Introduction à la philosophie de l'éducation de Friedrich D. E. Schleiermacher


Sammelband, 2010

73 Seiten


Leseprobe


Table

Introduction

1. Eduquer sans `tuer´ le philosophe ? - Un apport de Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher (1768 - 1834) à une anthropologie pédagogique.

Intervention au colloque international La philosophie saisie par l'éducation, Université de Bourgogne Dijon; 18/19 décembre 2003.

2. L'autonomie n'est pas un virus. Journal du 8 au 15 juillet 2007.

Texte pour le deuxième volume de Quelle éducation pour l’homme total qui n’a jamais paru.

3. Sophie.

Paper distribué au colloque de l'Analyse Institutionnelle Mais où sont donc les femmes, Université Paris 8, Saint Denis, 24-27 juin 2008.

4. Le petit herméneute. Sur les traces des moments fugitifs.

Texte programmatique présenté au séminaire doctoral d’EXPERICE Paris 8 (responsable Remi Hess) et au séminaire L’intervention de la modernité dans le regard du XXe siècle (responsables Jean Seidengart et Emmanuel Faye), printemps 2009.

4a. Documents. Ces documents ont été distribués lors de l’exposé précédent.

5. Education sous les auspices de la liberté. Un parcours en philosophie de l'éducation avec Schleiermacher.

Bilan intermédiaire de cette recherche (printemps 2009).

6. «Pourtant, je vis dans la conscience de ma nature tout entière». Les Monologues de Schleiermacher.

Synthèse des travaux précédents sur les Monologues (été 2009).

7. Les Monologues de F. D. E. Schleiermacher. Etude herméneuticopsychologique.

Premier jet d’un programme de recherche (automne 2009) portant sur la refondation de la philosophie de l’éducation en s’appuyant sur les acquis de Schleiermacher.

8. Les sciences de l'éducation au défi de l'irrationalisme ?

Philosophie de l'éducation et la question du sujet. Programme de recherche poursuivi depuis printemps 2010.

References.

"Ne sépare pas ce qui est éternellement lié, ton être qui ne souffre ni l'absence de tes occupations ni l'absence de ton savoir concernant ces occupations sans se détruire ! Mets tout dans le monde en mouvement et exécute le maximum de ce que tu peux faire, confie-toi au sentiment de tes limites innées, élabore tout moyen de la communauté spirituelle, intellectuelle, représente ce qui t'es propre et signe avec ton tampon tout ce qui t'entoure, travaille aux œuvres saintes de l'humanité, attire les esprits amicaux : mais toujours, regarde à l'intérieur de toi-même, sais avec ce que tu es occupé et reconnais la mesure et forme de ton action. La pensée avec laquelle ils s'imaginent penser la divinité qu'ils n'atteignent jamais, a quand même la vérité d'un beau symbole de ce que l'homme doit être. A force de sa volonté, le monde est là pour l'esprit; la liberté suprême est l'activité qui s'exprime dans ses actions changeantes qui la forment; et fermement dans cette action, conscient de soi-même comme toujours le même, il fête une vie comblée."

Schleiermacher (cf. infra, ch.4a).

Introduction.

2008, le jour de la soutenance de thèse de Chloé Laplantine, j’ai approché pour la xième fois Henri Meschonnic (cf. infra, ch. 4). Jusqu’à ce jour, ni mes questions concernant la traduction de la Bible ni mes questions concernant la traduction de Schleiermacher ne lui ont incitées de m’écouter et encore moins de me répondre.

1992/93, l’année de mon Diplôme d’Etudes approfondies (DEA), j’ai suivi un de ses cours ; il ne voulait d’abord pas me valider ! Puisque j’ai mené tout au long de l’année une vie retirée au fond de la salle de cours, de toute façon bondée. Mais j’ai bien travaillé cette année. J’ai passé des heures à la Bibliothèque Publique d’Information (Centre Pompidou, Paris) et j’ai réellement lu tout ce qu’il nous a demandé de lire. J’ai alors réussi la petite interrogation, ce qui lui a étonné, et il m’a validé ce cours.

Revenons alors à la soutenance de 2008.

Du coup – une ouverture ? Il m’écoute, il répond et me lance dans une dispute philosophique. Et il accepte de lire un texte d’une soixantaine de pages que je lui ai apporté, rédigé pendant l’été. Quelques jours après, je reçois un mail disant qu’il est trop malade pour lire actuellement, et quelques semaines après, il est décédé.

J’ai mis du temps pour comprendre ce qui s’est passé.

Finalement, c’était clair et tellement évident ! J’avais, enfin, touché à ce qui lui travaillait réellement – non pas l’herméneutique ou la Bible ou la traductologie ou les dictionnaires ou les rythmes. Bien évidemment, tout cela, mais dans un but très précis.

Son dernier ouvrage porte le titre à a fois programmatique et testamentaire : Pour sortir du postmoderne (cf. 2009).
Et notre première et dernière vraie conversation portait sur trois ouvrages que voilà dans l’ordre chronologique :

- Qu’est-ce que penser ? d’Henri Lefebvre (cf. 1985) ;
- Heidegger, l'introduction du nazisme dans la philosophie d’Emmanuel Faye (cf. 2005) ;
- son propre ouvrage Heidegger ou le national-essentialisme (cf. 2007).[1]

2010. Je ne raconte pas les autres histoires qui ont conduit à la rédaction de l’ouvrage présent qui, d’une certaine manière, reflète 18 ans de l’histoire de l’université Paris 8. Il reste seulement à dire que les textes rassemblés ici permettent aux lecteurs de suivre petit à petit comment j’ai pu dégager l’originalité de l’approche pédagogique de Schleiermacher, comment je me suis distancié de la posture d’interprète pour devenir réellement l’élève de Schleiermacher et comment j’ai pu, équipée ainsi, construire un programme de recherche qui a aucune autre ambition que de mener à bien ce que Meschonnic et tant d’autres[2] ont poursuivi et poursuivent toujours tout au long de leur vie.[3] [4]

1. Eduquer sans `tuer´ le philosophe ? - Un apport de Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher (1768 - 1834) à une anthropologie pédagogique.

Mots-clé : anthropologie pédagogique - romantisme allemand - philosophie de l'éducation.[5]

Résumé : L'article s'attache à présenter les réflexions qu'accorde Friedrich D. E. Schleiermacher (1768-1834) à la question de l'emploi des punitions.

« La réadaptation de la pratique scolaire aux défis théoriques a été considérable. Le séminaire de recherche du premier semestre de 1956 a été plutôt rébarbatif. Mes études commençaient alors seulement à porter des fruits quand j'ai participé aussi aux séminaires destinés pourtant aux premiers semestres. Encore aujourd'hui, je me rappelle de l'effort à faire pour accéder aux textes de la pédagogie humaniste (par exemple Copei, Schleiermacher, Weinstock). Après avoir lu plusieurs fois les mêmes textes, je parvenais finalement à les comprendre. Ici, on faisait des trous dans des `planches dures´.

Aujourd'hui, on s'imagine pouvoir lire des textes scientifiques comme on lit la presse de sensation. »

Beckmann, 1989, 56.

L'intérêt d'une étude des Cours magistral de pédagogie de Schleiermacher.

Partant d'une compréhension générale de l'éducation, Schleiermacher conçoit cette entreprise dans sa globalité. Il dégage petit à petit son importance incommensurable, car, par l'éducation, l'homme est pris en charge dès avant la naissance jusqu'à l'acquisition de la majorité. Réfléchir sur l'éducation signifie, par conséquent, de réfléchir sur la famille, sur l'école et, implicitement, sur la suite des générations. De même, les sphères de la vie sociétale, telles que la religion, la politique, la science sont à prendre en considération.

