De la paléoanthropologie des populations. L’évolution des caractères physiques d’Homo sapiens en réponse à ses migrations


Diplomarbeit, 2019

41 Seiten, Note: A+


Leseprobe


Inhaltsverzeichnis

Introduction

Les mécanismes de l’évolution humaine
Les mutations génétiques chez l’Homme
Le principe de la sélection naturelle de Darwin

Homo sapiens hors d’Afrique : direction l’Europe
Histoire de la migration et la théorie de l’Out of Africa
Recherche scientifique des adaptations
Anatomie de l’homme “archaïque-moderne” d’Afrique
L’Homme de Herto, ou, par son appellation concurrente, Homo sapiens idaltu
L’Homme d’Omo, ou l’Homme daté le plus ancien
Anatomie de l’homme moderne, “indigène” européen
Changements produits
Différents facteurs d’adaptation

Homo sapiens à la conquête de l’Amérique du Sud
Histoire de la migration
Adaptations physiques importantes

Conclusion des recherches

Bibliographie

Nous voudrions remercier le Musée de l’Homme de Paris, ses chercheurs et ses ressources qui ont permis les recherches suivantes, en particulier Dr. Martin Friess et le journaliste Rémi Pin.

Introduction

D epuis l’apparition de notre espèce, les hommes ont commencé à se déplacer à travers le monde, et n’ont cessé d’en faire autant jusqu’à nos jours. En effet, depuis longtemps, Homo sapiens voyage et migre de plus en plus; et au cours des générations les origines généalogiques se déplacent d’un continent à l’autre—et peuvent même se retrouver sur plusieurs continents à la fois. Pour prouver cela, il suffit de demander à des enfants d’où ils viennent et où ils ont habité : beaucoup répondront qu’il viennent de plusieurs régions ou pays différents, voire même de continents différents ! Aussi impressionnant que cela puisse paraître, il ne l’est guère véritablement. Désormais, l’espèce humaine se déplace partout à travers le monde, que ce soit pour passer une semaine de vacances, faire du tourisme lors d’un voyage intercontinental ou lors d’un déménagement à l’autre bout du globe. Toutefois, cela ne fût pas le cas à l’époque post-préhistorique. Anciennement, la majorité des populations se déplaçait uniquement si nécessaire et très peu souvent. Fréquemment, au Moyen-Âge par exemple, il était commun que les individus naissent dans un endroit, y vivent, y meurent, et le cycle se répétait pour les générations descendantes. Peu à peu, à travers les siècles, les habitudes ont changé et les peuples ont commencé à mieux explorer le pays dans lequel ils vivaient et à voyager davantage de manière générale.

Encore de nos jours, plus l’origine géographique de deux personnes est proche, plus ces personnes se ressembleront du point de vue génétique. Cependant, ce principe est en voie d’extinction rapide avec l’augmentation du flux migratoire et la fréquence de reproduction entre individus de différentes origines. La génétique nous a permis de confirmer que toutes les ethnies présentes sur la surface du globe appartenaient à une même espèce. Chaque être humain a la même base génétique, 46 chromosomes, ou plus ou moins en cas de certaines maladies génétiques. Or, tous les organismes sont différents et présentent d’innombrables singularités, ayant pour conséquence la diversité des ethnies présentes aujourd’hui. Le XXe siècle est le siècle de la découverte et du progrès de la génétique, et la diversité des ethnies sera rendue plus compréhensible avec la découverte de l’acide désoxyribonucléique, l’ADN, en 1953 par l’américain James Watson et l’anglais Francis Crick. Cette molécule dans les noyaux de nos cellules permet de mieux comprendre qui nous sommes, de découvrir nos ancêtres communs, et comparer les codes entre les individus. C’est à ce moment que débuta la fascinante histoire de la génétique des populations et de la découverte du code génétique. Si longtemps inconnu par les Hommes, cette découverte allait donner une définition à chaque être humain appartenant à de multiples groupes ethniques.

Il est important de préciser que le mot “race” pour désigner les différents groupes ethniques est aujourd’hui considéré “tabou” lorsque l’on traite des Hommes. Il y a seulement quelques années, le terme “race” était encore utilisé librement, mais les scientifiques et anthropologues contemporains ont prouvé que l’Homme ne présentait pas de “races” mais plutôt diverses ethnies ou groupes ethniques, et c’est pour cette raison que ce terme sera obsolète pour nous dans cette recherche.

En effet, “des études scientifiques, fondées depuis le milieu du XXe siècle sur la génétique, ont montré que le concept de “race” n'est pas pertinent pour caractériser les différents sous-groupes géographiques de l'espèce humaine, car la diversité génétique est beaucoup plus importante entre les individus d'une même population qu'entre groupes différents”, selon Wikipédia. D’ailleurs, de manière générale, il est désormais coutume de le proscrire du vocabulaire des sciences humaines en général, dont l’anthropologie.

Lors de recherches scientifiques dans toutes les régions du monde, les anthropologues du XIXe siècle, grands voyageurs, découvrent une humanité “plurielle”. Ils prennent passion pour la découverte des multiples types de morphologies, physionomies, styles de vie de l’homme, et, en les comparant à ceux de leur compatriotes européens, cherchent à rendre une image et une vision complète de l’humanité dans une classification. Le sculpteur français Charles Cordier réalise des sculptures de bustes humains en bronze pour illustrer la variété morphologique et physionomique de l’espèce humaine. Ces bustes sont actuellement exposés dans la Galerie des Hommes (exposition permanente) au Musée de l’Homme de Paris.

La Figure 1 est une carte du monde avec, en brun, les endroits où un ou plusieurs bustes d’habitants natifs ont été réalisés. Chaque individu dont le buste a été créé et étudié est associé à un numéro sur la carte. Les Figures 2 et 3 sont un agrandissement de la Figure 1 pour mieux distinguer les détails.

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Figure 1.

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Figure 2.

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Figure 3.

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Figure 4.

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Figure 5. Le céphalomètre, un outil pour mesurer les dimensions de la tête d’un individu, inventé par Pierre-Marie Dumoutier au XIX siècle. Les Figures 1 à 5 sont issues de la Galerie de l’Homme au Musée de l’Homme de Paris.

Les anthropologues ont vite compris que toutes les ethnies de l’homme appartenaient à la même espèce : Homo sapiens.

Tous originaires d’Afrique, nous sommes des Homo sapiens—“sage” ou “savant” en latin—la seule espèce encore existante du genre Homo. Le genre Homo — du latin signifiant “homme”—est un sous-groupe de la famille des Homininés, et y est le représentant des “hommes” que nous sommes. Par ailleurs, Homo est lui-même une sous-catégorie moderne—le premier Homo est apparu il y environ 2,5 à 4 millions d’années, Homo habilis—d’une grande famille d’espèces. Cette grande famille englobe toutes les “versions” et espèces de l’Homme, classant et caractérisant l’espèce humaine dans sa globalité, à travers l’évolution des espèces. Le genre Homo est synonyme de l’Humanité. En effet, il regroupe toutes les espèces d’hommes du passé : des ancêtres d’Homo sapiens, l’Homme moderne, jusqu’à celui-ci.

