Extrait
Inhalt
I INTRODUCTION
1. LE DIASYSTEME
2. L'ARGOT
3. L'ARGOT DANS LE DIASYSTEME
4. TERMINOLOGIE
5. CARACTERISTIQUES
6. L’ARGOT DANS LA LINGUISTIQUE ET LE 'VRAI' ARGOT COMME ART DE VIVRE
II LA DIMENSION DIACHRONIQUE
III LES DIMENSIONS DIASTRATIQUE ET DIATOPIQUE
1. L'ARGOT (XVIIE AU XVIIIE SIECLE)
a. Définition
b. Fonction
c. Caractéristiques
d. Exemples
2. LE ‘JARGOT’ (XIXE SIECLE)
a. Définition
b. Fonction
c. Caractéristiques
d. Exemples
i. Le javanais
ii. Le loucherbem
IV LA DIMENSION DIAPHASIQUE (XXE SIECLE)
a. Définition
b. Fonction
c. Caractéristiques
d. Exemples
i. Chansons
ii. Littérature
iii. Bande Dessinée
V CONCLUSION
1. RESUME
2. REGARD VERS L'AVENIR
3. REMARQUE FINALE
VI ANNEXE
1. SCHÉMA
2. EXEMPLE I : MOTS POUR LES PARTIES DU CORPS (MILIEU CRIMINEL)
3. EXEMPLE II : ARISTIDE BRUANT « AH ! LES SALAUDS ! » (FIN XIXE/DEBUT XXE SIECLE)
4. EXEMPLE IIIA : ALPHONSE BOUDARD :LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES(1991)
5. EXEMPLE IIIB : AUGUSTE LE BRETON :ILS ONT DANSE LE RIFIFI(1991)
6. EXEMPLE IV : MOMO LE COURSIER (2002)
VII BIBLIOGRAPHIE
I INTRODUCTION
Ce mémoire va essayer de décrire le statut de l’argot à travers les siècles, avec une accentuation du XVIIe jusqu’au XXe siècles.
Dans la première partie, je vais, tout d’abord, parler du diasystème et de l’argot pour, ensuite, attribuer à l’argot sa place dans le diasystème. Puis, je vais donner un récit assez court de la terminologie du mot << argot >> pour ensuite indiquer les caractéristiques stables de l’argot à travers les siècles. Cette partie sera conclue par l’opposition de l’argot comme un art de vivre et l’argot dans la linguistique.
La deuxième partie donnera un résumé des documents les plus importants quant à l’argot. C’est ces documents-là qui servent comme base pour les études de l’argot. Ensuite, la troisième partie va parler des dimensions diastratique et diatopique de l’argot. Pour les XVIIe et XVIIIe siècles, on va parler de << l’argot >>, pour le XIXe siècle plutôt du ‘jargot’. Les deux sous-parties sont toutes les deux partagées en quatre parties : la définition, la fonction, les caractéristiques particuliers ou prononcés à une époque donnée, et des exemples.
Puis, la quatrième partie va examiner l’argot sous l’angle de la diaphasie. Cette considération s’occupera surtout des éléments argotiques dans le français du XXe siècle jusqu'à nos jours. On va donc appeler cette étape de l’argot << le français argotique >> . Elle aussi sera partagée dans les quatre sous-parties mentionnées pour l’argot et le ‘jargot’.
Enfin, la conclusion va résumer le mémoire, et avant quelques remarques finales elle va essayer de contempler la signification de tout ce qu’on a appris dans ce mémoire pour l’avenir de la langue française.
Cette dernière grande partie va être suivie par un schéma qui résume le mémoire en gros. Ensuite, j’ai joint les extraits qui m’ont servis comme exemples pour les troisième et quatrième parties avec une traduction des mots argotiques qui se trouvent dedans. Et tout à la fin, j’ai mis la bibliographie de toutes les œuvres dont je me suis servies pour ce mémoire.
1. LE DIASYSTEME
C’est Coseriu1 qui a introduit le terme << diasystème » dans la linguistique. Dans ce système il y a trois dimensions, dont deux qui dépendent du locuteur et une qui dépend de l’usage.
