Influence des activités d'exploitation forestière sur les stocks de carbone dans les forêts de transition du Cameroun


Mémoire (de fin d'études), 2016

71 Pages, Note: 18/20


Extrait


SOMMAIRE

DEDICACE

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

LISTE DES FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

RESUME

ABSTRACT

CHAPITRE I: GENERALITES
1.1. Introduction
1.1.1. Contexte et j ustification
1.1.2. Objectifs de l’étude
1.2. Revue de la littérature
1.2.1. Définition des concepts
1.2.1.1. Forét
1.2.1.2. Changement climatique
1.2.1.3. Déforestation
1.2.1.4. Dégradation de forét
1.2.2. Foret camerounaise et exploitation forestière
1.2.3. Gestion durable des forcts
1.2.4. Aménagement forestier durable
1.2.5. Certification forestière
1.2.6. Forets au creur du cycle du carbone
1.2.6.1. Biologie : Loi d’Eichhom
1.2.6.2. Mécanisme du Cycle de carbone
1.2.7. Evolution de la déforestation et la dégradation des forcts au Cameroun
1.2.8. Activités de l’exploitation forestière
1.2.9. Moteurs du changement du couvert forestier
1.2.10. Evolution du concept du processus REDD+
1.2.11. Impact de l’exploitation forestière sur le bilan carbone
1.3. Presentation de la zone d’étud
1.3.1. Délimitation administrative
1.3.2. Relief
1.3.3. Climat
1.3.4. Sols
1.3.5. Hydrographie
1.3.6. Végétation
1.3.7. Faune
1.3.8. Environnement socioéconomique
I.3.8.I. Démographie
I.3.8.2. Activités économiques

CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODE
11.1. Matérie
11.1.1. Site d’étude
II. 1.2. Matériel technique
II.2. Métho
11.2.1. Choix du site
11.2.2. Collecte des données
11.2.2.1. Données secondaries
11.2.2.2. Données primaries
II.2.2.2.3. Choix de laméthode d’inventaire
11.2.3. Détermination de la structure du peuplement forestier
11.2.4. Evaluation des stocks de carbone a partir de la biomasse
11.2.4.1. Evaluation de la biomasse
II.. 2.4.1.3. Evaluation des stocks de carbone
11.2.5. Impact des activités d’exploitation sur les stocks de carbone
11.2.5.1.1. Mesure des dessertes forestières
11.2.5.1.2. Mesure des trouées d’abattage
11.2.5.1.3. Mesure des pares a bois
11.2.6. Traitement et analyse des données
CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION
111.1. Résultats
111.1.1. Structure du peuplement forestier
111.1.1.1. Structure diamétrique du peuplement et densité des arbres
111.1.1.2. Surface terrière
111.1.1.3. Volume de bois
III.1.2. Stocks de carbone séquestrés
111.1.2.1. Biomasse aérienne, racinaire et bois morts évalués
111.1.2.2. Stocks de carbone aérien, racinaire et bois morts évalués
111.1.2.3. Correlations entre les variables
111.1.3.1. Estimation des superficies affectées par les activités de l’exploitation forestière
111.1.3.2. Quantification des superficies affectées par les activités de l’exploitation
111.1.3.3. Impact d’exploitation sur les stocks de carbone
111.1.3.4. Comparaison des stocks de carbone

III.2. Discussi

CAPITRE IV : CONCLUSION ET PERSPECTI

BIBLIOGRAPHIE

ANNEX

REMERCIEMENTS

Ce travail a été réalisé avec le concours de plusieurs personnes a qui on tient a presenter la profonde gratitude. Qu’il me soit permis d’adresser plus particulièrement les remerciements a:

- Pr. YOUMBI Emmanuel, Chef de Département de Biologie et Physiologie Végétales (BPV) a la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I;
- Pr. ZAPFACK Louis, Maitre de Conférences, pour avoir accepté superviser ce travail malgre ses multiples occupations. Ses conseils judicieux, sa documentation et ses directives ont été d’un apport considérable a chaque étape de cette étude ;
- Dr. NGODO MELINGUI J.B., Chargé de Cours au Département de Biologie et Physiologie Végétales, pour avoir accepté de diriger ce mémoire, pour sa disponibilité, ses encouragements et les conseils prodigués ;
- tout le personnel enseignant du Département de BPV pour tous les enseignements qu’ils nous ont donné ;
- M. NWOUSOYI Eric Sylvain, Chef d’exploitation de la Société du Mbam et Kim (SMK) pour ses conseils pratiques ;
- toute l’équipe de terrain pour son encouragement et son abnégation au travail;
- tous les membres du laboratoire d’écologie, systématique et évaluation des stocks de carbone pour leurs appuis scientifiques, leurs critiques édifiantes et les corrections lors des reunions du labo ;
- mes camarades promotionnaires, la vie au quotidien n’était pas toujours facile mais une pensée vous est adressée ;
- mes frères et sreurs NGNIGNINAJOUENE Isaac, NJUNDOM Pierre, APOUNANDICHOUT Rébecca, NJAPNDOUNKE Florence, NDONKOUO Bernadette, LOUOMYOU Monique Julie, MOUNVERA Marcel, KPOUATOUMFON Micheline, NCHANDINI René, MOUNANDI Issiaka, pour leurs efforts et sacrifices ;
- MFON ARRETOUYAP Rebecca et ma fille bien aimée POUTOUNGNIGNI KPOUMIE Chanceline Mai'va;
- mes amis FOUNDIKOU Ismaël, FOUNDIRANE Patrice, ZEKENG Jules Christian, CHIMI DJOMO Cédric, SONWA FOMEKONG Theorell, MAPIE Willie Laure, KPOUMIE Ahmadou, pour leurs apports moraux, scientifiques et physiques ;
- tous ceux qui, de près ou de loin ont participé a la realisation de ce travail, qu’ils rccoivcnt ici les remerciements les plus sincères.

