Etude comparative et intertextuelle sur le thème des "fenêtres" dans quatre poèmes de Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Marie Krysinska et Guillaume Apollinaire


Thèse de Master, 2011

81 Pages, Note: A


Extrait

TABLE DES MATIERES

Chapitre

1. INTRODUCTION

2. PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME «LES FENETRES » DE CHARLES BAUDELAIRE

3. PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME « LES FENETRES » DE STÉPHANE MALLARMÉ

4. PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME « LES FENETRES » DE GUILLAUME APPOLINAIRE

5. PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME « LES FENETRES » DE MARIE KRYSINSKA

6. ETUDE COMPARATIVE DES QUATRE POEMES
L’unité et les différences thématiques dans les quatre poèmes
L’hétérogénéité générique et stylistique des quatre poèmes
Les quatre poèmes et l’évolution des formes poétiques
entre symbolisme et futurisme/surréalisme.

7. L’ORIGINALITE DE L’ŒUVRE DE KRYSINSKA ET L’ORIGINE DU VERS LIBRE

8. CONCLUSIONS

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

CHAPITRE 1

INTRODUCTION

Charles Baudelaire (1821-1867), Stéphane Mallarmé (1842 -1898), Marie Krysinska (1857-1908) et Guillaume Apollinaire (1880-1918) ont pris pour thème « Les fenêtres » dans leur poésie. Cette thématique commune est le point de départ de cette étude comparative et intertextuelle à partir des quatre poèmes suivants : (1) « Les fenêtres » de Charles Baudelaire dans Le Spleen de Paris XXXV, 1869. (2) « Les fenêtres » de Stéphane Mallarmé dans Le Parnasse Contemporain, 1863/66. (3) « Les fenêtres » de Marie Krysinska dans Rythmes Pittoresques, 1890. (4) « Les fenêtres » de Guillaume Apollinaire dans Calligrammes, 1913-1916.[1]

Nous chercherons à souligner ce qui distingue ces quatre textes en suivant l’évolution des formes poétiques entre Baudelaire et les débuts du symbolisme et le futurisme/surréalisme. Le thème commun (« Les fenêtres ») permet en effet de mieux mettre en valeur l’hétérogénéité formelle qui sépare ces différentes « voies poétiques » : avec Baudelaire, la nouveauté du poème en prose ; avec Mallarmé, le renouvellement symboliste d’une forme plus classique ; avec Apollinaire, une forme simultanéiste inspirée du futurisme.

Nous ne traitons pas du poème de Krysinska dans l'ordre chronologique pour deux raisons.

La première est que cette étude porte avant tout sur les aspects thématiques et formels ainsi que sur les différences génériques et stylistiques qui distinguent ces quatre poèmes. Chaque poème fera l’objet d’une introduction, puis d’une analyse (chapitres 2, 3, 4 et 5). Le chapitre 6 de l’étude présentera le contraste entre l’unité thématique des quatre poèmes et leur hétérogénéité formelle. Ce contraste permet de mieux comprendre l’évolution des formes poétiques entre symbolisme et futurisme/surréalisme.

La deuxième raison est que nous chercherons à mettre en valeur l’originalité du poème de Krysinska. Si les trois autres poèmes sont déjà très connus et ont fait l'objet d'études comparatives.[2]En revanche celui de Krysinska n'est dans ce cadre jamais mentionné. En outre, son œuvre n’a guère retenu l’attention de la critique. Dans le chapitre 7, nous traiterons enfin de la question de l’origine du vers libre dans la poésie française dont l'invention est l'objet de maintes controverses. On étudiera l'apport de Marie Krysinska et le rôle significatif qu'elle a pu jouer dans l'avénement de cette nouvelle forme. Contre le discours officiel, elle s'est en effet présentée comme l’inventrice du genre.

