Potentialités des forêts communales pour le processus REDD+ au Cameroun. Cas de Dimako

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses


Mémoire (de fin d'études), 2017

85 Pages, Note: 17,14


Extrait


Table des matières

Remerciements.

Liste des figures.

Liste des photos.

Liste des tableaux.

Liste des abréviations.

Résumé.

Abstract

Chapitre 1 : Introduction.
1.1- Contexte et justification.
1.2- Problématique.
1.3- Questions de recherche.
1.4- Objectifs.
1.5- Importance de l’étude.

Chapitre 2 : Définition des concepts et revue de la littérature.
2.1- Définition des concepts.
2.2- Revue de la littérature.
2.2.1- Changements climatiques.
2.2.1.1. Le rôle des forêts dans les changements climatiques.
2.2.1.2. Négociations internationales sur les changements climatiques.
2.2.1.3. Le Cameroun et les changements climatiques.
2.2.2- Le processus REDD+.
2.2.2.1. Origines de la REDD+.
2.2.2.2. Objectifs de la REDD+.
2.2.2.3. Les phases de la mise en œuvre du mécanisme REDD+.
2.2.2.4. Éléments techniques des projets REDD+.
2.2.2.5. Typologie des projets REDD+.
2.2.2.6. Les activités éligibles pour le développement de projet REDD+.
2.2.2.7. Marchés du carbone pour les projets REDD+.
2.2.2.8. La REDD+ au Cameroun.
2.2.3- Foresterie communale au Cameroun.
2.2.3.1. La procédure de classement d'une forêt communale.
2.2.3.2. Gestion des forêts communales.
2.2.3.3. Exploitation des forêts communales.
2.2.3.4. Gestion des revenus des forêts communales.

Chapitre 3 : Matériel et méthodes.
3.1. Présentation du milieu d’étude.
3.1.1. Localisation géographique et administrative.
3.1.2. Bref historique de la forêt communale de Dimako.
3.1.3. Caractéristiques biophysiques.
3.1.4. Environnement socioculturel
3.2. Méthodologie.
3.2.1. Source de collecte des données.
3.2.2. Collecte des données.
3.2.1.1. Échantillonnage.
3.2.1.2. Mesures dendrométriques dans les parcelles d’échantillonnage.
3.2.1.3. Collecte des échantillons des herbacées et litière.
3.2.1.4. Collecte des échantillons de sol
3.2.1.5. Mesure sur les arbres morts.
3.2.2. Analyse et traitement des données.
3.2.2.1. Estimation de la biomasse.
3.2.2.2. Estimation des stocks de carbone.
3.2.2.3. Estimation des stocks de CO2 équivalent
3.2.2.4. Méthodes d’estimation des impacts carbone des activités de gestion durable.
3.2.2.5. Méthodes d’estimation de la valeur écologique.

Chapitre 4 : Résultats et discussions.
4.1. Stocks de carbone dans la forêt communale de Dimako.
4.1.1. Stocks de carbone des différentes strates.
4.1.2. Stocks moyen de carbone des différents pools.
4.1.3. Comparaison des stocks de carbone des différents pools en fonction des strates.
4.1.4. Évolution temporelle du stock de carbone depuis la dernière exploitation.
4.2. État de mise en œuvre des activités de gestion durable dans forêts communales de Dimako et leurs impacts carbone.
4.3. Comparaison entre la valeur écologique et la valeur commerciale de la forêt communale de Dimako
4.3.1. Valeur commerciale.
4.3.2. Valeur écologique de la forêt communale de Dimako.
4.3.3. Comparaison valeur écologique-valeur commerciale.

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations.
5.1. Conclusion.
5.2. Recommandations.

Bibliographie :

Annexes.

Remerciements

Ce travail est le fruit d’une synergie d’actions combinées de plusieurs personnes, chacune ayant œuvrée à sa manière pour sa réalisation. J’adresse de ce fait ma profonde gratitude à :

- Dieu tout puissant pour la grâce et la protection qu’il m’apporte au quotidien ;
- L’International Institut of Tropical Agriculture (IITA) pour avoir offert un cadre propice et supporté toutes les charges liées à la conduite de l’étude ;
- Dr YEMEFACK Martin pour avoir personnellement accepté de me superviser dans la conduite de cette étude et pour votre contribution à l’édification de ma personne;
- Dr TEMGOUA Lucie Félicité pour avoir accepté de superviser ce travail malgré ses multiples occupations et pour ses précieux conseils ;
- Pr TCHAMBA Martin, Chef du Département de Foresterie et tous les enseignants du département qui par leurs enseignements ont donnés l’essence nécessaire pour mener à bien cette étude. Je pense particulièrement au Pr BOBO KADIRI Serge, au Dr Marie Louise AVANA au Pr TSI ANGWAFO, au Dr EFOLE Thomas et à Mr Jean Paul DONDJANG pour leurs disponibilité, leurs enseignements et leurs multiples conseils au cours la formation ;
- Tout le personnel de la commune de Dimako en particulier Mr OWONO Chef de la cellule forestière de la commune, Mr DOKO et Mr MBIDA Julio qui ont guidés les expéditions de terrain dans la forêt communale durant ce stage ;
- Mes frères et sœurs Laurence, Eric, Rosine, Leonel, Vanick et Carine pour tout le soutient et les encouragements que vous ne cessez de m’apporter ;
- La famille NGUIMATIA à Dschang pour le soutien inconditionnel que vous m’apportez ;
- Monsieur NGOUMTSA Arnaud et KANMEGNE Dan pour votre appui pendant le stage ;
- Tous mes ami(e)s DOUNNANG Dixie, JIOFACK Angelina, DJOUSSI Arianne, NJIMOLUH Cabrel, BINKE Maximilien, CHOUADJEU Marci, NGUIMDO Vianny, MBONOU Arsenne et KEMEGNI Gladice pour vos critiques relatives à l’édification de ma personne ;
- Tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette étude.

Liste des figures

Figure 1. Sources d'émission anthropique de gaz à effet de serre dans le monde.

Figure 2. Évolution des émissions de GES au Cameroun suivant différents scénarii

Figure 3. Matérialisation du niveau de référence (Rane et Peter, 2009)

Figure 4. Cadre conceptuel des éléments importants des projets REDD+.

Figure 5. Étapes de création d'une forêt communale.

Figure 6. Carte de localisation de la Forêt communale de Dimako.

Figure 7. Diagramme ombrothermique de la localité de Dimako.

Figure 8. Plan parcellaire.

Figure 9. Parcelles d'échantillonnage sur le terrain.

Figure 10. Conditions particulières de mesure du diamètre de certains arbres.

Figure 11. Proportion du stock moyen de carbone par pool pour chaque strate de la forêt communale de Dimako.

Figure 12. Évolution du stock de carbone en fonction du temps écoulé depuis la dernière exploitation dans la forêt communale de Dimako.

Figure 13. Impact carbone des activités d'exploitation à faible impact

Figure 14. Carbone stocké par les essences d'enrichissement dans les prochaines années dans la forêt communale de Dimako.

Liste des photos

Photo 1. Délimitation de la parcelle.

Photo 2. Mesure des DHP.

Photo 3. Délimitation des quadras (1m×1m)

Photo 4. Collecte des Herbacées.

Photo 5. Collecte de la litière.

Photo 6. Mise en place du mini profil

Photo 7. Conditionnement des échantillons de sol

Photo 8. Mini profil de 30 cm de profondeur

Photo 9. Prélèvement des échantillons non perturbés de sol

Photo 10. Parcelle d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako (2008)

Photo 11. Plants d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako.

Photo 12. Indices de sciage illégal dans la forêt communale de Dimako.

Photo 13. Indice de tronçonnage illégal dans la forêt communale de Dimako.

Photo 14. Présence de palmiers dans la série agroforestière de la forêt communale de Dimako.

Photo 15. Plant de moabi détruis lors du nettoyage de la palmeraie dans la forêt communale de Dimako

Liste des tableaux

Tableau 1. Activités éligibles pour le développement de projets REDD+.

Tableau 2. Descriptif des étapes de création d'une forêt communale.

Tableau 3. Températures et précipitations moyennes mensuelles de Dimako.

Tableau 4. Répartition des parcelles d'échantillonnage en fonction des strates.

Tableau 5. Stock moyen de carbone par pool dans la série agroforestière de la forêt communale de Dimako

Tableau 6. Stock moyen de carbone par pool dans la série de production déjà exploitée dans la forêt communale de Dimako.

Tableau 7. Stock moyen de carbone par pool dans la série de production non exploitée de la forêt communale de Dimako.

Tableau 8. Stock moyen de carbone par pool toute strate confondu dans la forêt communale de Dimako

Tableau 9. Variation du stock moyen de carbone par strate dans la forêt communale de Dimako.

Tableau 10. Séquences de mise en place des plants d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako

Tableau 11. Valeur écologique de chaque strate de la forêt communale de Dimako.

Tableau 12. Valeur écologique des activités de gestion durables conduites dans la forêt communale de Dimako

Tableau 13. Comparaison entre la valeur écologique et la valeur commerciale de la forêt communale de Dimako.

Liste des abréviations

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Résumé

La présente étude a été conduite de 1er Mars à 30 Juin 2017 dans le but d’évaluer les potentialités des forêts communales pour le développement de projets REDD+ au Cameroun, en s’appuyant sur le cas de Dimako. 11 parcelles d’échantillonnage ont été délimitées dans les trois strates de la forêt (série agroforestière, série de production déjà exploitée et la série de production non exploitée). Les stocks de carbone des ligneux (grands et petits arbres) ont été estimés par l’équation allométriques de Chave et al. (2014), ceux du sol, la litière et les herbacées ont été obtenus par la collecte et l’analyse des échantillons au laboratoire. Des entretiens semi structurés ont permis d’identifier les activités mises en œuvre dans la forêt communale de Dimako et leurs impacts sur le carbone ont été estimés. Le stock moyen de carbone a été estimé à 403,96 tC/ha dans la strate non exploitée, 333,74 tC/ha dans la strate déjà exploitée et 93,16 tC/ha dans la série agroforestière. Les tests d’analyse de variance (P < 0,05) montrent une différence significative entre le stock moyen de carbone de la série agroforestière et celui des strates de la série de production (celle non exploitée et celle déjà exploitée). Cependant, cette différence s’est avérée non significative entre la strate déjà exploitées et celle non exploitée. Les stocks de carbone sont répartis majoritairement dans les trois pools que sont les grands arbres, le sol et les petits arbres représentant respectivement 66% ; 21% et 11% du stock total de carbone de cette forêt. Une analyse évolutive montre une augmentation progressive du stock moyen de carbone avec le temps après une exploitation. Ce stock passe de 289 tC/ha (après 1 an) à 300 tC/ha (après 10 ans) et atteint 400 tC/ha 52 ans après l’exploitation. Les activités de gestion durable mises en œuvre dans cette forêt communale ont permis de préserver environ 3,31 MtCO2 et une réduction de 30% sur le taux de dégradation de la forêt. La comparaison entre la valeur écologique et la valeur commerciale a révélé une différence positive d’environ 15,17 ± 0,06 millions de FCFA/ha. Le potentiel de la forêt communale de Dimako pour le développement de projet REDD+ réside donc non seulement dans son fort stock du carbone mais également dans la mise en œuvre d’activités de gestion durable dont l’amélioration contribuerait à optimiser le stock de carbone préservé pour le marché carbone, cela pourrait s’avérer pour les autres forêts communales.

Mots clés : dégradation, forêt communale, gestion durable, REDD+ et stock de carbone.

Abstract

This study was conducted for the 1st March to 30th June 2017 with the aim of assessing the potential of communal forests for the development of REDD + projects in Cameroon, based on Dimako's case. 11 sampling plots were delineated in the three strata of the forest (agroforestry series, already harvested production series and not exploited production series). Carbon stocks of woody (large and small trees) were estimated by using the Chave et al. (2014) allometric equation, those of soil, litter and herbaceous plants were obtained by the collect and labs analysis of samples. Semi-structured interviews made possible the identification of activities implemented in the Dimako’s communal forest and their carbon impact were estimated. Our analysis shows that, the average carbon stock was estimated to be 403.96 tC / ha in the unexploited stratum, 333.74 tC / ha in the previously exploited stratum and 93.16 tC / ha in the agroforestry series. Variance analysis tests (P < 0.05) found a significant difference between the average carbon stock of the agroforestry series and that of the strata of the production series (the untapped and the already exploited). However, this difference was not significant between the stratum already exploited and that not exploited. These carbon stocks are predominantly distributed in three main pools, which are large trees, soil and small trees accounting for 66%, 21% and 11% respectively of the total carbon stock of this forest. An evolutionary analysis shows a gradual increase in the average carbon stock over time after exploitation. This stock increases from 289 tC / ha (after 1 year) to 300 tC / ha (after 10 years) and reaches 400 tC / ha 52 years after exploitation. Sustainable management activities in this communal forest have preserved about 3.31 MtCO2 and a reduction of 30% in the rate of forest degradation. The comparison between the ecological value and the commercial value revealed a positive difference of about 15.17 million FCFA per hectare. The potential of the Dimako’s communal forest for the development of REDD + project lies not only in its strong carbon stock but also in the implementation of sustainable management activities. The improvement of those activities would help to optimize the carbon stock preserved for the carbon market. This could also prove for the other communal forests of the country.

Keywords: degradation, carbon stock, municipal forests, REDD+ and sustainable management.

Chapitre 1 : Introduction

Contexte et justification

Le Cameroun regorge d’importantes réserves forestières (Cerutti et al., 2009). Son espace forestier couvre environ 42% du territoire national (FAO, 2005) et renferme une grande biodiversité, constituant un potentiel important pour le développement socio-économique (COMIFAC, 2009). Une étude du MINFOF (2013) révèle que le secteur forestier au Cameroun contribue à hauteur de 4% du PIB et offre près de 43 403 emplois. De plus, les populations locales en zones forestières tirent l’essentiel de leurs ressources des forêts. En outre, le rôle des forêts dans l’atténuation du réchauffement global constitue aussi un atout. Vue l’ampleur et l’importance de cette ressource, il est nécessaire de mettre en œuvre les mécanismes pour en assurer la durabilité.

