La quête identitaire des beurettes dans le roman beur


Dossier / Travail de Séminaire, 2016

16 Pages, Note: 2,7


Extrait


Contenu

Préface

Définition beur

Le style des romans

Comparaison Nadia et Aicha – beur rebelle et beur soumise

La double-vie et quête de soi de Nadia et Aicha

Le rôle des hommes et la quête identitaire masculine

La relation entre père et fille

Le roman beur comme médiateur entre les cultures?

Bilan

Bibliographie

Préface

À la suite de la vague d’immigration des ouvriers maghrébins, la démographie de la France a été changé significativement. Les « beurs » et « beurettes » présentent la deuxième génération de ce phénomène social.

La culture maghrébine a enrichi la culture française, mais également crée beaucoup de conflits. La ligne entre acceptation et rejet a toujours été très fine. De nos jours, on se vante d’être le plus politiquement correct et inclusif possible. Les stéréotypes et clichés des beurs criminels semblent surmontés. Mais le sont-ils vraiment?

Joindre la tradition maghrébine avec la modernité d’ouest n’a pas réussi à ce jour. Celles sur qui ça retombe sont les femmes. Déchirées entre la nationalité française et la nationalité de leurs parents, elles ont du mal à trouver sa propre identité.

Dans le présent exposé, je vais traiter la quête d’identité des deux protagonistes Nadia et Aicha. Les romans sur lesquels je vais plus précisément me concentrer sont « Les raisins de la galère » de Tahar Ben Jelloun et « Née en France » de Aicha Benaissa et Sophie Ponchelet. Expliquer et analyser les quêtes d‘identité des jeunes femmes « beur » est le but de cet exposé.

L’exposé écrit sera divisé en huit chapitres en total.

Tout d’abord, j’expliquerai le terme « beur » ainsi que l’origine du mot. Après, j’analyserai les moyens stylistiques employés par les auteurs pour créer un potentiel d’identification entre lecteur et protagoniste.

En comparant les deux protagonistes, le but est découvrir les aspects caractéristiques qui se coïncident et divergent. Ensuite, je démontrai, considérant les deux romans et leur contenu, dans quelle mesure la double-vie de Nadia et Aicha contribue à la quête de soi des femmes.

Une chose qui beaucoup de gens ont la tendence à oublier est que la quête de soi n’est pas limité aux femmes, mais touche également les hommes. C’est pourqoui j’investiguai dans le chapitre cinq le rôle de l’homme ainsi que la quête identitaire masculine.

Immédiatement après, le chapitre six s’adonne au rôle des hommes les plus importants dans la vie des protagonistes: leurs pères. Comment est-ce que les pères de Nadia et Aicha se divergent? Comment est-ce qu’ils influencent leurs filles ?

Le dernier chapitre se penchera sur la fonction de médiateur interculturel du roman « beur » au dela de sa fonction autobiographique et investigative. Comment est-ce que les beurs « non-fictifs » sont représentés dans notre société, et dans quelle mesure correspond leur situation aux celles représentés dans les romans beur? Est-ce que les romans beurs changent-ils l’avis français sur les beurs?

Au bilan final, je vais regrouper tous mes résultats des comparaisons, les exploiter et résumer.

Définition beur

Avant se concentrer sur les deux romans « beur », il faut d’abord expliquer qu’est-ce que c’est, un « beur ».

Le mot « beur » signifie la deuxième génération des immigrants maghrébines qui est né en France ou sur territoire français.[1] Le terme provient du verlan, ça veut dire « l’inversement de l’ordre des syllabes du mot arabe ».[2]

Le mot a-ra-beu se convertit en beu-ra-ra, est enfin en beur, le mot que nous utilisons aujourd’hui.[3] « Beur » peut être utilisé comme nom, beur pour hommes et beurettes pour femmes, ou comme adjectif.

Le style des romans

« Née en France » et « Les raisins de la galère » suivent une protagoniste féminin « beur », et leur situation de vie en France.