La majorité des chercheurs s’accorde à dire qu’Homo sapiens est apparu il y a environ 200 000 ans dans les environs de l’Ethiopie et du Kenya, sur la côte est du continent africain. Or, certaines découvertes, notamment celle du français Jean-Jacques Hublin à Jebel Irhoud, au Maroc, en 1991, débattent qu’Homo sapiens est entré en existence il y a environ 300 000 ans. Cependant, la grande majorité des fossiles de l’homme moderne—reconnaissables grâce à la morphologie moderne des crânes et squelettes retrouvés—trouvés jusqu’à présent datent d’il y a au maximum 195 000 ans, et furent trouvés dans le bassin de l’Omo en Ethiopie dans les années 1970.

Depuis cette région et année après année, celui-ci a migré pour de multiples raisons, principalement dans l’optique de survivre—étant à l’origine un “chasseur-cueilleur”—et donc de satisfaire ses besoins nutritionnels. Suivant ses déplacements et les modifications dans l’environnement, les conditions de vie, le régime alimentaire et son style de vie, Homo sapiens a dû adapter son alimentation, mode de vie, et déplacements. À cause de ces modifications de style de vie, l’Homme a aussi subi des adaptations physiques, qui existent toujours, et ce indéfiniment jusqu’à une éventuelle extinction de l’espèce. Comme plusieurs autres espèces animales, Homo sapiens a adapté son mode d’existence à son milieu, plutôt que de se plier entièrement aux exigences de son environnement.

Les adaptations de l’Homme ne sont pas étudiables sur un intervalle de temps très court. C’est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous allons étudier deux situations de migration précises de la Préhistoire qui sont à l’origine d’ethnies aujourd’hui différentes. Seront étudiées une vague de migration du début de la période du Paléolithique supérieur et une autre vers le milieu de la même période. De ce fait, on comprend que l’étude des migrations d’Homo sapiens dans un cadre historique débouche sur l’étude de l’adaptabilité de l’Homme dans un cadre génétique et archéologique. Il est important de savoir que le moteur du changement de caractéristiques physiques chez Homo sapiens est son environnement et donc que celui-ci, en réponse à des changements de milieu, est soumis à des changements physiques physiologiques, morphologiques, et somatiques.

Bien que les premières migrations du genre Homo fussent bien avant Homo sapiens, on se concentrera dans cette étude sur l’évolution de notre espèce, Homo sapiens, en fonction de ses migrations géographiques. Précisément, nous pouvons nous poser la question qui dirigera notre étude : “Pourquoi et comment, à travers deux exemples de migration géographique, observe-t-on des changements physiques adaptatifs chez l’homme?

Pour réaliser l’étude, nous allons tout d’abord introduire les notions de mutation génétique chez l’Homme et de sélection naturelle de Darwin—la théorie de Lamarck s’étant révélée fausse. Puis, pour chacun des deux exemples de migration géographique, nous discuterons de l’aspect historique des migrations, c’est-à-dire les migrations qui ont abouti à des modifications de caractères physiques. On se penchera ensuite sur la recherche scientifique des adaptations et des phénomènes génétiques avec des sources archéologiques. Au sein de ce second aspect nous verrons les différentes exigences du nouvel environnement des émigrés Homo sapiens, puis les adaptations consécutives à la migration.

Les mécanismes de l’évolution humaine

Les mutations génétiques chez l’Homme

Chez l’Homme, les changements de caractères physiques et son adaptation à un environnement s’opèrent grâce à la modification du génotype d’un individu, plus communément appelée mutation génétique. Cette modification cause elle-même des changements dans le phénotype de ce même individu. Dans le cas présent, c’est-à-dire l’étude de l’évolution d’une certaine population à travers le temps, la mutation principale est la mutation aléatoire qui s’opère pour chaque individu. Pour préciser l’exemple, il s’agit ici de démontrer le processus de mutations génétique qui est à l’origine de l’existence de plusieurs ethnies humaines : la mutation génétique spontanée et aléatoire.

En effet, il faut en premier lieu étudier le cas des mutations spontanées et aléatoires, qui sont une des causes de la variété impressionnante d’ethnies d’Homo sapiens et l’unicité de chaque individu de cette espèce. La mutation génétique, au niveau des populations, est initialement la considération qu’un descendant d’un individu sera foncièrement différent de celui-ci, du moins au niveau physique. En premier lieu, les mutations génétiques aléatoires peuvent être une des causes de modifications phénotypiques chez un individu. Ces mutations sont ici causées lors de la réplication de l’ADN. Ladite réplication de l’ADN est une phase primordiale de la continuité d’une espèce—et de sa survie en général—car elle est responsable de la “reproduction” et du “renouvellement” des cellules. En effet, presque toutes les cellules de notre corps se “divisent” ou plus précisément suivent un cycle cellulaire dans l’optique de préserver le programme génétique. Ce cycle cellulaire est composé de deux sous-phases: l’interphase et la mitose. Ici, dans le cadre de l’analyse de la réplication de l‘ADN et plus précisément des mutations génétiques, il faut se concentrer sur l’interphase qui voit se produire la phase de synthèse de l’ADN, phénomène causant majoritairement les mutations ultérieures.

La phase de synthèse d’ADN est une partie de l’interphase dans laquelle le contenu génétique de la cellule va se dupliquer pour conserver l’information génétique et pour amorcer la mitose (afin d’avoir un nombre assez important de cellules de façon permanente). Durant cette période de synthèse, les molécules d’ADN seront créées grâce à l’enzyme ADN-polymérase. En partant d’une molécule d’ADN, l’ADN-polymérase pourra façonner deux molécules identiques à la molécule initiale en vue de la création de deux cellules filles durant la phase de mitose. La synthèse de l’ADN se fait en plusieurs étapes. En premier lieu, des protéines vont se charger de placer la molécule dans une position propice. La réplication débute grâce aux origines de réplication qui sont des séquence de nucléotides spécifiques faisant partie de la molécule d’ADN. Celles-ci seront reconnues par certaines protéines de réplication et qui vont marquer le début de la réplication. Entre autres, un hélicase viendra se fixer au niveau des origines de réplication pour séparer les deux brins de la molécule d’ADN grâce à l’énergie d’hydrolyse de l’ATP ou du GTP.

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Figure 6. Schéma de la fonction de l’hélicase.

Après les deux brins de la molécule séparés, sera alors formée la forme générale de la “fourche de réplication”. Chaque brin parental (brin originaux séparés par l’hélicase) se verra attaché d’une enzyme ADN-polymérase (grâce à plusieurs protéines tenons et à pinces coulissantes), c’est la phase d’élongation, phase à l’origine des potentielles mutations génétiques des cellules. Lors de cette phase d’élongation, les brins parentaux se verront “dotés” d’une enzyme ADN-polymérase. Cette enzyme aura pour effet d’associer des désoxyribonucléotides complémentaires à chaque brin parental, après que l’ARN ait fourni une amorce nécessaire. Les désoxyribonucléotides sont les constituants primordiaux de l’ADN ou unité élémentaire de celui-ci, constitués de trois parties: une base nucléique un résidu désoxyribose et un groupe phosphate.