Depuis la conférence de Rio de Janeiro de 1992, la gestion durable des ressources naturelles se veut participative, et décentralisée (Alternatives Durables, 2010). Dans le bassin du Congo, la Déclaration de Yaoundé de 1999 prévoit une participation active des populations rurales et les collectivités territoriales décentralisées dans la planification et la gestion durable des écosystèmes forestiers (Cuny, 2011). La décentralisation se présente d’abord comme un moyen d’attribuer plus de droit aux populations locales sur les ressources naturelles (Anderson et al., 2006), ensuite comme un processus essentiel de réduction de la pauvreté (Steiner, 2007) et enfin comme une réforme, visant à améliorer la participation des populations pour une gouvernance locale plus efficace et équitable (Ribot, 2003).

Au Cameroun, la loi No 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des Forêts, de la Faune et de la Pêche attribue le droit de gestion des ressources forestières aux communautés et aux communes (MINFOF/GTZ, 2008). En application de cette loi, de nombreuses unités de forêt ont été cédées aux communes. On compte à ce jour près de 60 forêts communales à travers le Pays dont une dizaine est en cours d’exploitation comme celle de Dimako (Cuny, 2011).

Cependant, l’exploitation forestière contribue à environ 20% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre imputables aux activités humaines (GIEC, 2007). La déforestation et la dégradation des forêts en milieu tropical, accentue le phénomène des changements climatiques (Boer et al., 2000 ; Pan et al., 2011). La lutte contre ces processus est dès lors considérée comme l’un des moyens d’atténuation du changement climatique. C’est pourquoi le protocole de Kyoto (1997) a inclut trois mécanismes de flexibilité aux pays développés pour à l’atteinte de leur cible de réduction des émissions, notamment les marchés de permis d’émission, la mise en œuvre conjointe (MOC) et les mécanismes de développement propre (MDP). Mais aucun objectif de réduction d’émissions n’a été établi pour les Pays en voie de développement (FAO, 2011).

Depuis 2005, les principes du mécanisme de rémunération des réductions des émissions résultant de la mise en œuvre de politiques de lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement sont débattus (GEOFORAFRI, 2015). Nommé REDD (Réduction des Émissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts), ce processus a pour objectif principal de réduire les émissions de carbone résultant de la déforestation dans les pays en développement (AFD, 2011) contre le paiement de compensations financières (Angelsen, 2009). Le concept a ensuite évolué pour intégrer les aspects de préservation, de gestion durable des forêts et de renforcement des stocks de carbone (REDD+) (GEOFORAFRI, 2015). Au regard des enjeux climatiques, la forêt n'est plus considérée comme un simple réservoir de bois, mais davantage comme un milieu offrant une multitude de services à l'environnement (Hummel et Sizykh, 1997). Le processus REDD+ est donc l’une des solutions privilégiées pour soutenir la préservation du Bassin du Congo (UICN, 2012).

Le Cameroun s’est engagé dans le processus REDD+ depuis l’émergence de celui-ci au niveau international. Le premier pas dans cette démarche fut la validation du R-PIN du pays en 2008. Depuis lors, des initiatives et des projets pilotes REDD+ ont vu le jour au Cameroun. Une étude de l’UICN (2011) a répertorié 31 initiatives REDD+ dont 22 initiatives portant sur les projets relatifs aux négociations sur la REDD+ et 9 initiatives portant sur les projets REDD+ visant à valoriser les réductions d’émissions et / ou d’absorption de carbone, tous appuyés par des institutions de recherche. Cependant, ces projets pilotes sont restés dans les forêts de conservation et les forêts communautaires. Parmi les institutions pionnières qui se sont consacrées à la REDD+ au Cameroun, l’IITA (International Institute of Tropical Agriculture) occupe une place de choix. En partenariat avec le Programme National de Développement Participatif (PNDP), ils ont récemment réalisé l’étude de faisabilité de développement d’un projet REDD+ dans la commune de Pitoa (IITA, 2017). Par le biais de ce travail, IITA voudrait étendre ses activités dans le contexte de la REDD+ par une analyse les prédispositions des forêts communales à accueillir le processus REDD+.

Problématique

Les forêts du bassin du Congo jouent un rôle économique important, un rôle fondamental comme bassin hydrographique et comme réservoir de carbone (COMIFAC, 2009). Cependant, une grande partie de ces forêts est confrontée à plusieurs facteurs qui contribuent à sa dégradation progressive (Greenpeace, 2007). Ces facteurs incluent les menaces directes causées par l’extraction de bois d’œuvre et des ressources minérales, l’expansion de l’agriculture, la mauvaise gestion, la pression croissante due à la croissance démographique (Greenpeace, 2007).

Avec le processus de décentralisation de la gestion des ressources forestières au Cameroun, la création des forêts communautaires et communales s’est accentuée à travers le pays. Pour ce qui est des forêts communales, la superficie totale des 60 forêts communales que compte le Cameroun est de 1 554 518 ha soit 13% des forêts de production du domaine forestier permanent (Cuny, 2011). Faisant partie intégrante du bassin du Congo, ces forêts communales ne sont pas en marge de toutes ces menaces et sont sujettes à la dégradation.

La communale de Dimako est la toute première à avoir obtenu l’acte de classement de sa forêt communale par la décision du Premier ministre en 2001. Cette forêt est donc la première expérience de gestion de la ressource forestière par une commune au Cameroun. En outre, La forêt communale de Dimako est l’une des rares à être exploitée par la commune elle-même (exploitation en régie directe) et aussi l’une des rares à entreprendre des programmes d’enrichissement. De ce fait elle est parfois considérée comme étant le meilleur exemple de gestion communale de la ressource forestière. Cependant, cette forêt est sujette aux activités d’exploitation illégale, au non-respect des techniques d’exploitation à fable impact (EFI) qui concourent à sa dégradation.

Le processus REDD+ se positionne comme une solution potentielle à ce problème par son une incitation financière pour lutter durablement contre cette dégradation. C’est pour cela que le Cameroun a ratifié de nombreux accords internationaux sur le climat et s’est engagé dans le processus REDD+. Ainsi, Plusieurs projets pilotes REDD+ se sont développés au Cameroun (PNDP, 2013).

Cependant, les forêts communales restent à la traine et ne participent pas de manière active à ce processus. Pour faciliter leur adhésion, il est nécessaire de déterminer les potentialités de ces forêts pour le développement des projets REDD+.

Questions de recherche

Question principale : Quelles sont les potentialités de la forêt communale de Dimako pour le développement de projets REDD+ ?

Questions secondaires :

- Quel est le stock de carbone de la forêt communale de Dimako?
- Quel est l’état de mise en œuvre des activités de gestion durable dans la forêt communale de Dimako, leurs impacts carbone et les mesures d’amélioration ?
- Quelle est la valeur écologique de cette forêt communale en comparaison à sa valeur commerciale ?

Objectifs

L’objectif global de l’étude est de déterminer les potentialités de la forêt communale de Dimako pour le développement de projets REDD+ au Cameroun.

Plus spécifiquement il s’agira de :

- Estimer les stocks de carbone de la forêt communale de Dimako ;

- Apprécier la mise en œuvre des activités de gestion durable dans la forêt communale de Dimako, leurs impacts carbone et les moyens d’amélioration ;

- Déterminer la valeur écologique de cette forêt et la comparer avec la valeur commerciale.

Importance de l’étude

- Sur le plan scientifique et théorique

Cette étude permettra d’enrichir la littérature sur le potentiel réel des forêts communales pour la REDD+ à travers des activités de gestion durable des ressources éligibles à ce processus et le stockage du carbone des différentes strates (série agroforestière, série de production déjà exploitée et série de production non exploitée) de la forêt communale de Dimako.

- Sur le plan Pratique

Les résultats de cette étude permettront à la commune de Dimako de définir les activités éligibles pour le développement de projet REDD+ dans sa forêt communale avec une estimation du potentiel de séquestration de ses activités et les coûts approximatifs qui pourrait y découlés.

- Sur le plan politique et économique

Ce travail permettra d’interpeller les décideurs politiques dans la mitigation des changements climatiques. Il pourra accélérer la mise en place des activités pour le développement de projets REDD+ dans les forêts communales. La mise en œuvre de ces projets REDD+ (réduction des émissions des GES à travers la gestion durable, la réduction de la dégradation, la conservation des stocks de carbone et le reboisement) entraînera des bénéfices financiers aux communes. Ces collectivités territoriales décentralisées obtenant des bénéfices autres que ceux de l’exploitation forestière, elles auront plus de moyens pour la réalisation des infrastructures sociales et ainsi contribuer au développement local durable.

Chapitre 2 : Définition des concepts et revue de la littérature

2.1- Définition des concepts

- Biomasse

La biomasse désigne la quantité ou masse totale de matière vivante ou morte de toutes les espèces présentes dans un milieu donné. Elle permet d’estimer la quantité potentielle de carbone pouvant être libérée dans l’atmosphère sous forme de CO2 en cas de destruction de la surface forestière et la quantité de carbone pouvant être captée à travers les plantations ou la reforestation (Brown, 1997). Le calcul de la biomasse des arbres peut se faire par méthode destructive ou non destructive ; nécessitant alors l’utilisation des équations allométriques.

- Changement climatique

On entend par « changements climatiques » des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables (CCNUCC, 1992).

- Dégradation

La dégradation est définie comme une diminution des stocks de carbone causée par les activités humaines dans les forêts qui selon la superficie minimale du peuplement (0,05 à 1 ha), le potentiel à atteindre in situ une hauteur minimale de 2 à 5 m à maturité et le taux de recouvrement par la canopée (10 à 30%) demeurent toujours des forêts (GOFC-GOLD, 2008). Selon AFOLU, une diminution des stocks de carbone des « terrains forestiers qui demeurent des terrains forestiers équivaudra à la dégradation ».

- Forêt

La définition de la forêt adoptée lors d’un atelier en 2008 sur les projets MDP au Cameroun (Pouth, 2009) est la suivante : « La forêt est une terre d’une superficie minimale de 0,1 hectare, portant des arbres et végétaux arborescents dont le houppier couvre plus de 30% de la surface (ou ayant une densité de peuplement équivalente) et qui peuvent atteindre à maturité une hauteur minimale de 5 mètres ». Cette définition n’étant pas encore validée par la Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC), il est possible d’opter pour la définition de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) selon laquelle une forêt doit avoir les caractéristiques suivantes : une couverture du houppier minimum de 10%, une superficie minimum de 0,5 ha et une hauteur de 5 m (FAO, 2000).

Pour la loi forestière (n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche, article 2), est considéré comme forêts les terrains comportant une couverture végétale dans laquelle prédominent les arbres, arbustes et autres espèces susceptibles de fournir des produits autres qu'agricoles.

- Forêt communale

Selon la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche en son article 30 est considéré, comme forêt communale, toute forêt du domaine forestier permanent (DFP) ayant fait l'objet d'un acte de classement pour le compte de la commune concernée ou qui a été plantée par celle-ci. L'acte de classement fixe les limites et les objectifs de gestion de ladite forêt qui peuvent être les mêmes que ceux d'une forêt domaniale, ainsi que l'exercice du droit d'usage des populations autochtones. Il ouvre droit à l'établissement d'un titre foncier au nom de la commune concernée (alinéa 2). Les forêts communales relèvent du domaine privé de la commune concernée (alinéa 3).

- Gestion durable

La gestion durable consiste à utiliser les forêts d'une manière et a une intensité telles qu'elles maintiennent leur diversité, leur productivité, leur capacité de régénération et leur vitalité. Cette gestion durable des forêts doit également permettre de maintenir leur capacité de satisfaire actuellement et pour le futur des fonctions écologiques économiques et sociales pertinentes au niveau local, national et mondial (FAO, 1996).

- Paiements pour services environnementaux

« Le paiement pour les services environnementaux (PSE) est un mécanisme qui vise à favoriser des externalités environnementales positives grâce au transfert de ressources financières entre les bénéficiaires de certains services écologiques et les fournisseurs des services ou les gestionnaires de ressources environnementales » (Mayrand et al., 2004). Dans le cadre de cette étude, on considérera comme externalité positive la capacité de stockage de carbone.

- REDD+

Le mécanisme de Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des forêts, incluant la conservation, la gestion forestière durable et l’augmentation des stocks de carbone forestier (REDD+) est un mécanisme international qui propose de rémunérer les pays en voie de développement pour leurs efforts dans la lutte contre la déforestation et la dégradation forestière sur une base volontaire (Langevin, 2012).

- Stock de carbone

Quantité totale de carbone contenue à l’intérieur d’un système doté de la capacité d’accumuler ou de libérer du carbone à un moment spécifié (CCNUCC, 2008).

Greenfact, (2012) donne une définition plus spécifique au secteur forestier en disant qu’il s’agit de la quantité de carbone stockée dans l’écosystème forestier mondial, principalement dans la biomasse et dans le sol mais aussi dans une certaine mesure dans le bois mort et la litière .

2.2- Revue de la littérature

2.2.1- Changements climatiques

Pour le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat, le changement climatique s'entend d'une variation de l'état du climat que l'on peut déceler par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Le changement climatique actuel est le fait d'une augmentation de 0,8 °C, cela peut encore aller jusqu'à plus de 1°C, mais si elle augmente au-delà de 2°C, il y a à craindre une grave catastrophe (GIEC, 2007).

2.2.1.1. Le rôle des forêts dans les changements climatiques

Responsables d'environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (GIEC, 2007), la déforestation et la dégradation des forêts sont la troisième cause du réchauffement de la planète (figure 1). En effet, lorsque les forêts sont converties à d'autres usages (agriculture ou élevage), soumises à l'exploitation forestière, elles libèrent le carbone stocké dans leur système sous forme de CO2 et de CH4, devenant ainsi un contributeur au réchauffement climatique. Depuis 1850, la déforestation a libéré environ 120 Gt de carbone dans l'atmosphère (FAO, 2006). Cependant, lorsque les forêts ne sont pas défrichées ou dégradées, elles séquestrent et emmagasinent du carbone. Elles sont pour cette raison considérées comme des réservoirs à carbone. On estime que les forêts du globe stockaient environ 289 gigatonnes (Gt) de carbone dans leur biomasse, 38 gigatonnes dans le bois mort et 317 gigatonnes dans les sols (couche superficielle de 30 cm) et la litière (FAO, 2010). Les forêts apparaissent ainsi comme un outil clé d'atténuation du changement climatique.