L'étude de ces textes permet une réévaluation des propos et pratiques éducatifs[6] du fait que, dans ses Cours, Schleiermacher aborde tous ces différents dimensions. Aussi, il fait preuve de prudence épistémique en s'abstenant des énoncés prématurés. Transgresser ses compétences théoriques pourrait entraîner des conséquences fastidieuses pour les enfants.[7]

Par l'articulation des différentes instances qui éduquent et pour lesquelles on éduque, Schleiermacher a posé les fondements des sciences de l'éducation au sens propre du terme.

Eduquer.

Chacun est exposé aux influences multiples de son entourage. Ces influences peuvent converger avec l'éducation comme elles peuvent l'entraver, mais elles ne font pas partie de l'éducation (cf. Schleiermacher, 1826, 268sq).

L'éducation suppose toujours des actions intentionnelles. L'action éducative exerce son influence sur l'être humain pour l'équiper avec des buts, des valeurs et des normes. Elle applique à ces fins deux maximes, le soutien et l'opposition.

Notre présentation ici se restreint sur sa discussion des actions pédagogiques à entreprendre face au Mal actif (cf. ibid., 84-94), car ces explicitations attestent une convergence du pédagogue[8] et du théoricien de la pédagogie Schleiermacher.

J'aborde aussi sa façon de définir ses concepts-clés et sa méthode. Il présente une approche aux enfants qui, d'une certaine façon, sont déjà des philosophes. Schleiermacher part d'une intuition, d'une conviction sereine que l'intériorité de l'homme est à soustraire de l'influence éducative. Il reste alors deux domaines de l’éducation, à savoir :

1. l'attitude du cœur ;
2. la compétence;

Et trois champs sont concernés par une théorie de l'éducation :

1. la famille, régie par une sociabilité plutôt spontanée;
2. l'école, domaine d'application d'éducation au sens stricte par excellence, soumise aux règlementations que l'on déduit des intentions et des exigences extérieures (politiques, sociales, économiques etc.);
3. la formation des éducateurs.

Attitude du cœur et compétence.

Mon attention a été retenue par une critique violente apportée par Schleiermacher au pédagogue suisse Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827) : "Pestalozzi [...] estimait [...] que le mécanique soit le noyau central de sa méthode. [...] seulement, il est impossible que le mécanique soit une mérite, car c'est justement la mise à mort de l'intelligence." (1826, 266). J'ai donc cherché à comprendre comment il arrive à une telle véhémence. Il s'est alors avéré que Schleiermacher s'attache à montrer les apories dans lesquelles le paradigme philosophique d'une séparation entre le corps et l'intellect conduit l'éducation (cf. notamment 1826, 80 - 82). Il admet pourtant que cette séparation puisse être maintenue en tant que nécessité esthétique et pédagogique.[9] Il l'utilise par exemple pour explorer l'influence pédagogique dans ses deux versants (soutien et opposition), sur les deux extrêmes de l'application (attitude du cœur et compétences) :

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L'enfant dispose dès le départ d'une conscience. Pourtant, il ne peut pas le communiquer. L'attitude du cœur, par contre, s'acquiert au cours de la vie par la stimulation des sens. La mère communique avec l'enfant par un commerce mimique et l'enfant répond avec des sourires. Le premier pas vers la compréhension mutuelle est alors franchi. Cette acquisition de la première compétence et du fondement de l'attitude du cœur, de l'amour, se fait conjointement (cf. ibid., 110).

La volonté.

Dans ce contexte s'inscrit son argumentation autour de la notion de volonté (cf. ibid., 84).

La volonté est définie par deux relations :

1. la relation entre la volonté et l'Idée toute entière de la vie. C'est la volonté générale;
2. la relation entre la volonté et les moments singuliers, définis. C'est la volonté singulière.

Entre ces deux relations se situe l'attitude du cœur.

La volonté, comme l'attitude du cœur, se manifestent progressivement. Par conséquent, l'éducation doit respecter plusieurs périodes. Chaque période dispose de son propre principe en fonction du développement de la volonté.

Schleiermacher explique ces notions dans une perspective pédagogique. Pour bien situer sa démarche, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'intéresse aux ensembles contextuels, aux assemblages dont il faut scruter les principes actifs. Ensuite seulement, il soumet ces principes actifs à une interrogation éthique afin de déterminer les concordances et les discordances éventuelles.[10]

Ainsi, on peut aborder aussi les relations entre les actions des éducateurs et les développements des élèves dans le contexte des développements qui ont lieu dans une société toute entière.

L'apparition de la volonté est caractéristique pour la clôture de la première période de vie.[11] L'action pédagogique par rapport à la volonté est soumise aux mêmes limites que l'activité pédagogique par rapport à l'attitude du cœur. Donc, une volonté imparfaite ne se laisse jamais transformer en une volonté parfaite, comme on peut parfaire les compétences dans les domaines artistiques au sens plus large (cf. ibid., 84). La tâche de l'éducation par rapport à la volonté est donc de veiller sur les influences. Si la volonté serait affectée, l'éducateur devrait agir. L'éducation se poursuivrait ici comme au domaine des compétences pratiques, avec le but de s'opposer aux influences néfastes (ibid., 85).

Une analyse plus poussée fait ressortir les différenciations suivantes qui expliquent ces relations :

- la volonté se compose, comme on a vu, d'une "volonté singulière", c'est-à-dire d'"une relation de la volonté aux moments bien définis" de la vie; et de la "volonté générale", c'est-à-dire d'"une relation de la volonté sur l'Idée tout entière de la vie" (ibid.) ;
- la relation qui part de la volonté singulière en allant vers la volonté générale est habituellement désignée comme "attitude du cœur". Au cas où la volonté se développe de façon juste, un développement juste de l'attitude du cœur est aussi garanti (ibid.);
- la qualité des actes singuliers de la volonté :

* les actes singulières de la volonté peuvent s`accorder à la volonté générale;

* il y a une contradiction. Les actes singuliers de la volonté ne s'accordent pas avec la volonté générale. Il s'agit d'une mauvaise volonté, ou bien d'une mauvaise attitude du cœur. Mais il y a aussi occasionnellement des mauvais actes de volonté. La bonne attitude du cœur ne peut pas être valorisée dans des situations spécifiques;

- il en résulte une triplicité : l'attitude du cœur - les actes singuliers de volonté - la compétence.

Schleiermacher en tire la conclusion suivante : « Concernant tout ce qui se trouve dans le domaine de l'opposition pédagogique, nous devons appliquer cette triplicité » (ibid., 85).

Les oppositions pédagogiques doivent toujours s'adresser aux actes singuliers de la volonté, car on ne peut juger que ces derniers. L'attitude du cœur reste cachée.

Comment pourtant faut-il réagir si l'élève qui enfreint la volonté générale, manifeste de l'indifférence par rapport à son comportement ? Dans ce cas, doit-on prendre des mesures spécifiques ? Schleiermacher pose la question, mais il ne répond pas. Il continue la discussion en mettant au centre la compétence.

La volonté, donc, peut être bonne. Seulement, certaines incompétences l'empêchent de s'extérioriser. Il y a peut-être un manque, ou bien il s'agit vraiment d'une contradiction réelle. La pédagogie devrait-elle réagir dans les deux situations de la même façon ? Existe-t-il des formes différentes de l'activité pédagogique qui permettent ici un procédé différencié ?

