Influence du substrat sur les performances des juvéniles et le niveau de parasitisme des géniteurs d’Archachatina marginata en élevage contrôlé


Master's Thesis, 2010

57 Pages, Grade: 15.00/20


Excerpt


TABLE DES MATIERES

DEDICACE

REMERCIEMENTS

ABSTRACT

RESUME

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES FIGURES

LISTE DES PHOTOS

LISTE DES ABREVIATIONS

Introduction

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. Taxonomie et caractéristiques
1.2. Anatomie
1.3.Escargot et son environnement
1.3.1. Perception du milieu
1.3.2. Adaptation de l'escargot au milieu de vie
1.3.3. Répartition géographique
1.4. Facteurs importants pour la production d’escargot
1.4.1. Substrat
1.4.2. Humidité relative
1.4.3. Température
1.4.4. Air
1.4.5. Ensoleillement, éclairement, durée du jour
1.5. Différents modes d’élevages
1.5.1. Système intensif
1.5.2. Système extensif
1.5.3. Système mixte
1.6. Reproduction
1.7. Croissance
1.8. Ennemis des escargots d’élevage
1.8.1. Macroorganimes
1.8.1.1. Mouches à fruit
1.8.1.2. Moucherons
1.8.1.3. Mouches bossues
1.8.1.4. Petites mouches noires
1.8.1.5. Acariens
1.8.2. Microorganismes
1.8.2.1. Nématodes
1.8.2.2. Trématodes
1.8.2.3. Lutte contre les nématodes et trématodes
1.9. Maladies
1.9.1. Mycose des pontes
1.9.2. Sensibilité aux produits chimiques
1.9.3. Hydropsie
1.9.4. Accidents

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES
2.1. Milieu d’étude
2.2. Infrastructures d’élevage
2.3. Conduite d’élevage
2.4. Dispositif expérimental
2.5. Collecte des données
2.5.1. Paramètres zootechniques
2.5.2. Analyse des substrats
2.5.3. Examen coprologique
2.6. Analyses Statistiques

CHAPITRE 3 : RESULTATS
3.1. Effet du substrat sur la croissance
3.2. Effet du substrat sur la reproduction
3.3. Effet du substrat sur le niveau d’infestation
3.4. Relation entre parasitisme et performance de ponte

CHAPITRE 4 : DISCUSSION
4.1. Effet du substrat sur les performances de croissance et de reproduction
4.1.1. Croissance pondérale et coquillère
4.1.2. Reproduction
4.2. Effet du substrat sur le niveau d’infestation et la mortalité
4.3. Effet du substrat sur les performances de reproduction

Conclusion et suggestions

Perspectives pour la thèse de doctorat

Références bibliographique

Annexes

DEDICACE

A toute la famille Awohouédji et particulièrement à mes parents, Darius C. Awohouédji et Séraphine Dossou qui m’ont toujours encouragé, soutenu et payé mes études.

REMERCIEMENTS

Quels que soient nos qualités ou nos talents, nous avons toujours besoin de l’appui de Dieu qui utilise nos semblables pour traduire nos rêves en réalité. Merci Seigneur Jésus pour ce mémoire rédigé. Sois en glorifié.

Ce rapport a pu voir le jour grâce a la détermination d’hommes et de femmes qui n’ont ménagé aucun effort pour contribuer à son heureux aboutissement. Vous êtes nombreux à nous apporter votre assistance technique et financière. Certes, nous ne pouvons pas vous citer tous ici, car la liste est trop longue. Que toutes ces personnes reçoivent ici nos profondes gratitudes. Nous tenons particulièrement à témoigner tous nos sincères remerciements :

