Contact culturelle et linguistique comme conséquence des croisades et le Livre au Roi. Fruit de la création des États latins d’Orient


Trabajo, 2020

17 Páginas, Calificación: 1,7


Extracto


Table des matières

1. Introduction

2. Les conséquences des croisades pour les sociétés et la culture

3. Le contact linguistique dans les États latins d’Orient
3.1 La confrontation des langues et le rôle particulier du français
3.2 Les caractéristiques du koiné de Jerusalem

4. Le Livre au Roi – Fruit de la création des États latins d’Orient
4.1 Le contexte et la signification du livre
4.2 Les manuscrits et leur structure
4.3 Analyse linguistique concernant les caractéristiques du koiné de Jerusalem

5. Conclusion

6. Bibliographie

7. Annexe

1. Introduction

Le 27 novembre 1095, le pape Urban II prononce un discours dans lequel il appelle une guerre à l’Est et marque ainsi le début des croisades. (Jaspert 2013, 34) Pour le bénéfice de l'Occident, le monde islamique connait une période troublée, puis qu’ils ont perdu du terrain face aux chrétiens et comme entre 1092 et 1094, toutes les grandes figures spirituelles, militaires et politiques du monde islamique au Moyen-Orient sont mortes. (Jaspert 2013, 6) Le monde chrétien profite de cette position affaiblie pour conquérir la ville sainte de Jérusalem par un massacre de la population locale en 1099 et pour ensuite y établir un État latin d’Orient qui existe jusqu'en 1244. (Jaspert 2013, 33) Au cours des XIIe et XIIIe siècles, cette occupation prolongée de la ville sainte et les autres compagnies des croisés devaient être considérées comme un modèle à imiter d'un point de vue occidental alors qu'aujourd'hui, les Croisades sont considérées comme des guerres brutales, explosives et injustes. (Jaspert 2013, 160) Le présent ouvrage, cependant, ne traite pas du déroulement sans doute sanglant des croisades, qui a déjà été documenté et examiné à de nombreuses reprises. C’est plutôt la question des effets des croisades qui nous intéresse ici, car, indépendamment de la cruauté des Croisades, ce sont néanmoins celles-ci qui ont rendu possible le contact culturel et linguistique entre des cultures qui, autrement, seraient probablement restées séparées. En ce sens, nous voudrions dans un premier temps traiter des effets généraux des croisades sur les cultures, et, à cet égard, examiner non seulement les conséquences économiques et liées à la connaissance, mais aussi celles sur les perceptions et les mentalités. Par la suite, l'accent est mis sur le contact linguistique dans les États latins d’Orient afin d’étudier plus en détail des phénomènes linguistiques tels que la langue parlée à Jérusalem. Bien que la formation de dialectes spéciaux soit une conséquence directe des croisades, elle est souvent négligée dans la recherche et n'est donc pas encore suffisamment étudiée. C'est pourquoi le dernier chapitre est consacré à un ouvrage qui a été écrit sous le règne des Croisés et qui fournit ainsi des informations sur le langage dans les États latins d’Orient. Le Livre au Roi sera d'abord présenté dans son contexte historique et politique, à partir des explications détaillées de Myriam Greilsammer. Comme Greilsammer est jusqu’aujourd’hui la seule personne à avoir étudié la version originale du livre, une analyse linguistique finale devrait souligner les possibilités qui découlent de l'étude de cet ouvrage.

2. Les conséquences des croisades pour les sociétés et la culture

Déjà la première croisade a conduit de nombreux chrétiens occidentaux à s'installer en Orient et à former des royaumes des croisés victorieux. L’augmentation des zones de contact et le choc des différentes cultures qui s'y produit par la suite, a des conséquences à court et à long terme dans divers domaines.

L'une des conséquences les plus importantes est le commerce entre l'Occident et l'Orient, qui a considérablement augmenté à la suite des croisades. (Kiesler 2006: 1649) Un commerce avec l'Orient musulman, qui au XIe siècle était l'un des centres économiques les plus importants après l’Italie, a apporté de nombreux avantages à la culture orientale. Des épices, des colorants, des parfums, de l'ivoire, du coton, de l'alun (important pour la teinture des tissus) et d'autres marchandises étaient importés en Occident. Inversement, les souverains croisés étaient également dépendants des produits de l'Ouest et importaient principalement des fourrures, du bois, des fruits secs, des céréales, mais aussi des armes et des tissus de luxe. (Jaspert 2013, 88) Ce commerce se reflète par des emprunts de mots arabes qui ont trouvé leur chemin en ancien français, comme par exemple farde (l) que désigne le rouleau de marchandises et vient du mot arabe farda, gacele que vient du mot gazal ou le mot caroble que signifie „fruit du caroubier” et vient de l’arabe „ äarruba“. (Kiesler 2006, 1649) Outre certains emprunts directs, on peut avant tout trouver des emprunts indirects à l'arabe dans la langue française. En raison de la prédominance de l'Italie et de la péninsule ibérique dans le commerce, les termes ont souvent été traduits en premier lieu dans ces langues avant de s’établir en Français. Des exemples sont: coton < it. cotone < ar. qutún, sucre < it. zucchero < ar. súkkar, abricot < kat.dial. abricoc < ar. al-birquq et alcôve < sp. alcoba < ar. al-qúbba. (Kiesler 2006, 1650).