Entre autre et de façon plus importante, l’ADN-polymérase associera des bases azotées complémentaires à celles du brin parental pour créer le brin néoformé. Il associera par exemple à un endroit donné un nucléotide de Thymine (nucléotides libre dans la cellule) si il y a une Adénine sur le brin parental correspondant au même endroit. Les désoxyribonucléotides attachés entre eux et au brin parental forment un brin néoformé; les deux brins associés forment une nouvelle molécule d’ADN à part entière.

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Figure 7. Schéma représentant le processus de réplication de l’ADN.

Source: Réplication de l’ADN Wikipédia

Néanmoins, cette réplication de l’ADN peut connaître des erreurs. En effet, si l’ADN-polymérase commet une faute dans l’association des bases azotées, cela peut causer une mutation génétique de la cellule car son information génétique aura été modifiée. La cellule contenant la molécule d’ADN mutée sera donc elle-même considérée comme mutée. De ce fait, quand la cellule nouvellement formée—avec un programme génétique muté—se répliquera, elle donnera lieu à d’autres cellules mutées qui auront certaines de leurs fonctions altérées, en dépendant de la mutation. C’est une mutation génétique par substitution, où un nucléotide est remplacé par un autre, créant une anomalie dans le programme génétique. Il existe plusieurs types de mutations par substitutions:

- les mutations faux-sens: se traduisent par le remplacement d'un nucléotide par un autre, chose qui entraîne dans certains cas une modification de l’acide aminé codé, ce qui a des répercussions quant à la protéine créée par le gène si le gène muté est un gène codant. L’affinité pour un facteur de transcription peut être altérée dans le cas d’une zone promotrice de l’ADN. Il y a deux types de mutation faux sens :

- transition : substitution d’une base purique (l’adénine et la guanine) avec une autre base purique ou pyrimidique (thymine et la cytosine) avec une autre pyrimidique
- transversion : remplacement base purique avec base pyrimidique ou d’une base pyrimidique par une base purique

- Non-sens : le remplacement d'un nucléotide provoque le remplacement d'un codon spécifiant un acide aminé par un codon-stop. Cela entraîne la production d'une protéine tronquée.
- Silencieuses : mutation ne modifiant pas la séquence d’une protéine grâce à la redondance du code génétique.

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Figure 8. Schéma types de mutation par substitution.

Source: Mutation ponctuelle (Wikipedia)

Il existe également d’autres causes de mutations génétiques lors de la réplication de l’ADN. On en compte trois au total: la substitution, vue précédemment, la délétion (perte d’une ou plusieurs paires de nucléotides) et l’insertion (ajout d’une ou plusieurs paires de nucléotides). Ces trois mutations sont dites ponctuelles.

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Figure 9. Schéma types de mutations ponctuelles.

Après connaissance du système de réplication de l’ADN et les possibles mutations envisageables, entre en compte un nouveau facteur quand il est question de mutation d’une population: la cellule mutée est-elle somatique ou germinale ? En effet, ce facteur est très important car il est dépendant de la question concernant la cellule mutée, germinale ou somatique, si la descendance de l’individu muté peut être altérée (ou non). Les cellules somatiques sont un type de cellule qui constituent l’immense majorité des cellules du corps d’un individu et sont considérées comme les cellules n’étant pas des cellules germinales.

Quand une cellule somatique vient à muter, cette mutation n’affectera que l’individu possédant cette cellule et non sa descendance. Si la mutation de la cellule somatique est viable (elle ne tue pas la cellule qui la porte) alors elle peut donner une nouvelle lignée de cellules portant la même mutation. Les cellules germinales quant à elles sont des cellules responsables de la formation des gamètes à l’origine de la reproduction d’une espèce. De ce fait si une cellule germinale est mutée, il sera alors, contrairement au cas des cellules somatiques, possible de transmettre la même mutation à la descendance, la mutation est alors héréditaire.

Dans le cas d’une cellule germinale qui vient à muter chez un individu, la mutation n’affectera pas l’individu en question mais sera présente dans toutes les cellules de sa descendance et pourra alors s’exprimer. C’est ainsi, dans le cadre de la Préhistoire et des grandes migrations de chasseurs-cueilleurs qu’une population vient à changer, phénotypiquement parlant, en effet les mutations peuvent varier. Dans certains cas les mutations vont simplement causer des maladies génétiques, rendant la reproduction et l’adaptation de l’individu bien plus compliquée. La reproduction risque, ultimement, de disparaître, alors que dans d’autres cas, les mutations vont conférer un réel avantage reproductif aux individus mutés.

Dépendamment de la mutation si elle est avantageuse ou non par rapport à l’environnement du groupe d’individus, la fréquence des allèles causés par la mutation va diminuer ou augmenter sous la pression de la sélection naturelle. C’est de cette manière qu’un groupe d’individus, à travers le temps réussit à changer complètement de visage en fonction de son habitat. Prenons un exemple: un groupe d’homo sapiens “Y” de la préhistoire migre vers un certain territoire qui lui est hostile, ce groupe trouve plus de difficulté à s’adapter et à prospérer (nourriture, froid, etc…). A un moment “X”, une mutation génétique aura lieu dans une cellule germinale d’un individu “Z”, celui-ci ne sera pas muté pour autant. Venu le moment de la reproduction, l’individu “Z” donnera lieu à un nouvel individu “K” qui lui sera muté grâce aux cellules germinales mutées le l’individu “Z”.

Admettons que la mutation génétique en question offre une modification phénotypique avantageuse par rapport au nouvel environnement du groupe “Y”, alors le nouvel individu muté obtiendra un avantage reproductif car la mutation lui permet de mieux prospérer. De ce fait, l’individu K pourra plus facilement se reproduire comparé au reste des membres du groupes, ainsi la fréquence de la mutation augmentera rapidement au fil des générations jusqu’à être le seul restant (si les conditions environnementales ne changent pas entre temps). On aura donc un groupe “Y” composé uniquement d’individus possédant le gène muté originaire de l’individu “Z”. On pourra donc dissocier le groupe Y de début et celui de fin. Cet exemple résume comment un groupe d’Homo sapiens vient à changer complètement d’identité phénotypique en fonction de son environnement. La compréhension des mutations génétiques nous fait donc comprendre comment une population vient à changer de caractères physiques à travers le temps.

Néanmoins, le changement phénotypique d’une population est dicté par son environnement et la pression de la sélection naturelle qu’il subit. Celle-ci est le deuxième facteur majeur du changement et de l’adaptation d’une population.