LISTE DES FIGURES

Fig.l. Repartition des stocks de carbone mondial

Fig.2. Cycle du carbone a l’échelle planétaire

Fig.3. Repartition des stocks de carbone par compartiment

Fig.4. Vue transversale d’une déserte forestière

Fig.5. Carte de localisation du site d’étude

Fig.6. Dispositif d’échantillonnage

Fig.7. Mesure du diamètre

Fig.8. Dispositif de mesure de la voie d’accès et piste de débardage

Fig.9. Mesure d’un pare a bois

Fig.10. Representation de la structure diamétrique des arbres

Fig. 11. Surface terrière en m2/ha en fonction des classes de diamètre

Fig.12. Repartition des stocks de carbone par classe de diamètre

Fig.13. Correlation entre la biomasse aérienne et la surface terrière

Fig. 14. Correlation entre la biomasse aérienne et la densité des arbres

Fig.15. Correlation entre les stocks de carbone et la surface terrière

Fig.16. Correlation entre le volume de bois et la surface terrière

Fig.17. Correlation entre la biomasse aérienne et le volume de bois

Fig.18. Dispersion des trouées d’abattage

Fig.19. Pourcentage et superficies détruites paries activités d’exploitation forestières

Fig.20. Proportion des stocks de carbone detruits par les activités d’exploitation forestière

Fig.21. Comparaison entre les stocks de carbone avant et après l’exploitation forestière

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I. Récapitulatif des équations de regressions pour l’estimation de la biomasse

Tableau II. Répartition de la biomasse épigée et racinaire par classe de diamètre

Tableau III. Caractéristiques des pares a bois

Tableau IV. Liste des essences exploitables échantillonnées dans la parcelle d'etude

Tableau V. Impacts des activités d’exploitation forestière sur le sol

Tableau VI. Quantification des stocks de carbone en fonction de differentes activités d’exploitation forestière

Tableau VII. Répartition des stocks de carbone détruits en fonction des activités d’exploitation dans l’AAC

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

RESUME

Les concessions forestières octroyées par un mécanisme d’adjudication au Cameroun ont de plus en plus d’intérét pour une gestion écologiquement acceptable, économiquement viable et socialement équitable. L’objectif de cette étude est de déterminer l’influence des activités d’exploitation forestière sur les stocks de carbone et informer les gestionnaires sur les modes de gestion qui optimisent le bilan carbone. Cette étude a été menée au sein de l’Unité Forestière d’Aménagement 08 003 exploitée par la Société du Mbam et Kim.

Deux layons ont été réouverts et ont permis de faire l’un inventaire floristique au sein de l’Assiette Annuelle de Coupe 6-5 avant l’exploitation ; puis trois blocs de 100 ha chacun ont été sélectionnés après l’exploitation et les différents paramètres imputables aux activités d’exploitation forestière ont été mesurés. Les transects ont été choisis pour réaliser l’inventaire floristique et évaluer la biomasse. Les mesures de différents paramètres dans la parcelle exploitée ont été faites pour évaluer les superficies dénudécs par les activités de l’exploitation forestière.

Il en ressort de cette étude que l’exploitation forestière engendre des modifications sur la structure verticale et horizontale du paysage forestier. Les stocks de carbone varient entre 19,23 tC/ha pour les morts, 32,09 tC/ha pour la biomasse racinaire et 160,33 tC/ha pour la biomasse aérienne. Les activités de l’exploitation ont contribué a une dégradation de 12,11 % de la superficie totale de l’AAC qui correspond a 8,51 % des stocks de carbone forestier détruits pour une superficie de 1167 ha. La perturbation varie d’une activité a une autre, le débardage constitue l’activité principale de dégradation des forcts ; il affecte 43,5 % de la superficie dénudée.

Mots clés : Biomasse, UFA, exploitation forestière, stocks de carbone.

ABSTRACT

Forestries concessions concedes in Cameroon of the adjudication mechanism have more interest into an ecologically acceptable management, economically viable and socially equitable. The objective of this study is to analyse how the forest exploitation activities influence the carbon stocks and to inform managers on management modes which optimized the carbon balance. Study was done within the Unite Forestry Management 08 003 under the Mbam and Kim exploitation Society.

Two (02) tracks were reopening and served as floristic inventory within AA 6-5 before exploitation; then three bocks have been taking and served in taking different parameters on the imputable forest exploitation activities. To realized the floristic inventory the transect method was used to evaluate the biomass. The area strip of the forestry exploitation activities were measured and different parameters collected in the exploited parcel.

From this study, our results revealed that forestry exploitation generate the modification of the vertical and horizontal structure of the forestry landscape. Carbon stocks varies between 19.23 tC/ha for dead biomass, 32.09 tC/ha for root biomass and 160.33 tC/ha for the aboveground biomass. Forest exploitation activities have lads the degradation of 12.11 % of the plate annual glass surface corresponding to 8.51 % of the forest carbon stocks destroyed 1167 ha for the area. The perturbation varies from one activity to another, unloading constitute the principal forest degradation activity. It affects 43.5 % of the strip surface.

Key words: biomass, UFM, forest exploitation, carbon stock.

CHAPITRE I: GENERALITIES

1.1. Introduction

1.1.1. Contexte et justification

Les foréts tropicales couvrent environ 15 % de la surface totale de la terre et contiennent environ 25 % du carbone dans la biosphère terrestre (Bonan, 2008). Les forcts du Bassin du Congo, de par leur biodiversité, constituent le second plus grand massif des forcts tropicales après le massif amazonien. Avec une superficie totale estimée a environ 200 millions d’hectares, elles couvrent 90 % des forcts tropicales denses d’Afrique (Doetinchem et Megevand, 2013). Néanmoins, la dégradation et la déforestation intensives des foréts tropicales provoquent l’émission de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère dont la production de Gaz a Effet de Serre (GES). Cette émission représente 15 a 20 % des émissions mondiales (Beilassen et al., 2008). L’augmentation de ces émissions représente l’une des preoccupations traitées au protocole de Kyoto, car eile constitue le principal facteur du changement climatique (Anonyme, 1997). En outre, Dixon et al. (2009) ont signalé que l’augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère stimule le taux de photosynthèse des arbres et peut occasionner une augmentation des taux de croissance et de production de la biomasse végétale. De plus, la forct a trois grandes influences sur le changement climatique: eile foumit un puits de carbone ; eile foumit un service environnemental unique en regulant le CO2 de l’atmosphère et eile offre une alternative aux combustibles fossiles (Alamgir et Al- Amin, 2008). De ce fait, la conservation et la protection des forcts interpellent tous les Etats impliqués et la communauté internationale.

Le gouvemement camerounais, conscient du röle de sa biodiversité et de sa dégradation alarmante, a mis sur pied des cadres réglementaires pour pérenniser une production soutenue et responsable de ses ressources naturelles. Il dispose d’un important couvert forestier estimé a 22,5 millions d’hectares de forct. avec une contribution de 6 % au Produit Intérieur Brut (PIB) national (Anonyme, 2010 a).