En plus de l'échange de marchandises, le contact entre l'Ouest et l'Est a également conduit à un échange de connaissances, qui a représenté une extension significative des savoirs codifiées dans les Septem Artes Liberales. Des réalisations artistiques par exemple, en particulier dans le domaine de l'ornementation, ainsi que les compétences en matière de traitement du métal, du textile, de la céramique et du cuir ont manifestement été adoptées dans le monde islamique. (Jaspert 2013, 158) La société orientale était également supérieure à la société occidentale dans les domaines des sciences, comme par exemple la médecine, la botanique, l’anatomie, l’astrologie, l’astronomie, les mathématiques et l’alchimie. C'est pourquoi, dans les décennies et les siècles qui ont suivi les Croisades, de nombreux ouvrages arabes ont été traduits d'abord en latin, puis dans diverses langues romanes. Ainsi, de nombreux emprunts indirects se sont retrouvés en français, comme par exemple musc (13. Jh.) < mlat. muscum < ar. musk, bengi “chanvre” (17. Jh.) < mlat. bengi < ar. bany, mfr. alkatin “vertèbre lombaire” < mlat. alc (h) atin < ar. al-qatan et algèbre (1546) < mlat. algebra < ar. al- yabr. (Kiesler 2006, 1650)

Dans le cadre de la culture, l'impact sur la littérature française sera également montré ici, puisqu'un développement particulier a eu lieu dans ce domaine à la suite des Croisades. Aslanov (2008, 145) suppose que l'acculturation partielle entre Francs et Grecs a inspiré les chroniqueurs Geoffroy de Villehardouin et Robert de Clair à introduire un nouveau genre dans la littérature française: La chronique en prose en langue vernaculaire. Avec l’émergence de la chronique en langue française "la diglossie franco-latine qui réservait le français à la poésie et le latin à la prose a été transgressé“ (Aslanov 2008, 164). On peut donc en déduire que la confrontation de la civilisation byzantine et des francs grâce aux croisades a conduit à une innovation qui représente un tournant important dans la littérature française. (Aslanov 2008, 144)

Outre l'échange de biens et de connaissances et les emprunts qui en résultent, les Croisades ont surtout laissé leur marque dans le domaine des perceptions et des idées, qui malheureusement ne sont pas aussi positives que les réalisations culturelles décrites ci-dessus. Si les contacts culturels ont permis aux sociétés chrétienne et islamique de mieux se connaître et s’échanger, il faut aussi souligner que les Croisades étaient avant tout des guerres. Sans aucun doute, les croisades avec leurs batailles et leurs expéditions militaires ont contribué à l'aliénation entre le christianisme et l’islam ou le judaïsme. (Jaspert 2013, 158) Un rôle particulier est joué par la ville sainte de Jérusalem dont la lutte pour l'occupation dépendaient d'efforts collectifs renouvelés des parties opposées. Sa conquête par les chrétiens en 1099 a été célébrée liturgiquement en Occident et s'est inscrite dans l'ère médiévale. Inversement, l'occupation des chrétiens pendant un total de 200 ans a laissé des traces dans la mémoire collective des musulmans. Bien que cela ait pu conduire à une auto-découverte de l'islam et du christianisme (Jaspert 2013, 160), cela a tracé avant tout une ligne de démarcation entre les deux religions.