Le principe de la sélection naturelle de Darwin

Les voyages tels que nous les connaissons aujourd’hui sont les ancêtres de longs, importants et périlleux voyages que menaient les hommes préhistoriques. À cause de la longueur de ces voyages et migrations, ceux-ci ne s'achevaient pas en une génération. Il en fallait de nombreuses pour accomplir le voyage, et souvent, les individus les moins aptes à survivre dans les conditions rudes ne survivaient pas. Les individus qui ne s'avéraient pas assez forts et résistants au facteurs environnementaux se trouvaient désavantagés pour leur survie. Donc, seuls les plus avantagés sous les aspects de l’aptitude à se battre, à fuir efficacement, se nourrir adéquatement et facilement, reproduire l’espèce, avaient une chance de réussir la migration et la résidence dans les endroits les moins faciles à vivre.

Ce principe est celui qu’on appelle “sélection naturelle”. En effet, c’est l’anglais Charles Darwin qui, en 1838, conçoit sa théorie de l’évolution, en 1859 paraît sa célèbre oeuvre De l’Origine des Espèces dans laquelle il expose les plus grands secrets de la biodiversité, ainsi que ses recherches sur l’évolution. Ses recherches qui paraîtront dans son oeuvre ont été menées tout autour du monde lors du voyage sur le navire Beagle. Il y explique les phénomènes de biodiversité chez les espèces par la théorie de sélection naturelle.

Ainsi, la sélection naturelle de Darwin est un principe et un phénomène théorique selon lequel les générations descendantes d’une espèce contiendront les individus les mieux adaptés à l’environnement ; c’est la notion directrice de l’évolution darwinienne. En génétique, la sélection naturelle a pour conséquence un gène (ayant subi une mutation aléatoire et spontanée avantageuse pour l’espèce) transmis par hérédité aux individus de la nouvelle génération par les individus ayant survécu dans la génération précédente, au sein d’une même population.

L’exemple universel de la sélection naturelle est celui des girafes et de leur long cou. Soit une population de girafes dont le cou est encore court, où la sélection naturelle n’a guère encore provoqué d’effets visibles (dans le contexte du cou). Sachant que les girafes mangent les feuilles sur des arbres supposément grands (c’est là où se trouvent les feuilles les plus appétissantes et nutritives), les girafes dont le cou n’est assez long pour atteindre les feuilles seront désavantagées. Plus précisément, elles auront du mal à s’alimenter, donc à vivre, et seront moins susceptibles de créer une descendance (où les gènes transmis par hérédité seront ceux du cou court et donc désavantageux). A contrario, les girafes dont le cou est assez long auront plus de facilité à s’alimenter et à vivre sans majeure difficulté, et seront donc plus susceptibles de pouvoir se reproduire (où les gènes transmis par hérédité seront ceux du cou long et donc avantageux pour l’espèce). Puis, de génération en génération, la population évolue, composée d’individus plus adaptés à l’environnement, elle deviendra de plus en plus efficace dans son milieu et la sélection naturelle aura accompli sa mission. Comme l’indique le titre de la théorie, la nature “sélectionne” les meilleurs individus d’une population pour que l’espèce en question se développe et évolue au mieux. Comme l’eût dit le chimiste et philosophe français Antoine de Lavoisier, “Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”, et cela vaut tout aussi bien pour les êtres vivants, dont l’Homme.

D’autres exemples d’adaptations peuvent être celui de l’évolution de la vision du primate comparée à celle du cerf:

Figure 10. Champs de vision.

Source : (L3) voir bibliographie.

Les primates, se balançant d’arbre en arbre, ont besoin d’une vision binoculaire pour cette activité. Cette vision permet la vision et la perception des objets en 3 dimensions. La vision binoculaire permet de mieux voir les objets devant soi, et de pouvoir juger la distance qui les séparent de l’oeil. Ainsi, le primate peut se déplacer plus facilement de branche en branche. La mutation à l’origine de la position frontale des yeux (illustrée dans la Figure 10) est donc avantageuse pour l’espèce, et sera retenue dans le génotype de l’espèce par la sélection naturelle.

Dans la même Figure, le cerf a une vision binoculaire très restreinte : presque tout son champ de vision est construit par une vision monoculaire. De plus, le champ de vision du cerf est largement plus grand que celui du primate. Le cerf, souvent chassé par le prédateur et toujours sur ses gardes pour quelque embuscade venant de n’importe quel côté, est avantagé par la mutation responsable de ce champ de vision (quasiment de 360 degrés), et la sélection naturelle retiendra ce gène muté à l’avantage de l’espèce.

En effet, tous les êtres vivants sont en perpétuelle évolution. Ils descendent d’espèces primitives et sont les résultats de changements adaptatifs de toutes sortes, porteurs d’un patrimoine génétique qui leur est propre. Parmi ces espèces se place l’homme moderne, descendant des grands singes et primates. L’homme moderne présente, comme toutes les espèces, un arbre phylogénétique : un arbre généalogique montrant la descendance des espèces et leurs ancêtres communs. Le genre Homo est composé de 11 espèces différentes (le chiffre peut varier selon les chercheurs), d’après un des articles sur le site web du Musée de l’Homme de Paris écrit par Rémi Pin, auteur de L'origine de l'homme: La fascinante aventure de l'espèce humaine (2012). Ces espèces, grâce au long et minutieux processus de sélection naturelle, sont chacune l’évolution de la précédente, munie d’adaptations à l’environnement et de phénotypes plus utiles et convenables pour survivre.

Par ailleurs, le changement d’environnement ou d’habitat d’une espèce contribue grandement à la sélection naturelle. En effet, la migration d’espèces d’un endroit auquel elles étaient adaptées vers un endroit inconnu a pour conséquence une adaptation forcée. L’espèce est obligée de s’accoutumer pour peine de ne pas survivre dans le nouvel environnement. Prenons l’exemple des actuels Fidjiens ou Polynésiens, descendants de migrants austronésiens d’Asie du Sud-Est. Les austronésiens, provenant de Taïwan pour la plupart, pour gagner les îles de l’actuelle Océanie, voyageaient en pirogue, une activité requérant beaucoup de force et de puissance, surtout avec des distances de plusieurs milliers de kilomètres. Avec ce que Darwin a exposé à l’humanité (la sélection naturelle), ne resteraient seulement que les plus forts et les plus adaptés à l’environnement à la fin du voyage. C’est-à-dire que uniquement les plus forts physiquement (et moralement) pourraient arriver à terme du voyage, en vie, du moins. A contrario, les plus faibles et les moins adaptés au voyage maritime périlleux n’étaient pas en état de voyager dans de telles conditions de vie, et étaient emportés par la sélection naturelle. C’est pourquoi à Fidji on retrouve beaucoup d’hommes et de femmes à forte carrure et en bonne condition physique. Une conséquence de ce processus, notamment visible aujourd’hui, peut expliquer par exemple pourquoi Fidji produit tant de rugbymans, et pourquoi le rugby y est le sport le plus pratiqué, étant donné que le rugby est un sport où une bonne carrure et une bonne santé sont idéaux.

À présent, après avoir éclairci le fonctionnement et les effets de la mutation génétique ainsi que la sélection naturelle et son mode d’opération chez l’animal, dont l’Homme, concentrons-nous sur une migration de l’homme moderne qui est celle qui a fait peupler l’Europe, et qui a été le début d’une vaste et précieuse histoire de changements physiques pour notre espèce, Homo sapiens.