Les concessions forestières octroyées par un mécanisme d’adjudication pour une rotation de 15 ans renouvelable une fois sont aujourd’hui des centres d’intéret particulier. Elles representent des zones de conservation utile pour l’humanité en raison du role qu’elles jouent dans le maintien de la biodiversité, les équilibres climatiques, le phénomène de l’effet de serre et le reservoir des stocks de carbone.

Cependant, l’exploitation industrielle des forcts génère d’inévitables impacts plus ou moins directs, affectant les arbres non exploités, les zones exploitées et contribue a la fragmentation des massifs et a la diminution des stocks de carbone (Anonyme, 2007 a). Cette perte progressive de la diversité végétale diminue la quantité de carbone séquestrée par les arbres dans la biosphère terrestre et une augmentation de CO2 dans l’atmosphère.

L’amélioration du mode de gestion des forcts dans l’optique de réduire l’impact de l’exploitation forestière avec comme base la preservation de la biodiversité, la certification forestière et l’augmentation des stocks de carbone, révèle un intérét au niveau international. Car, le changement d’utilisation de terre contribue jusqu’a 25 % d’émission de CO2 (Brown, 2005). Toutefois, la Reduction des Emissions dues a la Dégradation et a la Déforestation forestière, la conservation, la gestion forestière durable et l’augmentation des stocks de carbone (REDD+) apparaissent comme les éléments incitateurs qui amènent les sociétés forestières a appliquer l’exploitation forestière a faibles impact (Anonyme, 2013 a).

Le déclin progressif de la couverture des forcts tropicales est au creur de la problématique environnementale internationale. Les politiques publiques souhaitent développer des stratégies pouvant permettre la reduction des émissions dues a la dégradation des forets dans l’optique d’atténuer le changement climatique. Pour cela, une meilleure évaluation des stocks de carbone influencés par les activités d’exploitation industrielle dans les concessions forestières est nécessaire. Les études effectuées suggèrent que jusqu’a 60 % de l’incertitude qui caractérise les estimations des émissions est causée par des connaissances insuffisantes sur les stocks de carbone dans les forets et d’autres types d’utilisation des terres (Houghton et al., 2000 ; Baccini et al., 2012).

Il a été reconnu ces demières décennies que le méthane (CH4) et le CO2 font partie des principaux GES. Ils contiennent des atomes de carbone dans leur molécule, d’ou l’intéret accordé au carbone dans le present travail. De ce fait, il est important d’améliorer les connaissances sur le bilan carbone de la gestion forestière en terme quantitatif a l’échelle d’une propriété forestière. C’est dans cette perspective que la presente étude se propose d’estimer les stocks de carbone influencés par les activités d’exploitation forestière et d’en informer les gestionnaires sur le mode d’exploitation qui optimise le bilan carbone en forct.

1.1.2. Objectifs de l’étude

L’objectif principal de cette étude est d’estimer l’impact des activités d’exploitation forestière sur les stocks de carbone dans l’Unité Forestière d’Aménagement (UFA) 08 003. Il s’agit plus spécifiquement:

- de déterminer la structure diamétrique du peuplement forestier ;
- d’évaluer les stocks de carbone a partir de la biomasse aérienne ;
- d’estimer l’impact des différentes activités d’exploitation sur les stocks de carbone.

1.2. Revue de la littérature

1.2.1. Définition des concepts

1.2.1.1. Foret

Une forct désigne une surface de territoire d’une aire minimale comprise entre 0,05 et 1 ha, dont la Couverture forestière minimale est comprise entre 10 et 30 % et est assume par des arbres susceptibles d’atteindre une hauteur minimale de 2 a 5 m a maturité ; selon ^Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La loi n° 94/01, portant regime des forcts. de la faune et de la pcchc au Cameroun définie la forct comme les terrains comportant une Couverture végétale dans laquelle prédominent les arbres, arbustes et autres espèces susceptibles de foumir des produits autres qu'agricoles (Anonyme, 1994). Dans le domaine du climat, le Protocole de Kyoto laisse une plus grande marge de manreuvre. Les pays sont libres de choisir une superficie minimale comprise entre 0,05 et 1 hectare, une densité du couvert minimale comprise entre 10 et 30 % et une hauteur minimale comprise entre 2 et 5 mètres (Beilassen et al., 2008). La forct désigne ainsi une formation forestière dense, ou des arbres forment plusieurs étages et couvrent une forte proportion de sol et une formation forestière ouverte (Laitat et al., 2004). La forct se définit également comme une formation végétale ou les espèces arborescentes sont dominantes et présentent une densité élevée.

1.2.1.2. Changement climatique

Le changement climatique se définit comme toute modification a long terme des paramètres climatiques a la surface du globe terrestre directement reliés a la variabilité naturelle ou aux activités anthropiques. Selon le Groupe d’Experts Intergouvememental sur l’Evolution du Climat (GIEC) (Anonyme, 2007 b), le changement climatique s'cntcnd comme d’une variation de l’état du climat que l’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Il se rapporte a tout changement du climat dans le temps, qu’il soit dü a la variabilité naturelle ou a l’activité humaine. Selon la Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les changements climatiques désignent des changements qui sont attribués directement ou indirectement a une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter a la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables (Anonyme, 1997).

1.2.1.3. Déforestation

La déforestation est une conversion a long-terme ou permanente des terres forestières a des fins d’utilisations non forestières. La CCNUCC la définit comme la conversion anthropique directe de terres forestières en terres non forestières (Anonyme, 1997). La deforestation dans un pays donné est done une reduction du recouvrement de la canopée en-dessous du seuil défini par ce pays (Nasi et al., 2004).

1.2.1.4. Dégradation de foret

La dégradation de forct est un processus au cours duquel « une terre forestière reste de la terre forestière et continue de satisfaire les critères nationaux de base relatifs a la superficie forestière minimale, a la hauteur des arbres et a la dimension du couvert arboré », mais qui perd progressivement des stocks de carbone a la suite de l’intervention directe de l’homme (par exemple, l’exploitation forestière, la collecte du bois de chauffage, le feu, les pâturages, etc.). La dégradation est done la conversion d’une classe de forct ayant une densité des stocks de carbone plus élevée que la moyenne en une autre classe ayant une densité plus basse que la moyenne (Doetinchem et Megevand, 2013). D’une manière générale, la dégradation des foréts est un type d’intervention anthropique entrainant la modification du couvert, de la structure et/ou de la composition et de la fonction des forcts (Souza et al., 2015).

