Igitur, ou la Folie d'Elbehnon


Dossier / Travail de Séminaire, 2006

13 Pages, Note: gut


Extrait


Inhaltsverzeichnis

1.) Introduction

2.) Le minuit
2.1 Le temps et le lieu
2.2 Le miroir
2.3 Le grimoire et la bougie

3.) L´escalier
2.1 Le Néant
2.2 L´escalier: le traversé de l´humanité
2.3 “La folie d´el be none”

4.) Le coup de dés
4.1 L´abolition du hasard
4.2 L´autonomie de l´acte

Bibliographie

1. Introduction

Igitur, un conte philosophique inachevé, était publié en 1925 après la mort de Mallarmé en 1898, par le Docteur Bonniot, qui a travaillé avec la fille du poète et qui l´a épousée en 19011. Le docteur Bonniot situe la composition entre les années 1867 et 1870, mais les thèmes d´inspiration peuvent remonter à l´époque de Besancon, même si le texte a été dévéloppé à Avignon. Or, cette édition, reprise dans la Pléiade de 1945, est une reconstitution qui tend à donner l´illusion d´une continuité narrative, ce qui est faut. En réalité, les fragments ne sont pas tous élaboré au même niveau, voire, quelques fois ils montrent une certaine discontuinuité2 qui rend une interprétation parfois assez difficile.

C´est la raison pour laquelle dans les chapitres suivantes, nous examinerons quelques aspects du conte de détail. (D´ailleurs, il y a peu d´espoir d´éclairer jamais tout les détails.) Dans ce conte, Mallarmé se dépeint et son expérience spirituelle, vue la crise élémentaire qu´il a vecu pendant les années 1867- 1869 et durant lesquelles il a rencontré le Néant par l´impuissance. L´impuissance, c´était la hantise de toute sa vie. C´est aussi ce sentiment qui lui a fait comnprendre l´engagement de ce refus de lui-même, thematisé dans l´Igitur. Mallarmé a voulu prendre conscience de la réalité des choses et de lui-même. Il ne s´est pas laissé tromper par les apparences, mais il a cherché quelle réalité se trouve derríère les apparences et l´automatisme du langage familier. Dans ce sens il a tenté de dépasser les apparences et de sortir du relatif pour conquérir l´absolu.3

Avec Igitur, qui reprend le “ergo” (sum) cartésien, nous sommes invité à un voyage hallucinant de la logique dans l´univers métaphysique. C´est le doute de l´être à l´égard de son hérédité, qui rencontre le Néant.

La scène d´Igitur se passe la nuit, car c´est la nuit que le poète éprouve la solitude et se sent face à face avec le Néant.

Le texte se divise en 5 morceaux:

1. Le minuit.
2. L´escalier.
3. Vie d´Igitur.
4. Le coup de dés.
5. Le sommeil sur les cendres, après la bougie soufflée.

Cette division correspond à un plan retrouvé dans les papiers du poète, à ceci près que le morceau 3, vie d´Igitur, n´ý figurait pas.4

En plus, on possède un résumé dans lequel Mallarmé avait consigné ses intentions.

A peu près ce qui suit:

Minuit sonne- le Minuit où doivent être jetés les dés. Igitur. Minuit sonne- le Minuit où doivent être jetés les dés. Igitur descend les escaliers de l´esprit humain, va au fond des choses: en “absolut” qu´il est. Tombeaux- cendres (pas sentiment, ni esprit) neutralité. Il récite la prédiction et fait le geste. Indifférence. Sifflements dans l´escalier. “Vous avez tort” nulle émotion. L´infinit sort du hasard, quer vors avez nié. Vous, les mathématiciens expirâtes- moi projeté absolut. Devais finir en Infini. Simplement parole et geste. Quant à ce que je vous dis, pour expliquer ma vie. Rien ne restera de vous- L´infinit enfin échappe à la famille, qui en a souffert, - vieil espace- pas de hasard. Elle a eu raison de le nie, - sa vie- pour qu´il ait été l´absolu. Ceci devait avoir lieu dans les combinaisons de l´infinit vis-à-vis de l´Absolu. Nécessaire- extrait l´Idée. Folie utile. Un des actes de l´univers vient d´être commis là. Plus rien, restait le souffle, fin de parole est geste unis- souffle la bougie de l´être, par quoi tout a été. Preuve. (Creuser tout cela)

Igitur représente l´être arrivé à un état de dépersonnalisation tel qu´il se transforme en esprit pur. Mallarmé lui-même a vecu cette progression, comme on peut le voir dans la fameuse lettre à son ami Cazalis:

“Je viens de passer une année effrayante: ma Pensée s´est pensée, et est arrivée à une Conception Pure. Tout ce que, par contre-coup, mon être a souffert, pendant cette longue agonie, est inénarrable, mais, heureusement, je suis parfaitement mort, et la région la plus impure où mon esprit puisse s´aventurer est l´Éternité, mon Esprit, ce solitaire habituell de sa propre Pureté, que n´obscurcit plus même le reflet du Temps.

[…]

C´est t´apprendre que je suis maintenant impersonnel, et non plus Stéphane que tu as connu,-mais une aptitude qu´a l´Univers Spirituel à se voir et à se développer, à travers ce qui fut moi.5

Dans les pages suivantes, nous examinerons quelqu´uns des aspects dans Igitur, commencant avec le passage de minuit.