En plus de représenter une femme comme personnage principal et narratrice, Jelloun et Ponchelet partagent le même but : Etablir un potentiel d’identification entre le lecteur et ses protagonistes. Pour créer cette identification, les auteurs emploient une série des moyens stylistiques.

Dans le but de créer un sentiment de proximité entre lecteur et protagoniste, les deux romans sont écrits dans la première personne. Le lecteur est mené aux têtes de Nadia et Aicha. Il partage ses sentiments, pensées, craintes et espoirs, les obtient, en gros, « de première main ».

Un autre aspect qui aide à l’identification est l’usage d’un français parlé. Le langage courant en place des énonciations prétentieuses contribue au authenticité des romans.

En outre, l’intertextualité joue un grand rôle. Le contexte des livres est connecté avec le monde non-littéraire, le monde « vrai ». Jelloun utilise son roman pour référer aux événements et problèmes conçernant les beurs et la vie banlieue : le racisme, la faiblesse en face le gouvernement, l’islamisme, le chômage et la manque des perspectives. Malheureusement, Jelloun « exagère » l’infortune de sa heroine. Nadia est confrontée avec n’importe quel obstacle possible. À cause de cette « surcharge », l’intensité perd sa vraisemblance. Jelloun en fait trop.

Ce n’est pas le cas chez « Née en France ». Le fait que l’histoire d’Aicha est autobiographique, donc « vrai », conquiert le lecteur. L’histoire gagne d’authenticité, et du fait qu’Aicha raconte ses experiénces dans la première personne, on obtient l’impression qu’elle est asisse à côtè de soi-même. Pourtant, il y a le risque que l’intérêt pour Aicha et son histoire se tourne en sensationalisme.

L’identification est probablement le plus facile pour une lectrice. Beurette ou pas, être femme est toujours connecté avec des problèmes sociaux. La révolte contre les parents, trouver sa place dans la société : ce sont les choses que Nadia, Aicha et les lectrices ont en commun. En effet, en lisant les livres, on (comme femme) réalise que les propres problèmes ne sont pas si terribles que ceux de Nadia et Aicha.

Dans chaque roman, les mêmes moyens stylistiques sont employés, mais l’effet varie drastiquement. Jelloun, avec intention de dévoiler tous les injustices des beurs, force la note. Ponchelet et Benaissa par contre, s’en tiennent à la vérité. C’est peut-être pourqoui c’est plus difficile de lire « Née en France », vu qu’on sait que l’histoire s’a réellement passé.

Comparaison Nadia et Aicha – beur rebelle et beur soumise

Le personnage principal de chaque roman est une femme d’origine algérienne.

Nadia et Aicha partagent la même origine, le même environnement (social et familial), les mêmes problèmes et injustices. Pourtant, le caractère et l’âme des jeunes femmes sont complètement divers. Le but de ce chapitre est démontrer les différences caractéristiques.

Nadia ne correspond pas du tout à la représentation idéale de la femme arabe. Elle a son petit caractère, ça veut dire:

Elle refuse le système arabe, ne se subordonne pas et n’a jamais peur de dire ses quatre vérités. Les querelles avec sa mère font l’ordre du jour, entre autres parce qu’elle refuse de suivre ses règles superstitieuses. En plus, Nadia est très batailleuse, par exemple, elle essaie tout ce qu’elle peut pour prévenir la vente de sa maison, et même va à l’hôtel de ville. Bien qu’elle ait seulement quatorze ans, elle a déjà un sens très aigu de la justice. Au bureau du maire (communiste), elle lui explique la notion du communisme:

« Vous êtes communiste, vous êtes censé défendre les droits des travailleurs. Dites-moi alors, monsieur le maire, pourqoui vous voulez raser la maison d’un bon travailleur qui a économisé toute sa vie pour se construire un pavillon ? »[4]

Nadia sait que la seule possibilité pour s’enfuir de la désolation de banlieue est l’éducation. Alors, elle travaille dure et s’engage comme déléguée de classe. Hors d’école, Nadia travaille comme assistante social et aide les enfants socialement défavorisés. Elle est aussi très sportive, mais elle pratique notamment le sport du combat pour intimider les garçons arabes dans son quartier.