1.2.2. Foret camerounaise et exploitation forestière

La forct camerounaise, de par sa biodiversité extraordinaire en Afrique Centrale, révèle une importance considérable sur un triple plan : sa superficie, sa richesse et sa biodiversité. Elle représente le troisième couvert forestier après le Gabon et la République Démocratique du Congo, avec environ 12 % de la superficie de la forct d’Afrique Centrale (Anonyme, 2010 a). Cette superficie a connu entre 1975 et 2004 une diminution de 3 millions d’hectares de forct dont 1,5 millions d’hectares pour l’agriculture et l’autre moitié au profit d’autres terres boisées (Anonyme, 2005). Ce qui ramène la superficie de la forct du Cameroun a 19,5 millions d’hectares. La diversité végétale est estimée a environ 10 000 espèces (Onana, 2011), ce qui fait du Cameroun le pays le plus diversifié en Afrique Centrale. En fonction de l’altitude et du climat, on peut distinguer quatre écosystèmes (Alpert, 1993) :

- la forct dense (sempervirente ou semi décidue) qui s’étend sur l’ensemble de la partie méridionale du pays. Le potentiel ligneux et biologique est immense. On y distingue trois grandes variantes : la forct littorale située sur les basses terres souvent inondées, la forct atlantique localisée entre 200 et 900 m d’altitude et la forct semi décidue (Sayer eta/., 1992).
- les savanes humides présentant des typologies variables en fonction du degré de pression de l’homme dans le processus de savanisation et du type de végétation (arbustive ou herbeuse) qui s’y développe.
- les foréts et prairies d’altitude se rencontrent dans les hautes terres et se subdivisent en trois étages : la forét sub-montagnarde entre 200 et 900 m d’altitude, la forét montagnarde entre 900 et 3 000 m d’altitude et la prairie afro-subalpine a partir de 3000 m d’altitude et rencontrée sur le mont Cameroun et le Kilum-Ijim (Robert et al., 2006).
- les savanes du nord se subdivisent en savanes arbustives et arborées soudano- guinéennes, savanes boisées et foréts claires sèches médio-soudanaises et les savanes boisées soudano-sahéliennes (Letouzey, 1985).

Cependant, l’exploitation forestière au Cameroun date de la période coloniale allemande dès le début du XXeme siècle. Elle est poursuivie par l’administration coloniale francaisc après la première guerre mondiale. Au cours de cette périodc. le Cameroun démontrait déja une volonté de gérer ses ressources forestières en combinant l’exploitation de rente et de conservation (Hédin, 1930).

D’abord, concentrée dans la zone cötière, l’activité extractive du bois va progressivement s’étendre vers l’intérieur du pays a travers les voies de communication (chemins de fer, routes et cours d’eau). Jusqu’en 1970, la forct camerounaise a toujours été considérée sous un angle financier, done étudiée et classée en fonction de la richesse et de l’abondance de ses essences plus ou moins commercialisables (Pokam, 1998). Très vite, la nécessité de reformer le cadre légal régissant l’activité va se ressentir. Ainsi, le code forestier de 1994 réglemente l’exploitation forestière en plusieurs titres d’exploitations a savoir: convention d’exploitation, vente de coupe, permis d’exploitation, autorisation personnelle de coupe, autorisation de récupération de bois, autorisation d’enlèvement de bois et l’exploitation en regie pour les forcts communautaires et celles des particuliers. Ce code forestier classe les forets camerounaises en deux domaines :

- le Domaine Forestier Permanent (DFP) constitué de terres défmitivement affectées a la forct et /ou a l’habitat de la faune. Il comprend les foréts domaniales (aires protégées et les reserves forestières) et les forets communales ;
- le Domaine Forestier Non Permanent (DFNP) qui est un domaine a vocation multiple, se constituant de terres sous couvert forestier susceptibles d’etre affectées a des utilisations autres que forestières. Il est composé des foréts du domaine national, les foréts communautaires et les foréts privées.

Pour consolider le secteur forestier et améliorer davantage l’exploitation forestière, l’exploitation a faible impact a été introduite dans la littérature forestière. Cette notion est apparue au début des années 1990 de manière concomitante au concept de Gestion Durable des Forets (GDF). Cette technique est susceptible de réduire de 15 a 20 % les émissions de CO2associées aux opérations forestières (Beilassen et al., 2008).

1.2.3. Gestion durable des foréts

Contrairement a d’autres disciplines qui ont été fondées, soit sur le désir d’améliorer le bien-étre humain, soit sur la soif de la connaissance, la foresterie semble trouver son origine dans la peur de détruire (Anonyme, 1986).

Ce concept était déja explicite dans la littérature forestière Allemande du XVIII6 siècle. Au début du XIXe siècle l’allemand Hartig décrivait la gestion durable des foréts plus ou moins en ces termes : «tout bon gestionnaire doit procéder a l’évaluation des peuplements forestiers sans perdre du temps, puis les utiliser autant que possible, mais toujours de facon a laisser aux générations futures au moins autant de bénéfice que les générations actuelles » (Kouna, 2006). Selon Eba’a et Mbolo (2006), la gestion durable apparait comme un ensemble de pratique et de technique que les gestionnaires de ressources naturelles renouvelables mettent en application pour essayer d’atteindre l’idéal du développement durable.

Cette volonté de gestion durable des forcts se manifeste en Afrique Centrale par l’adoption d’un plan de convergence, dénominateur commun sur lequel les différents Etats signataires conviennent de s’entendre pour engager des actions nationales et sous regionales en faveur de la gestion durable des écosystèmes forestiers de l’Afrique Centrale.

Pour poursuivre l’idéal de gestion durable des ressources forestières, le Cameroun a entrepris au cours de ces demières années, un certain nombre d’actions pour garantir une exploitation rationnelle de ses forcts. afin de preserver sa biodiversité et d’assurer la pérennité de son patrimoine forestier.

1.2.4. Aménagement forestier durable

Avec l’avènement du concept de développement durable au début des années 1990, le principe de non-épuisement de la ressource ligneuse, qui caractérisait l’idée initiale d’aménagement forestier n’a plus été considéré comme süffisant. La nécessité de prendre en compte les fonctions écologiques et sociales de la forct dans les activités d’exploitation s’est alors développée, sous l’impulsion notamment de la FAO (Anonyme, 1994 b) et de l’Organisation Internationale de Bois Tropicaux (OIBT) (Anonyme, 1992 a) conduisant a l’instauration du principe d’aménagement durable des forcts. L’élément central sur lequel repose cette nouvelle formule d’aménagement reste néanmoins, comme pour l’aménagement forestier, la planification de l’exploitation a moyen et a long terme (une trentaine d’années) des activités d’exploitation sylvicoles (Leroy et al., 2013).