Homo sapiens hors d’Afrique : direction l’Europe

Histoire de la migration et la théorie de l’Out of Africa

Bien qu’Homo ergaster ait été le premier homme à quitter son continent natal il y a plus de 2 millions d’années, Homo sapiens quitte l’Afrique il y a seulement environ 100 000 ans, après avoir conquis la totalité de l’Afrique continentale. Telle est la théorie de l’ Out of Africa II, le modèle de sortie de l’Homme moderne hors de son continent natal. Les sites archéologiques de Qafzeh et de Skhul en Israël ont révélé les ossements de plus de 20 squelettes modernes, estimés d’il y a environ 80 000 à 120 000 ans. Après une séparation des groupes migratoires d’Homo sapiens au Proche-Orient, le groupe occidental (par opposition à celui oriental, qui lui ira peupler l’Asie, puis l’Océanie, puis l’Amérique) ira peupler le continent européen.

Ainsi, il y a près de 40 000 à 50 000 ans (la date peut différer en fonction des sources) (L1), les premiers hommes gagnent le continent que l’on appelle de nos jours l’Europe. Les hommes venus d’Asie Orientale migrent vers l’Europe du Nord (aujourd’hui la Scandinavie) et ceux venant d’Asie Centrale se déplacent plus en profondeur, allant jusqu’aux confins de (aujourd’hui) la péninsule ibérique et des îles irlando-britanniques. Enfin, les hommes venus d’Asie Occidentale ou du Proche-Orient migrent vers ce que sont de nos jours la péninsule italienne, les Balkans et l’Europe de l’Est. Les améliorations climatiques permettent aux hommes de coloniser l’Europe, le désert auparavant leur formant des impasses. La voie par laquelle les hommes sont passés (pour traverser la zone anciennement désertiques) demeure un sujet ne faisant point l’unanimité des chercheurs.

La conviction de certains reste celle selon laquelle les hommes ont traversé le nord de l’Arabie, mais certains pensent que la traversée a eu lieu par le nord-est de l’Afrique. Or, certaines traces et marques d’Homo sapiens dans le bassin oriental de la Méditerranée laissent en hypothèse un autre itinéraire. Selon Out of Africa II, la théorie suivante à Out of Africa I (la première sortie d’Afrique des Homininés il y a environ 1,8m-0,5m d’années), Homo sapiens aurait longé les cours d’eau et la mer pour monter en Europe. En effet, les vestiges retrouvés sur le long des rives du Nil, de la Mer Noire, de la Méditerranée et du Danube suggèrent que les hommes ont, dans leur chemin vers l’Europe, suivi les cours d’eau qui remontent vers l’Europe, à partir de l’Asie occidentale et ont longé les côtes maritimes.

Les plus anciens vestiges datent d’il y a environ 45 000 à 43 000 ans, date approximative de l’arrivée d’Homo sapiens en Europe. En effet, les sites de la Grotte de Kent en Angleterre de la Grotta del Cavallo en Italie ont révélé des vestiges de cette même date.

Recherche scientifique des adaptations

Vu que la détérioration des fossiles dans l'environnement africain a rendu actuellement impossible la comparaison entre le génome humain moderne et les Homininés africains archaïques, selon Wikipédia, il est difficile de pouvoir utiliser la génétique dans l’étude de l’évolution d’Homo sapiens dans le cadre de cette migration.

Dans cette partie, nous allons comparer les découvertes qui ont été faites par les archéologues et paléoanthropologues sur les caractères physiques d’Homo sapiens en Afrique avant la migration vers l’Europe avec celles de l’Homo sapiens que nous connaissons, celui actuel d’Europe. Puis, nous en déduirons les adaptations dont a bénéficié l’homme, en fonction de son voyage et de son changement d'environnement.

Anatomie de l’homme “archaïque-moderne” d’Afrique

L’Homo sapiens africain qui précédait la sortie du continent était un homme plus ou moins anatomiquement moderne (HAM). C’est-à-dire que son anatomie était proche de celle qui deviendrait la dernière espèce du genre Homo (jusqu’à présent), soit Homo sapiens, mais qu’il possédait encore quelques caractéristiques physiques de ses prédécesseurs (comme par exemple de grosses arcades sourcilières, un petit menton, un crâne épais, etc.). Appelons donc l’Homo sapiens d’Afrique avant la migration et l’adaptation en Europe l’homme “archaïque-moderne”. Cette transition entre les espèces complètement archaïques d’Homo (comme Homo rhodesiensis ou Homo heidelbergensis) et Homo sapiens sera l’espèce d’Afrique d’Homo sapiens à l’orée de son espèce, que l’on nommera “homme archaïque-moderne” ou HAM pour faciliter son appellation.

Petit point culture paléoanthropologique : pourquoi utilise-t-on le mot “archaïque” pour se référer aux hommes précédant Homo sapiens ? La définition du mot “archaïque” par le dictionnaire Larousse est “Se dit d'un mot, d'une construction, etc., qui présente un ou plusieurs traits appartenant à une époque antérieure à celle où il est employé.” ou “Qui n'est plus en usage ; périmé”. Ainsi, l’homme archaïque -moderne est un “Homme anatomiquement (presque) moderne”, un Homo sapiens qui possède encore des traits caractéristiques de ses prédécesseurs, mais est un Homo sapiens tout de même.

Cependant, la définition de l’ homme archaïque lui-même n’est pas claire. Il existe deux écoles de pensée sur le sujet d’appellation des hommes anatomiquement modernes. Certains taxonomistes sont convaincus qu’Homo sapiens désigne toutes les espèces (à peu près) anatomiquement modernes, et que ses espèces ont toutes le préfixe Homo sapiens devant, par exemple : Homo sapiens neanderthalensis, Homo sapiens heidelbergensis ou, dans ce cas, Homo sapiens idaltu. Pour eux, les hommes archaïques sont tous ceux précédant les hommes “à peu près modernes”. Or, certains pensent que seul l’homme moderne a le droit de s’appeler Homo sapiens. Les autres espèces précédentes d’Homo sont des espèces archaïques (à ne pas confondre avec archaïque-moderne). Dans le livre (L4) “L’appellation correcte est Homo sapiens, et non Homo sapiens sapiens depuis que les Néandertaliens sont considérés comme une espèce différente. Le terme “homme moderne” ou “homme anatomiquement moderne” est également souvent employé.”. De plus, un article sur le site web de l’Australian Museum de Sydney définit l’Homo sapiens archaïque comme le prédécesseur de l’HAM, vivant depuis 300 000 ans jusqu’à 160 000 ans environ, époque de “naissance” de l’Homo sapiens moderne ou anatomiquement moderne.