3. Le contact linguistique dans les États latins d’Orient

3.1 La confrontation des langues et le rôle particulier du français

La création d’États par les croisées a entraîné que des chrétiens latins se sont installés à l’Est provoquant la confrontation des langues romanes entre eux mais aussi avec l’Arabe et le Grecque et influençant ainsi la situation linguistique locale. Les croisés ont fondé un total de quatre territoires indépendants, qui étaient le royaume de Jérusalem, la principauté d'Antioche, le comté d'Édesse et le comté de Tripoli. (Minervini 2018, 16) De plus, vers 1990 lors d'une croisade ultérieure, Chypre a également été conquise, restant sous la domination latine pendant encore 400 ans et contribuant de manière significative à la survie des États latins d’Orient au 13ème siècle. (Jaspert 2013, 48) Comme la classe dirigeante de ces États des Croisées était principalement composée de membres de l'aristocratie française du Nord et du Sud, l’ancien français occupait une position prestigieuse dans le paysage linguistique récemment modifié. (Aslanov 2013, 207) Le rôle particulier de l’ancien français se montre également par le fait que dans les documents arabes et grecques, l’entité des croisées est appelé „Francs“ (ar. Ifranˇg, gr. phrangoi – ρνγι), même si les chrétiens latins se composait en outre de locuteurs du Français, de l’Occitan, d’Allemand, d'Italien, d'Espagnol et d’Anglais. (Jaspert 2013, 2) Pour permettre la communication entre les croisés de différentes origines linguistiques, l’ancien français a été probablement utilisé comme langue véhiculaire. Les contacts entre les locuteurs des langues romanes et la population locale se sont également faits en ancien français, mais aussi en italien, en grec et en arabe, qui étaient parlés sous des formes et à des niveaux différents. (Minervini 2018, 17) En exprimant ces hypotheses, il ne faut pas oublier que la communication orale est un domaine de recherche linguistique très incertain, dont les conclusions ne peuvent être tirées qu'à l'aide de documents écrits. Heureusement, il existe de nombreux documents historiques et littéraires disponibles pour la recherche moderne, qui ont été écrits à l'époque des Croisades dans la langue vernaculaire. (Minervini 2018, 20) Même pour des textes juridiques, traités et chartes l’ancien français a été choisi de préférence au latin qui est la langue originairement utilisée pour des documents écrits. (Minervini 2018, 17) Cette particularité dans les États latins d’Orient souligne encore une fois l’importance de l’ancien français et rende possible une analyse des variétés locales.

3.2 Les caractéristiques du koiné de Jerusalem

Les documents disponibles pour la recherche linguistique historique sur le français d’Outremer proviennent principalement du Royaume de Jérusalem, où une variété particulière de l’ancien français, appelée le koiné de Jerusalem, se développait. Ceci est probablement dû à la longue existence du Royaume, qui a d'abord été centré autour de Jérusalem (1099-1187), puis autour d'Acre (1191-1291). (Aslanov 2013, 208) En raison du contexte historique du royaume, qui est caractérisé par un contact linguistique extraordinaire, le koiné a développé certains caractéristiques lexiques, phonologiques et morphologiques qui le distinguent d’autres dialectes de l'ancien français. (Minervini 2018, 15)

L'influence des langues locales se montre avant tout au niveau lexical. Celui-ci inclut par exemple des expressions arabes qui, le plus souvent, font référence à des lieux ou des institutions locales, comme par exemple le mot mathesep qui vient de l’arabe muhtasib et désigne l’inspecteur du marchée. (Aslanov 2013, 215) Certains termes français ont également subi un changement de sens dû à des significations des termes arabes comme par exemple le mot bain qui est enrichi par la signification de hammam ou jardin qui est utilisé dans le sens du bustan oriental. Les changements de ce type sont principalement documentés dans la Chronique du Templier de Tyr et des glossaires arabes-français. (Aslanov 2013, 215) Minervini (2018, 21) y ajoute les arabismes barde (selle), fonde (place du marché) et berquil (récevoir).

De plus, la présence de commerçants et de marins italiens se reflète dans le lexique du koiné sous la forme d’une hybridation partielle entre l’ancien français et l’ancien italien. Ceci est documenté, par exemple, dans l'Estoire de la guerre des Imperiaus contre les Ibelins de Philippe de Novara où se trouvent des mélanges comme Saracin ( mélange entre it. saracino et afr. sarrazin) où des formes de code mixing comme il ne legge pas ben avec le mot italien legge insérée dans une phrase en ancien français . (Aslanov 2013, 213) D’autres italianismes sont par exemple c asal (village), corsaire (pirate), esplage (plage) et nave (bateau). (Minervini 2018, 21)

Outre l’influence de l’arabe et de l’italien qui se limite à la lexique, c'est surtout l’impact de l’Occitan et le mélange des dialectes français qui est déterminant pour l'unicité du koiné de Jérusalem. Comme les dialectes sont si proches les uns des autres et de plus la langue du Royaume était en constante évolution, il est difficile de définir d'où proviennent exactement les influences les plus importantes. Alors que Minervini considère les dialectes normand, angevin et poitevin comme les plus influents (Minervini 2018, 22), Aslanov considère le picard, le wallon et le lotharingien comme les plus importants. (Aslanov 2013, 208) La langue semble donc contenir des éléments de nombreux dialectes et langues différents, dont les plus fréquentes sont les suivantes (Minervini 2018, 21/ Aslanov 2013, 209):