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Figure 1. Sources d'émission anthropique de gaz à effet de serre dans le monde (GIEC, 2007)

2.2.1.2. Négociations internationales sur les changements climatiques

La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) a été adoptée le 9 mai 1992 avec pour principale mission « de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique » (CCNUCC, 1992). En tant qu’instance mondiale suprême de la lutte contre les changements climatiques, la CCNUCC promeut la gestion durable des différents types de puits et réservoirs de Gaz à effet de serre (GES) à l’échelle du globe. Par ailleurs, la signature ou la ratification de cette convention par les pays membres parmi lesquels le Cameroun engage ces derniers à publier annuellement des inventaires nationaux de leurs émissions respectives résultant des activités humaines ainsi que la proportion séquestrée et donc contenue dans leurs puits de GES. Cependant, l’ampleur inquiétante prises par les émissions des GES à l’échelle mondiale a poussé la communauté internationale à s’asseoir de nouveau autour d’une table pour prendre des mesures relatives à la lutte contre le changement climatique à Kyoto.

Le protocole de Kyoto engage les États membres à respecter leur décision de stabiliser leurs émissions de GES. À cet effet, 38 des 160 pays ayant adopté ledit protocole (notamment les pays industrialisés), ont pris l’engagement de réduire leurs émissions de 5,2% (Berthiaume, 2009). Quant aux pays en voie de développement, aucun objectif de réduction d’émissions n’a été établi par le protocole de Kyoto, car considérés comme économiquement moins avancés et par conséquent ayant des émissions de GES moindres. Le protocole de Kyoto a mis sur pied trois mécanismes de marchés innovateurs en vue d’accorder plus de flexibilité aux pays développés quant à l’atteinte de leur cible de réduction des émissions, notamment les marchés de permis d’émission, la mise en œuvre conjointe (MOC) et les mécanismes de développement propre (MDP). Le protocole n'autorisant que les activités de boisement et de reboisement dans le cadre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) (FAO, 2011).

Pourtant la déforestation et les changements du couvert terrestre sont sources d'émission de 1,7 Gt de CO2 chaque année dans l'atmosphère (GIEC, 2007) ; et selon le rapport Stern (2006), la lutte contre la déforestation est un moyen très efficient de réduire les émissions de GES. Suite à ces rapports, les négociations de la CCNUCC se sont fortement concentrées ces dernières années sur les forêts. Ainsi en 2007, lors de la 13ème conférence des parties (COP 13) de Bali, les parties à la Convention ont décidé de la mise en place d'un mécanisme REDD dans le cadre du régime climatique post 2012 (AFD, 2011).

Plus récemment, les accords de Paris 2015 en son article 2 visent une contenance de l’élévation des températures moyennes de la planète nettement en dessous de 2°C par rapport au niveau préindustriel et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduira sensiblement les risques et les effets des changements climatiques. Un renforcement des capacités d’adaptation aux effets néfastes des changements climatiques et en promouvant la résilience à ces changements et un développement à faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière qui ne menace pas la production alimentaire.

Cet accord s’appliquera conformément à l’équité et au principe des responsabilités communes mais différenciés et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales. De ce fait, il incombe à chaque pays d’engager et de communiquer ses efforts de contribution aux changements climatiques.

2.2.1.3. Le Cameroun et les changements climatiques

Les changements climatiques préoccupent la communauté scientifique internationale et les pays du monde entier en raison de leurs impacts négatifs, potentiels et avérés, sur les hommes et les écosystèmes. Ils sont devenus une priorité sur la scène politique internationale depuis la conférence de Rio en 1992. Le Cameroun ne fait pas exception, et est même particulièrement exposé du fait de ses territoires en zone sahélienne, durement touchés par la désertification, et de ses territoires en zones littorales, menacés par la montée du niveau de la mer. Le pays fait d’ores et déjà face à une récurrence anormale de phénomènes climatiques extrêmes tels que la violence des vents, les températures élevées ou de fortes précipitations qui mettent en danger les communautés humaines, les écosystèmes et les services qu’ils fournissent (PNACC, 2015).

- Les changements climatiques observés au Cameroun les 50 dernières années :

1. Régression des précipitations depuis 1960, -2,2% par décennie. La diminution de la pluviométrie concerne en particulier la zone agro-écologique (ZAE) des hauts plateaux, et surtout la ZAE soudano sahélienne.
2. Augmentation de la température moyenne annuelle de +0,7°C de 1960 à 2007. Les zones agro-écologiques les plus touchées par la hausse des températures sont la ZAE forestière à pluviométrie bimodale et la ZAE des hautes savanes guinéennes.
3. Recrudescence des évènements extrêmes dans tout le pays : les sécheresses, surtout dans la ZAE soudano-sahélienne et la ZAE hautes savanes guinéennes, les tempêtes plus fréquentes et plus violentes, les inondations et les mouvements de masse c’est à dire les glissements de terrain, coulées de boue, chute de pierres, éboulements, etc. provoqués par les intenses précipitations.

- Les changements climatiques attendus dans le futur au Cameroun :

1. Précipitations futures : un climat plus sec au Nord et plus chaud et humide au Sud, avec cependant une forte variabilité sur l’ensemble du territoire camerounais.
2. Températures futures, les scenarii prévoient un climat plus chaud dans tout le pays mais en particulier au Nord.
3. Évènements extrêmes futurs, les projections climatiques au Cameroun montrent une augmentation de la fréquence et de l’amplitude : des sécheresses, en particulier dans la ZAE soudano sahélienne ; l’érosion en particulier dans la ZAE côtière ; les inondations dans les ZAE soudano sahélienne, côtière, et forestière à pluviométrie bimodale, les mouvements de terrain dans toutes les ZAE.
4. Élévation du niveau de la mer, les projections donnent une élévation entre 9 à 38 cm en 2050 puis 86 cm en 2100.

- La réponse du Cameroun aux changements climatiques

D’un point de vue institutionnel, le gouvernement du Cameroun s’est également engagé dans la lutte contre les changements climatiques avec plusieurs engagements politiques. Au niveau local, certaines populations ont déjà délibérément fait évoluer leurs pratiques sur la base de leur perception des conditions climatiques qui ont changées. Il s’agit d’actions spontanées d’adaptation qui peuvent inspirer les décideurs politiques pour les porter à plus grande échelle dans le cadre de politiques et programmes, consignés dans le Plan National d’Adaptation aux Changements Climatiques (PNACC). En outre plusieurs projets d’adaptation ont été mis en œuvre comme le Programme d’Approches Intégrées et Globales d’Adaptation aux Changements Climatiques.

Axes stratégiques du PNACC

1. Améliorer les connaissances sur les changements climatiques au Cameroun ;
2. Informer, éduquer et mobiliser la population camerounaise pour s’adapter aux changements climatiques ;
3. Réduire la vulnérabilité aux changements climatiques de la population dans les principaux secteurs et zones agroécologiques du pays ;
4. Intégrer l’adaptation aux changements climatiques dans les stratégies et politiques sectorielles.

Le contexte de gouvernance du changement climatique au Cameroun présente des contraintes, liées pour la plupart à la difficulté à mobiliser les ressources financières, à l’absence d’information sur la vulnérabilité, et au problème de l’acceptabilité sociale des projets de conservation dans leurs formes actuelles (Kengoum et al., 2013).

Conformément aux accords de Paris, le Cameroun a dressé son scénario de référence (figure 2), fixant sa contribution de réduction des gaz à effet de serre à 32% d’ici 2035.

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Figure 2. Évolution des émissions de GES au Cameroun suivant différents scénarii (en MtCO2eq)

Source : CPDN, 2015.

2.2.2- Le processus REDD+

2.2.2.1. Origines de la REDD+

REDD signifie Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts. Cette expression a été utilisée pour la première fois dans sa forme abrégée RED (Réduction des émissions dues à la déforestation) lors de la 11ème Conférence des Parties (COP 11) à Montréal en 2005 (Charlie et al., 2009). L'initiative de cette organisation s'inscrivait dans une logique de plaidoirie visant à promouvoir le paiement de compensations aux pays en développement qui réduiraient leurs taux nationaux de déforestation (Angelsen, 2009). L'ajout de `Dégradation' à l'acronyme initial résulte de l'observation que la dégradation des forêts dans certains pays en développement (du Bassin du Congo) est autant menaçante que la déforestation pour les écosystèmes forestiers (Charlie et al, 2009). Le concept a été affiné, développé et adopté lors de la COP 13 à Bali, en Indonésie en 2007 sous la forme de la REDD (CCNUCC, 2007).

Suite aux discussions de la 14ème COP à Poznan, en Pologne en 2008, il a été décidé que REDD devrait évoluer vers REDD+ pour englober toutes les initiatives pouvant accroître le potentiel d'absorption de carbone des forêts (Angelsen, 2009). L'insertion du signe '+' sur le sigle REDD vise à étendre ce mécanisme pour incorporer l'ensemble des opérations visant la conservation des stocks de carbone, la gestion durable des écosystèmes forestiers et la restauration des stocks de carbone forestiers.

2.2.2.2. Objectifs de la REDD+

L'accueil favorable de REDD+ au sein de la communauté internationale, son soutien par les bailleurs de fonds et sa promotion dans le cadre des négociations de la CCNUCC s'expliquent principalement par le rôle important des forêts (surtout tropicales) dans la régulation du climat mondial. REDD+ a comme objectif principal de réduire les émissions de carbone résultant de la déforestation dans les pays en développement (AFD, 2011). Deux grands principes sous-tendent le mécanisme REDD+ (Charlie et al., 2009) :

- une compensation financière appropriée doit être fournie aux pays forestiers en développement en échange de leurs efforts pour préserver leurs forêts naturelles, ou participer aux initiatives de gestion forestière durable (GFD) ;

- la compensation financière doit être suffisamment incitative pour ces pays, de sorte que, lorsqu'ils ont le choix entre préserver les forêts ou les défricher, ils optent pour leur conservation.

2.2.2.3. Les phases de la mise en œuvre du mécanisme REDD+

Il y a un consensus général dans les négociations en cours sur une approche à trois phases dans les opérations de mises en œuvre de REDD+ (Angelsen et al., 2009) :

1· Phase de préparation, financée par des fonds internationaux, elle devra permettre aux pays volontaires de renforcer leurs capacités en matière de REDD+ et de définir leur stratégie nationale à mettre en œuvre ;
2· Phase intermédiaire avec la mise en œuvre des politiques et mesures REDD+ où les résultats attendus seraient estimés à partir d’indicateurs
3· Phase finale basée sur un mécanisme de paiements sur résultats.

2.2.2.4. Éléments techniques des projets REDD+

Il existe de nombreux éléments techniques à prendre en compte dans la conception et la mise en œuvre de tout projet REDD+.

- Additionnalité

Un projet REDD+ est additionnel si les réductions des émissions réalisées par le projet n'auraient pas été possibles sans le projet. Pour justifier de l’additionnalité d’un projet, il faut être capable de démontrer que :

- les émissions totales de GES du projet sont inférieures à celles qui seraient survenues en l’absence du projet et

- le projet n’aurait pas eu lieu sans les revenus de la vente des crédits carbone (existence d’alternatives plus attractives financièrement et / ou de barrières économiques, technologiques, culturelles, sociales, etc.)

L’additionnalité est un critère d’éligibilité nécessaire et incontournable pour le développement de projets carbone (Langevin, 2012).

- Niveaux de référence (Scénario de référence)

Le scénario de référence représente de façon raisonnable les émissions anthropiques issues des sources de gaz à effet de serre (GES) qui seraient produites en l'absence de projets REDD+ (figure 3). Cela correspond à ce qu’il serait advenu sur la zone du projet si le projet n’avait pas été mis en place. Il s’agit d’une étape clé qui peut s’avérer assez complexe et demander de nombreuses données à l’appui. Dans le cadre d’un projet de lutte contre la déforestation, le porteur de projet doit être capable de prédire les futurs changements d’usages des sols et les émissions de GES associées : ces projections peuvent se baser sur des analyses spatiales à partir d’images satellites et d’observation similaires appelées zones de référence ou proxy. Dans le cas de projets de gestion forestière améliorée le porteur de projet doit justifier ce scénario à partir d’un certain nombre de données historiques de gestion (en général, sur plus de 5 ans), ou à défaut, justifier de pratiques communes exercées sur des zones similaires

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Figure 3. Matérialisation du niveau de référence (Rane et Peter, 2009)

- Gestion des fuites

Définies comme l’augmentation d’émissions de GES attribuable à la mise en œuvre des activités du projet mais à l’extérieur de la zone du projet. Elles peuvent être dues notamment aux déplacements des activités de déforestation et/ou dégradation vers une autre zone ou à un phénomène dit de “marché”. Les fuites de marché se produisent lorsque les activités de lutte déforestation/dégradation du projet impliquent une baisse de l’offre de certains produits ce qui, par effet d’opportunité, induit de la déforestation/dégradation dans d’autres zones du pays pour la production de ces produits. Si elles ne sont pas démontrées étant négligeables, ces émissions doivent être mesurées et suivies car elles seront prises en compte dans les calculs de réduction/absorption d’émissions (Langevin, 2012).

- Garantie de la permanence

Cette notion renvoie à la résilience d'un projet face à des changements potentiels qui pourraient amener le carbone stocké à être rejeté ultérieurement. Bien que tous les secteurs aient un risque de non permanence, les projets de carbone forestier sont placés sous une surveillance particulière en raison d'une perception de risque de mauvaise gestion, d'incendies, de ravageurs, etc., pouvant conduire à la destruction de la forêt et par conséquent à des émissions de carbone.

- Transparence

Tout projet REDD+ doit être conçu de manière à ce qu’on soit en mesure de tout comprendre et de tout vérifier. Il ne doit pas y avoir de question en suspens lorsque les vérificateurs évaluent le projet.