À présent, étudions ces HAM, trouvés dans plusieurs sites archéologiques différents. Pour étudier les restes archéologiques et leur reconstitution estimée par les chercheurs, nous nous baserons sur les critères et caractéristiques physiques suivants :

- La taille
- La couleur de cheveux
- La couleur de peau
- Couleur des yeux
- Pilosité
- Résistance au chaud
- Résistance au froid

Puis, après l’analyse des restes de 2 différents HAM, nous analyserons les traits de l’Homo sapiens de nos jours avec ces mêmes critères, et nous dresserons un tableau de comparaison.

L’Homme de Herto, ou, par son appellation concurrente, Homo sapiens idaltu

L’Homme de Herto (dans la vallée Middle-Awash) ou Homo sapiens idaltu appartient à la collection de fossiles datant d’il y a environ 160 000 ans trouvés en 1997 par Timothy White près du village de Herto en Éthiopie. Les paléoanthropologues ont découvert que les restes trouvés appartenaient bien au modèle des hommes anatomiquement modernes (Homo sapiens moderne). Toutefois, ces restes présentent des différences physiques par rapport à l’Homo sapiens plus avancé dans sa propre lignée évolutive, comme l’affirme cet extrait “Because of their early dating and unique physical characteristics, they represent the immediate ancestors of anatomically modern humans, as suggested by the Out of Africa theory.”. Ce passage est extrait de l’article Pleistocene Homo sapiens from Middle Awash, Ethiopia, lui-même extrait du journal Nature écrit par des paléoanthropologues connus tels que l’américain Timothy White (le découvreur de l’Homme de Herto) et l’éthiopien Berhane Asfaw. D’après l’anthropologue Chris Stringer dans un article du même journal, les crânes trouvés par l’équipe de White de sont pas assez distincts [supposément de l’Homo sapiens plus avancé] pour accorder à l’Homme de Herto un nom différent de Homo sapiens.

De ceux trouvés, l’Homme de Herto est l’un des plus anciens représentants de l’espèce Homo sapiens. Les fossiles trouvés étaient uniquement des crânes, dont deux adulte et un enfant de 6 ou 7 ans : il n’y a donc moyen que de trouver des caractéristiques sur la tête le haut du corps. Herto aurait, selon les découvertes de l’équipe de White, les caractéristiques archaïques suivantes :

- Une boîte crânienne de forme globulaire similaire à celle de l’H. sapiens plus moderne, mais plus grosse et robuste.
- Caractéristiques faciales similaires à H. sapiens, mais de plus grosses arcades sourcilières, un front plus prédominant et un menton moins bombé.
- Volume crânien de 1450 cm[3], plus grand que celui moyen d’Homo sapiens moderne.

Figure 11. Du haut à gauche vers en bas à droite : crâne de l’Homme de Herto, vision artistique de l’Homme de Herto reconstitué (image figurant sur la couverture d’une des éditions du magazine scientifique Nature), crâne de l’Homme de Herto de face et de profil, et le crâne de l’HAM à côté.

L’Homme d’Omo, ou l’Homme daté le plus ancien

L'Homme d’Omo ou l’Homme de Kibish, aussi appelé Omo Kibish 1 et Omo Kibish 2, est l’appellation utilisée pour désigner deux fossiles (de nouveau des crânes) appartenant à Homo sapiens, découverts en 1967 par le kényan Richard Leakey dans la vallée de l'Omo près de Kibish en Éthiopie. Ils se placent parmi les plus anciens fossiles connus d'Homo sapiens, avec une date estimée par l’australien Ian McDougall qui remonte à environ 195 000 ans avant notre ère, et non 130 000 ans comme l’avait convenu Leakey auparavant. Les fossiles (Omo I et Omo II, supposément 2 individus distincts) sont composés de 2 crânes partiels, 4 mâchoires, un os de jambe, 200 dents et autres fossiles. Le squelette d’Omo I contient des fragments crâniens et une grande partie des os post-crâniens, presque tous très fragmentaires et d’une morphologie moderne :

- “Os frontal haut et redressé.
- Voûte crânienne élevée et régulièrement arrondie, sans carène sagittale.
- En vue postérieure : côtés du crâne divergents vers le haut.
- Arcade sourcilière proéminente mais s'affinant latéralement et ne formant pas un torus continu.
- Présence d'un menton.
- Capacité cérébrale > 1400 cm3” (selon MaPréhistoireFree.fr)

Il est aussi pertinent de mentionner que l’Homme de Herto et l’Homme d’Omo avaient une couleur de peau assez mate et sombre. La taille moyenne des hommes archaïques-modernes est inconnue, mais elle est relativement plus basse que notre moyenne d’aujourd’hui (en France, car il n’existe pas de moyenne européenne), 177 cm pour les hommes et 164 cm pour les femmes. De plus, la couleur de cheveux était noire ou très brune.

Avec ces données, répondons aux critères définis précédemment, en mettant en commun les observations des 2 hommes archaïques-modernes, dans un tableau comparatif.

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Figure 12. Reconstitution de l’Homme d’Omo.

Anatomie de l’homme moderne, “indigène” européen

Tout d’abord, définissons ce qu’est un “indigène” européen. Un indigène (natif, aborigène) européen est un individu dont la généalogie est fortement liée à l’Europe. Or, extrêmement rares sont les individus dont la famille n’a jamais migré d’Europe et sont toujours restés au même endroit. La définition d’un indigène européen est donc large, floue et avec peu de critères. Donc, pour cette recherche sur l’homme européen, nous utiliserons des individus d’un peu partout en Europe, étant donné que les traits caractéristiques d’Européens sont très variables et diffèrent selon les endroits du continent européen, à cause de la différence historique, géographique et démographique de chaque coin et région d’Europe.

Cependant, le problème majeur de la génétique des Européens est qu’elle est, dans beaucoup de cas, liée à celle de l’Homme de Néandertal. Nous considérerons dans notre étude les individus hypothétiquement descendants d’Homo sapiens, migrant d’Afrique et du Proche-Orient.

Étudions quelques cas de figure (jeu de mot non voulu) de types d’Homo sapiens modernes, peuplant de nos jours le continent d’Europe. Les exemples d’Européens que nous allons étudier contiennent les caractéristiques physiques des archétypes de sous-ethnies caucasiennes de 2 des régions d’Europe les plus marquants et distingués l’un de l’autre par leurs caractéristiques physiques différentes. Les exemples que nous allons traiter sont les caractéristiques de l’homme du sud de l’Europe, le Méditerranéen; et celui du nord de l’Europe, le Nordique. Pour chacun des types d’Européens, discutons des critères ou caractéristiques physiques définis dès les début.

Avec ces données, répondons aux critères définis précédemment en dressant un tableau comparatif.