-A notre Directeur de mémoire Pr. Hounzangbé Adoté Sylvie, Enseignant-Chercheur à la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) qui n’a ménagé aucun effort pour la supervision de ce travail. Sa rigueur au travail est la qualité que nous avons gardée d’elle ;
- Au Doyen de la Faculté, Prof. Dr. Ir. Jean T. CODJIA, qui n’a ménagé aucun effort pour la réalisation effective de cette formation ;
- Au Prof. Jean M. ATEGBO pour ses précieux conseils ;
- Au Prof. Dr Ir. Guy A. MENSAH, Directeur du CRA-Agonkanmey de l’INRAB, pour sa contribution à la qualité scientifique de tous ce que les jeunes entreprennent ;
- Au Dr Ir. Ibrahim ALKOIRET TRAORE, Doyen de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou, pour ses précieux conseils ;
- Aux Dr Ir. Marcel HOUINATO, Dr Ir. Christophe CHRYSOSTOME, Dr Ir. Sévérin BABATOUNDE, Dr Ir. Marcel SENOU, Dr Armand GBANGBOCHE et Dr Florian DAGA, pour leurs conseils, leur soutien moral et leur appui pédagogique ;
- Aux membres du Laboratoire d’Ethnopharmacologie et de Santé Animale (LESA) principalement à Félix, Erick et Pascal ;
- Au Dr Eusèbe AGOUA, pour ses conseils, son soutien moral et son appui pédagogique ;
- A tous les professeurs qui ont accepté de dispenser les cours et qui n’ont ménagé aucun effort pour que cette promotion, la troisième, soit bien encadrée ;
- Aux Honorables membres de mon Jury, pour la bienveillante attention qu’ils ont accordée à ce travail, qu’ils reçoivent mes remerciements les plus distingués ;
- Aux camarades de la promotion avec lesquels j’ai passé de bons moments fraternels ;
Enfin une pensée spéciale pour Primaëlle Miguel

ABSTRACT

African giant snails, the best appreciated snails by West Africans, are subjected to heavy exploitation and high pressure pickup. In order to contribute to the development of the African giant snails breeding 150 parents Archachatina marginata were raised on two substrates. The experimental design is a simple randomised block with 2 treatments (2 substrates: sawdust and compost) and 3 replicates. The results showed that the substrate had a significant effect (p <0.05) on the growth performance of the liveweight and of the shell of young snails. The average daily liveweight gain of snails raised on the sawdust that was equal to 0.4 g/day and significantly higher (p <0.05) than the 0.3 g/day obtained from snails raised on compost. The shell growth of snails raised on the sawdust was equal to 0.1 mm/day and significantly higher (p <0.05) than the null growth of snails raised on compost. The level of infestation of snail breeders is strongly influenced by the type of substrate. Snails reared on compost are three times more parasitized than those reared on sawdust. Snails with the level of infestation is high laid eggs twice significantly fewer eggs than others (p <0.05). Compost induced a level of parasite infestation significantly high by comparing to sawdust (p <0.01). The length of experiments did not allow to conclude on the condition and the parasite reproductive performance. The laying rate was identical to 54.0 % at snails raised on sawdust and to 54.7 % at snails raised on compost (p> 0.05). However, the sawdust of teak which induced good growth Archachatina marginata can be recommended as substrates for African giant snails breeding.

Keywords: Archachatina marginata, substrate, growth, infestation, rate of lay Aphids are among

RESUME

Les escargots géants africains, les plus appréciés escargots par les populations ouest africaines, font l’objet d’une forte exploitation et sont soumis à une pression de ramassage élevée. Afin de contribuer au développement de l’élevage des achatines que 150 géniteurs Archachatina marginata ont été élevés sur deux substrats. Le dispositif expérimental est un bloc aléatoire simple à 2 traitements (2 substrats : sciure et compost) et à 3 répétitions. Les résultats ont montré que le substrat avait un effet significatif (p < 0,05) sur les performances de croissance pondérale et coquillière des juvéniles. Le gain moyen quotidien des escargots installés sur la sciure était égal à 0,4 g/j et significativement supérieure (p < 0,05) aux 0,3 g/j obtenus chez les escargots installés sur compost. La croissance coquillière des escargots installés sur la sciure était égale à 0,1 mm/j et significativement supérieure (p < 0,05) à la croissance nulle obtenue chez les escargots installés sur compost. Le niveau d’infestation des géniteurs est fortement influencé par le type de substrat. Les gastéropodes élevés sur compost sont trois fois plus parasités que ceux élevés sur de la sciure. Les escargots dont le niveau d’infestation est élevé pondaient significativement deux fois moins d’œufs que les autres (p < 0,05). Le compost a induit un niveau d’infestation parasitaire significativement très élevé par rapport à la sciure (p < 0,01). La durée d’expérimentation n’a pas permis de tirer des conclusions sur l’état parasitaire et les performances de reproduction. Les taux de ponte étaient identiques à 54,0 % chez les achatines élevées sur la sciure et à 54,7 % chez les achatines élevées sur le compost (p > 0,05). Toutefois la sciure de bois de teck qui a induit une bonne croissance de Archachatina marginata peut être conseillée comme substrats pour l’achatiniculture.