- -h- (pour -s-): p.e. ahne, batehme, ihle, mahle, tehmoihne (Wallon)
- -z- (pour -s-): p.e. assize, choze, espouze, iglize, mezure (Champenois, Lorrain, Occitan)
- -e- (< -ei- lat. É): p.e. aver, borgés, dret, hers (dialectes de l’Ouest et du Nord-Ouest)
- -ou- / -o- (lat. Ó): p.e. colour, soul, nevou, seignor (dialectes de l'Ouest et de l'Est)
- -au- ending (< -al): p.e. chevau, generau, mareschau, ospitau (Poitevin, Limousin) dou (< de le): forme standard de l’article contracté (dialectes diverses) ouverture d’un [e] fermé avant [r]: p.e. clarc < clerc, vardure < verdure (Wallon) fermeture d’un [e] + consonant palatale: chival, pigne, signour (Picard, Wallon, Lorrain)

Bien que ces caractéristiques apparaissent dans divers dialectes de l'ancien français, leur combinaison est unique et constitue la spécificité du koiné de Jerusalem.

4. Le Livre au Roi – Fruit de la création des États latins d’Orient

4.1 Le contexte et la signification du livre

Les documents rédigés en vieux français sont, entre autres, des textes juridiques issus des différents États latins d’Orient. Ces recueils de lois, également appelés Assises, définissent les droits des rois et des vassaux et leur équilibre de forces dans le système féodal que les croisés ont repris de l'Ouest. (Jaspert 2013, 84) Les Assises de Jérusalem de Jean d’Ibelin († 1266) sont encore aujourd'hui les Assises les plus connues en raison de leur longueur inhabituelle et de leur caractère exemplaire. (Edbury 1997, Preface) La collection contient également le texte juridique qui fait l'objet du présent travail : Le Livre au Roi.1 Le Livre présente un intérêt particulier pour la recherche historique de l’Outremer et la linguistique historique du Français, car il s'agit du premier droit coutumier écrit en vieux français. De plus, la datation de sa création entre 1197 et 1205 en fait le premier texte juridique écrit après la défaite de 1187. (Greilsammer 1995, 83) Les signes qui confirment la date du livre fournissent également des informations sur le commanditaire du livre: Les chapitres cinq et six décrivent la situation familiale de la reine Isabelle, qui a des enfants de différentes maisons royales dont trois enfants sont du roi Aimery. Selon Greilsammer (1995, 85), le fait que le chapitre prévoit la succession au trône pour le fils aîné d’Aimery est une des nombreuses indications que le roi Aimery est à la source du livre. Il est probable qu’avec le Livre au Roi, Aimery ait voulu créer une nouvelle base juridique officielle après la perte de la codification officielle du Royaume, les Lettres du Saint Sé pulchre, à la bataille d'Hattîn en 1187. (Greilsammer 1995, 26) Dix ans après la défaite, le livre tente de résoudre les problèmes de la nouvelle situation politique en donnant à la monarchie les bases nécessaires pour renforcer son autorité. (Greilsammer 1995, 100) Pour cela, le livre construit une monarchie quasi-absolue en attribuant la plupart des droits au roi et en limitant sévèrement ceux des vassaux. (Greilsammer 1995, 104) Cependant, le Livre n’atteint jamais un caractère officiel, peut-être en raison de la mort prématurée du roi Aimery en 1205. (Greilsammer 1995, 88) Il faut noter ici que les suppositions sur l'auteur et l’intention du Livre restent des hypothèses, puisque nulle part le nom de l’auteur n'est écrit. (Greilsammer 1999, 241) Cela soulève également la question de savoir dans quelle mesure les droits présentés dans le livre correspondent à la réalité de l’époque.

[...]


1 Les éditions du Livre au Roi sont très limitées et sont pour la plupart basées sur les Assises d'Ibelin. Greilsammer est le seul chercheur à avoir examiné les manuscrits plus anciens du Livre au Roi. C'est pourquoi les chapitres suivants ne feront référence qu'à Greilsammer.

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Detalles

Título
Contact culturelle et linguistique comme conséquence des croisades et le Livre au Roi. Fruit de la création des États latins d’Orient
Universidad
University of Heidelberg
Calificación
1,7
Autor
Año
2020
Páginas
17
No. de catálogo
V975805
ISBN (Ebook)
9783346332608
ISBN (Libro)
9783346332615
Idioma
Francés
Palabras clave
contact, livre, fruit
Citar trabajo
Miriam Kohl (Autor), 2020, Contact culturelle et linguistique comme conséquence des croisades et le Livre au Roi. Fruit de la création des États latins d’Orient, Múnich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/975805

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