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Source : humanphenotypes.net

Changements produits

Dans l’étude de ces quatre Homo sapiens, on constate qu’il y a eu de multiples évolutions et adaptations. Ces adaptations, longues à énumérer, sont caractéristiques de la théorie de l’ Out of Africa II, de la migration de l’HAM vers l’Europe, lente mais progressive. Peu à peu, à travers les milieux et environnements changeants, l’HAM se sera adapté à ceux-ci. On constate que :

1. La taille a augmenté.
2. Les traits chromatiques (couleur de peau, de cheveux et d’yeux) et le taux de pilosité corporelle sont quasi entièrement conservés chez l’homme Méditerranéen mais sont entièrement éradiqués chez l’homme Nordique.
3. Les traits faciaux et crâniens ont évolué et se sont éloignés de manière plus distinguée de l’homme anatomiquement non -moderne.
4. Les HAM sont désormais plus graciles (mince et moins robuste).
5. La sensibilité et la résistance aux températures de l’homme archaïque-moderne sont plus ou moins conservées chez le Méditerranéen, mais sont a priori contraires chez le Nordique.
6. En bref, on peut distinguer un parcours d’adaptation de l’homme archaïque-moderne : une évolution d’abord vers la sous-ethnie caucasienne Méditerranéenne, puis un cheminement qui aboutira à la sous-ethnie Nordique.

Différents facteurs d’adaptation

Une alimentation plus protéique et des voyages plus fréquents ont pu promouvoir la croissance, donc la taille.

Le Méditerranéen ayant un climat et un environnement plus ou moins similaires à celui de l’homme archaïque-moderne d’Afrique, les conditions de vie et climatiques ont pu conserver les couleurs variées que l’on observe chez les deux Homo sapiens. Par exemple, la couleur de peau plus sombre est dûe à un rayonnement lumineux du Soleil plus intense. Une peau plus mate, contenant plus de pigments mélanine, protégera mieux la peau d’éventuels cancers de la peau (ex. mélanome), et sera plus avantageuse dans les climats où les UV sont plus présents. A contrario, dans les zones du Nord de l’Europe où le rayonnement lumineux est moins intense, la sélection naturelle ne fera pas en sorte d’avantager ceux qui sont plus sombres, car la nécessité d’une peau foncée est moins présente (voir la Figure 14 pour les différences de rayonnement sur Terre).

Le besoin des hommes à se défendre contre des embuscades de bêtes sauvages féroces à tout moment est moins présent, ce qui aboutit à une carrure moins robuste et “prête au combat” chez l’HAM.

Le Méditerranéen ayant un climat et un environnement plus ou moins similaires à l’HAM d’Afrique, les conditions de vie et climatiques ont pu conserver la sensibilité et la résistance au climat. À l’inverse, le Nordique sera plus adapté aux températures froides, voire polaires durant le dernier âge de glace.

L’HAM d’Afrique, ayant cheminé du sud vers le nord à travers l’Europe, s’est adapté petit à petit aux climats qu’ils rencontrait. C’est ainsi que l’on peut affirmer que le Méditerranéen est plus proche de lui que l’est le Nordique.

À présent, intéressons-nous au deuxième exemple de migration, une migration toutefois plus récente.

Homo sapiens à la conquête de l’Amérique du Sud

Histoire de la migration

Il est dit que l’Amérique est le dernier continent à avoir été conquis par Homo sapiens. En effet, entre son apparition estimée (-300 000 à -200 000 ans) sur le continent africain et son arrivée au “Nouveau Monde”, presque 200 000 ans se sont écoulés. Une des premières réussites d’Homo sapiens dans ce domaine est le fait qu’il soit le seul représentant du genre Homo à avoir foulé le sol américain, prouvant une adaptabilité à tous types d’environnements grâce à sa hardiesse et sa persévérance. Néanmoins, la connaissance de l’histoire des premiers Américains n’est pas complètement précise, et contient des zones d’ombres sur des sujets dont les archéologues et historiens débattent encore.

En effet, cette connaissance ne peut que se reposer sur des bases archéologiques, assez limitées en quantité, et il serait difficile d’exploiter des séquences d’ADN. Les récentes découvertes par rapport au premier peuplement du continent américain semble s’aligner sur le fait que les premières migrations humaines en Amérique dataient d’environ 20 000 avant le présent. Plusieurs recherches archéologiques semblent prouver cette affirmation. En premier lieu, une étude menée par des chercheurs au Yukon (Canada) dans les Grottes du Poisson-Bleu (ou Bluefish Caves), le plus vieux site archéologique connu d’Amérique du Nord. L’étude, achevée en 2017, a permis de démontrer que la croyance partagée par de nombreux scientifiques sur la date d’arrivée d’Homo sapiens en Amérique était fausse.

En effet, il paraît, à la suite de cette étude que la date d’arrivée d’Homo sapiens en Amérique n’était pas il y a 14 000 ans (ce que l’on croyait auparavant) mais plutôt 10 000 ans plus tôt, vers 24 000 ans avant notre ère. Ici, l’étude d’ossements prouvant un passage humain réétudié grâce aux datations AMS dans la grotte a réussi à apporter un soutien archéologique à la théorie du “Beringian standstill”, proposant le fait qu’une population humaine ait traversé la Béringie (détroit de Béring actuel) lors de la dernière période glaciaire. Ainsi, il est considéré avec plus ou moins d’exactitude que les premiers individus arrivés sur le continent américain y étaient arrivés il y a environ 24 000 ans.

Nous savons donc quand les premiers américains ont posé le pied sur le continent. Or, il reste à savoir qui ils sont et d’où ils viennent. Il est de ce fait majoritairement admis que les premiers individus arrivés en Amérique sont passés par le détroit de Béring. Il est ainsi possible de remonter la trace de ce peuple pionnier. Une théorie récente et appuyée par des preuves génétiques laisse apparaître que les natifs américains du Sud et du Nord de ce continent descendent d’une origine commune : les anciens Beringiens. En effet, la découverte d’un foetus et d’un nourrisson préhistorique sur le site de Upward Sun River (ouest de l’Alaska) en 2013 a apporté un nouveau support à la théorie. Pour les chercheurs, l’ADN du nourrisson en question a heureusement réussi à perdurer et est resté exploitable. Une fois exploité et séquencé, l’ADN s’est montré étroitement lié à celui d’un natif américain mais considéré basal comparé au séquençage de l’ADN de natifs américains (anciens ou contemporains).

Ainsi, USR1 (nom donné au nourrisson) représente une autre population : celle des anciens Béringiens. Ceux-ci sont considérés comme étant un unique groupe d’individus s’étant séparés d’autres groupes est-asiatiques vers 36 000 avant notre ère et sont les ancêtres commun des groupes d’Homo sapiens que sont les américains natifs du Sud et du Nord. Les branches Sud et Nord des natifs américains se sont détachées du groupe des anciens Béringiens vers 15 000 avant notre ère. Cette séparation s’est sûrement passée au sud de l’Inlandsis laurentidien (en. North American ice sheets), et vers 6000 avant le présent des groupes migratoires sont arrivés en Tierra del Fuego, au Sud de l’actuelle Argentine.

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Figure 13. Schéma du trajet des anciens Béringiens.