Mots-clés : Archachatina marginata, substrat, croissance, infestation, taux de ponte

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Caractéristiques biologiques des principaux escargots géants Africains

Tableau II: Comparaison des substrats

Tableau III: Effet des substrats sur les performances de croissance des juvéniles d’ Archachatina marginata

Tableau IV: Influence du substrat sur les performances de ponte et la durée d’incubation chez Archachatina marginata.

Tableau V: Analyse de corrélation de Pearson entre les différents paramètres mesurés de l’expérimentation

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Planches anatomiques de l'escargot géant africain

Figure 2: Carte de répartition géographique des achatines en Afrique

Figure 3: Appareil génital d’Achatina achatina

Figure 4: Régulation de la croissance et de la reproduction chez l'escargot

Figure 5: Evolution de la pluviométrie, de l’ETP et de la température au Sud-Bénin (1975 à 2005)

Figure 6: Schéma du dispositif expérimental

Figure 7: Effet du substrat sur la croissance pondérale des juvéniles d’ Archachatina marginata

Figure 8: Effet du substrat sur la croissance coquillière des juvéniles d’ Archachatina marginata

Figure 9: Les taux de ponte et d'éclosion selon le substrat

Figure 10: Evolution des OPG des escargots installés sur le compost au cours de l'expérimentation

Figure 11: Evolution des OPG des escargots installés sur la sciure au cours de l'expérimentation

Figure 12: Fréquence des OPG par type de substrat

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Mouche à fruit (Adulte à gauche et chrysalides à droite)…...…15

Photo 2 : Les moucherons de la famille des Scaridés

(Adulte à droite et chrysalides à gauche)….16

Photo 3: La mouche bossue (Adulte à droite et larve a gauche)..16

Photo 4: Petite mouche noire de la famille des Sphaeroceridés..17

Photo 5 : Achatinière..…...21

LISTE DES ABREVIATIONS

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Introduction

La sécurité alimentaire est un objectif à atteindre pour les pays en voie de développement en général, et pour le Bénin en particulier. La consommation de protéines animales (55 g/habitant/j), meilleure source de protéine, est extrêmement faible dans ces pays (Afolayan et Ejidike, 2000). La majeure partie de la population souffre donc d’une carence alimentaire (19 %). Cet état de chose favorise les cas de malnutrition protéinique qui sont souvent rencontrés dans les pays du tiers monde et une mortalité infanto-juvénile très élevée de l’ordre de 158 ‰ au Bénin (Struthers et al., 2002).

La production animale dans les pays en développement en général, et au Bénin en particulier est faible (à valeur de 17 % de protéine) et n’arrive pas à couvrir les besoins de la population (Otchoumou, 1997). Ce secteur de la production agricole est confronté à de nombreux problèmes à savoir un coût élevé des matières premières servant à la fabrication des provendes, et souvent, les dépenses liées à l’alimentation constituent plus de 60 % des charges de production. Les aliments les plus chers dans la fabrication des provendes sont ceux qui constituent les meilleures sources de protéine et d’énergie. Les protéines d’origine animale sont d’une efficience supérieure à celle des protéines d’origine végétale, puisqu’elles contiennent tous les acides aminés en proportion optimale (Mead et Kemmerer, 1953). La faible production animale, est donc un problème majeur que les pays pauvres doivent résoudre. Il est en effet évident que le niveau de production qui les caractérise, ne pourra d’aucune manière subvenir aux besoins de leur population galopante. Etant donné, que le besoin est urgent, une solution rapide et efficace est la promotion du petit élevage, tel que les escargots, les insectes, les petits mammifères, qui ne nécessitent pas de moyens importants, et, qui peut complémenter la production conventionnelle (Ebenso, 2002).