Tout d’abord, il y a la dimension diatopique, une variété régionale. Ensuite il y a la dimension diastratique, une variété sociale. Ces deux dimensions dépendent du locuteur. La troisième dimension, celle qui dépend de l’usage, c’est la dimension diaphasique. La dimension diaphasique est la dimension qui nous permet de nous servir de différents registres d’après une certaine situation de communication.
Pour la description des variétés il faut introduire une << norme »: le français standard2.
2. L'ARGOT
L’argot – que j’appelle dans ce mémoire, selon l’époque, aussi ‘jargot’ et français argotique - c’est tout d’abord un lexique qui appartient à la langue parlée et qui est étroitement lié à une situation de communication3. Cette situation de communication est définie par le lieu où elle se déroule, ses circonstances, son contenu, ses interlocuteurs, etc. Dans une telle situation de communication, l’argot double le vocabulaire usuel en se servant de son propre lexique, un lexique imagé. A la base, l’argot était une activité sociale de communication à l’intérieur d’un groupe plus ou moins important et assez restreint. Ce n’est qu’au XXe siècle que son statut diminuera et deviendra de plus en plus, mais pas exclusivement, le produit de cette activité sociale.
En général, on peut dire que, dans l’argot, la forme est moins importante que la fonction car la création de ce lexique nouveau répondait toujours à certains besoins et n’était jamais une entité stable. C’est d’après le besoin d’un groupe à un moment et dans une situation donnés que sa fonction peut avoir une valeur cryptique, ironique, identificatoire, expressive, stylistique, snobé, économique, esthétique ou ludique, ou qu’il peut, en même temps, servir à exclure des non-initiés et de renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe.
Comme l’argot n’est pas une langue mais un lexique, une analyse est seulement possible en s’occupant de son usage. Quoique, dans la linguistique, on ne comprenne pas l’argot comme un art de vivre, mais comme une partie importante de la langue française qu’il faut étudier si l’on veut en avoir une description complète, il est quand même impossible de le séparer entièrement d’une certaine situation de communication puisque c’est là ou se trouve son point de naissance.
De plus, il ne faut pas oublier de dire que beaucoup de mots d’argot sont des termes « techniques » qui appartiennent au monde du vol, considéré dans un certain milieu comme une profession comme les autres. Donc, l’argot est souvent très proche du jargon.
Pour identifier un mot d’argot, il faut tenir compte de sa fonction dans une situation communicative, du statut des interlocuteurs, de la situation-même et du sujet. Cette liste n’est pas exclusive. Les procédés morphologiques de l’argot sont limités aux règles de la langue commune, tandis que, dans le domaine de la sémantique, l’imagination a libre cours. Ce qui est à remarquer dans l’argot, c’est sa prédilection de métaphores, qui sont souvent des métaphores dites génériques. C’est-à-dire qu’il existe, par exemple, toute une série synonymique qui équivaut le pain à l’argent, d’où le mots d’argot blé, grain, millet, michon, carme pour ‘argent’ et le verbe carmer pour ‘payer’4. Avec d’autre mots, on identifie des mots plutôt par un protosémantisme que par un sémantisme.
3. L'ARGOT DANS LE DIASYSTEME
A première vue, l’argot appartient à toutes les trois dimensions du diasystème à la fois. Du XVIIe au XIXe siècle, il était le langage d’un certain groupe restreint et son usage limité à Paris. Ce n’est qu’au XXe siècle qu’il s’est transformé en partie mais pas entièrement en un registre de la langue française. Donc, pour juger à quelle dimension il appartient à un moment donné, il faut tenir compte de l’époque historique et des circonstances de la situation communicative.
4. TERMINOLOGIE
Le terme << argot >> est un terme dont la définition a beaucoup changé au cours des siècles et qui, donc, ne peut pas être séparé ni de son histoire ni de l’Histoire.