CHAPITRE 2

PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME
DE CHARLES BAUDELAIRE

« Les fenêtres » par Charles Baudelaire

Introduction

Le poème en prose « Les fenêtres » par Charles Baudelaire se trouve dans le recueil Le spleen de Paris (petits poèmes en prose).[3]Il fut tout d’abord publié le 10 décembre 1863 dans la Revue nationale et étrangère.[4]L’ensemble des poèmes en prose ne sera publié pour la première fois qu’en 1869 dans le tome IV des Œuvres complètes du poète, deux ans après sa mort.[5]

Le poème et la poésie de la Modernité

C’est en 1857 que Baudelaire songe à un recueil de textes en prose.[6]Dans une lettre à Arsène Houssaye, Baudelaire parle du : « Miracle d’une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s’adapter aux mouvements de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience. »[7]

Dans le poème en prose le jeu des strophes « reproduit celui de la disposition des objets ou des motifs ». Cette disposition « sert de principe d’énonciation et de déploiement du poème ».[8]Ces poèmes présentent à la fois une discontinuité des fragments et une unité du tout poétique. Ainsi, d’un point de vue générique la poéticité du texte est constituée par 1) les effets descriptifs et allégoriques et non par la narrativité linéaire ; 2) l’importance accordée aux images qui sont au cœur de l’unité organique et de l’autonomie du poème ; 3) l’emploi des licences poétiques comme véritables figures ou effets poétiques et 4) la référence aux grands thèmes de la modernité, en particulier de la ville, l’imaginaire et les objets, les « choses » de la vie courante.[9]

La fenêtre est associée à la ville. Elle est un reflet de cet « espace foisonnant et paradoxal de la modernité qu’est la grande ville ».[10]La fenêtre est le point de départ de la réflexion du narrateur sur la ville. Celle-ci est au cœur de la modernité qu’il ressent comme « le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’eternel et l’immuable. »[11]Les « vagues de toits » dans « Les fenêtres » dépeignent l’expérience moderne de la grande ville, l’anonymat et l’indifférence qui la caractérisent.[12]C’est « par-delà les vagues de toits » que le poète aperçoit « une femme mûre, ridée déjà, pauvre, toujours penchée sur quelque chose, et qui ne sort jamais. » Cette vieille femme rappelle la « bonne vieille » du poème « Le désespoir de la vieille » qui « se retira dans sa solitude éternelle ».[13]

La poésie de la Modernité inaugurée par le poète est donc celle d’un regard à la fois sur la ville et ses habitants. C’est dans ce sens que le poème en prose de Baudelaire constitue une révolution et ouvre une voie nouvelle dans l’art de la poésie. Baudelaire a l’ambition de faire du poème en prose la forme « par excellence de la poésie moderne et urbaine ».[14]

Les poèmes en prose, dans l’esprit de Baudelaire, restent toutefois dans la continuité de son œuvre poétique. On trouve de nombreux doublets entre les poèmes versifiés et les poèmes en prose tels que « Les Crépuscules du soir » ou encore « l’Horloge » qui portent des titres identiques pour chaque poème. Cette continuité se vérifie donc au niveau de la thématique des poèmes en prose. En comparant « l’Invitation au voyage » dans sa version versifiée et dans les petits poèmes en prose, on trouve « une très large communauté d’inspiration avec la reprise dans la prose des principaux réseaux thématiques du poème en vers ».[15]Les « petites vieilles » rampent ou trottent dans « les plis sinueux des vieilles capitales » ; elles cheminent « à travers le chaos des vivantes cités ».[16]« Les fenêtres » reprend le thème de la vieille dame ; le narrateur « refait l’histoire de cette femme ».

Analyse du poème

Structure

« Les Fenêtres » de Charles Baudelaire est un poème de prose composé de cinq courts paragraphes. Deux paragraphes monophrastiques se trouvent entre les deuxième et cinquième paragraphes.

L’observateur nous convie à une méditation sur le sens d’une existence et de ses souffrances. Dans le premier paragraphe l’auteur part du réel : une fenêtre éclairée d’une bougie. Le paragraphe suivant nous fait découvrir « une femme mûre » et « la légende » de sa vie. Dans ce deuxième paragraphe et les trois qui suivent le poème est écrit à la première personne. Le poème devient plus personnel. Ce n’est plus quelqu’un d’anonyme qui regarde « dans ce trou noir ou lumineux » mais un narrateur homodiégétique. Le dernier paragraphe s’adresse au lecteur et le fait participer à l’expérience, à la réflexion de l’observateur.