L’escargot géant d’Afrique est l’une des espèces qui dispose d’un grand potentiel zootechnique. C’est un gastéropode qui se rencontre souvent sous les débris végétaux, dans certains périmètres agricoles, et surtout un peu partout sous les tropiques pendant les saisons pluvieuses (Adeyemo et Borire, 2002 ; Sodjinou et al., 2003). Sa chair est appréciée tant dans les milieux urbains que ruraux de beaucoup de pays africain, dont le Bénin. C’est une source très précieuse de protéines animales (Ajayi et al., 1978), pour les populations rurales qui ne peuvent s’offrir les viandes des spéculations conventionnelles (Imevbore, 1990). La viande d’escargot a un goût et un arôme particulier (Aboua, 1990). Elle est riche en fer, en phosphore et en calcium, pauvre en cholestérol (Aboua, 1995). Elle a donc une valeur nutritive supérieure à celle des autres viandes (Adeyeye, 1996 ; Afolayan et Ejidike, 2000). En plus de cette valeur nutritive exceptionnelle, la viande d’escargot est un ingrédient important dans la préparation de divers remèdes médicinaux traditionnels d’une part, et dans les cérémonies rituelles d’autre part (Imevbore, 1990 ; Aboua et Boka, 1996). Les escargots géants d’Afrique se nourrissent des feuilles, de certains fruits, et de la matière organique. Les performances d’un individu adulte d’ Archachatina marginata sont de 8 œufs pondus par ponte pour quelques 4 pontes l’an, d’un poids moyen de 750 g. Le poids de la coquille fait 30 % de la masse corporelle totale (Ajayi et al., 1978). Ils sont résistants à la plupart des maladies qui affectent les animaux d’élevage (Adeyemo, 2005). La durée de vie moyenne des escargots géants d’Afrique est de 5 à 6 ans (Ekoué et Kuevi-Akue, 2002). Néanmoins, Cobbinah et Kankam (2000) ont montré qu’ils pouvaient vivre jusqu'à l’âge de 9 ans en élevage.

Mais, malgré cet atout, l'application irrationnelle aux escargots géants de techniques hélicicoles élaborées pour les Hélicidés et la transposition non adaptée de concepts d'élevage traditionnellement utilisés pour les mammifères ou les oiseaux, sont à l'origine des mauvaises performances réalisées en élevage d'escargots géants africains (Ayodele et Asimalowo, 1999). Aussi, existe-t-il peu de données sur l’influence des substrats d’élevage sur le niveau de parasitisme des escargots. En effet, les substrats d’ Acacia auriculoformis, le compost, ou la sciure de bois utilisées par différents auteurs (Koudandé et al., 2006 ; Nobime, 2003 ; Codjia et Noumonvi, 2001) n'ont pas d’influence connu sur les performances de reproduction des escargots. Cet état de chose est certainement l’une des causes des baisses de performances de reproduction des archachatines, et un frein pour l’essor de cet élevage. C’est dans le but d’apporter une contribution à la résolution de ce problème, que cette étude a été initiée. En effet, la détermination de l’influence du substrat à travers l’évaluation des performances de reproduction et le niveau de parasitisme sera d’une importance capitale dans l’amélioration des performances des Archachatina marginata en élevage.

L’objectif général de cette étude est de déterminer l’influence du substrat d’élevage sur les performances de ponte et le niveau de parasitisme.