L’origine du mot << argot >> n’est pas clair. Il y a au moins une vingtaine d’étymologies plus ou moins plausibles. Il y a des explications par rapport à des noms propres, il y en à d’autres qui se réfèrent à des langues autre que le français, et certains qui prennent la langue française comme explication. Marcel Schwob expliquait le mot << argot >> en se référant à arabie, une des sections de la << Cour des Miracles >>. Clavier le liait plutôt au mot latin ergo, et, entre autres, Aymé croyait que le mot français argue (argutie, argument) ‘ruse, finesse, subtilité’ était son origine5. Ce qui est sûr, par contre, c’est le fait que dès le Moyen Age jusqu’au XVIIe siècle en passant par la Renaissance, le mot << argot >> désignait les corporations de gueux - de voleurs et de mendiants - en d’autres termes, de groupes marginaux de la société. Déjà au XVIIe siècle, l’argot était un phénomène parisien. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle qu’on appelait << argot >> le langage de ces groupes marginaux. Au XIXe siècle, le terme s’ouvrit à une plus grande partie de la société et définissait dorénavant le langage de certains groupes, la langue de la pègre, des faubourgs et de la classe populaire de Paris. Au XXe siècle jusqu'à présent, on appelle << argot >> une variété du français populaire6 qui est spontanée et non-technique.
5. CARACTERISTIQUES
Malgré le développement de l’argot à travers les siècles, on peut constater que quelques caractéristiques ont résisté à ces changements.
Tout d’abord, il y a la tendance déformatrice de l’argot, c’est-à-dire l’appropriation et la modification de mots usuels, par exemple par une suffixation nouvelle et souvent gratuite7.
De plus, jusqu'à aujourd’hui, le produit de l’argot comme activité sociale a un caractère très fluide. A l’époque, il était inévitable de renouveler le vocabulaire pour qu’il ne perde pas son pouvoir cryptique, et même aujourd’hui il existent encore des parleurs d’argot qui l’utilisent à cause de sa qualité cryptique. Il y a, par exemple, encore certains bouchers à Paris qui, à ce qui paraît, parlent encore leur propre argot, le loucherbem 8, pour ne pas être compris par les gens autour d’eux. Cela est aussi la raison pour la richesse synonymique de l’argot : pour un mot de français << standard >> il y a souvent au moins cinq mots d’argot et plus. Pour ‘chaussures’ il y a pompes, godasses, péniches, écrase-merdes, tatanes, ribouis, targettes, lattes, grolles, chaussettes à clous9.
Ce qui est aussi quasiment toujours gardé, c’est la syntaxe française. Ce n’est qu’aujourd’hui dans les parlers branchés, qui utilisent des mots argotiques, qu’on peut constater que la syntaxe commence à être modifiée aussi10. Il suffira de dire que, jusqu'à maintenant, cela n’est qu’une exception à la règle.
Aujourd’hui comme il y a des siècles, l’argot est toujours lié à son usage. Le parleur de l’argot choisit d’utiliser un ou plusieurs procédés pour modifier des mots usuels selon l’humeur et les besoins du moment, c’est-à-dire le contexte. Par exemple, dans le contexte de la prison, l’expression yoyoter va être comprise facilement de la façon suivante, tandis qu’en dehors de ce contexte on aurait probablement du mal à la comprendre.
« Le yoyo descend. C’est une simple corde avec le bidon au bout. On arrive à se passer n’importe quoi d’une cellule [à ] l’autre, à gauche, à droite, au-dessus et en dessous. Ça s’appelle yoyoter en argot maison. »11
Enfin, les règles générales de la néologie n’ont jamais changé, mais leur fréquence varie d’après l’époque et le contexte.
Sur le champ sémantique, on trouve souvent un glissement de sens. Il y a par exemple des métonymies (lame pour ‘couteau’) et des métaphores (blé pour ‘argent’, portugaises pour ‘oreilles’). A part cela, on trouve aussi des épithètes (lourde pour ‘porte’), des appellatifs souvent d’une qualité animale (aile pour ‘bras’, écrevisse pour ‘cardinal), et des jeux de mots (Père Frappart pour ‘marteau’, aller à Rouen pour ‘se ruiner’). En ce qui concerne les verbes, on trouve des mots comme choper pour ‘voler’ ou refroidir et zigouiller pour ‘tuer’.12
Sur le plan formel, la verlanisation, c’est-à-dire le renversement des syllabes d’un mot, a toujours été un moyen de rendre les mots usuels inintelligibles. Aujourd’hui, on retrouve ce procédé chez les jeunes de banlieue qui, très souvent, croient l’avoir inventé. De plus, il y a des abréviations (perpèt pour ‘perpétuité’).