Peut-on empêcher le développement des orientations qui demandent ensuite une opposition ?

«C'est l'attitude du cœur seule qui constitue la valeur intérieure de l'être humain » (ibid., 86). C'est pourquoi il ne reste que l'activité de soutien, l'activité pédagogique primaire, car il vise à « féconder l'être intérieur de façon à ce que le manque cède » (ibid., 85). Toute opposition reste sans fruits – « l'attitude du cœur est donc ce domaine qui se soustrait de toutes les oppositions pédagogiques. Elle n'appartient qu'au domaine de l'activité pédagogique primaire, c'est-à-dire de l'activité de soutien » (ibid.).

On est arrivé au point où Schleiermacher situe un moment, un élément, un « point » comme il aime dire, auquel il n'y a plus aucune différence de valeur entre les hommes. L'éducateur, l'élève, la mère, le père, l'enfant - au niveau de l'attitude du cœur, il n'y a qu'égalité de valeur; et pourtant, l'attitude du cœur est la source de toutes les différences que l'éducation ne peut, ne doit pas niveler, mais bien au contraire devrait soutenir et faire ressortir afin de surmonter toutes les différences provenant des conditions extérieurs.

Le petit herméneute.

Si cette entreprise réussit, les ‘philosophes peuvent’ vivre.

Notons au passage que, pour Schleiermacher, aussi bien l'éduquant que l'éducateur participent activement à l'éducation. L'éducateur doit donc supporter la manifestation des actes de la volonté. Par la suite, il peut amener l'élève à se rendre compte de ce qu'il fait. Ce travail sur les actions après coup poursuit le but d'empêcher l'élève de les répéter - car par la répétition, il gagnerait une véritable compétence dans ces mauvaises actions. S'il y a amélioration morale, "elle doit surgir purement de l'intérieur, de l'attitude de cœur. Cette amélioration serait pourtant facilitée, s'il n'y avait que peu de compétences qui s'y opposent à surmonter" (ibid., 89).

Schleiermacher propose de réagir en faisant honte à l'élève, mais il souligne que cela n'est pas une activité pédagogique à proprement parler. Et concernant la punition et la récompense, il explique que la dignité morale manque aux deux, car elles n'agissent que sur le désir et entravent ainsi « le développement moral » (ibid., 90). L'éducateur lui-même est dans ce cas « soumis à la contrainte » (ibid.).

Schleiermacher aborde ensuite les habitudes que l'élève avait acquises avant même que l'on puisse parler des actes de volonté à proprement dit, et encore moins de l'attitude du cœur (cf. ibid., 91). L'enfant est dans "une condition très semblable à la condition de l'animal" (ibid.). Il distingue entre "la contrainte physique" qui s'applique aux animaux et que l'on pourrait, en fait, aussi appliquer ici à l'enfant, et la "punition".

Il souligne : « C'est ici le point propre, c'est le lieu original pour appliquer l'opposition. On a, par contre, élargi ce procédé dans la pratique, contre sa nature. On l'applique même quand, de façon raisonnable, il ne faut pas d'opposition, mais une influence sur l'attitude du cœur.» (cf. ibid. et Rutschky, 1977).

Dans l' Herméneutique, Schleiermacher explique que l'enfant humain pratique dès le départ le procédé herméneutique.[12] Donc, il est caractérisé par cette compétence d'accès interprétatif au monde. L'animal, par contre, est soumis au développement de son instinct. L'enfant travaille son développement de façon active :

« On ne peut pas méconnaître que l'entendement humain est caractérisé par la façon de subsumer le singulier sous l'universel, de produire des règles. Il se développe chez l'enfant de prime abord instinctivement dans le travail de l'acquisition du langage. Les idées se génèrent. Ces deux choses sont, à vrai dire, identiques : les objets deviennent dans la conscience des représentations générales et elles sont exprimées par la parole. C'est la subsumption du singulier sous le général, car la parole ne désigne que le général, non pas l'objet singulier. Il suffit que la compréhension du sens de la flexion du langage se soit développée, pour que les enfants cherchent aussi la régularité. Mais ils se construisent des règles naturelles d'une autre manière que celles données par le langage. Ils n'acceptent aucune exception et font leur propre grammaire qui n'est pas la grammaire véritable. C'est une suite de la première production des sons articulés. Ils se développent aussi bien par simple imitation que comme par un jeu libre des outils de langage avec l'intention de parler. Ils se forment des mots tout neufs pour désigner certains objets. Ici se manifeste l'activité libre de l'homme en tant qu'inventeur du langage. Mais petit à petit, l'enfant est saisi par la force de l'établi. ... « (1826, 194).

Activité pédagogique et excitation.

Schleiermacher discute ensuite si l'activité pédagogique a le droit d'exciter le plaisir et le déplaisir. Il répète son opinion que « la punition et la récompense ne doivent pas être appliquées si elles affectent la conscience. On ne devrait jamais les utiliser comme moyen de s'opposer à la conscience » (ibid., 93).

En concluant, il délimite la base d'une éducation sensée. Il répète les domaines de l'opposition :

- « contre une mauvaise attitude du cœur, toutes les oppositions se neutralisent." L'éducateur est confiné à la seule "activité de soutien » (ibid.);
- la limite inférieure de l'opposition physique : « aussi longtemps que la vie est encore trop fragile pour supporter la violence physique » (ibid.);
- la limite supérieure est l'entrée des extériorisations des actes de volonté;
- le domaine de l'application de la punition physique : « là où la communication intellectuelle par la langue n'est pas possible » (ibid.).

Il relie ses énoncés dans un modèle d’étapes que l'on peut esquisser ainsi :

- III. le développement parfait de la conscience, l'attitude du cœur se manifeste de façon définitive : l'activité du soutien domine;
- II. les actions sans conscience qui demandent une réaction physique et les manifestations des actions singulières de la volonté qui demandent une réaction éthique : domaine de l'application des oppositions physiques et éthiques; condition/phase dans laquelle on peut utiliser des oppositions physiques;
- I. le début de l'éducation : pas d'opposition.

Conclusion.

L'éducation « donc se divise en des périodes différentes dont chacune a son principe propre » (ibid., 94). A l'intérieur de ces périodes, il y a des espaces-temps où une certaine opposition des éducateurs est appropriée; pourtant cette opposition ne doit jamais dégrader en une attaque à la personnalité de l'éduquant et ne doit jamais prendre le caractère d'un chantage .

C'est ainsi que l'activité pédagogique arrive à exercer son influence tout en respectant la vie intérieure de chaque enfant.

2. L'autonomie n’est pas un virus. Journal du 8 au 15 juillet 2007.

Mots-clés : journal de recherche – F. D. E. Schleiermacher (1768-1834) – J. G. Fichte (1762-18 14 ).[13][14]

Résumé : Cet article s'inscrit dans le genre du hors-texte Il rend compte d'une semaine pas tout à fait ordinaire.

Dimanche, 8 juillet 2007.

Dès notre arrivée, tout a été comme hier soir, bien que je sois déjà partie à 18h40.[15] Après avoir effectué quelques rangements pour me réhabituer à l'atmosphère de notre appartement, j'ai rempli le dossier d'école pour D1; et j'ai continué ensuite à travailler sur l'échange de lettres de Friedrich Schleiermacher. Je pouvais facilement me concentrer sur le texte.

