est un organe creux, musculaire, impair, situé au centre de l’excavation pelvienne entre la vessie en avant et le rectum en arrière. On lui décrit 3 parties : le corps, l’isthme et le col utérin qui fait protrusion dans un conduit musculo/membraneux appelé le vagin, organe de la copulation chez la femme, et voie d’exploration gynécologique par excellence. Les trois couches histologiques de l’utérus : la séreuse, la musculeuse (myomètre) et la muqueuse (endomètre), font de lui une parfaite couveuse et le moteur de l’accouchement bien sûr sous la gouverne hormonale. Les cellules glandulaires de la muqueuse endocervicale sécrètent sous l'effet des œstrogènes la glaire cervicale qui joue un rôle décisif dans la fertilité de la femme.

Sur le plan physiologique, la vie reproductive de la femme est sous le contrôle de l’axe hypothalamo- hypophyso - gonadique. Il consiste en l’action hiérarchique de 3 groupes d’hormones dont : GnRH, gonadotrophines (LH, FSH) et les hormones ovariennes (œstrogène, progestérone et l’inhibine). Aux variations rythmiques mensuelles dans le taux de sécrétion de ces hormones au cours de la vie reproductive normale de la femme correspondent des modifications anatomiques et physiologiques (les cycles ovarien et menstruel) dont la régularité est un témoin direct de l’aptitude d’une femme à procréer, fonction singulière qui ne concerne pas que l’individu mais également le groupe social dans lequel il se meut. (Detoeuf et al. 2001). La reproduction implique la fusion de deux cellules germinales issues des partenaires dans un processus complexe appelé fécondation (Labama, 2005). Cette dernière se poursuit par un transport du conceptus (Zygote) le long de la trompe de Fallope (voyage tubaire) jusque dans la cavité utérine où il pénètre activement et complètement dans l’endomètre préparé à cet effet, c’est la nidation. Elle sacre donc le début de la grossesse.

1.3 Facteurs de risque l’infertilité

De nombreux facteurs peuvent jouer un rôle sur la fertilité, tant du côté de la femme, que de l’homme. Ils sont en effet, importants à déterminer pour orienter correctement la conduite thérapeutique.

1.4 Facteurs féminins

- L’âge maternel

Les enquêtes épidémiologiques aussi bien que les résultats obtenus avec l’assistance médicale à la procréation (insémination avec donneur, fécondation in vitro) ont démontré que la fertilité féminine passe par un maximum entre 20 et 30 ans, avec une fécondabilité effective (naissance) d’ordre de 25% puis devient presque nul à 45 ans (Lansac et al.2005, Zorn et Savale, 2005). En RDC deux études faites l’une au Kasaï et l’autre à Lubumbashi sur le profil de la femme infertile ont révélé respectivement des âges moyens de 28±3ans et 29,69±5,71 ans (Mubikayi, 2010 ; Chenge et al. 2004). Le progrès de la contraception, les études prolongées, le désir de faire carrière, l’instabilité du marché du travail, l’hostilité des employeurs à l’annonce d’une grossesse et même parfois l’ignorance voire le déni de la chute de la fertilité avec l’âge (Poncelet et Sifer, 2011), tout se conjugue donc pour que les femmes programment de plus en plus tard leur grossesse ; ce qui ne se fait pas sans conséquence.

- Le tabac

Une publication récente met en évidence une diminution dose dépendante, chez les fumeuses, du nombre d’ovocytes recueillis en fécondation in vitro avec une proportion d’ovocytes diploïdes et de zygotes triploïdes plus important (Hamamah et al. 2004).

- L’ obésité

Un indice de masse corporel (IMC) élevé (> 30) est associé à des complications obstétricales importantes telles que mort fœtale in utero, pré éclampsie et mortalité néonatale et à une diminution des chances de grossesse en FIV. Il divise les chances de grossesse par 2 en comparaison avec des patientes à IMC normal (CNGOF, 2010). Par ailleurs notons que la maigreur (IMC <18) est un facteur de stress résultant en une infertilité par trouble de la maturation folliculaire et de l’ovulation. (Bruno et al. 2008. Poncelet et Sifer, 2011).