- Mesure, Notification, Vérification (MNV)

Pour réduire de façon durable et dans les délais fixés les émissions de gaz à effet de serre liées aux forêts et remplir d'autres objectifs REDD+, il est indispensable de disposer de systèmes nationaux de MNV et de suivi pleinement opérationnels et durables. Les réductions des émissions réalisées par un projet seront certifiées au travers du processus de vérification, et elles pourront être vendues, échangées ou retirées. Un suivi par satellite et sur le terrain devra se poursuivre tout au long du projet pour s'assurer que les réductions des émissions sont permanentes.

- Sauvegardes environnementales et sociale (SES)

Cet outil représente les gardes fous, permettant de prévenir et d’éviter les impacts négatifs de la REDD+ sur les communautés locales. Dans ses principes fondamentaux, le mécanisme REDD+ doit non seulement être accessible aux communautés locales et autochtones et à la société civile, mais aussi susciter leur forte mobilisation et leur implication, afin qu’elles puissent tirer le meilleur parti de cette opportunité (UICN, 2012). Ces sauvegardes sont bâties sur 8 principes clés :

Principe 1 : le droit au foncier, aux territoires et aux ressources est reconnu et respecté

Principe 2 : partage équitable des bénéfices entre les parties prenantes impliquées dans le projet

Principe 3 : amélioration des moyens d’existence et du bien-être des populations autochtones et des communautés locales et des groupes

Principe 4 : contribution au développement durable, au respect et à la protection des droits humains tout en promouvant une bonne gouvernance.

Principe 5 : maintien et renforcement de la biodiversité et des services écosystémiques

Principe 6 : participation des bénéficiaires au processus

Principe 7 : accès aux informations pour faciliter les prises de décision et pour assurer une bonne gouvernance

Principe 8 : respect des lois, des traités et des conventions qui ont été adoptés à l’international et/ou à tout autre niveau

- Contribution au développement durable

Le Cameroun étant engagé dans une démarche vers l’émergence, cela passe par un développement des infrastructures. De ce fait, la mise en œuvre de tout projet REDD+ devrait concourir de manière considérable au développement local (PNDP 2013). Cela est axé sur les 9 composantes suivantes :

1. Lutte contre la déforestation illégale ou non autorisée
2. Lutte contre la dégradation des forêts illégale ou non autorisée
3. Gestion durable des forêts
4. Conservation de la biodiversité
5. Accroissement des stocks de carbone
6. Lutte contre la pauvreté
7. Promotion d’une économie verte (moins polluante, moins émettrice de carbone)
8. Consolidation de la paix et de la cohésion sociale
9. Consolidation des financements

2.2.2.5. Typologie des projets REDD+

Conformément aux 5 composantes de la REDD+ (Réduction des émissions due à la Déforestation, Dégradation, conservation des stocks de carbone, gestion durable des forêts et renforcement des stocks de carbone), Langevin, (2012) distingue différent sous-catégories de projets qui peuvent être développés dans le cadre du mécanisme REDD+ :

- Les projets REDD ( Reduced Emissions from Deforestation and Degradation ) : projets de lutte contre la déforestation et la dégradation non planifiée ;
- Les projets IFM ( Improved Forest Management ) : projets de réduction des émissions et de séquestration carbone par l’amélioration des techniques de gestion sylvicoles (projets de lutte contre la dégradation planifiée) ;
- Les projets ARR ( Afforestation, Reforestation and Revegetation ) : projets de boisement, reboisement et revégétalisation de zones non forestières permettant ainsi d’augmenter le stock de carbone dans la biomasse et dans le sol.

2.2.2.6. Les activités éligibles pour le développement de projet REDD+

Le tableau 1 ci-dessous présente sommairement les activitéséligibles pour la REDD+ dans les concessions forestières tel que décrit par Christine Langevin (2012).

Tableau 1. Activités éligibles pour le développement de projets REDD+

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Source : Adapter de VCS, 2012

2.2.2.7. Marchés du carbone pour les projets REDD+

À l'heure actuelle, il n'existe pas de marché règlementaire du carbone pour le mécanisme REDD+. Mais, il existe plusieurs marchés volontaires du carbone pour les projets REDD+. Sur ces marchés, il existe plusieurs standards qui certifient ou ambitionnent de certifier des crédits générés par des projets REDD+. Nous distinguons deux catégories de standards :

- Ceux qui permettent de générer des actifs carbones exprimés en tonnes d'émissions de CO2 évitées, selon des règles et critères prédéfinis relatifs aux risques de non permanence, de non additionnalité et de fuites ainsi que sur l'évaluation de l'impact climatique net du projet. Parmi les plus connus, on mentionnera le Voluntary Carbon Standard (VCS), le Chicago Climate Exchange (CCX), le Climate Action Reserve (CAR), Plan Vivo et l’ American Carbon Registry (ACR).

- Ceux qui garantissent la qualité du projet dans son ensemble sans permettre de générer de crédits, mais en s'intéressant généralement à des dimensions connexes comme la biodiversité ou les impacts sociaux et économiques du projet : les standards de la Community, Climate and Biodiversity Alliance (CCBA) et ceux de Social Carbon.

Selon Mujuru et al. (2014), les meilleurs projets REDD+ devraient être construits sur la base de plusieurs facteurs (figure 4), notamment les incitations à travers des paiements, les institutions et les informations sur les variations des stocks de carbone forestier sécurisant ainsi les flux de trésorerie provenant des ventes de carbone (Angelsen et al., 2009).

Dans ses principes fondamentaux, le mécanisme REDD+ doit non seulement être accessible aux communautés locales et autochtones et à la société civile, mais aussi susciter leur forte mobilisation et leur implication, afin qu’elles puissent tirer le meilleur parti de cette opportunité (UICN, 2012). Pour ainsi respecter les garanties sociales et environnementales et les appliquer tout au long des processus REDD+. Si le dialogue multipartite initial et la sensibilisation sont menés à l'avance, les acteurs sont plus favorables et ont une plus grande confiance aux processus, ce qui augmente la probabilité de succès de la REDD+.

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Figure 4. Cadre conceptuel des éléments importants des projets REDD+ (Mujuru et al., 2014)

2.2.2.8. La REDD+ au Cameroun

Le Cameroun a fait du processus REDD+ un véritable outil pour son développement. Pour cela, le pays compte capitaliser les bénéfices issus de ce processus pour impulser le développement au niveau local. Cependant, le processus REDD+ s’inscrit au Cameroun dans un contexte où le taux de déforestation de 1% va s’accroitre dans les années à venir, ce à cause des investissements agro-industriels, miniers et infrastructurels prévus dans le document de politique national qu’est le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi(DSCE). Proposée à l’origine par le Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FPCF), la REDD a été accueillie en 2005 par le Cameroun et a été présenté par la communauté internationale comme une possibilité de contribuer à la réduction des émissions de carbone et de financer un développement national durable. Suite à la soumission en 2008 d’une Idée de Note de Plan (R-PIN), formulée par le WWF, le MINEPDED et ONF International, une série de 9 initiatives pilotes REDD sous-nationales a été lancée, appuyée par les bailleurs de fonds, les ONG de conservation et le secteur crédits de carbone privé. Ces projets ciblent principalement les zones autour des grands parcs nationaux du pays. L’une des initiatives des plus importantes fut le projet de Ngoyla-Mintom dont l’objectif global du projet était de promouvoir la gestion durable des ressources forestières dans les Forêts Communautaires du massif forestier de Ngoyla-Mintom à travers un mécanisme de paiements pour les services environnementaux (WWF, 2013).

Des 9 initiatives identifiées qui s’inscrivent dans la perspective de valorisation des réductions d’émissions et/ou d’absorption de carbone, on peut constater que 8 sont encore soit au stade de conception, d’étude de faisabilité, de recherche de fonds ou, lorsque les fonds sont déjà sécurisés, d’attente de mobilisation pour la mise en œuvre. Malgré la prolifération d’activités ‘pilotes’, ce n’est qu’en juin 2012 qu’un Comité de Gestion est mis en place par ordre du premier ministre afin d’assurer la cohérence et la coordination des activités REDD et REDD+. Le secrétariat technique est établi au MINEPDED, le principe focal pour le changement climatique.

Le Cameroun a soumis son R- PP au Forest Carbon Partnership Facility (FCPF) en août 2012 dans l’objectif d’une mise en œuvre sur la période de janvier 2013 à décembre 2015, et celui-ci a été adopté en Novembre 2012. Le pays entra ensuite dans la préparation de sa stratégie nationale REDD+.

2.2.3- Foresterie communale au Cameroun

2.2.3.1. La procédure de classement d'une forêt communale

La direction des forêts est responsable de la planification des opérations de classement et de préparation des projets de décret de classement à adresser au Premier Ministre. La procédure de classement est initiée par la commune, qui fait une demande officielle au ministre de la forêt et de la faune. Le processus de classement d’une forêt communale se résume comme suit (figure 5) et les étapes sont décrites dans le tableau 2.

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Figure 5. Étapes de création d'une forêt communale (PNDP, 2013)

Tableau 2. Descriptif des étapes de création d'une forêt communale

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Source : Adapté de PNDP, 2013

Après la promulgation du décret de classement, le massif forestier devient la propriété de la commune et devra être borné et titré selon la réglementation en vigueur, en vue de son enregistrement et de son immatriculation dans le livre foncier pour le compte de la commune.

2.2.3.2. Gestion des forêts communales

L’Article 31 de la loi de 1994 stipule que, les forêts communales sont dotées d'un plan d'aménagement établi à la diligence des responsables des communes et approuvé par l'administration chargé des forêts. Toute activité dans une forêt communale doit, dans tous les cas, se conformer à son plan d'aménagement. L'exécution du plan d'aménagement d'une forêt communale relève de la commune concernée, sous le contrôle de l'administration chargée des forêts qui peut, sans préjudice des dispositions de la loi portant organisation communale, suspendre l'exécution des actes contraires aux indications du plan d'aménagement (article 32). En cas de défaillance ou de négligence de la commune, l'administration chargée des forêts peut se substituer à celle-ci pour réaliser, aux frais de ladite commune, certaines opérations prévues au plan d'aménagement. Les produits forestiers de toute nature résultant de l'exploitation des forêts communales appartiennent exclusivement à la commune concernée.

L’article 23 de la loi stipule que l'aménagement d'une forêt permanente se définit comme étant la mise en œuvre sur la base d'objectifs et d'un plan arrêtés au préalable, d'un certain nombre d'activités et d'investissements, en vue de la protection soutenue de produits forestiers et de services, sans porter atteinte à la valeur intrinsèque, ni compromettre la productivité future de ladite forêt, et sans susciter d'effets indésirables sur l'environnement physique et social. Les forêts communales étant des forêts permanentes, elles doivent respecter cela.

2.2.3.3. Exploitation des forêts communales

L’article 79 du Décret N° 95/53/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts stipule que l’exploitation d’une forêt communale se fait, sur la base de son plan d’aménagement et sous la supervision de l’Administration chargée des forêts, par régie ou par vente de coupe, ou par permis d’exploitation, ou par autorisation personnelle de coupe, ou par permis d’exploitation, ou par autorisation personnelle de coupe. Chaque commune définit les modalités d’attribution des titres d’exploitation de ses forêts. Cet article laisse aux commune une latitude qu’en au choix du mode d’exploitation de sa forêt. L'acte de classement fixe les objectifs de gestion de la forêt communale qui peuvent être les mêmes que ceux d'une forêt domaniale.

Cependant, la commune doit adresser annuellement au représentant local de l’Administration chargée des forêts, un plan d’opération décrivant l’ensemble des travaux d’aménagement envisagés, ainsi que le rapport d’activités réalisées précédemment (article 80 du décret). L’Administration chargée des forêts peut suspendre à tout moment toute activité contraire aux prescriptions du plan d’aménagement de la forêt communale concernée, après mise en demeure dûment notifiée, demeurée sans suite dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de notification.

2.2.3.4. Gestion des revenus des forêts communales

L’Arrêté conjoint N°0076 MINATD/MINFI/MINFOF du 26 Juin 2012 fixant les modalités de planification, d’emploi et de suivi de la gestion des revenus provenant de l’exploitation des ressources forestières et fauniques destinés aux communes et aux communautés villageoises riveraines dispose que c’est le Comité Communale de Gestion mis en place au sein de chaque commune qui assure la planification et le suivi de la gestion des revenus forestiers destinés aux communes (article 9). Les revenus de l’exploitation des forêts communales seront répartis entre les communes et les communautés villageoises riveraines comme suit :

- 30 % pour la réalisation des infrastructures de développement destinées aux communautés villageoises riveraines de la forêt ;
- 70 % destinés aux communes concernées par la forêt pour les actions de développement de tout le territoire de compétence de la commune. (Article 5 de l’arrêté conjoint)

Chapitre 3 : Matériel et méthodes

3.1. Présentation du milieu d’étude

3.1.1. Localisation géographique et administrative

La forêt communale de Dimako est située dans la Région de l'Est Cameroun, Département du Haut- Nyong, Arrondissement de Dimako. Cette forêt communale est située entre les latitudes Nord 4°10’ et 4°20’ et les longitudes Est 13°30' et 13°50'. La superficie, proposée pour le classement et attestée par l'INC, est de 16 240 hectares. Elle partage sa bordure Ouest avec la forêt communautaire de Dimako et est arrosée de nombreux cours d’eaux (figure 6).

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Figure 6. Carte de localisation de la Forêt communale de Dimako

3.1.2. Bref historique de la forêt communale de Dimako

La forêt communale de Dimako a été intégrée dans le plan de zonage en 1995. Le dossier de classement a été déposé au MINEF en Juin 2000 et le décret de classement a été signé en 2001 (Plan d’aménagement FC Dimako, 2006). Un inventaire multi ressources y a été réalisé par l'Office National de Développement Forêts (ONADEF) en 1995.