En fait, je devais rappeler mon directeur de recherche. La préparation de cet appel m'a aidé à mieux cerner certains points qui ne m'étaient pas encore clairs. E a compris et a appliqué de façon conséquente tout au longue de l'année universitaire un détail de la recherche que j'ai déjà compris il y a longtemps, mais que je n'ai jamais réussi à mettre en œuvre dans la continuité. C'est que l'on travaille avec et pour un vis-à-vis, même si c'est la chienne, même si c'est le petit neveu de 2 ans, même si c'est le « directeur de recherche (le pauvre) ».

C'est donc tout à fait normal que, dès que j'ai dû penser à préparer une conversation, mes idées assez confuses prenaient de l'ordre, et le blocage de la veille disparaissait. Un regroupement des pensées s'est installé.

Je travaille surtout l'échange de lettres avec le pédagogue August Ludwig Hülsen (1765-1810) qui s'est lancé dans un truc mystico-évangélique. Ses lettres montrent sa grande intelligence; son argumentation dure et rapide est cachée sous le vocabulaire kitsch de l'époque.

La sœur de Schleiermacher, éducatrice dans la Communauté des Frères à Gnadenfrei, Friederike Charlotte (1765-1931), a aussi retenu mon attention. On devrait lui accorder une place dans la recherche autour des surdoués.

Cette idée me rappelle le labo E et je comprends que mon blocage a été lié à mon rapport avec ce labo qui pratique la version cryptique de la bureaucratie à la perfection. Je me souviens alors d'un colloque ou d'une journée d'étude où on a voulu me présenter René Lourau que je ne connaissais que comme auteur. Il était en conversation apparemment assez confidentielle avec L et je n'osais pas intervenir. C'est ainsi que je n'ai jamais pu faire la connaissance personnelle de René Lourau, décédé quelques semaines plus tard. Comment cette personne, apparemment si proche de lui, peut, quelques années plus tard, chercher à neutraliser son oeuvre ? L'analyse de l 'aisthesis par Welsch[16] m'aide à comprendre ce qui s'est probablement passé : Apparemment, les personnes qui maintiennent un certain pouvoir sont hantées par la méfiance, ce qui pollue leurs expériences sociétales, relationnelles.[17] Mais au lieu de l'avouer, ils cherchent refuge dans un comportement bureaucratique. Le bureaucrate perd ensuite la faculté d'agir; il suit des rituels. Et s'il meurt un jour, quelqu'un d'autre prendra sa place. Si j'entends les discours de L, je remarque que la différence entre nous consiste en l'inscription institutionnelle. Elle est inscrite dans l'enseignement supérieur, moi à l'ANPE.[18] Si, un jour ou l'autre, elle était empêchée de continuer, je pourrais reprendre son travail - j'aurais simplement besoin que l'on m'explique les lois, les dossiers, les papiers - mais ce sont des tâches que tout le monde peut apprendre.[19]

L'articulation du Tout me serait possible d'une manière tel que personne ne remarquera qu'une bureaucrate a été remplacée par une autre. Mais le voudrais-je ? Pour des fins pragmatiques, je n'interviendrais pas dans les processus bureaucratiques. Par contre, dans mon comportement quotidien, je marquerais une différence. C'est clair, je n'aurais aucun élève préféré.

Passons.

J'ai commencé la lecture du Piège de Jean-Pierre Faye (cf. 1994) et j'ai reçu un choc - «normalement», on attribue le concept de déconstruction à Jacques Derrida (1930-2004), bien que l'on admette un lien avec le concept heideggérien de destruction.

Faux. «Déconstruction» est la traduction française du terme heideggérien Abbau ( cf. ibid., notamment 28 et 140) et Faye s'approche de Martin Heidegger (1889-1976) par une citation de Friedrich Hölderlin (1770-1843): « [...] tu es aussi frère d'Evohé, Lui qui arrête le désir de mort des peuples et déchire le piège». (ibid., 7)[20]

Comme j'ai été très, très fatiguée, j'ai dû interrompre ma lecture. Si tout va bien, je continue cet après-midi.[21]

Avant d'oublier, même deux jours après, je ne me sens pas à la hauteur de répondre aux besoins de l'étudiante M1. Je l'ai rencontrée, il y a deux jours. Pour elle,[22] l'agnosticisme est une position parfaitement incompréhensible et la pensée qu'une créature puisse croire en sa propre éternité encore moins. J’arrivais quand même à lui expliquer que Schleiermacher, qui, justement, croyait à cette éternité, croyait surtout en Jésus Christ; qu'il croyait que Jésus Christ est le seul médiateur entre Dieu et nous.[23]

Lundi, 9 juillet.

J'ai seulement oublié mon carnet, à part ça, tout va bien.

D1 traîne, mais j'ai décidé d'apprendre à rester silencieuse. T a un débit de 1000 - je pense que Francs, car il dit encore aujourd'hui toujours «Francs», et pas Euros - sur son compte et continue d'acheter des chaussures, des pantoufles, des accessoires divers, et la qualité ? Il faut aller faire des courses, c'est la période des soldes ... .

Hier, j'ai beaucoup travaillé à la maison et je ne pouvais pas dormir suffisamment. J'ai entendu le réveil à 7h, mais je ne pouvais me lever qu'à 7h28. Actuellement, je suis dans le hall d'entrée du Centre culturel à Domont. Nous étions 20 minutes en retard.[24] Mais voilà - une famille d'Africains ! Eux aussi, et 45 minutes, en retard ! Mais - c'est normal, selon les clichés (inter)culturels, pour eux - mais pour nous, non.[25]

Hier soir, l'endroit de la dent morte a recommencé à gonfler. J'y ai coincé un clou de girofle et j'ai pu dormir sans autres médicaments.

Qu'est-ce qu'il y avait encore ? Ah oui - l'histoire des pédales du vélo de D1. Nous devons changer le tout du côté des dérailleurs et cela va nous coûter autour de 30 Euros. Il n'a nullement, surtout pas, dirais-je, besoin d'un nouveau vélo. Si j'entends de telles sottises - bien que M2 disse que l'on n'a pas besoin de toutes ses dents, je préfère trouver ces quelques deux mille pour un implant que de dépenser pour des trucs en double et en triple.

Ma grand-mère a pourtant perdu toutes ses dents très, très jeune et elle est morte à 93 ans.

J'ai terminé la lecture du 9e chapitre des Proverbes (RSV 565sq ) et j'ai trouvé tout de suite une ligne de conduite à l'égard des «scoffs».

Il est maintenant exactement 12h. Je suis seulement sur la page 218 de la KGA V.3 et je devais arriver au moins à la page 250 - donc, je vais seulement faire une courte pause.[26]

Je réfléchissais aussi à ce que j'ai encore à faire. Prendre des notes pour E; sa libéralité à l'égard de nous (ne pensons qu'aux cartouches pour les stylos plumes !); que P vient éventuellement demain; et je suis en train de réfléchir sur l'épistémologie du diarisme, de la notation quotidienne. Livre de bord, carnets de notes, par exemples, cherchent par principe à contourner le transductif, à évacuer le «subjectif». Les alors traiter d'un seul coup avec un carnet d'idées est pour moi un malentendu épistémologique. Les carnets d'idées, les journaux de recherche se trouvent, qu'on le veuille ou non, à la proximité des journaux intimes; non pas au voisinage des livres de bord. Mais on va me rétorquer que l'observation et la position de l'observateur prévalent aussi pendant le remplissage d'un carnet structuré d'avance, et cela casse ma belle construction en mille morceaux !

Mardi, 10 juillet.