Le procédé le plus souvent utilisé, c’est l’affixation dite parasitaire13 de verbes ou de substantifs. On se sert d’elle pour rajouter des nuances aux significations des mots affixés. Ces nuances peuvent être quantitatives (par exemple diminutif : -ocher
-* blindocher pour ‘s’enivrer’) et qualitatives (dépréciatif : -eter -* becqueter pour ‘manger’; péjoratif : feignasse pour ‘femme feignante’). 14
Enfin, on retrouve dans l’argot des mots empruntés à d’autres langues ainsi que des mots qui ont été pris de l’ancien français, des patois français et provençaux aux sens convervés ou changés. Pour les mots empruntés à d’autres langues, comme par exemple à l’arabe (caïd pour ‘chef’, toubib pour ‘médecin’)15 et au manouche, la langue des gitans, (caballo pour ‘étranger’, pouchka pour ‘arme à feu’)16 il n’est souvent pas évident de dire, surtout aujourd’hui, s’il s’agit d’un mot de l’argot ou un mot qui est entré dans la langue française par une autre voie (cf. des mots allemands qui sont dans l’argot mais qui ne sont pas empruntés mais entrés par un patois qui l’avait pris de l’allemand lors de l’invasion de 1815 17 ). En ce qui concerne les fonds indigènes, il y a pour l’ancien français avec le sens conservé bouler pour ‘aller’, et avec un changement de sens môme pour ‘garçon’ (vrai sens : ‘masque’), d’où le mot du français populaire môme pour ‘gamin’. Pour les patois français des régions où les criminels des XVe, XVIe et XVIIe siècles se réunissaient, on connaît avec le sens conservé pif pour ‘nez’ qui veut dire en normand ‘grand et gros nez’ et qui a passé dans le français populaire d’aujourd’hui, et avec un changement de sens bouloter pour ‘assister’, ce qui veut dire en Mayenne ‘économiser’ et au Pas-de-Calais ‘être en bonne santé’. En fin de compte, pour les patois provençaux, on a, avec le sens conservé, esquinter pour ‘fracturer, briser’, et avec le sens changé gance pour ‘bande’, ce qui voulait dire ‘crampon’ dans les patois provençaux.18
Ce qui reste à dire, c’est que jusqu'à nos jours chaque argot a ses subdivisions, d’où les argots de certains métiers, certaines prisons, certains quartiers, etc.
6. L’ARGOT DANS LA LINGUISTIQUE ET LE 'VRAI' ARGOT COMME ART DE VIVRE
Si l’on compare l’image de l’argot des vrais parisiens, particulièrement de ceux qui ont grandi en banlieue, et l’argot tel qu’il est étudié en linguistique, il est fort probable qu’on arrivera à deux visions bien différentes. Pour la linguistique, l’argot est un phénomène de la langue parlée qui fait partie des variétés linguistiques du français . C’est cette conception-là qui est le sujet de ce mémoire. Elle est carrément à l’opposé de l’argot comme un art de vivre typiquement parisien, comme une façon de voir le monde et d’y répondre. Cette vision de l’argot ne reconnaîtrai jamais les descriptions telles qu’on les trouve dans la linguistique et ce mémoire.
Pendant les recherches pour ce mémoire, j’ai essaye de me concentrer sur des articles et livres linguistiques, mais il était inévitable, surtout pour trouver des exemples, de me référer sur quelques œuvres en dehors du domaine linguistique car quelques-uns des meilleurs livres sur l’argot ou dans lesquels on retrouve de l’argot ont été écrits par des gens non-linguistes et souvent originaires de Paris, comme par exemple Alphonse Boudard et Auguste Le Breton.
II LA DIMENSION DIACHRONIQUE
Il est inévitable d’écrire un mémoire sur l’argot sans parler des son histoire et les documents qui nous permettent de l’étudier dans sa totalité. Les documents dont je parle se constituent pour la plupart de dossiers judiciaires concernant le monde criminel car les grandes étapes de l’évolution de l’argot sont, en effet, marquées par des procès criminels, des témoignages de bagnards, d’assassins et de policiers.