Les principales perturbations de la forêt sont d'origine anthropique, liées surtout à l'exploitation forestière et à l'agriculture. Le premier document officiel accordant une licence d'exploitation forestière sur cette portion de forêt date de 1958. L'exploitation a commencé en 1965 avec la licence 1435 attribuée à la Société Forestière et Industriel de Doumé (SFID). Elle a ouvert les routes aux agriculteurs qui ont commencé à installer des exploitations agricoles. (Plan d’aménagement FC Dimako, 2006)

3.1.3. Caractéristiques biophysiques

- Climat

Le climat dans la Commune de Dimako est équatorial de type Guinéen à quatre saisons inégalement réparties :

- Une grande saison de pluie qui s’étend de la mi-Août à la mi-Novembre ;
- Une grande saison sèche qui va de mi-Novembre à Février ;
- Une petite saison sèche qui va de pluie de Mars à Mai ;
- Une petite saison sèche entre Juillet et mi-Août.

La température moyenne annuelle est de 23.7 °C à Dimako. Chaque année, les précipitations sont en moyenne de 1547 mm. Le tableau 3 ci-dessous présente les températures et précipitations de Dimako et la figure 7 présente le diagramme ombrothermique de la localité de Dimako.

Tableau 3. Températures et précipitations moyennes mensuelles de Dimako

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Source : http://fr.climate-data.org/location

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Figure 7. Diagramme ombrothermique de la localité de Dimako

- Hydrographie

Le réseau hydrographique de la zone a une densité faible et est constitué de deux ensembles de cours d’eau, tous affluents de la Doumé. Le premier, composé de la Mponda et de ses affluents Choukoum, Koikol, Mekamboul, Golo, Mial, Abonja constitue le réseau dominant de cette forêt qui coule dans le sens Nord - Sud pour se jeter directement dans la Doumé. Le second qui coule dans le sens Ouest – Est est constitué de SOUKATO ou TOKATO et de ses affluents (Plan d’aménagement FC Dimako, 2006).

- Végétation

L'interprétation d'une image satellite datant de Novembre 1999 couplée à une vérification de terrain a permis de dresser une carte des formations végétales à l'aide d'un système d'information géographique. La quasi-totalité de la forêt est située en forêt dense semi-caducifoliée. On y trouve aussi des zones dégradées dues à l'agriculture et, près des cours d'eau, des formations de sols hydromorphes (PCD Dimako, 2011). Les Résultats fournis par télédétection intégrés sous système d'information géographique ont permis de dégager les surfaces de chaque type de couvert :

- La forêt dense humide semi caducifoliée (DHC) sur sol ferme couvre 15 286 hectares,
- La forêt dégradée suite à l'occupation agricole couvre 587 hectares,
- La forêt marécageuse couvre 405 hectares.

- Faune

Une étude de la faune évalue à 18 espèces de mammifères et 196 espèces aviaires le nombre d'espèces rencontrées dans la forêt communale. La faune semble concentrée dans le Centre et l'Est de la forêt, comme indiqué par la carte 4. Les 18 espèces de mammifères sont réparties dans 10 familles et 6 ordres. L'ordre des Artiodactyles est particulièrement bien représenté (8 espèces). Il est suivi par les Primates avec 5 espèces et les Rongeurs avec 2 espèces. Les Pholidotes, Hyracoïdes et Carnivores viennent en dernière position avec chacun une espèce. De ces 18 espèces, deux (le gorille et le chimpanzé) sont classées par I'UICN comme étant des espèces menacées. Cinq des six Bovidés et un Primate, le Cercocèbe agile, se retrouvent dans le groupe de I'UICN des espèces « à risque minimum à presque menacées ». Les 9 autres espèces ne sont pas listées par l'UICN (PCD Dimako, 2011).

Un total de 196 espèces aviaires a été identifié dans la FC de Dimako. Il est à noter que 79 de ces espèces figurent parmi celles qui sont restreintes au biome de forêt Guinéo-congolaise. Ce site rempli donc un des critères de qualification des Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO). Cependant, aucune des espèces observées ne porte le statut UICN de ’’menacée’’.

Le gorille et le chimpanzé sont les seules espèces protégées qui ont été retrouvées dans la forêt communale (PCD Dimako, 2011).

3.1.4. Environnement socioculturel

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La population riveraine de la forêt communale de Dimako est regroupée dans 17 villages. Une enquête a permis d'identifier les usages et de connaître la conduite de ceux-ci par ces populations (Plan d’aménagement FC Dimako, 2006). En distinguant les activités de l'intérieur de celles de l'extérieur de la forêt communale, il en ressort que :

- À l'intérieur de la forêt communale qui présente deux grandes unités physionomiques : Une zone forestière, où se pratiquent les activités de chasse, de pêche et de, cueillette conformément à l’exercice du droit d’usage. Les ethnies Pol, Bakoum et Baka exercent leurs activités dans toute la forêt sans conflit territorial.

- À l'extérieur de la forêt communale de Dimako l'activité principale dans le reste de l'arrondissement est l'agriculture. La pêche, la chasse et la cueillette s'exercent mais ne constituent pas des priorités.

3.2. Méthodologie

3.2.1. Source de collecte des données

Les données secondaires ont été collectées d’une part à partir des documents de la bibliothèque du département de Foresterie de la FASA, de l’IITA ainsi que des sites internet et d’autre part par l’examen des documents de la forêt communale de Dimako (décret de classement, plans d’aménagement, rapports d’inventaire, plans quinquennaux, carnets de chantier…).

Les données primaires quant à elles ont été collectées dans 11 parcelles réparties dans la forêt à l’aide de fiches (Annexe 1). Ces données ont permis de quantifier les stocks de carbone de la forêt communale. De même, à l’aide du guide d’entretien (Annexe 2), des entretiens semi structurés avec les gestionnaires de la forêt communale ont permis d’identifier clairement les activités conduites dans la forêt et d’en évaluer les impacts sur le carbone.

3.2.2. Collecte des données

3.2.1.1. Échantillonnage

La forêt communale de Dimako étant assez homogène, 3 strates ont été identifiées : les Unités Forestières d’Exploitation (UFE) non exploitées, les UFE déjà exploitées et la série agroforestière. Dans chaque strate, des parcelles de collecte des données ont été sélectionnées à partir d’un échantillonnage aléatoire à 4 degrés. Le nombre de parcelles n pour chaque strate a été déterminé suivant la formule de Dagnelie (1998).

Avec : CV, coefficient de variation du paramètre (estimé à partir de la littérature). d, marge d’erreur d’estimation du paramètre à estimer 5% ≤ d ≤ 15% (la marge d’erreur sera de 15% dans cette étude). , est la valeur de la statistique t de la distribution de Student pour un risque alpha de 0,05 (sa valeur est : ).

Le tableau 4 présente le nombre de parcelles d’échantillonnage obtenu dans chaque strate de la forêt et la figure 8 présente le plan parcellaire.

Tableau 4. Répartition des parcelles d'échantillonnage en fonction des strates

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Les UFE considérées dans cette étude comme non exploitées sont celle n’ayant pas encore fait l’objet d’une exploitation par la commune. Cependant ces UFE ont certainement été exploitées par la SFID qui a obtenu une licence sur cette forêt en 1958 et a commencé l’exploitation en 1965. Elles auraient fait l’objet d’une exploitation il y a 52 ans.

Les UFE déjà exploitées sont celles exploitées par la commune de Dimako après l’obtention du décret de classement de la forêt en 2002.

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Figure 8. Plan parcellaire

Les parcelles SA1, SA2 et SA3 sont situées dans la série agroforestière de la forêt constituée de palmier à huile, des jeunes plants de reboisement et quelques plantations. Les parcelles SR1 et SP7 sont situées dans l’UFE 1, ayant été exploitée de 2002 à 2005 pendant la période d’élaboration du plan d’aménagement. Les parcelles SP1 et SP2 sont situées dans l’UFE 4, celle qui est en cours d’exploitation, ces parcelles ont été exploitées en 2016. Les parcelles SP3, 4, 5 et 6 sont situées dans l’UFE 6, le début de l’exploitation est prévu en 2022. Ces parcelles sont actuellement le lieu d’une exploitation illégale. La parcelle SP6 est doublement particulière du fait de sa situation en bordure de la forêt et dans un maraichage (à proximité d’un cours d’eau), ce qui aura certainement un impact sur son stock de carbone.

La méthode utilisée pour la délimitation des parcelles d’échantillonnage est celle développée par ASB (Alternative to Slash and Burn) suivant Hariah et al., 2010 (figure 9). Suivant cette approche, dans les différentes strates, des parcelles principales de dimension 100 m x 20 m (2000 m2) sont utilisées pour l’échantillonnage des grands arbres ou ligneux de grand diamètre, ceux dont le diamètre à hauteur de poitrine (DHP) est supérieur à 30 cm. Dans cette parcelle principale est délimitée une parcelle secondaire de dimension 40 m x 5 m (200 m2) pour l’échantillonnage des petits arbres (DHP compris entre 5 et 30 cm). Puis dans chaque parcelle secondaire, 3 quadras de 1 m x 1 m (1 m2) sont délimités pour la collecte des échantillons des herbacées et de litière. Les échantillons de sols sont aussi collectés dans les sous quadra de dimension 0,5 m x 0,5 m (0,25 m2) où un mini profil de profondeur 30 cm est creusé.

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Figure 9. Parcelles d'échantillonnage sur le terrain (Adapté de Hairiah et al., 2010)

3.2.1.2. Mesures dendrométriques dans les parcelles d’échantillonnage

Sur le site, les informations générales ont été collectées puis les mesures dendrométriques des ligneux ont été effectués (fiche de collecte en annexe). Ensuite les parcelles principales et secondaire sont délimités (Photo 1) et les mesures dendrométriques ont été effectuées sur les espèces ligneuses et arborescentes (Photo 2). Les circonférences des arbres ont été mesurées à hauteur de poitrine, soit à 1,3 m au-dessus du sol. Dans certaines conditions particulières, la mesure ne se fait pas à 1,3 m au-dessus du sol à cause de certaines spécificités de l’arbre (figure 10). Les espèces sont également identifiées et les noms marqués pour rechercher les densités du bois des espèces.

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Photo 2. Mesure des DHP

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Photo 1. Délimitation de la parcelle

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Figure 10. Conditions particulières de mesure du diamètre de certains arbres (CTFT, 1989)

3.2.1.3. Collecte des échantillons des herbacées et litière

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Photo 4. Collecte des Herbacées

Dans des quadras délimités de 1 m x 1 m (Photo 3), les herbacées ont été coupées totalement et collectées (Photo 4). Puis la litière a été entassée et collectée (Photo 5). Ensuite ces herbacées et litière ont été pesés pour la mesure du poids frais. Pour chaque type, un échantillon composite représentatif de la parcelle a été prélevé et conditionné dans des enveloppes A4 pour les traitements de laboratoire (séchage) pour une estimation du poids sec.

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Photo 3. Délimitation des quadras (1m×1m)

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Photo 5. Collecte de la litière

3.2.1.4. Collecte des échantillons de sol

Un mini profil de 50 cm × 50 cm × 30 cm a été réalisé dans chaque quadra (Photo 6). Deux types d’échantillons de sol ont été collectés dans ces mini profils :

- Échantillons pour la détermination du taux de carbone du sol

Pour la détermination du taux de carbone du sol, des échantillons composites de sol ont été collectés dans chacun des 3 mini profils des parcelles. Puis un échantillon composite (représentatif du sol de 0 à 30 cm de profondeur dans toute la parcelle) de 200 g a été collecté et conditionné dans des enveloppes A5 (Photo 7) pour des analyses au laboratoire.

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Photo 6. Mise en place du mini profil

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Photo 7. Conditionnement des échantillons de sol

- Échantillons pour la détermination de la densité apparente du sol

Pour la détermination de la densité apparente du sol, trois prélèvements ont été effectués à trois niveaux de profondeur différente dans le mini profil (Photo 8) grâce à un cylindre (Photo 9). Puis l’échantillon a été ensaché dans des sachets plastiques et étiqueté pour le laboratoire.

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Photo 8. Mini profil de 30 cm de profondeur

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Photo 9. Prélèvement des échantillons non perturbés de sol

3.2.1.5. Mesure sur les arbres morts

Dans les parcelles d’échantillonnage, tous les arbres morts sur pied et arbres mort au sol ayant un diamètre supérieur à 5 cm ont été échantillonnés suivant les recommandations de Hairiah et al. (2010).

3.2.2. Analyse et traitement des données

Les données géographiques de terrain ont été extraites du GPS à l’aide du logiciel Map Source GPS Garmin et la confection des cartes (localisation de la zone d’étude et le plan parcellaire) ont été réalisées dans le logiciel Quantum GIS version 2.14.3.

les données collectées dans les parcelles d’échantillonnages et les données de laboratoires ont été saisies et compilées à l’aide du logiciel Microsoft EXCEL 2013 pour le calcul des différentes variables et le logiciel Statistical Package for Social Sciences (SPSS) version 23 a servi à réaliser l’analyse de la variance ANOVA des différents facteurs.

3.2.2.1. Estimation de la biomasse

- Estimation de la biomasse ligneuse

Les noms des différentes espèces ligneuses recensées dans les parcelles d’échantillonnages ont permis de retrouver leur densité volumique dans la littérature, notamment dans la base des données « global wood density database » (Zane et al., 2009) afin d’estimer leur biomasses aérienne, Above Ground Biomass (AGB en Kg) à partir des équations allométriques. La principale équation allométriques utilisées dans ce travail est cette développée par Chave et al. (2014), adapté pour les zones de forêt humide et définie par :

Avec : AGB, la biomasse aérienne en Kg ; E , l’indice climatique liée à l’allométrie hauteur diamètre des arbres ; ρ, la densité spécifique du bois en g/cm3 et D, le diamètre de l’arbre en cm.

E = (0,178xTS – 0,938xCWD – 6,61xPS) x 103

Avec: TS, temperature seasonality; PS, precipitation seasonality et CWD, climatic water deficit

Les valeurs du facteur E a été obtenues à travers une procédure décrite dans le site internet (http://chave.ups-tlse.fr/pan-tropical_allometry.htm.) conformément aux prescriptions de Chave et al., 2014). Cette valeur s’élève à 0,001254 pour la forêt communale de Dimako.