J'ai lu Proverbes 10 (RSV 566sq) ; je ne trouve pas de repos. Le dimanche soir très tard, cette dent a recommencé. Hier, je pouvais seulement manger difficilement, tout a été extrêmement gonflé autour de trois dents. Mais j'ai gardé tout au long de la journée des clous de girofle coincés à cet endroit. Je pouvais déjà hier évacuer quelques saletés. J'ai même laissé un clou de girofle la nuit, bien que j'avais peur de m'étouffer.

Sensation étrange - j'ai évacué beaucoup de saletés; et il reste un trou qui, à cet instant, s'est ré-rempli. Mais avec quoi ?

Je n'ai pas le temps actuellement, car il est déjà midi et je suis seulement sur la page 317 de la KGA V.3, mais je dois absolument noter ce que j'ai pensé - voir l'implication en tant que diagnostic. C'est que je vais essayer de comprendre cette notion chez Lourau ni comme bien ni comme mal, mais juste comme fait qu'il a observé.

367, 17h45. Leur musique pop chrétienne est très forte, et je me sens à l'aise dans cette atmosphère légère[27] - et : tout le monde est très gentil ! Bien, il y a une personne de l'année dernière qui n'a pas changé; elle est toujours aussi dure. Mais qui sait ce que la vie lui a joué !

Je ne peux pas souscrire aux jugements de D2 sur ce genre de musique. Il faut, aussi dans ce cas du pop chrétien, un effort de réinterprétation.[28] Et cette réinterprétation ne concerne pas seulement nos concepts, mais aussi nos expériences. Donc, elle se réfère à une autre catégorie d'expression que le seul mot.

Je dois retourner à cet échange de lettres, même si je voudrais encore écrire quelques mots concernant le Piège de JP Faye. Seulement une chose - ah oui, c'était avec N1 que j'ai discuté sur sa Théorie du récit ( cf. 1972)[29] et elle évoquait qu'il faut être prudent avec lui, car il déraille parfois. J'ai été, à l'époque, assez d'accord, mais je ne le suis plus depuis tout à l'heure. Il était un garçon sous Vichy.[30] Comment pourrait-il s'exprimer autrement que de cette manière crypto-prophétique, comment se faire comprendre autrement ? Comment transmettre un tel message.

Ok - petit intermezzo sociétal. M3 et J rentrent dans la pièce. Elles attendent beaucoup de cette soirée de louange. Et - J est d'accord avec moi que les gens de cette année sont plus joyeux que ceux de l'année dernière. Je me souviens de la question que j'ai posée à M3, si elle pourrait nous mettre au courant à temps, si jamais le stage n'aurait pas lieu cette année. Elle m'a répondu catégoriquement que le stage a lieu. Et l'année dernière, ils ont envoyé une lettre disant qu'il faut au minimum 25 inscrits; autrement, ils ne pouvaient pas payer les loyers des salles - cela a, à mon avis, exercé de la pression, tandis que cette année, il y avait une détermination ferme comme base.

18h30. It's raining cats and dogs. Si on avait terminé aujourd'hui à 17h, on serait rentré sous la pleine pluie; nous serions maintenant environ à Dugny.

Le temps. Aujourd'hui, nous avons mis le chauffage dans ce préfabriqué. Pour nous - mais aussi pour les murs ! C'est donc bien chaud dans la pièce, mais les nouveaux meubles puent le plastique. Et si on ne bouge pas, on a quand même froid. J'ai fait une promenade rapide autour de 13h; il y avait une pluie très fine. J'ai trouvé des groseilles, des prunes; j'ai découvert quelques sentiers que je ne connaissais pas encore - et puis voilà, le soleil ! J'ai alors pensé que l'été commençait maintenant. Loin de là ! Mais je me suis bien équipée. On avait 15°C ce matin vers 9h; il ne fait guère plus chaud maintenant. Mais je dois ouvrir un peu la fenêtre, même si je dois après encore une fois allumer le chauffage. Sentir, penser, ressentir, se mettre en colère, rencontrer les gens qui sont d'accord ou pas d'accord avec nous, on a tout cela - 18h50, le soleil revient !

19h33, page 405 ... il me reste 50 pages de ce volume; donc encore une séance pleine.

Demain, je vais aussi amener mes documents imprimés, mais j'apporte quand même déjà le volume V.4 et je vais continuer un peu ce soir. Depuis quelques jours, j'ai une certaine paix à l'égard de mon travail. C'est un travail de recherche originale, et scientifique; mais à part ça, tout ce que l'on attend quand on entend le mot «thèse» n'y est pas. J'ai pu me réconcilier avec ce constat. Tout ce qu'il reste à faire, c'est de bien soigner ce Bockshornhirsch.

C'est évident.

Herrnhut.

Mardi - non! mercredi ! 11 juillet.

Exemple absolu de l'injustice liée à l'argent : D1 a changé les pédales de son vélo. C'est qu'il a pu récupérer un vieux cadre et les pédales allaient très bien - seulement, il y a une petite lettre sur les pédales qu'il a[31] très bien vus, mais il ne s'est pas posé de questions : «l / r», c'est-à-dire « left / right » ou « links /rechts »; et il connaît assez d'anglais et d'allemand pour le saisir. Donc, il les a montées à l'envers, ce qui a détruit le pas de vis des manivelles !

Hier soir, la deuxième pédale est partie - rien à faire, il faut changer la manivelle.

Ce matin, on est allé ensemble jusqu'à Saint-Brice-sous-Forêt; j'ai tourné avec son vélo vers Groslay, il a continué vers Domont. 32Euro90; et il a fallu acheter en set la manivelle gauche et droite ![32] Le mécanicien a été très étonné quand je lui ai dit que chez nous,[33] on n'a changé qu'un seul côté. Mais il a bien vu que la manivelle gauche est neuve. Je lui ai même montré la facture. Donc, ce que nous avons pensé économiser en récupérant les pédales, nous l'avons payé maintenant en quadruple ! Et la manivelle gauche en double ... . That's life. Et je dois encore être reconnaissante que l'on ait effectué les travaux tout de suite !

Ce soir, je vais tenter de me faire rembourser l'ancienne nouvelle manivelle; 9Euros90 et 10Euros main d'œuvre.

Maintenant, D1 a au moins des nouveaux pignons avant, et le set a été «en solde». C'est tout ce que je peux dire. Je suis encore dans le magasin; tout à l'heure le mécanicien va me faire signe que je peux chercher le vélo.

Gare Domont. Je lis Proverbes 11 (RSV 567sq) - la volonté de mener une vie droite n'excuse pas nos sottises, mais les inscrit dans des perspectives justes. Il y avait un train à 14h01;[34] le prochain sera à 31. Le Piège de Faye me donne des indices pourquoi Derrida et Co. sont les grands absents dans les textes de Lourau qui se positionne apparemment, philosophiquement, comme un petit frère de Henri Lefebvre (1901-1991) en s'inscrivant dans ou aux côtés de la lignée Gurwitsch-Schütz (cf. Grathoff (éd.), 1985). Les autres (cf. Cussat, 2005) ont continué avec Heidegger ?

J'attends jusqu'au premier train après 15h; après, je rentre en reprenant mon rythme habituel dans cette semaine, au Centre.

Et ce soir, aller jusqu'à Noisy-le-Sec pour ce remboursement ?