Thématique

Les thèmes dominants du poème sont ceux de la vision, la vie, la lumière, la souffrance.[17]

Le poème manifeste une prédilection pour les contrastes. Contrastes entre ce qui est ténébreux et ce qui est éblouissant ; entre ce qu’on peut voir au soleil et ce qui se passe derrière une vitre. Contrastes entre la vie et la femme ridée ; entre ce qui est éblouissant et le trou noir ; entre la vie et la souffrance.

Les antithèses abondent dès le premier paragraphe : fenêtre ouverte/fenêtre fermée ; ténébreux/éblouissant ; ce qu’on peut voir au soleil/ ce qui se passe derrière une vitre ; trou noir ou lumineux. La fenêtre du poème est un objet « mystérieux » et « fécond ». Les antithèses nous font entrevoir un mystère qui se cache derrière la fenêtre. Dans « trou noir ou lumineux », l’antithèse est marquée au moyen de la coordination « ou ».

Les contrastes aident le lecteur à suivre une progression : de la fenêtre ouverte à celle qui est fermée ; de la femme mûre à sa légende ; de la légende à ce qui aide la poète à vivre. Dans le premier paragraphe, la « fenêtre » devient une « vitre » derrière laquelle « vit la vie, rêve la vie, souffre la vie ». Le mot « vitre » permet la transition dans la progression du poème vers ce qui est plus « intéressant ». On peut noter l’allitération en « v » qui accompagne cette transition.

A partir du deuxième paragraphe le mot « fenêtre » n’apparaît plus. Toute l’attention se porte sur la « femme mûre ». L’observateur est à présent celui qui aperçoit cette femme, qui refait son histoire et se la raconte à lui-même. La vieillesse, la pauvreté et la solitude d’une femme ou d’un « pauvre vieux homme » constituent une légende et nourrissent l’imagination du poète. La légende de la femme mûre fait pleurer le poète ; il participe à sa souffrance.

Le texte offre un contraste entre le « moi » ou « moi-même » du poète et « d’autres que moi-même », entre la réalité placée hors de lui et son être intime.

Dans le dernier paragraphe le narrateur fait intervenir le lecteur. Ce dernier se pose la question de la véracité de la légende. La réponse du poète fait encore appel au contraste, à l’antithèse. Cette légende placée hors du poète l’aide pourtant à vivre, à savoir qu’il existe et ce qu’il est. C’est ce qui importe et non la véracité de la légende.

La première partie du poème coïncide avec le premier paragraphe. Elle est marquée par la répétition du mot « fenêtre ». Les trois premières phrases de ce paragraphe sont comparatives. Elles utilisent les trois comparatifs « autant », « plus » et « moins ». Le comparatif « plus » dans la deuxième phrase est répété à quatre reprises. Ce type de répétition ressemble à l’anaphore. Dans ce cas il s’agit plutôt de reduplications en début de syntagmes et qui créent des parallélismes et un effet d’insistance. Dans le premier paragraphe, l’insistance se porte sur le pouvoir évocateur de la fenêtre « éclairée d’une chandelle ».

Dans la première phrase le thème de la vision s’appuie sur les verbes regarder et voir. La répétition du mot « plus » dans la deuxième phrase fournit à ce premier paragraphe une bonne part de sa poéticité ; cette structure syntagmatique crée un effet de progression avec une série d’homophonies – « profond »/ « fécond »/ « mystérieux »/ « ténébreux ». Elle se renforce sur le plan sémantique : de ce qui est profond et mystérieux, ténébreux, vers ce qui est éblouissant. La troisième phrase remplace le mot « fenêtre » par un de ses métonymes : «vitre ». Mais cette vitre est aussitôt décrite par la métaphore d’un « trou noir ou lumineux ».

Le premier paragraphe offre une transition entre la « fenêtre », la « vitre », le « trou noir ou lumineux » puis « la vie ». La fenêtre est une « vitre », le reflet de la vie. Les allitérations des mots «vitre » avec « vit » et « vie » contribuent à cette progression. L’opposition polaire entre « ténébreux » et « éblouissant » se retrouve dans la dernière phrase de ce paragraphe : « trou noir ou lumineux ». La vie apparaît à travers un objet qui est à la fois ténébreux et éblouissant et « un trou noir et lumineux ».