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La biomasse racinaire ligneuse, Beyong Ground Biomass (BGB en kg) a été directement déduite de la biomasse aérienne par la relation établie par Mokany et al. (2006) et définie par :

Avec : BGB, la biomasse souterraine en Kg ; et R, une constante égale à 0,24

La biomasse totale TB (kg) est la somme de la biomasse aérienne et de la biomasse souterraine :

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- Estimation de la biomasse des herbacées et litière

Les échantillons collectés ont été ramenés au laboratoire d’analyse de l’IITA Cameroun, station de Nkolbisson où ils ont été séchés à l’étuve (105°C) pendant 24 h puis pesés à la sortie pour estimation du poids sec. La biomasse totale de la parcelle (1 m x 1 m) échantillonnée a été obtenue par la règle de trois par rapport au poids frais obtenu sur le terrain.

- Estimation de la biomasse du palmier à huile

La biomasse du palmier à huile est estimée uniquement à partir de la hauteur des plants tel que décrit par Hairiah et al. (2010) grâce à l’équation allométrique suivante :

- Estimation de la biomasse des arbres morts

Pour les arbres mort, les diamètres supérieurs ( et inférieurs ( ont été mesurés dans les parcelles et le diamètre moyen ( est calculé à partir de la relation suivante :

Avec : , diamètre moyen de l’arbre mort (cm) ; , diamètre supérieur de l’arbre mort (cm) ; , diamètre inférieur de l’arbre mort (cm) ; , rayon moyen de l’arbre mort (cm)

Connaissant le rayon, la biomasse totale d’un arbre mort est déterminée par la relation:

Avec : ; L, longueur de l’arbre mort à l’intérieur de la parcelle (cm) ; , densité spécifique de l’arbre mort, liée à son niveau de décomposition (g/cm3). Cette densité peut suivant le cas prendre les valeurs suivantes (Pearson et Brown, 2005):

- Décomposition peu avancée : 0,8
- Décomposition moyennement avancée : 0,5
- Décomposition très avancée : 0,3

3.2.2.2. Estimation des stocks de carbone

Le stock de carbone des ligneux, des herbacées et de la litière est obtenu en multipliant la biomasse totale par 0,47 ; qui est la constante établie par IPCC (2006).

Le stock de carbone obtenu est ensuite converti à l’hectare en multipliant par les facteurs de conversion dont la formule est la suivante :

- Calcul du Stock de carbone du sol

Le stock de carbone du sol a été obtenu par la relation :

h est la profondeur considérée (30 cm) ; Ch le taux de carbone à la profondeur h et Da la densité apparente du sol.

- Taux de carbone du sol ( )

La détermination du taux de carbone organique des échantillons de sol s’est effectué au laboratoire par le séchage des échantillons, puis tamisage successif l’aide d’un tamis de 2 mm de maille et d’un tamis de maille 5 mm, ensuite attaque à l’acide chromique et enfin une analyse spectro-photométriques.

- Détermination de la densité apparente (Da)

Une fois au laboratoire, les échantillons de sol non perturbés de volume (V) ont été placés sur du papier (de masse mp), l’ensemble a été soumis au séchage à l’étuve à 105°C jusqu’à obtention d’un poids constant. Puis le refroidissement est effectué dans un dessiccateur et l’ensemble est pesé. La masse sèche de sol est obtenue par la relation :

La hauteur H du cylindre et son diamètre intérieur D ayant été mesurés avant la prise de l’échantillon sur le terrain, ces valeurs ont permis de calculer le volume de sol (correspondant au volume du cylindre ) prélevé. Chaque échantillon contenant trois cylindres, le volume d’un cylindre a été multiplié par trois pour avoir le volume total de sol par la formule

La densité apparente est calculée par la relation :

3.2.2.3. Estimation des stocks de CO2 équivalent

Le stock de CO2 équivalent est obtenu en multipliant le stock de carbone par 3.67.

3.2.2.4. Méthodes d’estimation des impacts carbone des activités de gestion durable

Pour chacune des activités éligibles pour la REDD+, leur mise e œuvre dans la forêt communale a été discuté et leurs impacts (bénéfices) sur le carbone estimés lorsque possible.

Pour les activités de protection, de sélection des tiges exploitable et d’augmentation de DME, ces impacts ont été estimés à partir des équations développées par Durrieu de Madron et al. (2011) comme suit:

- Mise en protection: superficie protégée multipliée par le tonnage de biomasse qui aurait été extrait par hectare de la forêt (volume moyen extrait par hectare multiplié par le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts) ;

Avec : : L’impact du carbone sur les série de protection (tC) ; S : la superficie totale protégée (ha) ; : le volume moyen extrait par hectare (m3/ha) et : le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts (tC/m3).

L’étude de Brown et al. (2005) au Nord de la République du Congo a démontrée qu’un mètre cube extrait représente 0,27 tC extraite de la forêt et 0,46 tC de dégâts sur le peuplement résiduel et les résidus d’exploitation, soit 0,73 tC/m3, ce qui représente le facteur de conversion biomasse ( .

Le volume moyen extrait par hectare s’obtient par la relation :

Dans la forêt communale de Dimako, le volume total exploité étant de 873 850,47 m3 et la superficie exploitée de 15 286 ha,

- Activités d’amélioration de la sélection des tiges à exploiter: volume moyen extrait par hectare multiplié par le pourcentage du volume rendu inexploitable par la sélection des tiges à exploiter, multiplié par le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts, multiplié par la superficie productive ;

Avec : , l’impact en carbone avec l’augmentation des diamètres minimum d’exploitabilité (DME) (tC) ; , le volume moyen extrait par hectare (m3/ha) ; , le pourcentage du volume rendu inexploitable la sélection des tiges à exploiter ; , le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts (tC/m3) et , la superficie productive (ha).

- Augmentation des DME: volume moyen extrait par hectare multiplié par le pourcentage du volume rendu inexploitable par l’augmentation des DME, multiplié par le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts, multiplié par la superficie productive ;

Avec : , l’impact en carbone avec l’augmentation des DME (tC) ; , le volume moyen extrait par hectare (m3/ha) ; , le pourcentage du volume rendu inexploitable par l’augmentation des DME (%) ; , le facteur de conversion biomasse comprenant les dégâts (tC/m3) et , la superficie productive (ha).

Pour les activités de renforcement des stocks de carbones (enrichissement), les impacts ont été estimés à partir d’équations allométriques de Chave et al. (2014) en utilisant les espèces plantés, le nombre de plants, la date de plantation et l’accroissement moyen annuel.

3.2.2.5. Méthodes d’estimation de la valeur écologique

La valeur écologique est la valeur financière sur le marché déduite du stock de carbone séquestré par toutes les espèces recensées dans le cadre de cette étude. Cette valeur susceptible d’être générée en cas de paiement pour les Services Ecosystémiques (PSE) à travers la séquestration du CO2 atmosphérique peut avoir une équivalence économique ou monétaire d’après les marchés règlementés tels que le Mécanisme de Développement Propre (MDP) et la REDD+ ou marchés volontaires.

Le coût de la tonne de carbone sur le marché européen est estimé à 8€ (Novethic, 2015) .

1€ étant actuellement équivalent à 656 FCFA, le coût d’une tonne de Carbone revient à 5248 FCFA.

Après l’obtention du stock de carbone, ce dernier sera multiplié par le coût moyen de carbone sur le marché. Ce montant sera ensuite comparé à la valeur commerciale.

Chapitre 4 : Résultats et discussions

4.1. Stocks de carbone dans la forêt communale de Dimako

4.1.1. Stocks de carbone des différentes strates

- Série agroforestière

Le tableau 5 présente le stock moyen de carbone des différents pools dans la série agroforestière.

Tableau 5. Stock moyen de carbone par pool dans la série agroforestière de la forêt communale de Dimako

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Il ressort de la série agroforestière un stock moyen de carbone de 93,16 ± 7,23 tC/ha. Le carbone de cette strate est stocké en majorité dans le sol (71,49 ± 10,83 tC/ha) et les arbres mort y sont absents. Les arbres morts sont quasi absents dans cette strate de la forêt, certainement à cause du nettoyage permanent de la palmeraie. Le faible stock de carbone des grands arbres est dû au fait que cette strate est dominée par des palmiers à huiles (plantés il y a près de 10 ans) qui sont des espèces ayant un faible potentiel de séquestration du carbone comparé aux arbres.

Les résultats des travaux de Silatsa et al. (2015) estiment à 44,68 ± 10, 79 tC/ha le stock de carbone dans les palmeraies de la commune d’Ayos. Cette différence trouve une réponse lorsqu’on observe les stocks de carbone du sol. Dans la forêt communale de Dimako, le stock de carbone du sol a été estimé à 71,49 ± 10,83 tC/ha contre seulement 30,23 ± 3,08 tC/ha dans les sols de la commune d’Ayos. Le stock de carbone du sol qui varie en fonction des localités a donc une influence considérable sur le stock moyen de carbone des palmeraies.

- Série de production déjà exploitée

Le tableau 6 présente le stock moyen de carbone des différents pools dans la strate série de production déjà exploitée.

Tableau 6. Stock moyen de carbone par pool dans la série de production déjà exploitée dans la forêt communale de Dimako

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Il ressort de la série de production déjà exploitée un stock moyen de carbone de 333,74 ± 19,61 tonnes/ha avec une forte concentration dans les grands arbres (204,86 ± 15,61 tC/ha), le sol (66,37 ± 8,80 tC/ha) et les petits arbres (54,96 ± 2,65 tC/ha).

Cela corrobore les travaux de Njome (2012) dans une concession forestière au Sud Cameroun estiment à 295,61 ± 169,90 tC/ha le stock moyen total de carbone dans la série de production déjà exploitée. Dans le paysage itinérant de la commune d’Ayos (Centre Cameroun), Silatsa et al. (2015) a obtenu des résultats similaires et estime à 290,69 ± 56,09 tC/ha le stock de carbone d’une forêt perturbée par l’exploitation et dont la reconstitution dure depuis dix ans.

Ces résultats sont différents de ceux de Moffo (2011) qui dans la zone périphérique du parc national de Lobeke (Est-Cameroun) a estimé un stock moyen de carbone de 169,56 ± 44,14 t C/ha dans les forêts secondaires ayant fait l’objet d’une exploitation. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que, non seulement c’est l’équation de Chave et al. (2005) qui été utilisée par Moffo, mais elle a également utilisé une seule valeur par défaut de densité spécifique du bois (α = 0,58 g/cm3) pour toutes les essences inventoriées. De plus, Moffo (2011) n’a pas estimé le stock de carbone du sol. Tous ces éléments combinés auraient contribué à une sous-estimation de la valeur des stocks de carbone.

- Série de production non exploitée

Ce stock est réparti dans les différents pools de carbone selon le tableau 7.

Tableau 7. Stock moyen de carbone par pool dans la série de production non exploitée de la forêt communale de Dimako

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Il ressort de la série de production non exploitée un stock moyen de carbone de 403,96 ± 26,74 tC/ha avec une forte concentration dans la biomasse ligneuse (grands et petits arbres) à hauteur de 345,39 ± 46.4 tC/ha et le sol (51,85 ± 7,58 tC/ha).

Njome (2012) a obtenu des résultats similaires dans une concession forestière au Sud Cameroun estime à 310,19 ± 69,06 tC/ha le stock moyen total de carbone, dont 250,22 ± 74,14 tC/ha chez les ligneux (grands et petits arbres).

La FRM (Forest Ressource Management) dans une concession forestière au Congo (Bétou) estime la biomasse ligneuse à 198,11 tC /ha. Une différence aussi importante pourrait découler du choix de la population à mesurer. La FRM, (2010) a choisi pour des raisons non évoquées de mesurer les arbres à partir de 20 cm de diamètre tandis que notre étude prend en considération tous les arbres de diamètre supérieur à 5cm. Ce qui impliquerait par conséquence une forte densité de population d’arbres dans cet intervalle contribuant significativement à l’augmentation du stock de carbone.

De même, les estimations de stocks de carbone faites dans une concession aménagée de Pallisco par F an (2009) donnent une moyenne de 326,12 ± 12,05 tC/ha pour les parcelles non perturbées. Les résultats obtenus par Djomo et al, (2009) dans une forêt aménagée près du Parc National de Korup sont de 283 tC/ha, et ceux de Brown (2009) dans une forêt non perturbée en Indonésie sont de 346 ± 7,7 tC/ha. Ces résultats laissent entrevoir qu’il existe des différences minimes entre le carbone stocké en forêts indonésiennes et celles de l’Est Cameroun puisque ces zones de mesure se trouvent toutes dans des bandes de forêt tropicales.

En outre, ces résultats sont semblables avec ceux de Bocko et al. (2017) qui, en utilisant l’équation allométrique de Chave et al. (2014) dans les forêts non exploitées au Nord Congo, avait estimé à 358,2 ± 118 tC/ha le stock de carbone séquestré par les ligneux. La similitude de ces résultats à ceux de cette étude révèle que les stocks de carbone séquestré par les mêmes strates dans le bassin du Congo varient peu.

4.1.2. Stocks moyen de carbone des différents pools

Les stocks moyens de carbone sont plus importants dans trois principaux pools à savoir les grands arbres (65,55%), le sol (21,28%) et les petits arbres (10,80%) (Tableau 8).

Tableau 8. Stock moyen de carbone par pool toute strate confondu dans la forêt communale de Dimako

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Le stock moyen de carbone des différents pools de carbone varie en fonction des différentes strates. Il ressort de la figure 11 que pour la série de production déjà exploitée, le stock de carbone est plus concentré dans les grands arbres (61, 38%), le sol (19,89%) et les petits arbres (16,47%). Pour la série de production non encore exploitée, le stock de carbone est concentré en grande majorité dans les grands arbres (77,75%) et le sol (12,84%). Tandis que pour la série agroforestière, c’est le sol qui renferme le stock de carbone le plus important (76,74%), les grands arbres ne représentent que 15% du stock de carbone total de cette strate.

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Figure 11. Proportion du stock moyen de carbone par pool pour chaque strate de la forêt communale de Dimako

4.1.3. Comparaison des stocks de carbone des différents pools en fonction des strates

- Grands arbres et petits arbres

L’analyse de la variance (P < 0,05) a révélé qu’il existe une différence significative entre la capacité de séquestration du carbone par les grands et petits arbres dans les différentes strates. Le test de Duncan a révélé que pour chacune des strates, le stock de carbone des grands arbres et les petits est différents.