2.) Le minuit

2.1 Le temps et le lieu

Le conte commence par minuit. “Minuit sonne” est-il- écrit, c´est l´instant ineffable,6, l´heure blanche, l´heure nulle, où “l´essence fait le présent absolut des choses.”7 Le minuit représente la pure présence, sans attribut et sans modalité d´aucune sorte.8 La présence est aussi l´absence de tout. Etre et ne pas être, présence et absence se confondent.

Concernant le lieu, il y a une tour, dans cette tour une espèce de chambre, une“chambre du temps9 ”, une chambre toute mentale, dans laquelle se trouve Igitur. Cette chambre apparaît comme ayant pour rôle d´arrêter la dissipation de la pensée qui n´est plus qu´un “vage frémissement de pensée”10, pour la reconcentrer en elle-même11, dans la mesure où la conscience devient un “calme narcotique de moi pur longtemps rêvé.”12

Voilà le cadre dans lequel Igitur va éliminer au premier pas son moi impur pour se dépersonnaliser totalement, pour saisir la pure conscience de l´Absolu.

Le héros a l´allure d´un héros de nouveau roman13, car il est un hôte,“dénué de toute signification que de présence14 ”, un fantôme qui n´a même plus assez de corps pour se refléter dans le miroir placé devant lui.

2.2 Le miroir

Ici on trouve le symbole du miroir, l´image centrale, qui sera souvent utilisé par Mallarmé. Cette image vient d´une expérience essentielle que Mallarmé vécut lui-même et dont il parla dans une lettre à Cazalis dato le décembre 1864:

“Je me traîne comme un viellard et je passe des heures à Observer dans les Glaces l´envahissement de la bêtise qui éteint déjà mies yeux aux cils pendants et laisse tumber mes lèvres (…)

Mallarmé a donc ressenti une sensation étrange pendant qu´il contemplait son image dans le miroir15. Son “moi impur” est devenu de plus en plus objet de conscience au lieu d´être encore la conscience en elle-même. C´est le moment où il arrive à s´oublier lui-même, et à se découper absolument de soi et du monde. La glace est alors le décor où apparaît le moi temporel, qui disparaît dans le temps. Dans ce moment tout lui semble fixé à jamais dans une immobilité definitive, où il éprouve une “epouvantable sensation d´éternité.”16

Le Néant, l´Absolu ou l´autre monde que le monde physique se manifeste alors par le miroir. Alors, un miroir plus grand, comme celui d´une armoire, pourra être la porte qui ouvre sur l´autre monde, comme par exemple celle- ci decite dans “Alice au pays des merveilles” que Mallarmé devait connaître.17

2.3 Le grimoire et la bougie

L´habitant de la chambre est assis devant une table, sur la table se trouve un grimoire et une bougie allumée.

“C´est le rêve pur d´un Minuit, en soi disparu, et dont la clarté reconnue, qui seule demeure au sein de son accomplissement plongé dans l´ombre, résumé sa stérilité sur la pâleur d´un texte ouvert que présente la table…”18

La bougie pourrait être fixée sur un bougeoir représentant une chimère, car ces éléments du décor étaient fréquents au dix-neuvième siècle.19 C´est la raison pour laquelle Mallarmé écrit ensuite:

“Depuis longtemps morte, une antique idée se mire telle à la clarté de la chimère en laquelle a agonisé son rêve…”20

Quant à l´antique idée, il s´agit de l´idée exprimée dans le livre. Grace à cette idée, le lecteur est invité à entreprendre son voyage métaphysique quand il est écrit:

[...]


1 Gauthier; Michel: p. 193.

2 Marchal, Bertrand: Editer Mallarmé.

3 Michaud, Guy: p. 79

4 Walzer, Pierre- Olivier, p. 156.

5 Cf.: Lettre à H.Cazalis (14. Mai 1867), Documents Mallarmé VI, Nizet, 1977, pp. 340- 341.

6 Igitur, p.37.

7 Igitur, p. 37.

8 Cf.: Michaud, Guy: p.86.

9 Igitur, p.37.

10 Igitur, p.37.

11 Cf.: Marchal, Bertrand: p. 262.

12 Igitur, p.37,38.

13 Cf.: Walzer, Pierre- Olivier, p. 158.

14 Igitur, p.38.

15 Cf.: Michaud, Guy, p. 82.

16 Igitur, p. ?

17 Cf.: Gauthier; Michel, p. 195.

18 Igitur, p. 38.

19 Cf.: Gauthier; Michel, p.195.

20 Igitur, p. 38.

Fin de l'extrait de 13 pages

Résumé des informations

Titre
Igitur, ou la Folie d'Elbehnon
Université
Université Paris-Sorbonne (Paris IV)
Cours
Folies poétiques
Note
gut
Auteur
Année
2006
Pages
13
N° de catalogue
V67333
ISBN (ebook)
9783638603300
ISBN (Livre)
9783638810463
Taille d'un fichier
411 KB
Langue
français
Annotations
14 = gut, französisches Notensystem
Mots clés
Igitur, Folie, Elbehnon, Folies
Citation du texte
Anna-Katharina Seemann (Auteur), 2006, Igitur, ou la Folie d'Elbehnon, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/67333

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