Le second paragraphe décrit à la première personne cette vision qui émerge de la fenêtre. Dès la première phrase l’observateur aperçoit une « femme mûre ». Alors que les « vagues de toit » évoquent le mouvement, la femme est décrite comme un être immobile. En outre, l’observateur voit maintenant les choses de plus haut, depuis les « vagues de toit ».

Le poème oppose le mouvement de la ville à l’immobilité de la vieille femme « toujours penchée sur quelque chose » et « qui ne sort jamais ». Trois mots décrivent l’état de la vieille femme : elle est « ridée », « pauvre » et « penchée (avec « ridée » en antéposition par rapport à « déjà »). La triple répétition de la préposition « avec » rappelle la structure de la deuxième phrase au premier paragraphe. Cette structure produit un effet de parallélisme interphrastique et d’insistance. Ces reduplications dans les deux paragraphes contribuent à la cohérence formelle du texte et donc à sa poéticité.

Cette reduplication focalise sur le visage, puis sur le vêtement et le « presque rien » qui permettent de « refaire l’histoire de cette femme ». Dans le poème nous sommes donc passés d’une fenêtre, un « trou noir », à un visage et d’un visage à une histoire.

La vision permet au poète de refaire l’histoire de cette femme. Cette histoire est sombre puisque le poète pleure lorsqu’il se la raconte à lui-même. L’imaginaire occupe une place importante puisque c’est le narrateur qui « refait » l’histoire de cette femme « avec presque rien ». En outre, il ne s’agit pas simplement d’une histoire mais d’une légende. Une vieille femme ridée et qui ne sort jamais devient le sujet qui permet au poète d’imaginer, de créer toute une légende.

Dans la phrase qui suit l’auteur nous assure que l’histoire imaginaire qu’il se refait pourrait tout aussi bien être celle d’un « vieux homme ». Le fait qu’il s’agit d’un « vieux » et non d’une vieille est accentue par la liberté de ne pas écrire « vieil homme » mais plutôt « vieux homme ».

Dès le mot « vieux » les allitération en « v » nous ramènent aux thèmes essentiels du premier paragraphe : « vitre », « vit », « vie » et annoncent les thèmes qui suivent : « vécu », « vraie », « vivre ».

La phrase qui suit est une conclusion. Tout ce qui précède se rapporte au thème de la souffrance inhérente à la vie. L’observateur a su voir par-delà la fenêtre, « le trou noir ». Il trouve une satisfaction, une fierté, à avoir souffert à travers la vision de la vieille. Cette vision l’a aidé à vivre.

Finalement le poème s’adresse au lecteur et lui attribue une question sur la véracité de cette légende. Cette question vient du fait que l’imaginaire a joué un rôle important dans la fabrication de cette légende. La réponse du poème est que la véracité n’est pas ce qui prime. La réalité placée hors du poète n’est pas ce qui importe mais plutôt le fait qu’elle l’a aidé à vivre. Cette dernière phrase confirme ce qu’annonce le premier paragraphe : ce qu’on voit à travers une fenêtre fermée est plus profond, plus éblouissant, plus intéressant que ce qu’on voit à travers une fenêtre ouverte. Le trou noir est devenu un trou lumineux. L’observateur est à présent éclairé sur un mystère ; il est à présent détenteur d’une légende qui l’aide à vivre. La vision de la vieille a aidé l’observateur à mieux sentir sa propre existence, sa propre personne.

CHAPITRE 3

PRESENTATION ET ANALYSE DU POEME

DE STEPHANE MALLARME

« Les Fenêtres » par Stéphane Mallarmé

Introduction

Stéphane Mallarmé écrit « les Fenêtres » en 1863 au début de sa carrière, à l’âge de 21 ans. Baudelaire rédige son poème « les fenêtres » la même année. Le poème de Mallarmé sera ensuite publié le 12 mai 1866 dans la onzième livraison du Parnasse Contemporain. Dans la présente étude nous basons notre analyse sur le texte publié dans Album de vers et prose (1887-1888).[18]

Analyse

Structure

Le poème est rédigé dans une langue claire, dénuée de l’hermétisme propre à Mallarmé. De forme très classique le poème est composé de dix quatrains écrits en alexandrins. Les rimes du poème sont croisées et sont pauvres. Le poème suit la règle classique de l’alternance de rimes féminines et masculines ; par exemple : fétide/vide et rideaux/dos (1ère strophe).