- Arbres morts, Litière, Herbacées et Sol

L’analyse de la variance dans un intervalle de confiance de 95 % n’a décelé aucune différence significative entre les stocks de carbone des arbres morts, de la litière, des herbacées et du sol dans les différentes strates. Cela témoigne d’une faible variabilité des stocks de carbone de ces pools. Pour le sol, le stock moyen dans les différentes strates qui tourne autour de la valeur de 62,49 ± 5,29 tC/ha. Ces résultats corroborent ceux de Silatsa et al. (2015) qui n’a décelé aucune différence significative entre les stocks de carbone des différents types d’utilisation des terre dans le paysage itinérant de la commune d’Ayos avec une valeur moyenne de 44 tC/ha. La différence observée entre les valeurs moyennes de stocks de carbone du sol pourrait s’expliquer par une forte perturbation anthropique du carbone du sol dans la commune d’Ayos avec la pratique de l’agriculture itinérante sur brulis.

Les travaux de Lieunang (2013) ont quant à eux estimé à 108,08 ± 2,99 tC/ha les stocks moyens de carbone du sol de jachères naturelles de la Memoua (Ouest Cameroun). Cette grande différence implique une forte variation du carbone du sol quand on passe de la zone forestière à la zone de savane humide des hauts plateaux.

- Carbone total

La variation du stock moyen de carbone des différentes strates est présentée dans le tableau 9.

Tableau 9. Variation du stock moyen de carbone par strate dans la forêt communale de Dimako

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L’analyse de la variance dans un intervalle de confiance de 95 % a révélé qu’il existe une différence significative entre les stocks moyens de carbone des différentes strates. Le test de séparation des moyennes a révélé que le stock moyen du carbone de la strate agroforestière est différent de celui des deux autres strates. Cependant, le stock moyen de carbone de la série de production déjà exploité et celui de la série de production non exploité sont sensiblement égaux.

Cela corroborent les résultats de Moffo (2011) et de Njome (2012) qui n’ont trouvés respectivement aucune différence significative entre les parcelles non perturbées et les forêts secondaires exploitées dans la zone périphérique du parc national de Lobeke et entre les parcelles des assiettes annuelles de coupe (AAC) non perturbées et celles perturbées par l’exploitation il y’a dix ans dans une concession forestière au Sud du Cameroun.

Dans le contexte de la forêt communale de Dimako, ce résultat témoigne d’une bonne gestion de cette forêt, entraînant une bonne reconstitution de la forêt et pourrait se justifier par le fait que c’est la commune elle-même qui exploite sa forêt en régie directe. Il y a donc lieu de s’inquiéter du fait que la commune a récemment signé un accord de sous-traitance avec un particulier pour l’exploitation de l’AAC 4-2 qui est en cours d’exploitation cette année. Il serait donc intéressant de faire une évaluation post exploitation pour déterminer si l’exploitation par un particulier entraînerait une réponse différente sur les stocks de carbone.

4.1.4. Évolution temporelle du stock de carbone depuis la dernière exploitation

Un an après l’exploitation, on constate une chute du stock moyen de carbone de la parcelle (environ 289 tC/ha), ce qui est dû aux activités d’exploitation. Mais à partir de 10 ans après l’exploitation, le stock de carbone commence a évolué (autour de 300 tC/ha) pour atteindre de fortes valeurs (400 tC/ha) autour de 52 ans après l’exploitation (figure 12).

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Figure 12. Évolution du stock de carbone en fonction du temps écoulé depuis la dernière exploitation dans la forêt communale de Dimako

Des réserves peuvent cependant être émises être observées par rapport à cette conclusion dans la mesure où le nombre de parcelles et leur répartition en tranche d’âge ne sont pas identiques dans tous les types de strate.

4.2. État de mise en œuvre des activités de gestion durable dans forêts communales de Dimako et leurs impacts carbone

- Activités de gestion durable

- Mise en protection

Les assiettes annuelles de coupes AAC 2-3 (499 ha) et 3-5 (490) ont été érigées en zone de protection. Avec une superficie totale de 989 ha, ces assiettes ont été interdites d’exploitation. L’impact carbone de cette décision est de 37871,56 tC (figure 14). La commune pourrait accroître cela en augmentant les superficies dédiées à la conservation.

- Sélection des tiges exploitables

Au terme de l’inventaire d’aménagement, 11 essences (Doussié rouge, Moabi, Kossipo, Pao rosa, Tiama, Acajou de Bassam, Azobé, Sipo, Mukulungu, Acajou blanc et Fromager) ont été exclues de l’exploitation à cause de leur faible densité (inférieur à 0,05 tiges/ha). Le volume rendu inexploitable est de 9789,62 m3, représentant 1% du volume initial. L’impact carbone de cette activité est de 561767,85 tC (figure 14). La commune pourrait augmenter ce stock en élevant la densité seuil d’exploitabilité à 1 tige/ha.

- Augmentation des DME

Les DME de 19 essences (Alep / Omang, Amouk, Anigré « R », Ayous, Bossé clair, Diana Z, Dibetou / Bibolo, Emien, Eyong, Fraké, Iatandza, Iroko, Kapokier, Kumbi, Lati, Longhi, Lotofa / Nkanang, Sapelli, Tali) ont été remonté. Le volume rendu inexploitable par cette activité est de 4405.328 m3, représentant 0,45% du volume exploitable. L’impact carbone de cette activité s’élève à 303 496 tC (figure 13).

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Figure 13. Impact carbone des activités d'exploitation à faible impact

- Amélioration de la planification du réseau d’exploitation

La commune n’a pas encore entrepris aucune activité visant une meilleure planification du réseau d’exploitation. En effet elle utilise un ancien réseau laissé par la SFID qui a exploité cette forêt à l’époque des licences. L’amélioration de ce réseau aurait un fort impact sur le carbone car selon Brown et al. (2005), un mètre de piste de débardage de largeur moyenne de 4,5 m libère 6,83 kilogrammes de carbone (kgC) et un mètre carré de route libère 0,028 tC. Donc en réduisant la taille des routes et pistes de grandes quantités de Carbone seraient préservées dans la forêt.

- La diminution des dégâts sur le peuplement résiduel (abattage contrôlé)

L’abattage directionnel n’est pas encore pratiqué dans la forêt communale de Dimako. Cependant, la pratique de cette activité aurait un impact considérable sur le carbone car selon Jonkers, Van Leersum (2000) l’abattage directionnel peut diminuer de 25 % les dommages sur les arbres avoisinants s’il est effectivement appliqué. Ce qui est important vu que les dégâts sur le peuplement résiduel sont évalués à 0,46 tC pour chaque arbre abattu. L’abatage contrôlé contribuerait donc à préserver dans la forêt 0,115 tC par arbre abattu.

- Introduction de plantations d’enrichissement

Depuis 2007, la commune de Dimako a lancé une campagne d’enrichissement de la forêt avec cinq principales essences de valeur que sont le Sapelli, Moabi, Doussier, Fraké et Bété (photo 10). Le tableau 10 résume les séquences de plantation et la figure 14 illustre le stock de carbone séquestré par ces plants d’enrichissement à l’heure actuelle et pour les 30 années avenir.

Tableau 10. Séquence de mise en place des plants d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako

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Figure 14. Carbone stocké par les essences d'enrichissement dans les prochaines années dans la forêt communale de Dimako

Il ressort de la figure 14 que l’impact carbone de cet enrichissement à l’heure actuelle (2017) reste faible (75 tC) du fait de la jeunesse de ces plants et leur faible diamètre (photo 11). Des projections à partir du taux d’accroissement annuel révèlent que dans 10 ans, ce stock de carbone sera d’environ 500 tC, pour atteindre des valeurs de 3000 tC d’ici 30 ans, en 2047.

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Photo 10. Parcelle d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako (2008)

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Photo 11. Plants d’enrichissement dans la forêt communale de Dimako

- Activités visant la réduction de la dégradation par le prélèvement de bois par les populations ou l’exploitation illégale

Pour lutter contre l’exploitation illégale, la commune a mis sur pied un comité communautaire de surveillance de la forêt, constitué des représentant des 17 villages riverains de la forêt communale. Ce comité est chargé de conduire des patrouilles en forêt afin d’en assurer la surveillance.

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Photo 13. Indice de tronçonnage illégal dans la forêt communale de Dimako

Cependant, l’exploitation illégale perdure dans cette forêt. En effet, lors d’une mission de collecte de donnée dans l’UFE 6, il a été constaté une forte exploitation de l’ayous (photo 12 et 13) or le début d’exploitation de cette UFE est prévu pour 2022.

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Photo 12. Indices de sciage illégal dans la forêt communale de Dimako

Ces activités d’exploitation illégale se déroulent nuitamment avec un éclairage à la lampe frontale, c’est ainsi qu’ils échappent au comité de surveillance. Il a été constaté 3 pieds d’ayous abattus, représentant environ 58,6 m3. Le taux de conversion étant de 0,73 tC/ m3, cela représente 157 tCO2 qui est ainsi perdu par cette activité illégale, seulement pour ce qui a été constaté par cette mission de terrain.

Pour éradiquer cette exploitation illégale, les membres du comité de surveillance devraient être mieux outillés et mieux motivés pour pouvoir assurer leur mission de jour comme de nuit.

Pour ce qui est de la demande en bois des communautés, la municipalité livre les grumes exploitées aux entreprises forestières et valorise les résidus issus de la coupe pour la fabrication de lattes, chevrons et autres tables-bancs, qui sont ensuite distribués aux populations, dans le cadre d’un programme d’amélioration de l’habitat dans la commune de Dimako.

- Activités de reboisement ( Plantation et restauration du couvert végétal sur des terres non-forestières)

Une tentative de reboisement de la série agroforestière a été conduite sans succès. En effet, des palmiers à huiles ont été plantés dans la série agroforestière (photo 14) et la gestion de cette palmeraie a été sous-traitée à un particulier. Ce dernier n’étant pas conscient du reboisement de cette parcelle coupe les plants lors du nettoyage de la palmeraie. Ce constat a été fait lors de la mission de collecte des données dans la série agroforestière et illustré par la photo 15.

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Photo 14. Présence de palmiers dans la série agroforestière de la forêt communale de Dimako

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Photo 15. Plant de moabi détruis lors du nettoyage de la palmeraie dans la forêt communale de Dimako

La commune devrait donc attirer l’attention des gestionnaires de cette palmeraie sur le bien-fondé du reboisement de cette série agroforestière et lancer de nouvelles campagnes de reboisement.

En outre, il a été constaté lors des descentes de terrain que les parcs à bois, même les plus anciens (ceux utilisés lors de l’exploitation de UFE 1) sont exemptes de toute population ligneuse, elles sont colonisées entièrement par les herbacées. La commune devrait donc penser à réhabiliter les parcs à bois après leur utilisation et les reboiser. Il en est de même pour les routes et pistes forestières.

L’impact carbone des activités de gestion durable mises en œuvre dans la forêt ont été estimé à 37 871,56 tC, 561 767,85 tC, 303 496 tC correspondant respectivement aux activités de mise en protection de la forêt, sélection des tiges exploitable et l’augmentation des DME. Ces résultats coïncident aux prédictions de Durrieu de Madron (2011) qui stipule que l’essentiel de l’économie en carbone provient de la sélection des tiges exploitables et de l’augmentation des diamètres minimums d’exploitation. La compensation par les séries de protection n’induit pas une réelle diminution des dégâts d’exploitation mais une mise hors exploitation d’une partie de la forêt.

- Contribution des activités de gestion durable à la réduction du taux de dégradation de la forêt

Bien qu’elle ne soit pas significative, la différence entre les stocks moyens de carbone des parcelles de la série de production déjà exploitée et ceux de la série de production non exploitée représente la quantité de carbone perdue par les activités d’exploitation de la forêt. Cette différence est de 70,22 ± 7,13 tC/ha de forêt exploitée. Ce qui représente environ 2% de taux de dégradation.

Cependant, en absence de la mise en œuvre des activités de gestion durable dans cette forêt, la quantité de carbone perdue par les activités d’exploitation de la forêt serait d’environ 129,30 tC/ha, pour un taux de dégradation qui s’élève à 32%.

Selon la loi forestière de 94, le défrichement de tout ou partie d'une forêt domaniale ou d'une forêt communale est subordonné au déclassement total ou partiel de cette forêt. Ainsi, la déforestation planifiée n’est pas d’actualité dans une forêt communale. Cependant elles sont sujettes à la dégradation à cause de l’exploitation qui s’y déroule. Ainsi, elles sont ouvertes à toutes les autres formes d’activités éligibles pour les projets REDD+. Les communes disposant de forêts communales peuvent donc conduire tout ou partie de ces différentes activités en fonction des pressions constatées sur la ressource en bois de leurs forêts, pour générer des crédits carbones pour des projets REDD+.

4.3. Comparaison entre la valeur écologique et la valeur commerciale de la forêt communale de Dimako

4.3.1. Valeur commerciale

Le volume total de bois qui sera extrait de la forêt durant les 30 ans de rotation est de 983850,47 m³ tel que prévu dans le plan d’aménagement. Le coût moyen d’un m3 étant fixé à 15000 FCFA par la commune, la valeur commerciale estimée de cette forêt s’élève à environ 14,76 milliards FCFA soit en moyenne 492 millions FCFA/an pour chacune des 30 années que dure la rotation. Cela représente environ 965 589,43 (0,97 millions) de FCFA/ha.

Cet argent est directement injecté dans le budget de la commune et représentent environ 70% du budget communal chaque année et utilisé conformément aux prédispositions de la loi : 30% pour la réalisation d’infrastructure de développement dans les villages riverain de la forêt et 70% pour le développement de toute la commune. En ce sens, la commune conduit les activités suivantes :

- La réalisation des infrastructures sociales (aménagement des points d’eau, contribution à l’amélioration de l’habitat, construction de salles de classes dans les écoles, construction du marché) ;
- Bourse scolaire octroyés aux étudiants originaires de la localité qui évoluent dans les universités ;
- Appuis aux hôpitaux ;
- Fonctionnement de la commune.