C’est ainsi que la réforme des codes forestiers des Etats d’Afrique Centrale entreprise entre 1994 et 2002 a généralisé l’utilisation des plans d’aménagement pour la gestion des forcts du Bassin du Congo (Karsenty, 2006). Ces plans d’aménagement visent a la gestion durable, concept qui dépasse celui de gestion soutenue en intégrant les fonctions écologiques et sociales de la forct (Anonyme, 1992 b ; Estève, 2001).

L’aménagement durable est done pour certains auteurs une manière très directe de protéger les forcts et leurs qualités environnementales. Il constituerait meme une norme environnementale intégrant efficacement les trois piliers du développement durable (économique, écologique et sociale) (Carret, 2002 ; Samyn et al., 2011). La gestion durable peut étre évaluée a l’aide des critères et indicateurs, dont la satisfaction ouvre la voie a la certification (Mimbimi et Foteu, 1999 ; Anonyme, 2003).

1.2.5. Certification forestière

Face aux constats environnementaux et sociaux de la fin des années 1980, divers acteurs intemationaux se sont organisés, a la suite de Rio, pour développer des Principes, Critères et Indicateurs (PCI), ainsi qu’un processus d’éco-certification permettant d’encadrer rapidement et efficacement les pratiques d’exploitation forestière sur le plan environnemental et social (Smouts, 2001). Les opinions publiques nord-américaines et européennes nccs a la meme époque se sont mobilisées pour un boycott total des bois tropicaux sur le marché, afin de sauvegarder l’avenir des forcts tropicales (Mayet, 2004). Ce boycott n’a pas produit les effets escomptés, d’ou l’introduction du concept de certification forestière. Cette demière se définit comme un processus indépendant devaluation et de contröle de la qualité de la gestion des forcts sur la base de principes, critères et indicateurs préétablis et acceptés. Selon Franbah (2001), la certification forestière est une mesure conduite par un organisme tiers qui assure comme vrai que l’exploitation forestière est faite conformément aux normes de gestion durable des forcts.

1.2.6. Forets au caur du cycle du carbone

Les considérations relatives au carbone stocké dans les écosystèmes forestiers remontent au début des années 1980, parallèlement aux preoccupations scientifiques concemant les changements du climat a l'échelle globale. Des travaux antérieurs ont montré qu'a l'échelle planétaire, 90 % du carbone contenu dans la biosphère terrestre se trouvait dans les écosystèmes forestiers (biomasse et sol) (Armentano et Ralston, 1980), constituant ainsi d'importants puits de carbone (Tans et al., 1990 ; Bonan, 1991).

Selon le GIEC, meme si le CO2 est le gaz qui a le plus petit pouvoir de réchauffement par molécule, il est celui qui a contribué le plus au réchauffement climatique depuis 1750. Le cycle du carbone est complexe et fait intervenir différents reservoirs. Le plus important est constitué par les océans qui stockent 39 200 milliards de tonnes de carbone (GtC), soit environ 93 % du carbone de la planète (Anonyme, 2007 b). Les 7 % restants se répartissent entre la biomasse terrestre, les sols et l’atmosphère (Fig.l). Avec 750 GtC, cette dernière représente moins de 2 % du carbone de la planète. Les forets constituent un stock très important puisqu’elles represented plus de la moitié du carbone des terres émergées, soit 1 120 GtC (Anonyme, 2007 b). Selon la FAO, les écosystèmes forestiers contiennent plus de carbone par unité de surface que tout autre type d’utilisation du sol, et leurs sols, qui contiennent a peu près 40 % du carbone total, sont d’une grande importance dans la gestion forestière (Anonyme, 2002).

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Fig.l. Répartition des stocks de carbone mondial (Anonyme, 2007 b).

Les quantités de carbone séquestrées dans ces différents reservoirs ne sont pas figées. Il existe de nombreux flux entre ces derniers (Fig.2). Ainsi, les flux entre les écosystèmes forestiers et l’atmosphère sont de l’ordre de 120 GtC/an au niveau mondial. Les absorptions sont dues a la photosynthèse qui absorbe le CO2 atmosphérique. Les rejets s’expliquent par les phénomènes de respiration (autotrophe et hétérotrophe) ainsi que par les perturbations (climatiques et sylvicoles). Ces flux sont loin d’etre négligeables puisque la déforestation tropicale est responsable de 17,4 % des émissions de GES au niveau planétaire (Anonyme, 2009 a).

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1.2.6.1. Biologie : Loi d’Eichhorn

La croissance des arbres est un phénomène biologique complexe (Pretzsch, 2009) qui résulte de l’activité des bourgeons (croissance primaire, ou accroissements en longueur des axes) et du cambium (croissance secondaire, ou accroissement en épaisseur des axes). Cette croissance des arbres est éminemment variable puisqu’elle dépend du patrimoine génétique de l’individu, de son environnement (sol, atmosphère), du stade de développement (vieillissement des tissus) et de Faction des hommes (modification de l’environnement ou de l’arbre lui-mcmc comme les élagages ou les failles). Ces accroissements en longueur et épaisseur se font grace a la photosynthèse.

1.2.6.2. Mécanisme du Cycle de carbone

Dans les écosystèmes forestiers, les flux de carbone les plus importants sont causés par la photosynthèse (fixation de carbone) et la respiration (émission de carbone) (Campagna, 1996). Les plantes assimilent le CO2 atmosphérique et le transforment en sucres. La majorité de la photosynthèse se fait dans le feuillage mais aussi (très peu) dans les tiges, les branches, l'écorce, les cotylédons, les bourgeons et les fruits (Waring et Schlesinger, 1998). L'équation chimique qui décrit la photosynthèse est la suivante :

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Le carbone séquestré par les arbres pendant la photosynthèse est stocké dans différents compartments (Fig.3).

En général, plus de 35 a 60 % du carbone fixé est réémis sous forme de CO2 par la respiration liée a la croissance et a l’entretien des tissus des végétaux, la moyenne étant d’environ 50 % (Waring et Schlesinger, 1998). La respiration est le processus métabolique qui permet a l'arbre de libérer et d'utiliser l'énergie emmagasinée dans les glucides synthétisés durant la photosynthèse. L'équation de la respiration est la suivante :

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Fig.3. Repartition des stocks de carbone par compartiments (Locatelli, 2005).

