Le héros romantique est authentique, il se laisse guider par la nature des choses, par sa nature. Ses sentiments éclosent de la profondeur de son être, il désir selon Soi. La tutelle des Anciens est rejetée, on se veut, au début du XIXe siècle, infiniment original. La spontanéité se fait dogme et détrône l’imitation , nous dit René Girard, fini la rigidité du Classicisme et la pédanterie suffocante des Lumières. Le héros romantique ne se soucie que peu des Autres, il suit les impulsions de son âme sans faire attention aux idéaux prescrits par une société toujours vaniteuse. On retrouve, un siècle plus tard, ce culte de la subjectivité dans le mouvement symboliste. L’œuvre se dit créée à partir d’un rien, entièrement surgie du Moi. Le romantisme comme le symbolisme prônent un individualisme que l’on pourrait qualifier de pieux. Qu’il aspire au bonheur du coeur ou à l’accomplissement artistique, l’homme doit se détourner du monde et ne plus écouter que lui-même.
Tout cela n’est qu’une illusion, un mensonge, nous dit René Girard. L’homme est d’une manière ou d’une autre toujours influencé par la création humaine, par les Autres. Les œuvres qui nient cette évidence sont inintéressantes, elles ne permettent aucun travail sur soi-même. Ces œuvres écrites, que Girard rassemble sous le terme de romantique, cachent, en incitant une identification avec un héros individualiste, original et indépendant des autres, la relation aliénante que tout lecteur souffre avec le monde réel. Les grandes œuvres seront donc celles qui dépassent la circonférence de l’univers romantique, celles qui dévoilent aux lecteurs la dépendance de l’autre, obligeant les hommes les uns envers les autres. Une fois le dépassement accompli, l’œuvre sera qualifié de romanesque. Il nous faut donc reconsidérer la terminologie littéraire sous ce nouvel angle. Un roman romantique du début du XIXe siècle doit, s’il dévoile l’illusion de l’individualisme et du désir spontané, dès lors être classé dans la catégorie des œuvres romanesque. Avec cette nouvelle catégorisation Girard propose une réforme terminologique de l’histoire littéraire. Que la critique ait passé outre la constatation d’une différenciation entre le romantique et le romanesque n’étonne pas Girard, il va jusqu’à considérer une opposition entre la création artistique et les idées même du romancier.
Inhaltsverzeichnis
- Introduction
- Problématique et méthodologie d'analyse
- L'objet médiateur dans Madame Bovary
- Les objets de l'ailleurs
- Les objets de l'ici
- Stendhal, du romantique au romanesque
- Fabrice del Dongo et le désir spontané
- Julien Sorel et le désir métaphysique
- Les effets du mal ontologique sur le dandy proustien
- La médiation enfantine
- Le snob jaloux
- Conclusion
Zielsetzung und Themenschwerpunkte
Dieses Werk untersucht das ontologische Verlangen von Stendhal bis Proust und beleuchtet die Rolle des Mediators im romantischen und romanesken Kontext. Es analysiert, wie das Begehren durch äußere Einflüsse und die Imitation des Anderen geprägt wird, und wie dies zu einer Verzerrung der Wahrnehmung und einer Verleugnung der eigenen Subjektivität führt.
- Das ontologische Verlangen im romantischen und romanesken Kontext
- Die Rolle des Mediators im Begehren
- Die Struktur des triangularen Begehrens
- Die Auswirkungen der Mediationsformen (externe und interne)
- Die Verzerrung des Realitätsgefühls und die Verleugnung der eigenen Subjektivität
Zusammenfassung der Kapitel
- Introduction: Das Werk führt in das Konzept des ontologischen Verlangens ein und beleuchtet die Unterschiede zwischen romantischem und romaneskem Begehren. Die romantische Vorstellung der individuellen Autonomie wird als Illusion entlarvt, und die Bedeutung der Mediation für die Entstehung von Begehren wird betont.
- Problématique et méthodologie d'analyse: Dieses Kapitel legt die Methodik und die Fragestellungen des Werkes dar. Es definiert die Schlüsselbegriffe wie "romantisch" und "romanesk" und erläutert, wie diese im Kontext des ontologischen Verlangens zu verstehen sind.
- L'objet médiateur dans Madame Bovary: Dieses Kapitel analysiert die Rolle des Mediators im Roman "Madame Bovary" von Gustave Flaubert. Es zeigt auf, wie Objekte, die außerhalb der eigenen Welt liegen ("Les objets de l'ailleurs"), und Objekte, die im eigenen Umfeld vorhanden sind ("Les objets de l'ici"), das Begehren von Madame Bovary prägen und zu ihrer Verzweiflung führen.
- Stendhal, du romantique au romanesque: Dieses Kapitel setzt sich mit den Romanen von Stendhal auseinander und untersucht, wie Fabrice del Dongo und Julien Sorel das ontologische Verlangen auf unterschiedliche Weise verkörpern. Es geht insbesondere auf den Unterschied zwischen dem spontanen Begehren und dem metaphysischen Begehren ein.
- Les effets du mal ontologique sur le dandy proustien: Dieses Kapitel befasst sich mit der Rolle der Mediationsformen, insbesondere im Werk Marcel Prousts. Es analysiert die "médiation enfantine" und die "snob jaloux", die den dandy proustien im Verlangen gefangen halten.
Schlüsselwörter
Die wichtigsten Schlüsselwörter dieses Werkes sind das ontologische Verlangen, der Mediator, die romantische und romaneske Literatur, die Struktur des triangularen Begehrens, die Verzerrung des Realitätsgefühls, die Verleugnung der eigenen Subjektivität und die Auswirkungen der Mediationsformen (externe und interne). Diese Konzepte bilden die Grundlage für die Analyse der Werke von Stendhal, Flaubert und Proust.
- Citation du texte
- David Stamm (Auteur), 2006, Je est un autre - le désir ontologique de Stendhal à Proust, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/94250