4.3.2. Valeur écologique de la forêt communale de Dimako

- Valeur du stock de carbone séquestré par chaque strate

Le stock total de carbone séquestré par chaque strate a été converti en valeur écologique telle que le préconise le marché de carbone dans les processus REDD+. Par application d’une valeur de 8€ par unité de tonne équivalente de CO2 séquestrée (Novethic, 2015), le tableau 11 présente le coût du service écologique de séquestration du carbone dans les différentes strates.

Tableau 11. Valeur écologique de chaque strate de la forêt communale de Dimako

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Il ressort de ce tableau que la valeur écologique de séquestration du carbone dans l’ensemble de la forêt communale varie d’environ 1,81 ± 0,14 millions de FCFA/ha pour la série agroforestière à 7,78 ± 0,52 millions de FCFA/ha pour la série de production non exploitée. La valeur totale moyenne de la forêt s’élève à 16,003 ± 1,03 millions de FCFA/ha.

- Valeur écologique des activités de gestion durable

Pour les activités de gestion durable déjà mises en œuvre dans la forêt communale de Dimako, le stock actuel de carbone préservé grâce à ces activités a été estimé. Puis ce stock a été converti en tonne de CO2 équivalent et multiplié par la valeur d’une unité de tonne équivalente de CO2 qui est de 8€ (tableau 12).

Tableau 12. Valeur écologique des activités de gestion durables conduites dans la forêt communale de Dimako

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La valeur écologique des activités conduites dans la forêt communale varie de 1312 FCFA pour l’enrichissement à environ 10,82 milliards FCFA pour la sélection des tiges exploitables. Pour une valeur totale qui s’élève à environ 17,39 milliards FCFA à l’heure actuelle. Soit une environ 1,14 millions de FCFA/ha pour un stock d’environ 216,83 t CO2/ha.

4.3.3. Comparaison valeur écologique-valeur commerciale

La différence entre la valeur économique et la valeur écologique permet de mieux comparer ces deux valeurs (tableau 13).

Tableau 13. Comparaison entre la valeur écologique et la valeur commerciale de la forêt communale de Dimako

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Il ressort une différence positive d’environ 15,033 ± 0,06 millions de FCFA/ha entre la valeur écologique due à la séquestration du carbone dans cette forêt communale et sa valeur commerciale. Pour la valeur écologique due à l’implémentation d’activités de gestion durable, cette différence est également positive et égale à 0,17 millions de FCFA/ha. La différence totale est positive et égale à 15,173 ± 0,06 millions de FCFA/ha.

Ces résultats corroborent ceux de Moffo (2011) qui a trouvé dans les forêts primaires de la zone périphérique du parc national de Lobeke (Est-Cameroun) une différence d’environ 16,67 millions de FCFA/ha de francs CFA/ha. La différence observée s’explique par le coût de la tonne de CO2 utilisé dans chaque étude car Moffo (2011) a considérée un prix moyen de 17,31 US$/tCO2 équivalent soit 8931,96 FCFA/ha la tonne de CO2 alors que pour cette étude c’est la valeur 8€/tCO2 équivalent (soit 5248 FCFA) par tonne de CO2 séquestré qui a été utilisée.

Cette différence, bien que très bénéfique n’implique pas l’abandon de l’exploitation au profit de la séquestration du carbone, mais montre plutôt que la vente du carbone serait une source de diversification des revenus assez consistante et durable. Car il est important de remarquer qu’en cas de paiement, la valeur écologique totale ne revient pas à la commune. En effet, la part du porteur du projet (commune), sera déterminée après déduction des coûts de l’opérationnalisation de la transaction en prenant en compte tous les autres intervenants au processus à savoir : i) les financiers ou les investisseurs ; ii) les organes de certification ; iii) les acheteurs des crédits certifiés, iv) les intermédiaires du marché ; v) les assureurs, les cabinets juridiques, les cabinets d’audit, etc. Tous ces participants reçoivent leur part de revenus au titre de rémunération pour leurs différentes prestations. Après cette déduction des coûts de transaction, les bénéfices qui en découlent devront être partagés entre les différentes parties prenantes au processus (l’état, les communautés riveraines et la commune). Les modalités de ce partage et les proportions de chacune des parties prenantes ne sont pas encore définies au Cameroun.

Outre le mécanisme de partage des bénéfices, les échéances de paiement des crédits carbone dans le processus REDD+ font l’objet d’un véritable débat. En effet, pour la valeur commerciale, la commune sait approximativement quelle somme elle peut tirer de l’exploitation de la forêt communale chaque année, et cela lui permet de planifier la réalisation des projets à court, moyen et long terme. Une échéance de paiement tous les 5 ans comme pour le projet nommé BAUMINVEST au Costa Rica (Capel, 2017) serait l’idéal dans les forêts communales, car cela coïnciderait avec les échéances de renouvellement des exécutifs communaux et l’argent perçu permettra de planifier et mettre en œuvre de grands projets pour contribuer au développement local.

Chapitre 5 : Conclusion et recommandations

5.1. Conclusion

Au terme de cette étude dont l’objectif global était de déterminer les potentialités de la forêt communale de Dimako pour le développement de projets REDD+ au Cameroun, il ressort que :

Le stock moyen de carbone estimé de la parcelle non exploitées est de 403,96 ± 26,74 tC/ha (ligneuse 345,39 ± 46.4) tandis qu’il est de 333,74 ± 19,61 tC/ha dans les parcelles ayant déjà fait l’objet d’une exploitation. Quant à la série agroforestière, son stock moyen de carbone a été estimé à environ 93,16 ± 7,23 tC/ha. Ces stocks de carbone sont répartis dans trois principaux pools de carbone que sont les grands arbres, le sol et les petits arbres qui représentent respectivement 65,55% ; 21,28% et 10,80% du stock de carbone total de cette forêt. Les tests d’analyse de variance (P < 0,05) n’ont décelé aucune différence significative entre les capacités de séquestration du carbone de la litière, les herbacées, les arbres morts et le sol entre les différentes strates de la forêt.

Cependant, pour ce qui est des grands arbres et des petits arbres, une différence significative (P < 0,05) a été observée entre le stock de carbone séquestré par ces derniers dans la série agroforestière (13,97 ± 13,92 tC/ha) et celui de parcelles déjà exploitées (204,86 ± 15,61 tC/ha) et celles non encore exploitées (314,08 ± 38,82 tC/ha). Aucune différence significative n’a été observée entre les parcelles déjà exploitées et celles non encore exploitées pour ce qui est de la capacité de séquestration du carbone par les grands arbres. Pour le carbone total séquestré dans chacune des strates, les analyses n’ont pas décelé de différence significative entre le stock total moyen de carbone des parcelles déjà exploitées et celles non exploitées. Une analyse évolutive montre que le stock de carbone qui était d’environ 289 tC/ha une année après l’exploitation a évolué autour de 300 tC/ha en 10 ans pour atteindre de fortes valeurs d’environ 400 tC/ha 52 ans après l’exploitation.

Les principales activités de gestion durable en œuvre dans la forêt communale de Dimako sont la mise en protection, la sélection des tiges exploitables (seuil de 0,05 tige/ha) et l’augmentation des DME. Ces activités ont permis de séquestrer dans la forêt environ 216,83 t CO2/ha et de réduire de 30% le taux de dégradation de la forêt. Une amélioration de ces activités contribuerait à optimiser le stock de carbone ainsi préservé et de réduire d’avantage le taux de dégradation de la forêt.

Des campagnes d’enrichissement de la forêt ont été conduites dans la forêt à partir de cinq essences de valeur (Sapelli, Moabi, Doussier, Fraké et Bété), cette activité a contribué à stocker à l’heure actuelle 75,25 tC. Une accentuation de cette activité dans toute la forêt aurait un très bon impact sur les stocks de carbone à long terme. Une différence positive d’environ 15,173 ± 0,06 millions de FCFA/ha a été observée entre la valeur écologique du à la séquestration du carbone dans cette forêt communale et sa valeur commerciale.

La forêt communale de Dimako regorge donc d’un véritable potentiel tant sur le plan de la séquestration du carbone par les différentes strates présentent dans la forêt que sur le plan de a mise en œuvre des activités de gestion durable. De ce fait, la commune devrait développé des projet REDD+ en s’appuyant sur ce potentiel en vue de diversifier ses revenus pour la réalisation des infrastructures de développement et contribuer au bien-être de ses population. L’aboutissement des négociations y afférentes constitue un excellent moyen d’incitation pour la conversion des modes actuels d’exploitation forestière en modes plus écologiquement durables, économiquement rentables et socialement équitables non seulement pour toutes les forêts communales mais également pour toutes les concessions forestières. Afin que l’exploitation du bois contenu d’alimenter la demande nationale et internationale d’un côté, et que d’un autre coté la durabilité dans la ressource contribue à la lutte contre les changements climatiques et soit récompensé financièrement pour assurer le un développement local durable.

5.2. Recommandations

- A la commune de Dimako

- De mettre en œuvre les techniques d’exploitation forestière à impact réduit ;
- De maximiser les activités de gestion durable dans la forêt communale ;
- D’accentuer la lutte contre l’exploitation illégale afin que ce fléaux soit définitivement éradiqué ;
- De sensibiliser le personnel sur l’enjeu de la prise en compte de l’environnement dans l’exploitation forestière ;

- À l’État (MINFOF, MINEPDED)

- De veiller au respect de plan d’aménagements pour une meilleur mise en œuvre des activités prévus dans le plan d’aménagement ;
- D’appuyer les collectivités dans la gestion des forêts communales en formant les abatteurs aux techniques d’abattage contrôlés ;
- D’appuyer les communes dans la lutte contre l’exploitation illégale ;
- De prendre en compte les potentialités des forêts communales dans les l’établissement de la stratégie nationale REDD+ en cours.

- Aux institutions de recherche

- De conduire cette étude dans les autre forêts communale et toutes les autres concessions forestières en vue déterminer leur potentiel réel pour le développement de projets REDD+ ;
- De vulgariser le processus REDD+ et aider les forêts communales dans le développement et la mise en œuvre de projets REDD+ ;
- De soutenir et encourager les communes afin d’éviter qu’elles ne se découragent même si la phase de payement des services environnementaux est trop longue.

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Tayo G. K., 2014. Dynamique de la biodiversité ligneuse et des stocks de carbone dans les systèmes agroforestiers à base de cacaoyer au centre Cameroun : cas de ngomedzap. Mémoire de fin d’étude, FASA, Université de Dschang.

UICN, 2011. Identification et essai de typologie des initiatives REDD+ au Cameroun. 22p

UICN. Outil simplifié sur la REDD+. Mieux comprendre la REDD+ pour une meilleure participation de toutes les parties prenantes. 22 p

Wertz K., S., 2009. (eds.). Realising REDD+: National strategy and policy options. CIFOR, Bogor, Indonesia.

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Textes règlementaires:

Déclaration de Yaoundé, 1999. Sommet des chefs d’État d’Afrique centrale sur la conservation et la gestion durable des forêts tropicales.

Loi N°94/1 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche.

Décret N° 95/53/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts

Arrêté conjoint N°0076 MINATD/MINFI/MINFOF du 26 Juin 2012 Fixant les modalités de planification, d’emploi et de suivi de la gestion des revenus provenant de l’exploitation des ressources forestières et fauniques destinés aux communes et aux communautés villageoises riveraines

Annexes

Annexe 1 : Fiche de collecte des données pour l’évaluation des stocks de carbone

Date :. Heure de début de collecte…..

A. Aspect général de la parcelle

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

B. Biomasse au-dessus du sol

B1. Arbres > 30 100 m × 20 m = 2000 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

B2. Arbre entre 5 et 30 cm 5 m × 40 m = 200 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

C. Biomasse du sous-bois 1 m × 1 m = 1 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

D. Biomasse des arbres morts

D1. Arbre de DHP entre 5 et 30 cm et L > 0,5 m 40 m × 5 m = 200 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

D2. Arbre de DHP > 30 cm 100 m × 20 m = 2000 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

E. Carbone du sol 0,5 m × 0,5 m = 0,25 m2

a) Information générale

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

b) Collecte

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Date : Heure de fin :

Annexe 2 : Guide d’entretien à l’intention des gestionnaires de la forêt communale

Est-ce que vous appliquez les techniques d’exploitation à faible impact ?

Quels sont les dimensions des routes et pistes forestières?

Comment est organisé le réseau d’exploitation ?

Avez-vous mené des actions visant à réduire de la taille des routes, pistes de débardage et parc à grumes ?

Est-ce que vous pratiquez l’abatage contrôlé ?

Est-ce que vous pratiquez le délainage ?

Avez-vous déjà introduit des essences à croissance rapide ?

Avez-vous des plantations d’enrichissement ?

Y’a-t-il exploitation illégale dans cette forêt ?

Si oui, qui en sont les acteurs et quel est le volume de bois perdu ?

Quels sont les moyens mis en œuvre pour lutter contre l’exploitation illégale ?

Avez-vous des activités de reboisement ?

Si oui quelles essences et quelle superficie ? Quelles essences ?

Comment sont gérés les revenus issus de l’exploitation de la forêt ?

Quels œuvres avez-vous déjà réalisé ces revenus ?

Le droit d’usage des populations locales est-il respecté ?

Quelles sont les ressources que les populations prélèvent dans la forêt ?

Comment fonctionne le comité paysan-forêt ?

Comment est-ce que les communautés sont impliquées dans la gestion de la forêt ?

Fin de l'extrait de 85 pages

Résumé des informations

Titre
Potentialités des forêts communales pour le processus REDD+ au Cameroun. Cas de Dimako
Sous-titre
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses
Cours
Forêt et Agroforesterie
Note
17,14
Auteur
Année
2017
Pages
85
N° de catalogue
V438001
ISBN (ebook)
9783668813267
ISBN (Livre)
9783668813274
Langue
français
Mots clés
dégradation, forêt communale, gestion durable, REDD+, stock de carbone
Citation du texte
Serge NANDA SILATSA (Auteur), 2017, Potentialités des forêts communales pour le processus REDD+ au Cameroun. Cas de Dimako, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/438001

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