L’augmentation récente des concentrations de certains gaz dans l’atmosphère contribue a accroitre le réchauffement global de la planète par effet de serre et pourrait amener des déséquilibres planétaires (modification du climat, montée du niveau des eaux, augmentation des catastrophes naturelles, etc.) irrémédiables.

1.2.7. Evolution de la déforestation et la dégradation des forets au Cameroun

Selon la FAO, le taux annuel moyen de déforestation au Cameroun pour la période 1980-1995 est de 0,6 %, soit une perte de près de 2 millions d’hectares (Anonyme, 1998). Ce taux serait monté a 0,9 % dans la période 1990-2000 et atteint 1 % entre 2000 et 2005 (Anonyme, 2006). Les travaux récents de Duveiller et al. (2008), ont revu les chiffres de la FAO a la baisse. Ils estiment le taux annuel moyen de déforestation nette a 0,14 % pour la période 1990-2000, avec une moyenne de déforestation brute de l’ordre de 0,20 %. Avec ces chiffres, le Cameroun apparait comme le deuxième pays du Bassin du Congo, après la RDC (0,2 %), ayant le taux de déforestation le plus élevé. A cöté de la déforestation, la dégradation apparait comme le phénomène le plus répandu dans les forcts camerounaises, bien que les statistiques y relatives soient plutöt rares. L’évaluation des ressources forestières nationales entre 2003-2004 indique que 25 % des foréts camerounaises ne sont pas perturbées (Anonyme, 2007 a). Ce qui révèle que les 1/3 de ce couvert forestier ont subi des pressions, notamment d’une exploitation forestière sélective, connue comme principale cause de la dégradation. La LAO indique que 59 % de la superficie des unités forestières d’aménagement avaient déja été exploitées au moins une fois (Anonyme, 2008 a). La mesure de la dégradation qui fait autorité est, une fois de plus, celle de Duveiller et al. (2008), avec un taux de dégradation nette de 0,01 % pour la période 1990-2000. La déforestation et la dégradation des forcts constituent les étapes cruciales qui contribuent énormément a la diminution de la biomasse végétale et par conséquent les stocks de carbone disponibles. Lorsqu’une forct est exploitée de manière sélective, 10 a 30 % de sa biomasse aérienne est coupée. Seul 10 % du bois coupé finit en produits bois. Les 90 % restants pourrissent rapidement et sont par conséquent convertis en CO2 dans les 10 a 20 années suivantes (Anonyme, 2007 b).

1.2.8. Activités de l’exploitation forestière

Les activités de l’exploitation forestière regorgent de différentes phases de l’exploitation forestière. Selon Durieu et al. (1998), on distingue cinq (05) activités qui ont des effets directs sur le peuplement forestier a savoir : l’installation de base vie, le réseau de route d’évacuation (route primaire et secondaire), l’abattage (trouées et manreuvre), le débardage et son réseau de pistes et les emplacements de stockage de grumes (pares a bois). Cependant, les désertes forestières sont subdivisées en routes et pistes :

- les routes primaries ou permanentes, assurent la circulation intensive des grumiers durant une longue période. Elles doivent ctrc suffisamment large pour permettre les croisements des grumiers et ensoleillées pour faciliter le séchage du sol après les pluies et éviter ainsi l’embourbement des routes.
- les routes secondaries ont une durée de quelques mois, moins large et également ensoleillées.
- les pistes de débardage permettent de transporter les grumes de l’emplacement de l’arbre sur piedjusqu’au pare de stockage. Hirsh et al. (2013) repartissent les désertes forestières en deux (02) compartments : la bande de roulement et la bande d’ensoleillement.
- les bandes de roulement représentent la chaussée ou la circulation par les véhicules est permanente. C’est une zone dont la perturbation est totale ;
- les bandes d’ensoleillement représentent l’espace dégagé pour permettre le séchage des routes et pistes. C’est une zone a perturbation partielle car tous les arbres ne sont pas abattus (Fig.4).

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Fig.4. Vue transversale d’une déserte forestière (Hirsh et al., 2013).

1.2.9. Moteurs du changement du couvert forestier

Dans le document « notes de reflexion sur le plan de preparation », élaboré par le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature sur les discussions internationales sur les changements climatiques, le Cameroun dresse une liste de causes directes et indirectes de la déforestation et de la dégradation des forcts. rangées visiblement par ordre d’importance : le développement des activités agricoles, l’exploitation illégale du bois, l’exploitation du bois de feu, l’exploitation forestière industrielle, le développement du secteur minier, la croissance démographique, le développement de l’infrastructure routière, les feux de brousse et le système d’héritage qui peut induire une fragmentation de la foret entre héritiers et la dégradation de son couvert (Anonyme, 2009 b).

1.2.10. Evolution du concept du processus REDD+

Le mécanisme REDD+ consiste a attribuer une valeur a la quantité de carbone stockée par la foret sous la forme de « credits carbone ». Ces credits seraient payés par les pays industrialisés aux pays en développement pour atténuer les effets du changement climatique via la reduction des émissions de GES au travers des activités de reduction de la déforestation, dégradation forestière, la conservation, la gestion durable des forcts. l’accroissement des stocks de carbone forestier. Les paiements se feraient sur la base de la quantification des stocks de carbone et des émissions évitées. Ce mécanisme est apparu de facon progressive dans les débats, lors de la onzième Conference des Parties (COP. 11) en décembre 2005 a Montreal, avec la défmition du processus de Reduction des Emissions dues a la Déforestation (RED). Deux ans plus tard, les parties se sont accordées a Bali en 2007 (COP.13) sur la possibility de prendre en compte, outre les activités de lutte contre la déforestation, des activités de reduction de la dégradation des forcts. Le concept de RED s’est ainsi élargit a REDD (le second D désignant la Dégradation) puis a REDD+ en 2009 a Copenhague, le + caractérisant, «la preservation, la gestion durable des forcts. et le renforcement des stocks de carbone forestiers dans les pays en développement». En 2010 lors de la COP 16 de Cancun, les parties ont acté un financement en trois phases a savoir: la preparation ; la mise en reuvre ; la rémunération aux resultats (Beme, 2012).

Conscient des dégâts qui minent le secteur forestier, le Cameroun s’est engagé dans la mouvance REDD+ au niveau international. Cette conscience se manifeste par la validation du Readiness Plan Idea Note (R-PIN) en 2008 (document presentant la situation préparatoire du Cameroun a participer au REDD+) et du Readiness Preparation Proposal (R-PP) en 2012 (document défmissant les activités a mener pour la preparation du Cameroun au mécanisme REDD+) (Anonyme, 2013 b). Elle se manifeste également par la ratification de la CCNUCC le 19/10/1994 et l’adhésion au protocole de Kyoto le 23/07/2007.