Les cinq premiers quatrains dépeignent un moribond qui s’efforce de « voir du soleil » en collant son visage aux fenêtres de son hôpital. Dans les cinq quatrains qui suivent le narrateur « s’accroche » aux fenêtres et se « mire » en elles pour y voir l’Infini. Cependant, les fenêtres constituent un obstacle. Le narrateur se projette par le rêve et l’imaginaire au-delà de cet obstacle. Mais, en fin de compte, il reste prisonnier du réel.

Le texte est empreint de tristesse, d’amertume. La « vitre » qui produit une séparation entre le monde réel et l’idéal en est un exemple :

Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,

D’enfoncer le cristal par le monstre insulté,

Selon Bénichou, le poème « frappe par la virulence de son pessimisme ».[19]Lorsqu’il envoie le manuscrit à son ami Cazalis, Mallarmé lui adresse une lettre dans laquelle il affirme illustrer par ce poème sa conviction selon laquelle « le bonheur ici-bas est ignoble […] J’ai fait sur ces idées un petit poème, Les Fenêtres, je te l’envoie. »[20]

Analyse

Le lexique développe principalement quatre thèmes : 1/ La religion et le religieux.[21] 2/ Le malheur et la souffrance.[22] 3/ La beauté, l’art, la lumière.[23]4/ Le corps humain. [24]

Les cinq premiers quatrains décrivent le moribond de l’hôpital. Les cinq quatrains qui suivent sont écrits à la première personne. Le narrateur dépeint son dégoût d’une existence qui se heurte aux contraintes « d’Ici Bas ». Selon Bénichou « le vieux moribond des Fenêtres et Mallarmé font une fraternité ». Il ajoute que « l’hôpital n’est pas une figure symbolique de la vie, c’en est une variante ».[25]

[...]


[1]Au cours d’une présentation en classe du poème de Marie Krysinska, le professeur Michel Sirvent me fit remarquer l’existence des trois autres poèmes sur le thème des « fenêtres » ainsi que leur hétérogénéité formelle et comment l’étude de ces poèmes pouvait constituer le thème d’un mémoire de Maîtrise. Je dois donc au professeur Sirvent l’idée de ce mémoire.

[2]Nous nous référons, en particulier, à l’article de Renée Linkhorn, « Les fenêtres: propos sur trois poèmes.” French Review 44.3 (1971) 513-522.

[3]Claude Pichois, Baudelaire, oeuvres complètes I (Paris : NRF Gallimard, 1977) 339. Le poème est reproduit en annexe de cette thèse.

[4]Dominique Rincé, Baudelaire et la modernité poétique (Paris : Presses Universitaires de France, 1996) 98.

[5]Rincé note que « L’histoire des proses du Spleen de Paris se confond avec celle des difficultés que Baudelaire rencontra pour en assurer la publication dans les revues de l’époque. » Ibid. 99, 96.

[6]Ibid. 9.

[7]Pichois, Baudelaire, 275-276.

[8]Dominique Rincé, Bernard Lecherbonnier, Littérature textes et documents, XIXe siècle (Paris : Nathan, 1986) 405.

[9]Ibid. 405.

[10]Ibid. 404.

[11]Pichois, Baudelaire, xviii.

[12]Jérôme Thélot, Baudelaire : violence et poésie (Paris : Gallimard NRF, 1993) 74.

[13]Pichois, op.cit. 277-278.

[14]Rincé, Lecherbonnier, Littérature, 401.

[15]Rincé, Baudelaire, 101.

[16]Pichois, Baudelaire, 89-91.

[17]La vision : « regarde », « voit », « voir », « j’aperçois ». La vie : « fécond », « vit la vie », « rêve la vie », « souffre la vie », « vécu », « aidé à vivre ». La lumière : « éblouissant », « éclairée », « chandelle », « soleil », « trou lumineux ». La souffrance : « pauvre », « en pleurant », «souffert ».