Les premiers documents sur l’argot – même si l’on appelait ce phénomène autrement à l’époque comme on va voir plus tard - datent du XVe siècle du procès des << Coquillards >>. Les << Coquillards >>, c’était une bande criminelle dont les membres se déguisaient en pèlerin, la coquille indiquant ce statut incluse, pour attaquer et voler les gens.
Ensuite, au XVIe siècle, il y avait un groupe qu’on appelait les << Gueux » et qui s’était organisé comme beaucoup d’autres groupes de cette époque parce qu’il n’y avait pas assez à manger en France.
Puis, à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, donc après la fin des tumultes de la fin du XVIIe siècle en France, Dominique Cartouche avait organisé un groupe de voleurs sous sa direction qu’on connaissait sous le nom de << Bande de Cartouche ».
Un peu plus tard dans le XVIIIe siècle, on fit le procès aux << Chauffeurs de Pieds d’Orgères », une bande de voleurs qui brûlaient les pieds de leurs victimes.
Enfin, pour le XIXe siècle, on trouve les documents de François Eugène Vidocq. Condamné par accident à huit ans de travaux forcés au bagne19 de Brest, il réussit à s’évader et, plus tard, à entrer dans la police comme chef de la sûreté. Après sa démission volontaire, il retourna pour un petit moment chez la police mais fut renvoyé, soupçonné d’avoir monté un vol. Nombreux écrivains se sont servis de ses œuvres, dont Balzac et Hugo20.
III LES DIMENSIONS DIASTRATIQUE ET DIATOPIQUE
Pour les XVIIe au XIXe siècles, l’argot se trouve et dans la dimension diastratique et dans la dimension diatopique du diasystème. D’un côté, c’était le langage d’un groupe assez restreint, de l’autre côté, l’argot de ces époques-là était un phénomène quasiment entièrement limité à Paris.
1. L'ARGOT (XVIIE AU XVIIIE SIECLE)
a. Definition
La description de ce que j’ai nommé << l’argot » se concentre en principe sur les XVIIe et XVIIIe siècles. Mais déjà beaucoup avant, depuis le Moyen Age, dans beaucoup de régions de la France, les criminels se réunissaient et avaient un << jargon >> propre à leur << profession >>. C’est de là que viennent certains mots d’argot qui ressemblent aux patois ou aux français régionaux. Il y avait, par exemple, de grandes bandes qui s’organisèrent depuis la Guerre de Cent Ans (1337-1453) dans une désorganisation totale du pays21. Avant le XVIIe siècle, on appelait ce langage bien particulier jargon (1426), baragouin (1532), jobelin (XVe siècle) et blesquin (XVIe siècle) pour en citer quelques noms22.
[...]
1 Linguiste d’origine roumaine (1921-2002)
2 cf. Stein p. 133
3 A mon avis, il s’agit vraiment seulement d’un lexique et pas d’une langue à part, même si on trouve par exemple chez Hugo dans Les Misérables la description de l’argot comme une « langue dans la langue » (cf. Sainéan p.133)
4 cf. Calvet (1991) p.43 (cette série synonymique remonte au XVe siècle)
5 cf. Schmitt pp.286 f.
6 cf. Radtke p.158
7 « gratuit » parce que la suffixe n’ajoute rien au sens du mot (cf. Mandelbaum-Reiner)
8 dans la litterature on trouve aussi, entre autres , louchébem, louchébème, louch’bem (cf. Robert L’Argenton p. 113
9 cf. Bourdard (1996) p.10
10 cf. Bollée p.251
11 cf. Boudard (1991) p. 265
12 cf. Graven p. 42 et Sainéan
13 cf. Schmitt p. 298
14 cf. Schmitt pp. 296 f.
15 cf. Graven p. 28
16 cf. Bollée p. 47
17 cf. Sainéan p. 134
18 cf. Sainéan pp. 163 ff.
19 « les bagnes » étaient des colonies de détention de criminels ou ils étaient forcés à travailler
20 cf. Schmitt pp. 289 ff.