Je suis dans le volet B,[35] le discours du rectorat.[36] Ce texte sonne fortement fichtéen,[37] mais la citation que j'ai recopiée hier soir[38] témoigne seulement de l’extrême orgueil de Fichte; on ne peut pas parler d'une violence contre autrui comme cela se fait ressentir chez Heidegger. Donc, supposer que Martin Heidegger ne serait pas un philosophe de l'éducation,[39] n'est pas seulement le résultat d'une mauvaise compréhension de la tradition philosophique en tant que telle, ou bien un mépris de la vocation philosophique, de la vocation de l'université en tant que telle,[40] mais c'est tout simplement le dévoilement d'une simple ignorance. L'argumentation pour mon constat peut se borner en invitant à la lecture de ce discours de Heidegger.[41]

Ici, c'est ennuyeux et en même temps intéressant. Nous venons ici, sans vraiment interrompre notre vie quotidienne, et nous rencontrons ici une autre vie quotidienne. Je continue ma lecture.

Ah oui, c'est pourquoi je l'ai interrompue - Heidegger loue l'origine et le début. Faye établit à travers le vocabulaire et les formulations des problématiques une relation avec la postmodernité. Moi, je me suis intéressé à la postmodernité à cause de leur insistance sur le présent, leurs analyses de ce présent - et leur refus des métarécits, donc la dissolution des questions concernant l'origine.

16h50. 16h30, M3 venait avec son portable. Un message de T, un enregistrement : mon directeur de recherche serait très en retard, il serait arrivé à Domont et se dirige vers le Centre culturel. Je suis allé à l'accueil. - Oui, il y avait un monsieur, barbu, enfin il ne s'exprimait pas très clairement; il cherchait sa fille. - D'accord, disais-je, ce n'est pas la personne que j'attends. - Mais qui êtes-vous , me demandaient-ils (un homme et plusieurs femmes). - Je suis étudiante et je ... - Ah non, c'est vrai, disaient-ils, il cherchait une femme qui accompagne son fils de 13, 14 ans en vélo et qui est étudiante ! - Du coup, tout était clair alors ? Ils l'ont envoyé au point de rencontre pour les jeunes derrière le cinéma. J'ai été choqué. - C'est où ? - Ah, à Haut-Domont, derrière le cinéma. - Il est parti quand ? - Bon, ça fait 10 minutes. - Je peux alors le rattraper. Expliquez-moi le même chemin ! - Ah non, il est en voiture. - Mais 10 minutes, et à Haut-Domont, on n'avance pas, je suis en vélo. - Ah non, c'est pas possible. - On va alors rappeler au point de jeunes ? - Ben, il n'y aura personne.

C'était trop ! Ils envoient quelqu'un qui est bien arrivé au seul Centre culturel de la ville[42] à un endroit où il n'y a personne, sous prétexte que cette personne qui s'est expliquée d'ailleurs très clairement, ne s'est pas expliquée clairement ! Ils ont bien compris qui il cherche, mais ils ont voulu comprendre qu'il cherche sa fille de 13, 14 ans ... - j'ai été très contente tout à l'heure, car T a bien expliqué le chemin et maintenant, ces abrutis - et après, D1 me disait qu'ils étaient juste en face, en bas de l'escalier, dans la salle juste en face de l'accueil ! Et il y avait des affiches de l'association de mime partout !

Je suis terrassée. C me dit que pour «eux», «nous» - justement l'association de mime - n'existe pas. Elle est convaincue que ces gens à l'accueil ont agi ainsi par principe. Comment a été alors la blague avec le policier ?[43] S'il est «policier», il va nous trouver.[44]

Je peux à nouveau évacuer des saletés autour de ma dent. Je la traite comme toute plaie infectée. Je sors encore une fois, pour surveiller la rue.

Rien à faire.

Jeudi, 12 juillet.

Je me sens mal à l'aise. Pourquoi ne suis-je pas restée à la gare, bien que j'aie voulu rester ? Conflit de volonté, car, en même temps, je voulais terminer ce volume de KGA V.3; et je suis partie malgré ma «volonté de base», car je le sais depuis que je suis dans le «milieu universitaire» - déjà avec H à Bamberg, après avec G à Paris IV, et presque avec tout le monde - quand ils disent qu'ils viennent, ils viennent. Seulement, les heures entre l'heure fixée et l'arrivée ... .

Et à l'accueil du Centre culturel : oui, il y avait un homme barbu qui cherchait sa fille, ce qui me soulageait d'abord, car seulement le premier critère a été correct, mais le deuxième non. Et puis, ils se reprennent - eh bien, non, en fait, c'était quelqu'un qui cherchait une personne qui accompagne son fils en vélo, 13-14 ans. - Oui, ça colle. - Mais je serais qui ? - Moi, je suis étudiante. - Ah oui, c'est ça ce qu'il a dit. - Et alors, ils l'ont envoyé au centre des jeunes derrière le cinéma à Haut-Domont. Choquée - et quand ? Il y a 5-10 minutes. S'ils peuvent m'expliquer le chemin pour que je puisse y aller. - Impossible, vous allez vous perdre. En plus, il a été en voiture. - Si on peut y rappeler (et maintenant arrive le deuxième coup de marteau, après celui avec la fille, accompagnés de lamentations incessantes qu'il ne s'est pas exprimé clairement) : Impossible, il n'y a personne.

Des bureaucrates à la perfection, digne de rentrer dans un récit de Franz Kafka.[45] Mais, se reprennent-ils, s'il revient, ils vont le diriger vers la maison «Marcel Callo».

Je reprends mon travail quotidien jusqu'à midi. La dent fait mal malgré le clou de girofle, mais c'est supportable.

Je recopie alors; j'ai pensé jusqu'à maintenant, que mon malaise s'explique par l'infection dentaire et le manque de sommeil. Mais du coup je me sens comme paralysée - du coup.

Eugen Fischer (1874-1967). Ce nom me disait quelque chose, mais je n'ai jamais fait attention à lui. Exterminer les métisses de Namibie.

Et cela bien avant la Machtergreifung (cf. JP Faye, 1994, 79sq) ! Peter Hammond est tout simplement naïf (cf. Hammond, 1996) - ok, son hypothèse concernant les armes n'est peut-être pas fausse au niveau sociologique, c'est-à-dire un peuple où tout le monde possède une arme à feu ne va guère se lancer dans une guerre civile. Mais il a court-circuité la dimension historique et idéologique.

12h10. J'interromps alors le travail sur l'introduction historique de la KGA V.4 au milieu du dernier paragraphe qui concerne les études de la nature de Schleiermacher, «Schleiermacher comme expériste»,[46] car je soupçonne que les événements depuis dimanche justifient l'essai de construire un texte pour le deuxième volume de la Festschrift pour R. Ce ne serait pas «sur» lui, mais ce serait un «témoignage» de son influence - de l'influence de ses soi-disant enseignements. Je m'y tiens dans une réception critique; et cette semaine témoigne aussi de la justification d'un journal fourre-tout, car autrement, si j'avais dû aller d'un journal à l'autre, il n'y aurait que des renvois et je me serais perdue dans la manipulation de tous ces journaux[47] - en épuisant mon temps et mon énergie nécessaire pour les activités.

Je ne dois pas oublier l'histoire de la manivelle !

L'absence du péché ne met pas le «Dieu» dont parle la «Bible», en chômage. Cette théorie, je la laisse bien à R. Dans une perspective de réinterprétation biblique et chrétienne, ce qu'il propose ne s'appelle pas «péché», mais s'inscrit dans le vocabulaire autour de «pénitence». On ne peut pas nier que son argumentaire[48] relève de quelque chose.[49] Il faut alors regarder ce que cela peut être, mais ma formation théologique n'est pas suffisante pour le situer. Donc, je me tiens aux exemples, comme l'appel à négliger la beauté de la création - cela ne marche pas, car ce «Dieu» dont parle la «Bible» n'en a même pas besoin. Si l'homme fait attention à la création ou pas, ne fait pas de différence pour lui. Mais pour l'homme, cela fait une différence ! L’homme supprime sa propre joie, donc, ce n'est pas un péché, mais une pénitence. L'homme se prive d'une joie et cette privation s'inscrit dans un rapport théologique très problématique. Je ne me suis jamais soumis aux réflexions théologiques. Et les observations théologiques ? A l'égard de la théologie, je suis depuis toujours et réellement irréductible dans une position d'analyse.