Mais Nadia en veut plus: l’injustice sociale, la mère superstitieuse, l’image de la femme traditionelle et sa volonté de reconnaissance lui poussent de la maison et dans la politique. Elle s’oppose à n’importe quel obstacle, ne se laisse pas décourager, semble à un « poussah ». Elle tombe plusieurs fois, mais se ramasse sans cesse (« Bien sûr qu’il faut se battre, même si on a le sentiment que c’est perdu d’avance. »[5] ).

Contrairement à Nadia, Aicha est plus timide est obéissante. Elle aussi sait que l’éducation est très importante, et met ses études à la première place (« J’avais décidé que ce qui importait avant tout, c‘était la poursuite de mes études. »[6] ). Elle ne révolte pas contre ses parents, et s’occupe de la maison et ses sœurs et frères sans se plaindre. Cependant, Aicha désire l’autonomie. Elle veut voyager, s’habiller comme elle veut, sortir avec ses copines. Mais tout est interdit par ses parents.

« Tant de choses simples m’étaient interdites, comme aller au théâtre ou au cinéma [..] J’adorais aussi danser […]. Mais danser […] c’était hors de question. […] Je ne pouvais pas non plus m’habiller comme je l’aurais voulu. Mes parents décidaient toujours pour moi. »[7]

« […] je révais d’aller en Allemagne ou en Angleterre, comme les autres filles de ma classe. Mai ce n’était même pas la peine d’en parler à la maison. Je connaissais d’avance la réponse. »[8]

Par ailleurs, Aicha n’a pas beaucoup de copines, d’un côté parce qu’elle préfère des filles « plus âgées »[9], de l’autre côté parce qu’elle est, en fait, très timide. Sa timidité est dû au fait que ses parents l’étouffent. Plus tard, elle essaie plusieurs tentatives dévasion, mais ne réussit jamais.

Au final, la comparaison des protagonistes a produit plus des différences que points communs. Nadia et Aicha présentent tous les deux des traits communs tels que, l’accentuation sur la désire d’autonomie et la concentration sur les études. Mais la mise en pratique de leurs désirs est complètement divers: Nadia prend des risques, s’oppose sans peur à n’importe qui et ne se laisse jamais décourager. Elle sait ce qu’elle veut, et elle est prête à se battre pour ses idéales. Le caractère d’Aicha s’illustre par l’insécurité. Aicha veut s’enfuir de sa famille et vivre libre, pourtant, ses démarches se brisent contre sa peur d’être puni.

La double-vie et quête de soi de Nadia et Aicha

La vie des beurettes en France est marquée par une quête identitaire qui se produit de l’incompatibilité de la culture maghrébine et la culture française. Les protagonistes beurettes sont nées en France, mais à la maison, elles vivent en Algérie. Dans ce chapitre, je démontrerai la double-vie de Nadia et Aicha, ainsi que comme et dans quelle mesure ces deux vies contribuent à leur quête de soi.

Nadia et Aicha font partie de la première génération née en France d’origine maghrébine. Du fait que ses parents sont nés en Algérie, elles sont élévées de manière algérienne. Peu à peu, l’éducation algérienne s’entraîne dans un conflit avec l’éducation française :

Au plus tard la rentrée scolaire, les filles sont confrontées à deux cultures et demandes différentes. La culture maghrébine demande que les femmes soient obéissantes et timides. L’accentuation est mise sur la supériorité de l’homme est l’islam. La culture française, par contre, ne distingue pas entre homme et femme, en plus, il y a le sytème de la laicite.

À la maison, ce sont les femmes qui doivent s’occuper du ménage et les enfants. Il faut se subordonner inconditionnellement aux hommes, être au service 24/7. « [La] femme est aussi [la] bonne. »[10]

En ce qui conçerne la double-vie entre école et maison, on ne trouve pas beaucoup des différences dans « Les raisins de la galère ». Le père de Nadia est plutôt européen et de libre-penseur : Nadia et ses sœurs vont à l’école. En outre, bien qu’il ne s’oppose pas au mariage de sa fille (aînée), il l’aurait préféré qu’elle était restée en école pour devenir médecin.