Il s’agit spécifiquement de :
- évaluer l’effet du substrat d’élevage sur les performances de croissance pondérale et coquillière ;
- évaluer l’effet du substrat sur les performances de reproduction et le niveau de parasitisme ;
- évaluer l’effet de l’état parasitaire sur les performances zootechnique et de reproduction.

Pour l’atteinte des objectifs de la recherche, les hypothèses suivantes ont été formulées :

Hypothèse 1 : La sciure de bois de teck comme substrat permet d’avoir une meilleure croissance pondérale marchande.

Hypothèse 2 : La sciure de bois de teck diminue de manière significative le niveau d’infestation des géniteurs.

Hypothèse 3 : Le niveau d’infestation des géniteurs diminue leur taux de ponte.

Le document en dehors de l’introduction, de la conclusion, des suggestions et des perspectives pour la thèse comporte quatre chapitres. Le chapitre 1 présente la synthèse bibliographique sur les achatines et l’achatiniculture. Le matériel et les méthodes ont fait l’objet du chapitre 2. Le chapitre 3 est consacré aux résultats obtenus et qui sont discutés dans le chapitre 4.

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1. Taxonomie et caractéristiques

La taxonomie des escargots géants africains (Tableau I) est encore assez obscure, complexe et controversée, avec différents sous-genre, de très nombreuses espèces et parfois de multiples sous-espèces (Ayodele et Asimalowo, 1999). La forme grossière de la coquille permet de distinguer le genre auquel appartient l'escargot. L'identification de l'espèce peut être menée par examen du tractus génital de spécimens sexuellement mâtures (Mead 1950 ; Conan et al., 1989). Les espèces Achatina achatina, Achatina fulica, Archachatina ventricosa, Archachatina degneri ou Archachatina marginata présentes en Afrique occidentale sont dotées de coquilles facilement identifiables par des zootechniciens familiarisés avec l'escargot géant africain. Au contraire, l'identification plus complexe des nombreuses autres espèces d' Achatina et des multiples sous-espèces répertoriées pour les genres Archachatina et Achatina est à réaliser par un malacologiste confirmé (Hardouin et al., 1993). Quelques documents de référence pour l'identification d'escargots géants africains à partir de la coquille existent (Tableau I), mais Hardouin (1986) a démontré que certaines espèces ont été mal définies.

Tableau I: Caractéristiques biologiques des principaux escargots géants Africains

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

1.2. Anatomie

L'escargot est un mollusque gastéropode dont la coquille univalve s'enroule normalement selon un vortex dextre. Cette coquille, sécrétée par une membrane complexe enveloppant la masse viscérale, abrite en permanence les organes vitaux (Stiévenart et Hardouin, 1990). Il a un seul large pied ou sole pédieuse sur lequel repose la coquille ; c’est un organe épais, visqueux et musculeux qui leur sert d’organe de fixation et de locomotion (Codjia et Noumonvi, 2001). La tête située à l’extrémité antérieure possède une paire de grands tentacules "oculaires" et une paire de tentacules courts "tactiles et gustatifs" sous laquelle s'ouvre l'orifice buccal entourée de quatre lèvres (une inférieure, une supérieure et deux latérales). L'orifice génital est situé la base de la tête, juste en arrière de l'implantation du grand tentacule droit. La coquille composée essentiellement de carbonate de calcium est constituée par l'agencement tubulaire de sections ovalaires d'une spire hélicoïdale dextre qui s'enroule autour d'un axe appelé la columelle. Les chairs de l'escargot sont fixées à cet axe par une attache ligamento-musculaire. En partant de la ''pointe'' ou extrémité apicale de la coquille, l'espace tubulaire est d'abord occupé totalement par la glande digestive. Vient ensuite, directement contre la columelle, l'ovotestis incrusté dans la partie moyenne de la glande digestive (figure 1).

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Figure 1: Planches anatomiques de l'escargot géant africain

Source : Stiévenart et Hardouin, 1990.

