Extrait
Table des matières
1. Introduction: Essaie d’une définition de la culture
2. Différents aspects de la culture
3. Problèmes sociopolitiques
a. Une société de mass média
b. La revalorisation
4. Conclusion: «La culture au pluriel» - qu’est-ce que cela veut dire?
1. Introduction: Essaie d’une définition de la culture
La culture au pluriel[1] est une réflexion sur la vie sociale et l'insertion de la culture dans cette vie, au centre se trouve la question de définition de la culture.
Le livre présente en même temps unentrecroisement des disciplines et des méthodes, associant à l’histoire (l’auteur traite des divers cas historiques et politiques) et à l’anthropologie, les concepts et les procédures de la philosophie, de la politologie (des travaux de Marcuse, de Bourdieu, d’Husserl et d’autres servent en tant que base), la linguistique (théories de la communication) et la psychanalyse(l’auteur part de la psychanalyse freudienne).
La culture au pluriel commence par une considération de l’idée de la culture. De Certeau montre pourquoi et comment les notions élitistes de la culture s’étaient construites dans le 19eme siècle. Cependant, ce n’est que dans le IXe que l’auteur ose donner une définition détaillé et polyvalente de la culture l’encadrant dans son contexte sociopolitique. Pour résumer brièvement, de Certeau attribue au terme de culture des caractéristiques suivantes (p.167):
a) les traites de l’homme «cultivé»;
b) un patrimoine des «œuvres» à préserver, à diffuser ou par rapport auxquels se situer;
c) la perception, l’image ou la compréhension à un temps ou/et un milieu;
d) les comportements, institutions, idéologies et mythes, dont l’ensemble caractérise une société à la différence des autres;
e) la création et l’artifice acquis, s’opposant à la combine de la nature;
f) un système de communication réussite entre des signifiants.
De la perspective de Michel de Certeau, toute culture appelle une activité, un mode d’appropriation, une prise en compte et une transformation personnelle ainsi qu’un échange, instauré dans un groupe social. Toute époque, chaque société et chaque groupe se distingue par une propre culture, ainsi, elle n’est ni un trésor à protéger des injures du temps, ni un «ensemble des valeurs à défendre» (chap. IX).
Puis, de Cerateau définit une série des expressions au sujet de la culture (exemples: subculture vers contre-culture, action culturelle, activité culturelle, politique culturelle, développement culturelle) prévenant en même temps d’une utilisation automatique et inconsciente de ces termes dans notre langage quotidien.
2. Différents aspects de la culture
Pour commencer, l’auteur indique le rôle des autorités dans la société et il remette en question la légitimité d’autorité parlant du «terrorisme d’une élite». Puis il dessine les conséquences d’une perte de confiance aux autorités massive qui se fait remarquable actuellement. Une telle société se retrouve dans une crise de conscience: le discrédit d’autorité amène à une dévaluation, les vieux dogmes, savoirs, programmes et philosophies perdent leur crédibilité. Voici, l’état où on se trouve.
Dans le troisième chapitre de Certeau distingue ce qu’il appelle « culture populaire» d’une « culture savante », dite élitaire. Il reprend plusieurs définitions, par exemple pendant la IIIe République«la culture populaire se définit ainsi comme un patrimoine, selon une double grille historique […] et géographique» (p.53). D’autre part, elle est comprise en tant que culture “ordinaire” des gens ordinaires, c’est-à-dire une culture qui se fabrique au quotidien, dans les activités à la fois banales. La question qui se pose est celle de son existence «ailleurs que dans l’acte qui la supprime» (p. 70), parce que sa dépréciation dans notre vision du monde nous impose de ne plus l’entendre et ne plus savoir en parler. Ainsi, on la définit surtout en la distinguant d’une culture savante, comprise comme LA culture par notre société.
Le chapitre IV traite surtout l’aspect linguistique de la répression culturelle. Il démontre qu’on prend en charge un langage humilié, c’est-à-dire plein d’euphémismes et d’automatismes sans se rendre compte qu’on est violé par ce langage imposé et qu’on n’arrive pas à exprimer ce qu’on veut vraiment par ce langage. En accord avec Weber, l’auteur appelle à un combat contre la violence du langage avec des moyens politiques (et non littéraires), «qui implique la prise au sérieux et les risques d’engagement» (p.82).
Le chapitre V aborde le problème de la «culture des masses» lié à un système de formation collectif: «l’université doit résoudre aujourd’hui un problème auquel sa tradition ne la préparait pas: le rapport entre la culture et la massification de son recrutement». (p.85) L’entrée massive des classes moyennes à l’université a modifié le rapport de la culture à la société. La nouvelle sélection change le sens et pose des nouveaux problèmes: avant, il y avait un rapport défini entre la société et l’université qui recevait seulement une élite, maintenant, l’université massifiée est en train de créer en elle-même une discrimination, car elle accepte et nourrit une multiplicité des cultures qui se battent en son sein pour le droit de se nommer la seule vraie culture ou la culture supérieure. La «politique du dialogue» (p.85), qui devait assurer dans les universités un mélange des cultures et une discussion pour élaborer un langage culturel neuf, a de toute évidence ratée son but, l’université n’est devenu que le champ de la collision des diversités. L’hétérogénéité énorme qui règne entre étudiants par leurs milieux, leurs origines familiales, leurs religions, leurs lectures et d’autres expériences culturelles conduit à un emploi non commun de la langue, forçant aussi l’enseignant de se méfier des mots («métaphorisation du langage» (p.95)).
[...]
[1] Toutes les citations de ce travail se référent à l’édition suivante : CERTEAU, Michel de : La culture au pluriel, Christian Bourgois Éditeur 1980 (Collection Points, Série Essais 508).