La famille de Nadia est religeuse, mais les filles ne sont pas forcées de porter le voile.

Nadia ne doit pas mener une double-vie, parce-que son père lui accepte comme elle est. Cependant, ce n’est pas le cas pour sa mère, qui veut qu’elle soit plus arabe :

« Elle dit que je suis l‘homme de la maison; dans sa bouche, ce n‘est pas un compliment. »[11]

La quête identitaire s’agit quand Nadia réalise qu’elle et sa famille sont discriminés à cause de leur origine. Elle vit le racisme de première main quand elle est expulsé de sa maison par le maire.

« Pour moi, l’affaire était politique et teintée de racisme. Le Parti communiste français entendait démontrer qu’il était lui aussi capable d’en faire voix aux immigrés. Dans ses rangs, on ne devait d’ailleurs pas beaucoup les apprécier. »[12]

Ce jour-là, Nadia devient furieuse, et se décide à lutter contre l’injustice. Elle en a marre que la société française la dédaigne.

« Aujourd’hui, j’ai subi une grande défaite. Mais ils ne m’auront pas. Je ne serais jamais la petite Beur qui passe à la télé pour dire combien elle est assimilée, intégrée, rangée. Non. J’ai la rage ! J’ai la haine ! Trop d’injustice. Je ne serais jamais galérienne…Merde ! »[13]

Ce n’est pas sa famille qui l’étouffe, mais la société. Nadia veut faire partie de la société sans perdre son identité. Elle trouve son identité dans la revolte, la revolte lui donne du sens de vie. Elle se bat pour lui-même, sa famille et les autres beurs, pour qu’ils soient finalement acceptés dans la société française.

[...]


1 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/beur/8983

2 http://lesbeurs.e-monsite.com/pages/l-etymologie-du-terme.html

3 http://lesbeurs.e-monsite.com/pages/l-etymologie-du-terme.html

4 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, p.18 ll. 21-22

5 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, p.17 ll.

6 Benaissa, Aicha; Ponchelet, Sophie (1990): Née en France: Histoire d’une jeune beur. Éditions Payot p. 28

7 Benaissa, Aicha; Ponchelet, Sophie (1990): Née en France: Histoire d’une jeune beur. Éditions Payot p. 27

8 Benaissa, Aicha; Ponchelet, Sophie (1990): Née en France: Histoire d’une jeune beur. Éditions Payot p. 28-29

9 Benaissa, Aicha; Ponchelet, Sophie (1990): Née en France: Histoire d’une jeune beur. Éditions Payot p. 29

10 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, p.1, l.3

11 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, p.82, ll.15-16

12 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, p.19, ll. 14-18

13 Jelloun, Tahar Ben (1996): Les raisins de la galère, herausgegeben von: Röhrig, Johannes. Stuttgart: Reclam, pp. 20-21, ll. 16-4

Fin de l'extrait de 16 pages

Résumé des informations

Titre
La quête identitaire des beurettes dans le roman beur
Université
Johannes Gutenberg University Mainz
Cours
Culture beur: Quêtes d’identité au carrefour de deux cultures
Note
2,7
Auteur
Année
2016
Pages
16
N° de catalogue
V418595
ISBN (ebook)
9783668674714
ISBN (Livre)
9783668674721
Taille d'un fichier
672 KB
Langue
français
Mots clés
frankreich, banlieue, née en france, france, immigration, roman beur, beur, beurette, frankreich vorort, sophie ponchelet, aicha benaissa, identität, identité, identitätssuche, kulturwissenschaften, interkulturalität, les raisins de la galère, tahar ben jelloun
Citation du texte
Sophie Schmidt (Auteur), 2016, La quête identitaire des beurettes dans le roman beur, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/418595

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