Et depuis Schleiermacher, la théologie est devenu impossible, impossible par principe.[50]

Donc, et la manivelle ? Déjà sur le chemin de Groslay à Domont, j'avais réellement pardonné à cet imbécile de mécanicien à Noisy-le-Sec. Et je me suis dit s'ils nous remboursent juste la manivelle, je suis contente. D1 n'est pas d'accord. Il dit que la justice demande que le Tout nous soit remboursé. Moi, je dis que je ne cherche pas la bagarre. Ce mécanicien a bien travaillé; même si ce travail a été inutile. D1 dit alors que ce serait juste qu'ils nous remboursent le Tout; moi, je dis que ce serait déjà assez juste s'ils nous remboursent le truc; je ne vais pas insister.

[...]


[1] Sur la couverture de cet ouvrage est une photo de deux élèves d’une école juive à Prague des années 1930.

[2] Nous allons rencontrer ces protagonistes sur les pages suivantes.

[3] Schleiermacher enseignait la pédagogie en hiver 1813/1814 (8 novembre - 23 mars), en hiver 1820/21 (23 octobre - 28 mars) et en été 1826 (17 avril - 1 septembre) cf. dans l’édition de 1983,407 -410. - Nous nous référons ici surtout sur son dernier cours dont le texte a été établi à partir des manuscrits de ses étudiants; cf. pour l’intitulé de notre exposé 1826, 266 et 269sq.

[4] Pour un aperçu de sa vie et de son œuvre voir l'article d'un auteur anonyme dans Michaud, 1854, 353sq. ; Reymond sur le site internet du Musée virtuel du protestantisme Français; cf. aussi Richard, 2004, I sqq.; et le survol concernant les traductions en français de Berner, 2003, 10sq (note 1); cf. aussi Droz, 1966; et d'une façon général, Tice, 1990.

[5] Je remercie ici Anne Marie Drouin-Hans qui m’a aidé à mettre ce texte en forme.

[6] Il a ainsi contribué à déjouer un des paradigmes dénoncé par Rutschky, 1977.

[7] Cf. Weniger, Überlieferung - Textkritik - Anmerkungen, dans : Schleiermacher, 1826, éd. 1983, 407 - 458, ici 444 (note 33).

[8] Schleiermacher a travaillé de 1790 jusqu'en 1793 en tant que précepteur; et dès son mariage en 1809, il a été père de famille nombreuse qui se composait des deux enfants de sa femme (veuve d'un de ses plus proches amis), de ses propres enfants et des enfants adoptifs. - En outre, dans l'affaire autour du "Berliner Anzeiger" en 1813, le gouvernement voulait le raisonner dans sa fonction du "éducateur du peuple".

[9] Autrement dit, l'éducateur doit bien comprendre que cette séparation n'est pas une donnée, mais le résultat d'une conceptualisation dont le bon usage l'aide de mener à bien ses tâches, car elle lui permet de réaliser ses limites.

[10] C'est dans ce cadre que s'inscrit le "Mal actif". Nous rencontrons ici une des difficultés majeures de traduction, car les mots autour de Stimme - la voix - en allemand sont, par exemple : * Stimmung (le moral, la disposition, la tonalité); * Bestimmung (la destination, la vocation, la caractérisation, la précision ; souvent aussi traduit par détermination) et le verbe bestimmen (définir, décider, donner des ordres); * Übereinstimmung (la concordance, l'accord).

[11] Schleiermacher conçoit, en plus, une troisième période où la volonté est devenue un continuum, s'il n'y a pas de manque, occasionné par la nature ou par l'éducation.

[12] Le but de l'herméneutique, « la compréhension au sens le plus élevé", concerne surtout le langage et les pensées. Dans ce contexte, Schleiermacher écrit : "Puisque nous pratiquons l'interprétation dans ce sens depuis l'enfance, on pourrait penser que la théorie est superflue. - Ce qui est plus ordinaire se comprend spontanément; ce qui est supérieur est affaire de talent et de génie, qui est censé s'aider lui-même. » (Schleiermacher, 1987, 74).

[13] Supplément le 9.8.2007. - Ce titre est le fruit d'une conversation avec une personne en recherche d'emploi qui ne peut probablement pas obtenir un poste pourtant intéressant par manque d'autonomie. Cependant, elle a suivi des Ateliers de Pédagogie Personnalisé (APP), mais dans le seul but de réussir des concours de la fonction publique. Cette conversation m'a fait comprendre que les personnes qui accèdent à l'autonomie font œuvre de pilier ... et qu'elles s'imaginent qu'elles arrivent à transmettre leur attitude, leur approche, leur souveraineté, quelque part (cf. par exemple pour l'idéologie qui porte les APP, Pinot, 2007, 182-184). - Illusion. - L'autonomie n'est pas un virus. - L'autonomie est une espèce de bijou précieux que l'on doit, absolument, garder dans le coffre fort de ce que, autrefois, on a appelé «âme» et dont nous manque aujourd'hui le mot. Je ne déplore pas cette disparition - et dès que je la constate, il fait sa réapparition, cf. Panu, 2007, 150 et 152. - Peu importe. - Disons-le plus simplement. L'autonomie est une petitio principii, elle est soustraite à tout effort pédagogique. - L'autonomie, donc, est le signe, la signature apposable à une autodidaxie réussie; peut-être le vaccin contre toute hétéronomie fâcheuse ?

[14] Je désigne les personnes par la première lettre de leur prénom, suivi d'un chiffre s'il y en a plusieurs qui commencent avec la même lettre. - Ce procédé permet aux intéressés une recherche concernant la véracité des faits relatés tout en gardant un certain anonymat.

[15] Eglise Protestante de Bobigny. - Hier, nous avons fêté les 80 ans d'un membre fondateur de la Communauté.

[16] L'homme, comme l'auteur prétend apprendre d'Aristote, se caractérise par une tension entre ce qu'il perçoit et ce qu'il est susceptible de percevoir. Cette structure des sens humains est à la base des phénomènes sociaux, car elle garantit la faculté de communier. Si cette tension se perd, il en résulte un anaisthetos, un être humain dépourvu de vibration vivante; résultante du refus de la réalité que "plaisir et douleur s'insinuent dans toutes les relations de la vie" (cf. Welsch, 1987, 389-392, cit. 390). - Je m'approprie dans ce contexte aussi le développement suivant : « La pratique habituelle [...], fondée sur la confiance, sur la compréhension réciproque et sur la coopération a progressivement glissé [...] vers une escalade bureaucratique [...] fondée sur la délégation et le droit. Le microcosme expérimental est terminé, le cercle est rompu, la zone temporairement libre est perdue, on est encore une fois complètement colonisé par les modèles institutionnels dominants qu'autrefois on critiquait tous ensemble. Ça, ce n'est pas la bureaucratie comme le moindre des maux possibles, [...] mais simplement la bureaucratie visant à la prise et à la gestion du pouvoir, ce qui est bien pire. » (Panu, 2007, 177).

[17] Cet aperçu mérite un développement; une mise en perspective avec la notion loraldienne d'implication, cf. Lourau, 1997.