1.2.11. Impact de l’exploitation forestière sur le bilan carbone

Plusieurs études ont montré que l’exploitation forestière influence la quantité de carbone dans un écosystème (Eriksson et al., 2007 ; Boisvenue et al., 2012 ; Neilson et al., 2007). De facon générale, l’exploitation forestière diminue l’âge moyen de la forct. L’extraction de bois réduit les peuplements les plus âgés qui stockent plus de carbone et modifie la distribution des classes d’âge vers un rajeunissement (Kurz et al., 1998). Les travaux de Mezzei en 2010 montrent que pour les intensités d’exploitation de 3, 6 et 9 tige/ha l’exploitation réduit les stocks de carbone du peuplement de l’ordre de 14 % (29 MgC/ha), 22 % (47 MgC/ha) et 31 % (64 MgC/ha) respectivement. Kankeu et al. (2013) rapportent que, pour un prélèvement de 0,47 tige/ha dans une AAC de 1620 ha de superficie, l’ouverture des pares a bois, l’ouverture des routes principales et secondaries reduisent respectivement 429.920 tC, 1 244,0661 tC et 646,573 tC. Les pistes de débardage et les bretelles détruisent respectivement 1 384,547 tC et 330,057 tC, ainsi que les trouées d’abattage qui culminent la destruction des stocks de carbone avec une valeur de 2 742 tC. Ceci en considérant les stocks de carbone de la foret secondaire a 169,26 tC/ha (Zapfack et al., 2013). Brown et al. (2005) foumissent une erreur dans l’estimation de la biomasse de la forct de 37 % (276,7 ± 103,9 tC/ha). Au Brésil, dans l’État du Para, pour une extraction de volume de bois de 30 m3/ha, Sexploitation a faible impact diminue d’environ 5 9,4 tC/ha) les stocks de carbone de la forct (186 tC/ha) au bout de 30 ans (Keller et al., 2004).

Sexploitation conventionnelle sur 180 000 ha libérerait selon les deux (02) taux d’extraction :

- pour une exploitation moyenne de 10 m3/ha (0,5 arbre exploité/ha) : 1 314 000 tC, auxquels il faut ajouter les pistes (7 % de la superficie productive x 0,00683 kgC/m2), les routes (1 % de la superficie productive multipliée par 0,028 kgC/m2), respectivement 245 800 tC et 504 000 tC, soit un total de 1 941 000 tC ;
- pour une exploitation moyenne de 20 m3/ha (1 arbre exploité/ha) : 2 628 000 tC, auxquels il faut ajouter les pistes et les routes, respectivement 245 800 tC et 504 000 tC, soit un total de 3 378 000 tC (Durrieu et al., 2011).

L’étude menée par Brown et al. (2005) au Nord de la République du Congo montre que pour une intensité de prélèvement de 0,53 tige/ha (11 m3/ha de volume de bois extrait), 8 tC/ha sont libérées par Sexploitation forestière sous plan d’aménagement et Sexploitation a faible impact. Ces memes auteurs donnent un chiffre de 10,2 tC/ha par extrapolation sur 1 194 ha par image satellite. Un mètre cube extrait représente 0,27 tC extraite de la forct et 0,46 tC de dégâts sur le peuplement résiduel et les résidus d’exploitation, soit 0,73 tC/m3. Cette valeur constitue le facteur de conversion de la biomasse. Un mètre de piste de débardage de largeur moyenne de 4,5 m libère 6,83 kilogrammes de carbone (kgC) et un mètre carré de route libère 0,028 tC.

Les stocks de carbone calculés par Mugnier et al. (2009) sur 4,8 millions d’hectares de forct dans le bassin du Congo varient de 162 a 150 tC/ha en utilisant soit la méthode par défaut du GIEC (2006), soit la méthode allométrique (Chave et al., 2005) avec une incertitude de 9,2 %. Lewis et al. (2009), sur 163 ha (79 parcelles) répartis dans dix pays du bassin du Congo, foumissent des stocks de carbone épigés de 202 tC/ha, pour les arbres de plus de 10 cm de diamètre. Djuikouo et al. (2010), sur 14 ha (14 parcelles) dans trois types de forcts différents (de la forct sur terre ferme a la forct inondable), donnent des valeurs ramenées en tC/ha épigées de 283 a 182 pour les arbres de plus de 10 cm de diamètre.

1.3. Presentation de la zone d’étude

1.3.1. Délimitation administrative

La commune de Ngambé-Tikar couvre une superficie de 7 200 km2.Elle se situe dans le Département du Mbam et Kim, Region du Centre. Elle est limitée au Nord par les Arrondissements de Bankim et Magba, au Sud par les Arrondissements de Deuk et Ngoro, a l’Ouest par les Arrondissements de Njimon, Malantouen et Massangam et a l’Est par l’Arrondissement de Yoko.

1.3.2. Relief

L’UFA est située dans une zone forestière, parsemée par endroit de vastes étendues de savanes. Zone de transit forct-savanc. l’UFA fait partie du grand ensemble appelé plaine tikar. Ce territoire presente dans son ensemble un paysage constitué de plateaux formant de légères ondulations. L’altitude moyenne varie entre 600 m et 700 m. Il existe cependant, des endroits au relief assez accidenté et particulièrement dans la zone centrale de l’UFA ou l’altitude va jusqu’a 1 000 m. Dans cette region, les thalwegs sont de formes convexes alors que les cretes des plateaux sont concaves. Ces thalwegs sont assez marqués et dessinent un réseau distinct marecageux par endroit (Anonyme, 2008 b).

1.3.3. Climat

Sur le plan climatique, l’UFA connait un climat équatorial de type guinéen avec deux saisons de pluie (une petite saison d’avril a juillet et une grande saison de septembre a novembre) et deux saisons sèches (une grande saison de novembre a mars et une petite saison de mi-juin a mi-aout). Ues precipitations varient entre 1 500 mm et 2 000 mm avec une température moyenne de 27°C (Anonyme, op. cit.)