- Facteurs à répercussion mécanique

La prise de Distilbène®[1]  (DES) pendant la grossesse entraine très fréquemment, chez la mère une dysmucorrhée importante avec adénose vaginale, un utérus hypotrophique en T et des altérations endométriales chez la fille conçue. Il en résulte une infertilité avec risque de fausse couche et d’accouchement prématuré augmenté. (Hamamah et al. 2004). Un antécédent de maladie sexuellement transmissible (MST) et plus souvent à chlamydia et/ou Gonocoque multiplie par 7,5 le risque d’altération tubaire chez les femmes présentant une stérilité primaire et par 5,7 chez les patientes ayant une stérilité secondaire. (Couet, 1999Olivennes et al.2006, Lansac et al, 2007). Des antécédents de chirurgie pelvienne quant à elle multiplient respectivement par 4,7 et 7,1 le risque d’atteinte tubaire en cas de stérilité primaire et secondaire (Couet, 1999 ).

Le stérilet, longtemps incriminé, n’augmenterait pas ultérieurement le risque tubaire de façon significative, en dehors, bien sûr, de toute complication infectieuse. Il est néanmoins connu que la pose d’un dispositif intra/utérin chez une nulligeste augmente la possibilité de séquelles infectieuses, si les partenaires ont été multiples (Hamamah et al. 2004, Olivennes et al.2006).

1.5 Facteurs masculins

Le rôle des toxiques dans l’altération de la spermatogenèse est bien documenté. L’intoxication peut être médicamenteuse en cas de prise prolongée de certaines classes médicamenteuses (antimitotiques, sulfamidés, certaines hormones,…), professionnelle : plomb, chaleur, benzène,... (Hamamah et al. 2004). L’absorption excessive d’alcool, le tabac, la prise de drogues (marijuana), s’accompagne d’une diminution de la numération spermatique : on estime à environ 15% cette chute sur une période de 10 ans. (Lansac et al, 2005). Le vieillissement masculin a un effet certain sur la reproduction. Cela a pu être mis en évidence en analysant les résultats du don de sperme en fonction de l’âge des donneurs. Il porte essentiellement sur la qualité du conceptus : avec l’âge paternel s’élève le risque de mutations autosomiques dominantes entrainant des malformations (achondroplasie, maladie de l’Alpert, syndrome de Marfan, maladie de Recklinghausen) et aussi une élévation significative du risque de trisomie 21. (Zorn et Savale, 2005). Malgré l’absence d’une chute de la testostérone en fonction de l’âge, la fréquence cumulée des problèmes sexuels masculins (perte de libido, les dysfonctionnements érectiles, l’incapacité d’obtenir un orgasme) augmente de façon exponentielle après 40 ans et tachète de ce fait et à une certaine mesure le potentiel de procréation (Johnson et Barry, 2002). Le stress, la présence d’une varicocèle, les antécédents de cryptorchidie, de torsion ou traumatisme testiculaires, des IST sont également des facteurs de risques susceptibles d’altérer la fertilité chez l’homme. (Lansac et al. 2005).

[...]


[1] Analogue synthétique non stéroïdien de l’œstrogène. DCI : Diéthylstilbestrol

Fin de l'extrait de 66 pages

Résumé des informations

Titre
Infertilité du couple. Étude épidémio-clinique et évaluation de la prise en charge à Kisangani, RDC
Université
University of Kisangani
Note
16/20
Auteur
Année
2012
Pages
66
N° de catalogue
V345122
ISBN (ebook)
9783668353886
ISBN (Livre)
9783668353893
Taille d'un fichier
1124 KB
Langue
français
Mots clés
infertilité, kisangani
Citation du texte
Dr Bruce Wembulua Shinga (Auteur), 2012, Infertilité du couple. Étude épidémio-clinique et évaluation de la prise en charge à Kisangani, RDC, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/345122

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