[18] Agence Nationale pour l'Emploi, organisme en France qui gère les chômeurs (aujourd’hui : Pôle Emploi).

[19] Pendant que j'écris, j'écoute quand même avec intérêt les commentaires de la lettre aux Colossiens, du Psaume 26 et du 4echapitre de l'Evangile de Marc de D2.

[20] Souligné par l'auteur. - Cela interpelle tout auditeur de Derrida qui nous a rendu sensible à la relation problématique entre Hölderlin (poète allemand, 1770-1843) et justement Heidegger.

[21] Finalement, on a passé l'après-midi avec des amis qui nous ont éclairés sur le mode de fonctionnement des soutenances de thèses. - Comme je relate ici de deuxième main, je ne donne pas plus de précisions. Ces amis ont alors déjeuné le mardi de la semaine précédente dans un petit restaurant à côté de l'université Paris 8 et ont entendu une discussion animée des profs (ils reconnaissaient certains de la tribu des sciences de l'éducation; et il y avait une personne qu'ils ne connaissaient pas et qui a tout enregistré; ce que j'ai aussi remarqué lors de la soutenance qui a suivi ce repas et lors du pot qui a suivi la soutenance. Les détectives parmi nous peuvent essayer de se procurer ces enregistrements) sur une thèse nulle, parfaitement incompréhensible, que 70 pages de bon. - Cette thèse, comme je pouvais expliciter, car j'ai assisté à la deuxième moitié de cette soutenance, a obtenu la mention «très honorable avec félicitation du jury»; un jury franco-suisse, mixte (une femme) et inter-idéologique (un institutionnaliste militante, un «méthodologiste», un avec une attitude ciblant la médiation, autres). - Passons sous silence le profil du candidat et déléguons cette enquête aux personnes susceptibles d'entreprendre une analyse interne des institutions impliquées ici.

[22] Elle est musulmane.

[23] La discussion commençait par sa question si Schleiermacher croyait en Dieu. J'ai été très embarrassée - car après tant de lectures de cet auteur, je ne pouvais pas répondre à cette question et je découvrais alors qu'il maintient une position agnostique parfaitement équilibrée.

[24] Pour le stage de théâtre de D1.

[25] Je suis de nationalité allemande.

[26] En faisant une petite promenade, j'ai développé toute une défense de l'attitude agnostique; position que quelques expériences m'empêchent de soutenir personnellement, mais au niveau de la réflexion abstraite, de l'heuristique, je la maintiens, et cela dans une proximité quasi-congénitale avec Schleiermacher. - Comme je n'ai rien noté ce jour-ci, je ne la retrace pas non plus maintenant.

[27] Deuxième jour de stage pendant laquelle j'occupe une petite pièce dans l'annexe «Marcel Callo» du Centre culturel. Ces journées se terminent à 17h; sauf le mardi où il y a une petite célébration jusqu'à environ 20h.

[28] J'entends ici l'effort de traduire l'interprétation des observations d'un ensemble de présupposés dans un autre ensemble de présupposés.

[29] Mon intérêt pour cet auteur a été suscité lors des ateliers d'analyse institutionnelle où on nous présente souvent son hypothèse de fer à cheval entre les positions extrêmes politiques; et la lecture de Lourau 1997.

[30] Jean-Pierre Faye est né en 1925.

[31] Je l'ai interrogé !

[32] J'ai pu l'accepter assez facilement, car nos amis que l'on a visités le dimanche avaient un problème semblable et ils nous ont expliqué que, normalement, les manivelles se changent toujours ensembles.

[33] L'enseigne de la même chaîne de magasins àNoisy-le-Sec.

[34] On a convenu au téléphone que P arrive à Domont à la gare vers 14h.

[35] « Démontages », cf. Faye, 1994, 59-147.

[36] Cf. ibid., 72-77 : « 7. Discours de rectorat, 28 mai 1933 : L'auto-affirmation de l'université allemande ».

[37] Le vocabulaire « d'un génocide nécessaire » s'est effectivement forgé dans cet époque, cf. Lerousseau, 2001, cit. 280.

[38] Note à la lettre de Dorothea Veit (intellectuelle berlinoise, 1764-1839) à Schleiermacher le 6 janvier 1800 (KGA V.3, 334-338) concernant la haine des juifs de Johann Gottlieb Fichte (philosophe allemande, 1762-1814), cf. ibid., 335sq.

[39] Propos recueilli auprès de Jean Houssaye lors de l'Assemblée Générale de la SOPHIED le 16 juin 2007.

[40] Cette «vocation» implique que, par principe, tout enseignant de l'université est pédagogue.

[41] On peut, par contre, soutenir avec E.Faye, que Heidegger n'est pas philosophe du tout, cf. 2005, notamment sa "Conclusion" (508-518).

[42] Confirmation recueillie auprès des personnes qui connaissent cette ville !

[43] P est «policier»; propos recueilli auprès de R pendant les soutenances Master 2 en sciences de l'éducation à Paris 8 (juin 2007).

[44] A l'accueil, ils m'ont quand même dit qu'ils donneraient les bonnes informations si jamais il reviendrait.

[45] Juriste tchèque d'expression allemande (1883-1924), dont Das Schloss (Le Château, 1924) appartient, selon Georges Lapassade (propos recueilli pendant les ateliers d'analyse institutionnelle à Paris 8), aux ouvrages à lire pour comprendre les processus des bureaucraties.

[46] Membre du laboratoire EXPERICE (Universités Paris 8 et Paris XIII) qui travaille sur le paradigme de l'éducation tout au long de la vie. La notion d'expérience est à la base de cette approche.

[47] Surtout, comme Bethery le remarque, « toute classification est le reflet - inévitable certes - d'une civilisation ou d'une idéologie » (1998, 16.). Et la technique des journaux me sert aussi de selfcontrol, de lieu d'une transductivité qui, justement, par les forces du quotidien, déjoue le pouvoir de l'idéologique. - Je ne suis pas forcément contre la technique de plusieurs journaux. Je la pratique de temps en temps; il faut pourtant prendre en compte qu'introduire déjà dans la saisie du quotidien des critères formalisés est un processus très délicat.

[48] Je me tiens surtout aux cours à Paris 8, mais il s'explique là-dessus aussi à Hubert de Luze, cf. Hess/de Luze, 2001.

[49] Les étudiants musulmans croyants le prennent pourtant comme moquerie (blasphème ?) et se mettent dans des états pas possibles (observations pendant les cours à Paris 8).

[50] Cf. pour sa lutte à mo(r)t Kattenbusch, 1934.

Ende der Leseprobe aus 73 Seiten

Details

Titel
Introduction à la philosophie de l'éducation de Friedrich D. E. Schleiermacher
Autor
Jahr
2010
Seiten
73
Katalognummer
V160448
ISBN (eBook)
9783640769339
ISBN (Buch)
9783640769452
Dateigröße
860 KB
Sprache
Französisch
Anmerkungen
Ce recueil est le premier ouvrage en langue française portant sur la philosophie de l'éducation de Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher (1768-1834). Outre une présentation et une mise en perspective historique de son approche, nous cherchons à en tirer des inspirations pour nourrir et réamorcer la réflexion pédagogique actuelle.
Schlagworte
philosophie de l'éducation, Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher, romantisme de Iéna, pensée renaissante, développement personnelle
Arbeit zitieren
Leonore Bazinek (Autor:in), 2010, Introduction à la philosophie de l'éducation de Friedrich D. E. Schleiermacher, München, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/160448

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