A : Parties charnues d’un escargot géant africain impubère (Stiévenart, 1989)
B : Parties charnues d’un escargot géant africain pubère avec mise en évidence des voies génitales et du jabot par résection de la paroi respiratoire, du cœur et du rein (Stiévenart, 1989)
C : Dissection d’ Achatina fulica (Source: Pereira et Breckenridge, 1981)

1.3. Escargot et son environnement

1.3.1. Perception du milieu

Pour voir et sentir, l'escargot dispose respectivement d'un œil rudimentaire situé sur la face interne de chacun de ses longs tentacules et de ''boutons olfactifs" situés à l'extrémité des longs tentacules (Grasse et al., 1970). Près du ganglion nerveux pédieux, on décrit des otocystes qui possèdent des otolithes calcaires baignant dans un liquide. Ils représentent presque certainement l'organe de l'équilibre et celui de l'ouïe. Pour goûter, l'escargot utilise ses courts tentacules inférieurs qui surplombent la bouche dans laquelle s'exercerait aussi la gustation. Enfin, les sensations tactiles sont récoltées non seulement par les cellules neuro-épithéliales de la peau, mais aussi et surtout par les tentacules courts inférieurs (Stiévenart et Hardouin, 1990).

1.3.2. Adaptation de l'escargot au milieu de vie

Comme de nombreux invertébrés, les principales fonctions vitales des escargots sont très dépendantes des conditions d'environnement, notamment des cycles jour-nuit, de l'hygrométrie et de la température. Ainsi, l'escargot géant africain est connu pour être actif pendant la nuit de même qu'au crépuscule et à l'aurore (Stiévenart et Hardouin, 1990).

En dehors de conditions favorables, l'escargot se rétracte dans sa coquille. Il peut même s'isoler totalement de l'extérieur en produisant une pellicule qui obstruera l'ouverture de sa coquille. Chez les Achatinidae, Raut et Ghose (1980) ont décrit les conséquences d'une estivation induite expérimentalement sur la reproduction d' Achatina fulica. Il en résulte notamment un allongement de la durée de gestation chez les escargots fécondés juste avant l'estivation, voire la suppression de la production d'œufs issus de cette fécondation. Plusieurs auteurs ont constaté qu’ Archachatina marginata estivait même lorsque les conditions climatiques et alimentaires apparemment favorables à sa vie active étaient maintenues (Stiévenart et Hardouin, 1990).

1.3.3. Répartition géographique

Les escargots géants africains sont présents dans une bonne partie de l’Afrique subsaharienne (figure II). Ils sont originaires du continent africain, mais deux espèces (Achatina fulica et Achatina panthera) ont colonisé avec succès des territoires extra-africains (Mead, 1979). En Afrique, chaque espèce d’achatine à sa zone de prédilection mais on note souvent des chevauchements entre ces zones. L’aire de répartition du genre Burtoa est la seule qui ne couvre pas l’Afrique occidentale. Burtoa n’est présent que dans les parties orientale et centrale du continent (Pilsbry et Becquaert, 1927). Le genre Archachatina à un vaste aire de qui s’étend de la Sierra Leone au Congo. Les trois espèces les plus répandues appartiennent tous au sous-genre Calachatina (Hodasi, 1984).

L’aire de répartition du genre Achatina est actuellement très étendue (figure 2). En Afrique, il s’étend au sud du Sahara. Les limites septentrionales s’étendent de la Gambie au lac Tchad et les limites méridionales s’étendent du fleuve orange en Afrique du sud via le Congo Démocratique et l’Angola. Aujourd’hui, elle est répandue dans plusieurs pays d’Asie du sud-est et dans les pays de l’Océan Pacifique (Hodasi, 1984).

On remarque la présence, dans le bas Bénin, des espèces comme Archachatina (Calachatina) ventricosa, Archachatina marginata saturalis, Achachatina marginata ovum, Archachatina Calachatina dignerie et Achatina Achatina monochromatica qui est considérée aujourd’hui comme une espèce en régression (BONI, 1993).