[18] Album de vers et de prose fut publié par Librairie Universelle, Paris 1887-1888. Cette version du poème se trouve aussi dans les Œuvres Complètes, Editions Gallimard, Paris 1998, p. 117. Elle est reproduite en Annexe de cette étude. Le 3 juin 1863, à l’âge de 21 ans, Stéphane Mallarmé envoie le poème « Les Fenêtres » à son ami Cazalis. En 1866 Mallarmé partage avec son ami Cazalis la onzième livraison du Parnasse Contemporain. Bertrand Marchal. Stéphane Mallarmé 1842-1898, Œuvres Complètes (Paris : Gallimard, 1998) XLIX. Paul Bénichou note que « les versions connues de ce poème, manuscrites et imprimées, s’étendent sur toute la carrière de Mallarmé ; il y a relativement peu de variantes dans ce long parcours ; mais certaines sont notables. » Paul Bénichou, Selon Mallarmé (Paris : Gallimard, 1995) 69. Parmi les variantes les plus notables de ce poème on trouve, à l’origine, au vers 37, la mention de Dieu : « Est-il moyen, mon Dieu, qui savez l’amertume ». En outre, dans le Parnasse Contemporain de 1866 le verbe « savoir » est changé en « voir «. Puis, en 1887 dans la Revue Indépendante, apparaît la variante « ô Moi, qui connais l’amertume. »

[19]Bénichou, Selon Mallarmé, 69.

[20]Bertrand Marchal, Stéphane Mallarmé : Correspondance complète 1862-1871 (Paris : Gallimard, 1995) 144.

[21]« L’encens » (vers 1), le « crucifix » (vers 3), les « saintes huiles » (vers 13), « béni » (vers 26), « éternelles » rosées (vers 27), « l’Infini » (vers 28), « ange » (vers 29), la « mysticité » (vers 30), « Ici-bas » (vers 29), « l’éternité » (vers 40).

[22]« triste hôpital » (vers 1), le « moribond », un « vieux dos » (vers 4), « se traîne », « sa pourriture » (vers 5), « baiser amer » (vers 12), le « lit infligé » (vers 14), la « toux » (vers 15), « dégoût » (vers 21), « ordure » (vers 23), « je meurs » (vers 29), « vient m’écœurer » (vers 34), « vomissement » (vers 35), « l’amertume » (vers 36).

[23]« soleil » (vers 6), « beau rayon clair » (vers 8), les « tièdes carreaux d’or » (vers 12), « de lumière gorgé » (vers 16), « belles comme des cygnes » (vers 17), « l’éclair fauve » (19), « l’art » (30), « portant mon rêve en diadème » (vers 31), « au ciel antérieur où fleurit la Beauté » (vers. 32), « le cristal » (38).

[24]« vieux dos » (vers 4), « pourriture » (vers 5), « poils blancs et os de la maigre figure » (vers 7), « bouche fiévreuse » (vers 9), « jeune » (vers 10), « peau virginale et de jadis » (vers 11), « son œil » (vers 6), la « femme allaitant ses petits » (vers 24), « l’épaule » (vers 26), « me boucher le nez » (vers 36), « mes deux ailes » (vers 39).

[25]Bénichou, Selon Mallarmé, 69.

Fin de l'extrait de 81 pages

Résumé des informations

Titre
Etude comparative et intertextuelle sur le thème des "fenêtres" dans quatre poèmes de Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Marie Krysinska et Guillaume Apollinaire
Université
University of North Texas  (World Languages)
Cours
French - Modern poetry
Note
A
Auteur
Année
2011
Pages
81
N° de catalogue
V262348
ISBN (ebook)
9783656516002
ISBN (Livre)
9783656516040
Taille d'un fichier
943 KB
Langue
Français
Annotations
Yann Opsitch was an MA 2011 honor student at the University of North Texas.
Mots clés
French poetry, Maria Krysinska, Charles Baudelaire, Stephane Mallarme, Guillaume Apollinaire.
Citation du texte
Yann Opsitch (Auteur), 2011, Etude comparative et intertextuelle sur le thème des "fenêtres" dans quatre poèmes de Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Marie Krysinska et Guillaume Apollinaire, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/262348

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