1.3.4. Sols

Ue Département du Mbam et Kim presente dans l’ensemble des sols a texture généralement sablo-argileuse surtout dans les regions de savanes, les sols a texture argilo- limoneuse ou sablo-limoneuse dans les bas-fonds et les plaines, puis limoneuse dans les zones forestières. U’activité biologique dans ces sols est intense du fait de la presence d’organismes tels que les vers de terre, les termites et autres micro-organismes. D’après les études pédologiques menées dans l’Arrondissement de Ngambé-Tikar, deux types de sols existent dans cette region :

- les sols ferralitiques peu favorables a l’agriculture ;
- les sols hydromorphes dans les plaines et les bas-fonds favorables a quelques cultures comme le taro et le mai's (Dounias, 2014).

1.3.5. Hydrographie

Ue réseau hydrographique de la region est très important. On divise ce réseau en deux grands groupes a savoir :

- a l’Est, les cours d’eau tributaries de la rivière Kim qui constituent en meme temps la limite naturelle Est de la concession. Ils sont en majorité peu importants et sont caractérisés par leur regime irrégulier. Ces cours d’eau disparaissent généralement pendant la saison sèche. On peut citer entre autres le Ngwa, Ndou, Bli et Te ;
- a l’Ouest de la concession, les cours d’eau tributaries du Mbam sont plus importants.

Il s’agit des rivières Ngou et Mpo. Les deux cours d’eau coupent la concession et rccoivcnt un grand nombre d’affluents. Les rivières Mpo et Mo fusionnent plus bas pour se jeter dans la rivière Djim affluent du Mbam (Anonyme, 2008 b).

1.3.6. Végétation

Elle est située dans une zone de transition. Cette végétation est constituée a 30 % de savanes arbustives et de 70 % de forcts denses. La plupart des forcts denses annoncent la proximité d’un point d’eau. D’une manière générale, la forct se rencontre a partir de Ngoumé jusqu’a Ngambé-Tikar. Les plus vastes savanes se localisent surtout entre Nditam et Ngoumé. Dans ces savanes, on note la presence des espèces suivantes : Psorospermum februfigum, Hymenocardia lyrata, Crossopterix febrifuga. Comme herbacées, on rencontre majoritairement les espèces telles que : Imperata cylindrica, Afromomum latifolium, Hypparrhenia sp., Chromolaena odorata.

En zone de forct. les espèces exploitables les plus rencontrees sont: Triplochiton scleroxylon (Ayous), Sterculia rhinopetala (Lotofa), Entandrophragma cylindricum (Sapelli), Kossipo (Entandrophragma candollei). Milicia excelsa (Iroko), Eribroma oblonga (Eyon), Piptadeniastrum africanum (Dabema), Khaya anthotheca (Acajou blanc), Pycnanthus angolensis (Ilomba), Pterigota macrocarpa (Koto), Erythropleum ivorensis (Tali), Terminalia superba (Fraké), etc. (Anonyme, op. cit.).

1.3.7. Faune

L’UFA, exploitée par la SMK, abrite diverses espèces. Elle reste extrémement diversifiée et dense. Malgré la recrudescence des chasseurs, la faune sauvage est peuplée d’espèces telles que : Manis gigantea (Pangolin géant), Pan troglodytes (Chimpanzés), Atherurus africanus (Arhérure) alors que la faune aquatique est représentée par Oreochomis niloticus (Tilapia), Hippopotamus amphibus (Hippopotame) et la faune domestique est surtout constituée des bovins, caprins, des suidés et des volailles (Dounias, 2014)

1.3.8. Environnement socioéconomique

Deux principaux groupes ethniques partagent cette zone de Ngambc-Tikar a savoir :

- les Tikars répartis dans six (06) villages dont: Nditam, Bioko, Ngoundji, Gah, Manso et Ngambé-Tikar;
- les Bamouns (region de Malantouen et de Massangam) représentés dans cinq (05) villages a savoir : Mankouombi, Manguiémbou, Mantoum, Mapou et Mankoutombou.

A ces principaux groupes ethniques, s’ajoute une proportion faible d’allogènes. Ces allogènes sont en majorité des originaires du Nord Cameroun et de la zone anglophone du Nord-Ouest. En marge de ces groupes ethniques sus-cités, on rencontre également les Medjang ou pygmées et les bororo (Anonyme, 2008 a).

1.3.8.1. Démographie

La population de la region de Ngambé-Tikar est estimée a 18 000 habitants environ. Elie est essentiellement agricole et constituée de 90 % des Tikar, 4 % des pygmées et 6 % des bororos peuple nomade et grands éleveurs auxquels il faut ajouter d’autres peuples venus des Regions de l’Ouest, de l’Adamaoua et des communes voisines de la Region du Centre attires par l’activité économique de la commune.

Cette commune se compose de quatre grands poles de concentration des populations : Ngambé-Tikar, Kong, Nditam et Gah, auxquels il faut ajouter les campements pygmées de Mbondé par Nditam, de Ngoumé, de Yah par Ngambé-Tikar et de Gah. Les populations pygmées constituent une couche très vulnérable compte tenu de leur inadaptabilité a la vie moderne.

1.3.8.2. Activités économiques

L’activité économique de la commune est essentiellement basée sur l’agriculture extensive (cultures vivrières et de rente) et l’élevage. Comme cultures vivrières, on y cultive : le mai's, le manioc, le bananier plantain, l’igname, le macabo, la patate, les arbres fruitiers et comme cultures de rente : le cacao, le café, le palmier a huile etc. Quant a l’élevage, il y a une poussée de plus en plus accrue de l’élevage des bovins, des caprins, des ovins, des porcins et élevage domestique de la volaille (Dounias, 2014).

[...]

Fin de l'extrait de 71 pages

Résumé des informations

Titre
Influence des activités d'exploitation forestière sur les stocks de carbone dans les forêts de transition du Cameroun
Université
University of Yaoundé 1
Note
18/20
Auteur
Année
2016
Pages
71
N° de catalogue
V931799
ISBN (ebook)
9783346252548
ISBN (Livre)
9783346252555
Langue
français
Annotations
Mémoire bien rédigé, respecte les normes scientifiques
Mots clés
Stocks de carbone, Biomasse, Exploitation forestière, Cameroun
Citation du texte
Hubert Mounmemi Kpoumie (Auteur), 2016, Influence des activités d'exploitation forestière sur les stocks de carbone dans les forêts de transition du Cameroun, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/931799

Commentaires

  • Les forêts tropicales sont sujettes à des multiples menaces dont l'exploitation forestière en fait un facteur. Connaître l'influence de ce facteur sur les stocks de carbone constitue un levier pour réduire les phénomènes du changement climatique et de booster le mecanisme REED+.

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