Abbildung in dieser Leseprobe nicht enthalten

Figure 2: Carte de répartition géographique des achatines en Afrique

Source : Hardouin et al. (1995)

1.4. Facteurs importants pour la production d’escargot

Le substrat, l’humidité, la température, l’air, l’ensoleillement sont des éléments très importants pour une bonne production en achatiniculture.

1.4.1. Substrat

Le contact avec la terre semble indispensable à la bonne croissance des escargots. Cette terre leur apportera du carbonate de calcium, d'autres sels minéraux notamment du magnésium, ainsi que diverses substances présentes dans la matière organique dont peut-être les facteurs de stimulation de la croissance (Gomot et al., 1989). On ne connaît pas à l'heure actuelle la teneur minimale en calcium du sol (exprimée en ions calcium échangeables ou en calcium total) qui garantirait le succès de l'élevage des escargots géants africains à l'extérieur (Elmslie, 1982). Les sols pauvres en calcium peuvent être amendés par adjonction de chaux, mais, les sols très acides ne peuvent pas être rendus propices à l'achatiniculture (Elmslie, 1986). Etant donné que la terre constitue aussi un refuge où l'escargot s'enfouit lorsqu'il fait trop chaud ou trop sec, elle devra être légère, suffisamment drainée pour ne pas se compacter et permettre à la fois aux géniteurs d'enfouir leurs œufs et aux jeunes de s'en dégager une fois éclos. Il est important de souligner que la terre peut être la porte d'entrée idéale pour les parasites, les agents infectieux et de nombreux prédateurs potentiels (Stiévenart et Hardouin, 1990).

1.4.2. Humidité relative

Les escargots préfèrent un taux élevé (de 80 à 90 %) d'humidité de l'air. Ils sont d'ailleurs actifs durant les périodes humides du jour (aurore et crépuscule) et pendant la nuit. En dehors de ces périodes humides, ils s'abritent sous la végétation naturelle ou sous des matériaux disposés pour jouer le même rôle (Stiévenart et Hardouin, 1990). Il existe, en effet, chez l’escargot un degré d’hydratation de part et d’autre duquel il devient moins actif et présente des troubles de croissances tels que le nanisme et les malformations coquillières (Rousselet, 1982).

La variation du degré d’humidité de l’air ambiant règle la vie des achatines (Otchoumou et al., 2004) et selon le cas on peut avoir :
- une phase de vie active au cours de laquelle les achatines déploient leur sole pédieuse et rampent à la recherche de nourriture et
- une phase de léthargie au cours des périodes chaudes de l’année et durant l’harmattan.

Lors de la phase de léthargie, l’escargot se rétracte alors complètement dans sa coquille et à la longue, secrète un opercule calcaire pourvu d’une ouverture qui permet les échanges gazeux (Alassane-Kpembi, 1999).

[...]

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Details

Title
Influence du substrat sur les performances des juvéniles et le niveau de parasitisme des géniteurs d’Archachatina marginata en élevage contrôlé
College
Université d'Abomey-Calavi  (Laboratoire d'Ethnopharmacologie et de Santé Animale)
Course
Zootechnie
Grade
15.00/20
Author
Year
2010
Pages
57
Catalog Number
V306003
ISBN (eBook)
9783668045620
ISBN (Book)
9783668045637
File size
1876 KB
Language
French
Notes
African giant snails, the best appreciated snails by West Africans, are subjected to heavy exploitation and high pressure pickup. In order to contribute to the development of their breeding we had worked on the substrate influence on their infestation level. We had found that snails reared on compost are three times more parasitized than those reared on sawdust. Snails with the level of infestation is high laid eggs twice significantly fewer eggs than others (p <0.05). Compost induced a level of parasite infestation significantly high by comparing to sawdust (p <0.01).
Keywords
Archachatina marginata, substrat, croissance, infestation, taux de ponte
Quote paper
Dr Doha Awohouedji (Author), 2010, Influence du substrat sur les performances des juvéniles et le niveau de parasitisme des géniteurs d’Archachatina marginata en élevage contrôlé, Munich, GRIN Verlag, https://www.grin.com/document/306003

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