Source: Science et Avenir

Connaissant le lieu de départ d’Homo sapiens et son lieu d’arrivée quant à sa migration vers l’Amérique (qui sont respectivement l’Asie de l’Est et l’Amérique), nous pouvons donc établir les adaptations et changements phénotypiques chez les natifs américains (population finale) en les comparant aux caractéristiques physiques des populations de départ, c’est-à-dire les populations est-asiatiques. Le continent Américain, étant très vaste et présentant de nombreux climats, environnements et types de populations différents, nous nous baserons ici sur le cas de l’Amérique du Sud, et nous étudierons la population amérindienne de cette région. Il faut néanmoins connaître les climats et les pressions environnementales. En effet, l’élément majeur qui dicte l’évolution phénotypiques d’une population est son environnement, il s’agira donc d’exposer les caractéristiques principales des environnements est-asiatiques et de les comparer à celles de l’Amérique du Sud.

Le continent est-asiatique est la région d’origine des natifs Américains (environ au Nord de l’Asie de l’Est). Cette région est considérée comme ayant un climat tempéré, il est en partie recouvert de plaines. La région environnante de Mandchourie (et potentiellement un lieu plausible du départ des ancêtres des Amérindiens) a un climat fortement continental avec des hivers glaciaux et secs et des étés chauds et pluvieux. La mousson est présente dans cette région. En hiver, elle apporte les vents froids de Sibérie et en été elle apporte des pluies du Sud. La région mongole est connue pour ses grandes plaines et ses steppes. La Sibérie orientale est aussi considérée comme faisant partie de la région Asie de l’Est. Ainsi, le groupe d’individus à l’origine des Amérindiens proviendrait d’un environnement très froid, composé de steppes et toundra.

Le continent américain, et plus précisément l’Amérique du Sud, a un climat bien différent de celui de l’Asie de l’Est. Le climat y est tropical en majorité, et les forêts s’apparentent bien plus à des jungles humides. Il y fait plus chaud avec une température moyenne annuelle d’environ 22 °C et l’ensoleillement y est plus intense qu’en Sibérie par exemple.

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Figure 14. Carte du monde de l’ensoleillement.

On voit sur la Figure 14 ci-dessus que la région Sibérie-Mandchourie est bien différente de l’Amérique du Sud quant à l’ensoleillement moyen (entre 1 et 3 kWh/m²/jour pour l’est de l’Asie et entre 4 et 6 pour l’Amérique du Sud). Ainsi, on peut déduire que le groupe d’est-Asiatiques a dû s’adapter avec le temps à un environnement complètement différent de celui qu’ils connaissaient auparavant et auquel ils étaient adapté.

Adaptations physiques importantes

On peut donc comparer un est-Asiatique actuel avec un natif américain du Sud pour voir les adaptations phénotypiques qu’a subi l’homme pour s’adapter à son nouveau milieu complètement différent, en raison principalement du changement de température. De cette manière, on pourra voir les différences entre deux individus qui descendent de la même région.

L’Amérindien du Sud, ou natif d’Amérique du Sud, est bien différent physiquement de son homologue est-asiatique. En effet, le climat chaud et humide aux antipodes de celui d’Asie de l’Est dans la région environnante de Mandchourie et de Sibérie l’a obligé à s’adapter. Par exemple, pour s’adapter au chaud, Homo sapiens a changé au niveau de la forme de son nez, celui-ci a abandonné la forme de nez étroite dite leptorrhinienne propre aux hommes habitant dans les régions froides et sèches (Sibérie et Mandchourie) et a adopté une forme de nez plus mesorrhinienne ou plus large, car celle-ci s’est révélée plus efficace et les nécessités d’un nez étroit liées au froid avaient disparu (protection des poumons contre l’air froid).

Un deuxième changement de phénotype chez le natif amérindien, et peut-être le plus remarquable de tous, est celui du changement de couleur de peau. En effet, l’Amérindien du Sud a une peau bien plus foncée (comparable à du brun) que son homologue asiatique qui, lui, possède une peau plutôt claire. Cette différence est due à l’ensoleillement bien supérieur en Amérique du Sud : une peau plus foncée signifie une résistance accrue aux radiations solaires potentiellement néfastes. Ce phénotype n’est pas nécessaire aux populations est-asiatiques, étant donné l'ensoleillement moyen plus faible en Asie de l’Est.

Troisièmement, la longueur du tronc et des membres des individus est un trait physique ayant notablement varié entre les deux régions. En effet, les Mandchous et Sibériens sont caractérisés par une structure corporelle “macroskélique” (en. macroskelic), c’est-à-dire ayant un tronc assez allongé mais des jambes relativement courtes, caractéristiques physiques étant adaptées à des climats froids. Au contraire, les Amérindiens du Sud ont eux une structure corporelle de type “mésoskélique” (en. mesoskelic) qui caractérise un tronc et des jambes de tailles moyennes. Ces caractéristiques propres au Amérindiens du Sud leur permettent d’optimiser le système de transpiration pour mieux résister à la chaleur.

Figures 15 et 16. À gauche, un Yakut, membre de cette même tribu au Nord-Est de la Sibérie. À droite, une amérindienne du Brésil.

Conclusion des recherches

En conclusion, de ce travail à grande échelle de grande ampleur, nous pouvons affirmer que l’immense diversité d’ethnies et d’expressions phénotypiques chez l’Homme résulte de grandes migrations se déroulant sur un très grand intervalle de temps. Nous avons donc remarqué, à travers cette recherche, qu’Homo sapiens possède une capacité d’adaptation surprenante (notamment car il est présent et qu’il prospère sur tous les continents du globe), grâce au mutations génétiques qui lui ont permis de s'acclimater à tous les types d’environnements il y a déjà bien longtemps. Pour répondre à la problématique, nous pouvons dire que l’on observe des changements physiques adaptatifs chez l’Homme lors des migrations car celui-ci change alors d’environnement et s’y adapte, grâce à la sélection naturelle et aux mutations génétiques. Les traits physiques de la population d'Homo sapiens d'arrivée différents de ceux de départ sont la preuve que l'Homme est un être qui est capable de s'adapter au nouveau milieu, quel qu'il soit.

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Ende der Leseprobe aus 41 Seiten

Details

Titel
De la paléoanthropologie des populations. L’évolution des caractères physiques d’Homo sapiens en réponse à ses migrations
Hochschule
Université du Luxembourg  (Lycée Vauban de Luxembourg)
Note
A+
Autoren
Jahr
2019
Seiten
41
Katalognummer
V541162
ISBN (eBook)
9783346173447
ISBN (Buch)
9783346173454
Sprache
Französisch
Schlagworte
Anthropology, Paleontology, Homo sapiens, Human evolution, Evolution, Migration, Biology, History, Morphology, Physionomy, Humans, Science, geography
Arbeit zitieren
Julien Franceschini (Autor:in)Patrick Mc Mahon (Autor:in), 2019, De la paléoanthropologie des populations. L’évolution des caractères physiques d’Homo sapiens en réponse à ses migrations, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/541162

Kommentare

  • Gast am 4.6.2020

    Un texte très intéressant et qui résume parfaitement un corpus d'informations très vastes et diverses. À lire absolument!

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Titel: De la paléoanthropologie des populations. L’évolution des caractères physiques d’Homo sapiens en réponse à ses migrations



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